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Lyonel Kaufmann blogue…

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Sur la route à moto avec un café

14-18

Faire la guerre avec la peau des autres | Mémorial 14-18.net

28 mars 2014 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Qui a dit :

« La valeur éducative de la guerre n’a jamais fait de doute pour quiconque est capable d’un peu d’observation réfléchie. L’histoire entière le prouve : les époques de forte culture intellectuelle n’apparaissent chez les peuples qu’après qu’ils ont traversé la douloureuse mais féconde école du sacrifice sanglant […].»

Vous l’apprendrez en consultant le blog Mémorial 14-18.net de Fabrice Bompard, passionné d’histoire et doté d’une bonne plume. Ce dernier se propose depuis juillet 2013 de

faire la chronique, plus ou moins régulière, de la période 14-18, celle qui fut bien entendu marquée par la première guerre mondiale et dont nous allons bientôt célébrer le centenaire.

Je vais donc faire « comme si » je vivais il y a cent ans. Tous mes articles évoqueront cette époque « comme si » elle faisait notre actualité commune. Je ne sais pas si j’y parviendrai car il est très facile de tomber dans l’anachronisme ou de prévoir un peu trop rapidement la suite d’événements connus de tous. En tous les cas, je vais essayer.

Le billet où vous trouverez la réponse à cette question : Faire la guerre avec la peau des autres http://www.memorial-14-18.net/?p=2282

Revue de presse : L’axe du monde | Histoire Globale

16 février 2014 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Le déclin de l’Europe, telle est l’inquiétude de Paul d’Estournelles dans un article paru dans La Revue des Deux mondes en 1896, et intitulé « Le péril prochain. L’Europe et ses rivaux ». Avant, donc, Albert Demangeon, auteur, en 1920, du Déclin de l’Europe. Et Jean-Baptiste Arrault, dans sa thèse, avait bien raison d’affirmer que « le premier XXe siècle, même avant 1914, peut être analysé, et nous avons commencé à le faire, comme une période de crise pour l’Europe ».

Parmi les différents textes de l’époque, Vincent Capdepuy s’attache plus particulièrement dans cet article à l’analyse d’un texte d’Anatole Leroy-Beaulieu, professeur d’histoire contemporaine et des affaires d’Orient à l’École libre des sciences politiques, et intitulé « L’Asie et l’Europe », paru en 1901 dans La Revue d’Asie.

L’axe du monde | Histoire Globale

14-18 : Six témoignages de centenaires européens

31 janvier 2014 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

See on Scoop.it – histoire

Dans le cadre du supplément « Europa », Le Monde, en partenariat avec The Guardian, La Stampa, El Pais, Süddeutsche Zeitung et Gazeta Wyborcza, publie les témoignages de six centenaires. Leurs souvenirs de la première guerre mondiale sont intacts.

Lyonel Kaufmann‘s insight:

Joszef Lewandowski (100 ans), Polonais, Gertrud Dyck (106 ans), Allemande, Dorothy Ellis (92 ans), Anglaise, Emma Morano (114 ans), Italienne, Osvanna Kaloustian (106 ans,) Arménienne, et Isidro Ramos (103 ans), Espagnol, témoignent…

See on www.lemonde.fr

Des Suisses racontent les tranchées de 14-18

31 janvier 2014 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

See on Scoop.it – histoire

Des milliers de Suisses ont combattu côté français pendant la Grande Guerre, dont on célèbre cette année le centenaire. De Blaise Cendrars à Valdo Barbey, en passant par Edouard Junod, certains ont laissé des récits poignants de leur vie de «poilus».

See on www.swissinfo.ch

Une année de commémoration de 14-18 en Suisse

6 janvier 2014 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Quelques initiatives en Suisse à propos de la Première Guerre mondiale :

  • La Revue suisse d’histoire consacre son dernier numéro aux nouvelles approches de la recherche suisse sur la Première Guerre mondiale.
  • Déjà présenté ici, le site 14-18.ch propose d’explorer une série de cartes postales de la Première Guerre conservées à la Bibliothèque nationale suisse.
  • Le CICR va mettre en ligne les archives de l’Agence des prisonniers de guerre de la Première Guerre mondiale, un fond classé au Registre de la mémoire du monde de l’UNIESCO. Voir le reportage de la Télévision suisse italienne.

Source : 2014: Une année de commémorations de la Première Guerre mondiale | infoclio.ch

14-18 en Bande dessinée : sélection de ressources

22 décembre 2013 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Voici une sélection de références en rapport avec la Première Guerre mondiale au travers de la Bande Dessinnée.

La bande annonce de la bande dessinée « Putain de Guerre «  de Tardi en deux volumes sur la première guerre mondiale.

la première guerre mondiale dans la bande dessinée – Le site de la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image

La Cité internationale de la bande dessinée et de l’image nous propose une sélection d’album ou de séries considérées comme incontournables en rapport avec la Première Guerre mondiale. Vous trouverez également dans ce dossier des références documentaires et des outils pédagogiques.

Outre l’inévitable Tardi, on trouvera la BD «Paroles de poilus dans laquelle 15 dessinateurs proposent leur version iconographique des témoignages issus de Paroles de poilus.

Concernant les ressources documentaires concernant la Bande Dessinnée et 14-18, deux ouvrages seront utiles à l’enseignants :

  1. 14-18 dans la bande dessinée, Images de la Grande Guerre, de Forton à Tardi, de Bruno Denéchère, Luc Révillon. Éditions Cheminements, collection « la bulle au carré », 167 pp. Vous pourrez lire le compte-rendu de cet ouvrage par les Clionautes :  http://www.clionautes.org/spip.php?article2221
  2. La Grande guerre dans la bande dessinée : de 1914 à aujourd’hui / dirigé par Vincent Marie. – Milan (Italie) : 5 Continents éditions ; Péronne : Historial de la Grande Guerre, 2009. Le compte-rendu de cet ouvrage par Bénédicte Tratnjek sur hypotheses.org : Un livre : La Grande Guerre dans la bande dessinée (14.07.2013)

Enfin, signalons la parution prochaine de Metropolis, la BD uchronique où la Grande Guerre n’a pas eu lieu

La première sensation de la prochaine année semble nous arriver tout droit de chez Delcourt et du cerveau tarabiscoté de Serge Lehman. Ca s’appelle Metropolis et ça sort le 8 janvier.


Metropolis est un thriller basé sur une uchronie, celle d’une Europe qui n’aurait pas connu la Grande Guerre, celle où se dresse Metropolis la capitale politique dans laquelle la Belle Époque n’a jamais pris fin. Mais dans laquelle rôde un tueur imprenable.

1998 – 2013 : le web et l’enseignement de l’histoire entre deux commémorations | Chronique no 147

17 décembre 2013 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

En plein milieu du maelström qui vient de débuter concernant la Première Guerre mondiale, revenir aux commémorations de 1998 consacrées en ligne au 80 ans de la signature de l’Armistice permet de mesurer quelques chemins parcourus concernant les outils numériques et l’enseignement de l’histoire.

couleur_larmes

En 1998, pour le 80e anniversaire de l’Armistice du 11 novembre 1918, l’exposition «La couleur des larmes. Les peintres devant la Première Guerre mondiale» regroupait 110 peintures provenant des plus grands musées d’histoire européens. Elle était placée sous le Haut patronage de l’UNESCO et permettait aux internautes de disposer du regard de 54 artistes peintres de camps adverses sur le conflit. Grâce à Philippe Dagen, historien de l’art et commissaire de l’exposition, artiste et œuvre étaient replacés dans leur contexte.

En 1998 comme en 2013, la qualité et l’originalité de cette exposition méritent le détour. Il s’agit d’une exposition entièrement et uniquement virtuelle mise sur pied par différents musées européens ayant mis en commun leurs fonds d’archives. L’exposition ne devait durer qu’une année, mais sa qualité a fait qu’elle est aujourd’hui encore présente sur la toile (http://www.memorial.fr/10event/expo1418/fr/visite.html). Elle est également devenue aujourd’hui un témoignage du web 1.0.

Avec son approche thématique et non chronologique du conflit, l’exposition offrait un cadre idéal pour une activité de synthèse et d’évaluation réalisée avec des élèves du collège à propos de la Première Guerre mondiale. Dans un premier temps, le conflit était traité de manière habituelle et les élèves ont établis une chronologie du conflit et de ses divers phases à l’aide de leur manuel d’histoire. Dans un deuxième temps, l’exposition fournissait la base d’un travail de recherche documentaire sur ces peintres et la Première Guerre mondiale. Par groupe, les élèves devaient réalisé un dossier commenté du site à l’aide d’un logiciel intégré (ClarisWorks). La tâche confiée aux élèves consistait à explorer l’exposition, à chercher des images, des faits, des citations qui, selon eux, illustraient le mieux des aspects importants du sujet «La Première Guerre mondiale» et du thème de l’exposition. Les textes et images considérés comme importants devaient ensuite être regroupés dans un fichier ClarisWorks. Texte et image devaient être légendés et référencés (adresse url, nom de l’auteur, titre de l’œuvre, lieu de conservation). Pour chaque document, les élèves devaient indiquer les raisons pour lesquelles, selon eux, celui-ci était important et intéressant.

Concernant mes objectifs d’enseignant, il s’agissait d’initier une démarche de recherche des élèves, de réinvestir et de compléter leurs connaissances acquises précédemment sur la première guerre mondiale dans un cadre nouveau et de leur faire justifier leurs choix. En cela, il s’agissait d’une activité de synthèse et d’évaluation complexe. Au niveau informatique, il s’agissait de leur première expérience consistant à exploiter un site internet dans un cadre didactique. Ils devaient également apprendre à récupérer des textes et des images (manipulations entre un navigateur et un logiciel intégré) et à mettre en forme les résultats obtenus. La simple manipulation simultanée d’un navigateur et d’un logiciel représentait un défi pour nombre d’élèves.

En 2013, l’exposition est encore en ligne. Elle est toujours utilisable pour l’enseignement même si certains aspects — comme la taille de reproduction des peintures adaptée pour des résolutions d’écran de 800 x 600, voire moins— lui donnent un air légèrement désuet. D’autres sites sont certainement exploitables, mais «La couleur des larmes» présente l’intérêt de ne pas éparpiller les élèves sur plusieurs sites et de les faire travailler en profondeur sur une archive historique.

Aujourd’hui, ClarisWorks n’existe plus et le web 2.0 a pris le dessus sur le web 1.0. Grâce aux outils du web 2.0, les élèves devraient gagner en interaction ainsi qu’une situation de communication véritable. A l’aide de leur navigateur, la même activité sera proposée à l’aide d’un blog ou d’un traitement de texte collaboratif en ligne (ex. : GoogleDrive, SkyDrive ou Evernote). Leur travail pourra être vu par leurs parents et éventuellement commenté par des tiers. Fondamentalement, l’activité restera la même et la manipulation d’un navigateur permet à l’élève de dépasser la simple consommation du web pour créer du contenu. Cela représente toujours un défi pour nombre d’élèves.

D’une manière générale, la comparaison entre 1998 et 2013 met en évidence que le web et certains de ces outils sont arrivés à maturité.

Au niveau didactique, l’activité reste complexe et d’un niveau taxonomique élevé (analyse, synthèse, évaluation). Un pas supplémentaire pourrait être fait au niveau de la problématisation ((Kaufmann, L. (2013). Problématiser, mais vraiment, en classe d’histoire. Le Café pédagogique, No 145, septembre : http://www.cafepedagogique.net/lemensuel/lenseignant/schumaines/histoire/Pages/2013/145_lachronique.aspx)). En reprenant les propos récents d’Antoine Prost dans l’Humanité ((Débat: peut-on célébrer la guerre de 14-18?, 11 octobre 2013 : http://www.humanite.fr/tribunes/550922)) :

«Antoine Prost. Je n’aime pas cette notion d’«enseignements à retenir». L’histoire ne repasse jamais les plats. Une solution qui a réussi autrefois peut s’avérer désastreuse dans un contexte nouveau. Mais on peut dégager les caractères qui donnent à cette guerre sa figure exceptionnelle. Premièrement, c’est une guerre mondiale. On ne peut la réduire à sa dimension franco-allemande, bien qu’elle soit essentielle. Elle n’est pas née d’un conflit entre la France et l’Allemagne. Elle s’est jouée aussi sur d’autres fronts. Elle a impliqué de multiples nations, au point que les deux tiers des 10 millions de militaires morts à, ou de, la guerre ne sont ni français ni allemands. Elle a bouleversé la carte et l’économie du monde. En outre, privilégier l’aspect franco-allemand conduit souvent à faire de la Seconde Guerre mondiale la conséquence inévitable du traité de Versailles : c’est oublier la crise économique et innocenter Hitler de la catastrophe qu’il a voulue.»

Chaque élève déterminera si l’exposition globalement se réduit à la dimension franco-allemande du conflit ou en donne bel et bien la vision d’une guerre mondiale. Il justifiera son choix à l’aide de trois reproductions de l’exposition.

Pour une problématique liant histoire à l’histoire de l’art, on prendra le constat suivant de l’article Les artistes d’avant-garde au combat de la Revue historiques des armées ((Carl Pépin, « Les artistes d’avant-garde au combat », Revue historique des armées [En ligne], 252 | 2008, mis en ligne le 01 octobre 2009 : http://rha.revues.org/3273)) sur la place de l’homme dans la bataille :

«L’importance accordée au thème de l’horreur sous-entend un autre thème qui n’a pas encore réussi à faire sa marque : à savoir celui de la place de l’homme au cœur de cette guerre. Les soldats sont souvent visibles sur les toiles, mais c’est surtout l’horreur et la machine qui dominent les compositions tout en dictant à l’homme sa place. En d’autres termes, il y a peu de marge de manœuvre pour les troupes. En principe, celles-ci devraient être des sujets, mais elles occupent le plus souvent le rôle d’éléments dans le décor, voire d’objets.»

Il sera demandé à l’élève, seul ou en groupe, de chercher trois œuvres illustrant cette domination de la machine et de l’horreur sur l’homme et de justifier son choix.

Ce texte est ma chronique du mois de novembre pour le mensuel du Café pédagogique : Kaufmann, L. (2013). 1998 – 2013 : le web et l’enseignement de l’histoire entre deux commémorations. Le Café pédagogique, No 147, novembre

Revue de presse : Frise chronologique documentée | Mission Centenaire 14-18

16 novembre 2013 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Élaborée en partenariat avec le Scérén-CNDP, cette frise se compose de onze dates clés de la Première Guerre mondiale associées chacune à un ou plusieurs documents. Chaque évènement renvoie à une proposition d’exploitation pédagogique adaptée aux élèves de cycle 3.

Frise chronologique documentée | Mission Centenaire 14-18

« 14-18, une guerre photographique » racontée en photos 3D et avec les archives du « Miroir »

11 novembre 2013 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Mis en ligne ce lundi 11 novembre 2013, le dispositf « 14-18, une guerre photographique » consiste en une exploration en ligne de fonds photographiques de la première guerre mondiale en utilisant de nouvelles formes d’interactions, d’interfaces, de narration et d’organisation de données.

Ce projet est le fruit d’une coopération entre le Musée Nicéphore Niepce, le pôle Nicéphore Cité et la société on-situ. Il a bénéficié du soutien du Ministère de la Culture et de la Communication, au titre des projets innovants 2012.

Le dispositif se présente sous la forme de 2 modules pour 2 fonds photographiques disponibles sur le site www.uneguerrephotographique.eu depuis ce lundi 11 novembre 2013.

Les 2 modules sont:

  1. Le Miroir, une revue photographique août 1914 – décembre 1919
  2. Les yeux de la guerre, vues stéréoscopiques.

Le miroir, une revue photographique

Ce premier module présente le récit de la Grand Guerre, au travers des 282 numéros de l’hebdomadaire illustré « le Miroir » parus de août 1914 à décembre 1919.

Ces archives sont accessibles par numéros, dates et titres géolocalisés.

« Le Miroir », hebdomadaire tiré à plus d’un million d’exemplaires pendant les hostilités, a rendu compte du conflit quasiment en temps réel.

Deux particularités distinguent « Le Miroir » d’autres revues de l’époque : l’utilisation massive de la photographie pour illustrer le propos et l’organisation de concours photographiques, rémunérés, encourageant l’envoi de photos par les particuliers ou les soldats et visant à contourner la censure qui se met en place.

Le site internet « 14-18″ s’appuie ainsi sur un vrai trésor. Et l’internaute peut ainsi explorer l’histoire du conflit au travers du récit du miroir, et mieux comprendre les implications et les rôles des différents pays.

Les yeux de la guerre

Ce second module présente 680 images stéréoscopiques rassemblées en 28 thématiques. Cette application met en scène un fonds de vues stéréoscopiques sur la Guerre Mondiale, diffusé plusieurs mois après le conflit. L’internaute peut explorer en 3D, à son rythme, et en variant les points de vue et les sujets, l’intégralité des collections stéréoscopiques du Musée Niépce.

Informations fournies par le Musée Nicéphore Niepce
via « 14-18, une guerre photographique » racontée en photos 3D et avec les archives du « Miroir ».

La Première Guerre mondiale : une passion littéraire française ?

5 novembre 2013 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Juste avant le début officiel des commémorations du centenaire de la Première Guerre mondiale, le Prix Goncourt décerne son prix à un roman ayant la Première Guerre mondiale comme toile de fond tout comme elle le fit en 1916 lorsqu’elle décerna son prix, reporté pour cause du déclenchement des hostilités, 1914. 

En 1916, Adrien Bertrand recevait le prix Goncourt 1914 ((en raison du déclenchement des hostilités, le Prix Goncourt fut reporté en 1916)) pour son roman L’Appel du sol, publié en 1914 et  dans lequel on suit les étapes significatives de la vie d’un bataillon français de chasseurs alpins et en 1916 toujours, quelques jours après sa parution chez Flammarion, Le Feu (sous-titré Journal d’une escouade)  d’Henri Barbusse recevait le Prix Goncourt.

Le roman et le parcours d’Adrien Bertrand ne manquent pas de singularité. Sa biographie ((http://fr.wikipedia.org/wiki/Adrien_Bertrand)) nous apprend qu’Adrien Bertrand

«Après des études à l’École alsacienne, Adrien Bertrand commença sa carrière en tant que journaliste pour plusieurs journaux d’actualité et littéraires où il exposa ses idées socialistes et diffusa ses poèmes surréalistes. […]. Blessé en 1914, il meurt des suites de cette blessure en 1917. Il est inhumé dans le caveau familial à Nyons où une rue porte désormais son nom.»

Sur son blog, Federico Trabaldo nous indique que pacifiste Bertrand ne put résister à l’appel du sol, du sol de sa patrie, et partit au front, âgé d’à peine 25 ans ((Un jour, un Goncourt : L’appel du sol, Adrien Bertrand)). Son parcours est semblable à celui d’Henri Barbusse ((http://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_Barbusse)) qui, en 1914, âgé de 41 ans et malgré des problèmes pulmonaires, s’engage volontairement dans l’infanterie malgré ses positions pacifiques d’avant-guerre. Le Feu, prix Goncourt 1916, est le récit de son expérience sur la Première Guerre mondiale. Son réalisme souleva les protestations du public de l’arrière autant que l’enthousiasme de ses camarades de combat.

Dans «l’Appel du sol» de Bertrand, on suit les étapes significatives de la vie d’un bataillon français de chasseurs alpins et les doutes perpétuels des hommes : « Que faisons-nous là ? ».  Au fil des pages, Adrien Bertrand fait comprendre à son lecteur «que le bataillon sera détruit pendant l’assaut final, que ses chefs seront tués ; les héros de cette troupe en sont d’ailleurs conscients : c’est leur destin de périr sur ce champ, dans cette tranchée, par amour de leur pays» ((Un jour, un Goncourt : L’appel du sol, Adrien Bertrand)).

Pour le lecteur d’aujourd’hui, «l’Appel du sol» et «Le Feu» illustrent parfaitement le patriotisme relatif à l’époque de la Première Guerre mondiale. L’attribution du Prix Goncourt en témoigne comme probablement le parcours de leurs deux auteurs, pacifistes avant la guerre et engagés volontaires au moment du déclenchement de celle-ci. Par ailleurs, après la guerre, Henri Barbusse fut l’instigateur en 1932, avec Romain Rolland, du mouvement pacifiste Amsterdam-Pleyel ((http://fr.wikipedia.org/wiki/Mouvement_Amsterdam-Pleyel)). Là aussi, la trajectoire d’Henri Barbusse est comparable à celle de nombreux anciens combattants.

Paul Castelnau (1880–1944). Tranchée de première ligne : groupe de poilus devant l’entrée d’un abri, Hirtzbach, 16 juin 1916. Réunion des musées nationaux

En 2013, trois jours avant le début officiel en France des commémorations par François Hollande ((14-18: un Centenaire très populaire | Libération)) du centenaire de la Première Guerre mondiale, Pierre Lemaitre se voit attribuer le Prix Goncourt pour son roman Au revoir là-haut et apparaît déjà comme un premier hommage au centenaire. En effet, ce roman s’articule autour du destin de deux rescapés démobilisés de la Première Guerre mondiale.

Albin Michel ((http://www.albin-michel.fr/Au-revoir-la-haut-EAN=9782226249678)) nous présente ce roman de la manière suivante :

«Sur les ruines du plus grand carnage du XXe siècle, deux rescapés des tranchées, passablement abîmés, prennent leur revanche en réalisant une escroquerie aussi spectaculaire qu’amorale. Des sentiers de la gloire à la subversion de la patrie victorieuse, ils vont découvrir que la France ne plaisante pas avec ses morts…
Fresque d’une rare cruauté, remarquable par son architecture et sa puissance d’évocation, Au revoir là-haut est le grand roman de l’après-guerre de 14, de l’illusion de l’armistice, de l’État qui glorifie ses disparus et se débarrasse de vivants trop encombrants, de l’abomination érigée en vertu.
Dans l’atmosphère crépusculaire des lendemains qui déchantent, peuplée de misérables pantins et de lâches reçus en héros, Pierre Lemaitre compose la grande tragédie de cette génération perdue avec un talent et une maîtrise impressionnants.»

Mais aujourd’hui comme hier, le roman de Lemaître illustre avant tout l’air et les préoccupations du temps de sa rédaction ((Goncourt : l’art français du roman de guerre | Huffington Post)) :

«Si j’ai choisi cette après-guerre, c’est parce que j’étais frappé par la similitude entre cette période et la nôtre. Il y a quelque chose d’assez commun et d’assez troublant.»

«Dans les années 1920, pendant le retour des vétérans, la France n’est pas en mesure de les intégrer. Aujourd’hui, il y a toute une population qui se trouve en risque de précarité, menacée d’exclusion. Ce sont ces gens qui deviennent les nouveaux pauvres de l’époque.»

Si avant 2008 et la mort des derniers poilus, les travaux historiques s’inscrivaient dans une perspective comparatiste ((Corinne François-Denève, « 1914-1920 : Retrouver la guerre ? », Acta fabula, vol. 7, n° 5, Octobre 2006, URL : http://www.fabula.org/revue/document1660.php.)), les romans de 2013 consacrés à la Première Guerre mondiale s’inscrivent plutôt dans un égotisme propre à notre époque.

S’il veut faire saisir l’air de 1914, l’enseignant ferait mieux de se reporter aux romans d’Adrien Bertrand et d’Henri Barbusse ainsi qu’à la littérature de témoignages, produite par les poilus. Par contre, s’il veut saisir la configuration mémorielle du centenaire, il est probable que les romans et publications de 2013 soient un guide intéressant.

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