
Diffusion à l’émetteur de Schwarzenburg en 1945. (RDB)
Swissinfo.ch a publié aujourd’hui sur Internet plus de 16.000 manuscrits de programmes diffusés par le Service des ondes courtes (SOC) entre 1939 et 1945.
Pendant la Deuxième Guerre mondiale, la radio à ondes courtes fut un moyen privilégié pour la Suisse de communiquer avec des ressortissants expatriés et de présenter ses positions au reste du monde. Ayant succédé à la défunte Radio Suisse Internationale (SRI), swissinfo.ch dispose aujourd’hui encore des manuscrits des émissions diffusées par le Service des ondes courtes (SOC) entre 1939 et 1945.
Deux méthodes sont disponibles pour vous permettre de retrouver les documents souhaités. Il est possible d’effectuer soit une recherche par mots-clefs, soit de consulter tous les documents disponibles pour une période déterminée, via une barre chronologique.
Par ailleurs, les archives du SOC ont fait l’objet d’un premier travail d’analyse au sein d’un séminaire de 2e année organisé par la section d’histoire de l’Université de Lausanne (UNIL), dont l’un des pôles de recherche est l’Histoire audiovisuelle du contemporain.
Réalisés sous la conduite de François Vallotton, professeur, et de Raphaëlle Coutaz, assistante, ces travaux de séminaires permettent notamment de mieux appréhender la politique d’information et la manière dont la Suisse a voulu présenter son image à l’étranger pendant la Seconde Guerre mondiale. Ces travaux sont aussi disponibles sur swissinfo.ch.
De plus, un article présente le travail réalisé par les étudiants de l’UNIL (Informer, une mission délicate en temps de guerre).
Information via infoclio.ch : http://www.infoclio.ch/fr/node/26933



Jamais un roman n’aura raconté la guerre des tranchées avec tant de détails, tant de précision, parfois à la limite du soutenable : l’odeur des corps en décomposition, les cris, l’absurdité des ordres, les missions suicides ordonnées par des officiers à l’abri… Gabriel Chevallier n’a pas voulu faire ici de la littérature mais simplement décrire ce qu’il a vu. Et l’on est saisi par le cauchemar, par les destins tragiques de ses soldats, condamnés chaque jour/nuit à tirer sur un ennemi invisible, à combattre pour quelques mètres de terrain reperdus quelques heures plus tard. Cet éternellement recommencement, cette lutte aveugle est insupportable. Au départ, le narrateur s’appuie sur sa raison. Elle est, lui semble-t-il, le seul moyen de résister à la peur, de ne pas devenir totalement fou. Mais très vite, il comprend que réfléchir est pire que tout. Pour supporter ce qu’ils endurent, les soldats doivent oublier et devenir des animaux. Obéir, dormir, manger, survivre. Ce qui est particulièrement marquant dans ce récit, c’est que Gabriel Chevallier met définitivement à mal l’image du Héros. Il n’y a pas eu de héros pendant cette guerre. Les soldats avaient peur, une peur dévorante, omniprésente. Alors, quand ils étaient sur le front, ils s’occupaient surtout de rester en vie. Pas d’actes de bravoure, pas de patriotisme quand cela fait trois semaines que vous êtes sous les tirs des obus. Peu importe que l’on soit français ou allemand, et certains soldats auraient tué avec plus de plaisir leur officier que cet ennemi invisible de l’autre côté de la ligne.

