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Compte-rendu de cet ouvrage publié en 1932 et qui n’a pourtant pas vieilli car ses conclusions n’ont pas été remises en cause depuis. C’est donc l’ouvrage de référence sur la Grande Peur. L’originalité du livre réside dans l’étude de la psychologie collective. Ce sont les représentations qui importent. Le complot, dans la réalité, n’existait pas. Mais ce qui importe, c’est que les contemporains, eux, y aient cru. Et cette idée de complot est cruciale dans la Grande Peur. La Grande Peur de Lefebvre s’inscrit dans l’étude des mentalités avec d’autres livres d’histoire très célèbres, comme Les rois thaumaturges de Marc Bloch et Martin Luther de Lucien Febvre.
Historiographie
Quote by Peuple et violence dans l’histoire de la revolution française – Révolution Française
Si l’histoire de la Révolution française ne se limite pas, fort heureusement, à l’analyse de la violence qui s’y est déployée, cette violence semble encore la frapper aujourd’hui d’un discrédit qui conduit à plusieurs impasses historiographiques. La première consiste à éviter soigneusement d’en parler pour ne pas réveiller des démons et ainsi faire comme si les droits de l’homme et du citoyen n’avaient pas eu besoin de la violence populaire pour être ratifiés par le roi, dès octobre 1789. La violence de la période révolutionnaire est traitée comme un épiphénomène, ou comme un secteur d’histoire qu’il faudrait traiter à part. La seconde consiste à en parler d’une manière quasi expressionniste à l’aide d’un vocabulaire choisi dans le registre thermidorien : « spectre », « violence débridée », « surenchère », « gouffre », « anarchie », et de refuser d’en analyser les enjeux théoriques pour en faire une pure pragmatique du fait révolutionnaire. La Révolution française devient alors un ring où tous les coups semblent possibles, permis ou acceptés en l’absence d’arbitre, puisque l’État, qui dans ce récit se doit de réprimer, est décrit comme « faible ».
Enfin, la troisième impasse consiste à continuer d’en parler sur un mode généalogique et à faire de la Révolution française la « matrice des totalitarismes ». Cette historiographie a imposé un dégoût pour la Révolution française arc-bouté à un dégoût pour les crimes politiques du XXe siècle en superposant l’expérience du XVIIIe siècle et celle du XXe siècle. Elle n’est ainsi qu’une manière de produire un discrédit sur la Révolution française dans son ensemble, sur la révolution comme phénomène politique et social, à maintenir un voile d’ignorance sur la Révolution comme processus d’émancipation. […] elle a pris quelques rides car la Révolution française comme événement et comme objet a résisté à ce pouvoir absorbant. L’histoire de la Révolution française ne peut se dissoudre dans cette question finalement fausse des matrices du totalitarisme. Elle reste cependant disponible, ne serait-ce que pour affirmer que tout travail qui s’intéresserait à la violence politique révolutionnaire et populaire, non pour la vilipender mais pour l’analyser et la comprendre, reconduirait une justification des pires violences politiques, celles qui ont endeuillé le XXe siècle. De là à considérer que faire l’histoire de ces violences populaires est un appel au meurtre est un pas qui a été récemment franchi. De fait, la fabrique de l’interdit pèse sur l’objet même des violences populaires si l’historien vise moins à les juger qu’à comprendre leur engendrement, s’il souhaite écouter les arguments des acteurs et restituer la part d’incertitude qui a été la leur. Faire cette histoire c’est donc encore lever un tabou.
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Le temps de l’histoire | Historicités
Finalement toutes les contributions pourraient bien être réunies par cette donnée anthropologique fondamentale : l’homme est un être de significations ; il ne vit pas dans le « réel brut » ; il l’interprète. A commencer par son présent, doublement investi par un « espace d’expérience » (relation au passé) et un « horizon d’attente » (relation au futur), pour reprendre la distinction si productive de Koselleck, qui traverse tout l’ouvrage. Ce qui signifie entre autres que « la dialectique chahutée des temporalités », selon l’heureuse formule de l’introduction, pourrait bien disqualifier la définition canonique de l’histoire par Marc Bloch comme « science des hommes dans le temps »…
Nouvelle perspective qui pourrait marquer la fin d’un positivisme à la peau dure, remontant à l’Ecole méthodique du XIXème siècle et nullement remis en cause par les Annales, surtout dans leur version braudelienne… On retrouve ici l’écho du courageux combat de François Dosse, -bien solitaire au départ- contre les apories de la « nouvelle histoire »
Extrait du compte-rendu de l’ouvrage Historicités de François Dosse, Christian Delacroix, Patrick Garcia paru en février 2009 aux Editions de La Découverte.
Le temps de l’histoire
L’Histoire au présent | Brigitte Studer (swissinfo)
http://www.swissinfo.ch/08/flash/videoplayers/vp_standalone22.swf?sid=9929508
Les hommes et les femmes plus que les vieilles pierres.
Née à Bâle, professeure d’histoire contemporaine à l’Université de Berne, Brigitte Studer se concentre en particulier sur l’histoire des rapports entre les sexes, sur la citoyenneté, sur la construction des identités collectives et sur l’histoire sociale. Elle est fascinée par les mouvements politiques en tant que produits et agents des changements sociaux. Elle entend stimuler la renaissance d’une histoire politique considérée dans son contexte social et culturel.
Source: Swissinfo
Comprendre les origines de la Shoah
Pendant longtemps, les historiens ont pensé que toute la Shoah avait été planifiée avant le déclenchement de la guerre germano-soviétique ; ensuite est venue une école d’historiens, plus attentive à la complexité du processus révélé par les documents – en particulier au rôle des initiatives prises par les agents locaux du génocide – qui a douté et, au contraire, défendu la thèse selon laquelle rien n’avait été planifié avant juin 1941 : la Shoah serait progressivement sortie de la radicalisation de la guerre, à partir d’août 1941.
Dans son ouvrage, Heydrich et la solution finale, Edouard Husson défend lui la thèse qu’une première conception de la « solution finale » avait été planifiée dès le printemps 1941. Ce n’était pas exactement la Shoah telle qu’elle s’est effectivement déroulée – voilà l’acquis des discussions scientifiques de ces vingt dernières années – mais c’était déjà un projet de génocide : il aurait été plus progressif que la Shoah et aurait plus eu recours à la mort provoquée par famine ou par le travail forcé que ce que nous connaissons.
Cet article d’Edouard Husson fait le point sur son travail et les divergences avec les tenants d’une radicalisation dès août 1941.
L’usage de l’image dans l’enseignement des disciplines des sciences humaines (23.09.2008)
L’Unité d‘Enseignement et de Recherche (UER) Didactiques des sciences humaines a le plaisir de vous inviter à participer à une journée d’étude consacrée à la présentation de travaux liés au projet de recherche L’usage de l’image dans l’enseignement des disciplines des sciences humaines.
Les réflexions menées dans le cadre de cette recherche alimentent régulièrement le contenu des cours et séminaires proposés par l’UER. C’est ainsi que des mémoires professionnels et des travaux de séminaire ont porté sur des thématiques dans lesquelles l’image, mobile ou fixe, est un outil privilégié au service de démarches d’enseignement- apprentissage en sciences humaines. Les auteurs de certains de ces travaux en présenteront les résultats les plus intéressants lors des ateliers qui constitueront le cœur de la journée.
La manifestation s’ouvrira sur une conférence proposée par l’un des initiateurs du projet de recherche et consacrée à l’exploitation en classe d’histoire d’images coloniales diffusées en Suisse. La journée s’achèvera autour d’une table ronde à laquelle participeront tous les intervenants, ainsi que des professeurs d’une Haute Ecole belge qui travaillent également sur la thématique de l’usage de l’image en sciences humaines. En outre, une exposition proposera de nombreux documents susceptibles d’alimenter les réflexions des participant-e-s.
Destinée en premier lieu aux étudiant-e-s des filières MS2 et MS1 qui suivent une didactique des sciences humaines, cette journée d’étude se tiendra à la HEP Vaud (Av. de Cour 33, Lausanne, Suisse) le mardi 23 septembre 2008. Toute personne intéressée par la thématique de la journée est cordialement invitée à y participer.
La conférence du matin (8h30-9h30 GMT +1) et la table-ronde de l’après-midi (15h30-16h30 GMT+1) seront rapportées en direct (voir la page Sessions 2.0). En suivant la conférence en ligne via cette page pourront également participer à la journée en posant des questions ou en réagissant en direct sur la page dédiée à la conférence. Celles et ceux qui sont intéressés à la démarche peuvent s’inscrire à la conférence on-line en m’envoyant un message par mail d’ici au vendredi 19 septembre 2008. Mon adresse mail: lyonel.kaufmann[at]hepl.ch
Programme de la journée
08h15 – 09h30 : Accueil et Conférence introductive
Les images coloniales en Suisse. Du savoir savant à l’exploitation en classe
Conférencier : Patrick Minder (Université de Fribourg)
Lieu : Aula, salle du Conseil
09h30-10h00 : Pause
10h00-11h30 : Ateliers thématiques autour de l’utilisation de l’image
Salle C33 – 720 L’usage de l’image animée : le film de fiction et le documentaire
Sylvia Piccinin La mise en scène des discours d’Hitler – Judith Jenny La représentation des gladiateurs – Lyonel Kaufmann 1492, Christophe Colomb, les rencontres
Salle C33 – 620 L’usage de l’image fixe : la carte, la photographie, la peinture
Nicolas Favre Enseigner l’histoire par les cartes – Carine Porta Récits et images mythologiques – Marc Desplos Représentations de l’hystérie
Salle C33 – 723 L’usage des supports de communication de masse : l’affiche, le dessin de presse, la caricature
Olivier Besuchet & Julien Eggenberger Enseigner l’histoire par les caricatures – Lorraine Roduit Construire des savoirs historiques par les dessins de presse – Anne Rosset Les affiches publicitaires pour traiter du colonialisme
11h30-13h30 : Repas
13:30-15:00: Ateliers thématiques autour de l’utilisation de l’image
Salle C33 – 720 L’usage de l’image animée : le film de fiction et le documentaire
Sylvia Piccinin La mise en scène des discours d’Hitler – Judith Jenny La représentation des gladiateurs – Jodie Lobsiger Mississippi Burning et le discours de Barack Obama
Salle C33 – 620 L’usage de l’image fixe : la carte, la photographie, la peinture
Nicolas Favre Enseigner l’histoire par les cartes – Carine Porta Récits et images mythologiques – Marc Desplos Représentations de l’hystérie
Salle C33 – 723 L’usage des supports de communication de masse : l’affiche, le dessin de presse, la caricature
Olivier Besuchet Enseigner l’histoire par les caricatures – Lorraine Roduit Construire des savoirs historiques par les dessins de presse – Anne Rosset Les affiches publicitaires pour traiter du colonialisme
15:00-15:30 Pause
15h30 – 16h30 Table ronde « Les enjeux de l’exploitation de l’image dans l’enseignement des disciplines des sciences humaines »
Tous les intervenants sont conviés à s’exprimer sur la base de leurs pratiques et en vue de dresser un bilan de la journée. Avec la participation de Mathieu Bouhon (historien), Dimitri Belayew (géo- graphe) et Philippe Soutmans (sociologue), professeurs à la section «Sciences humaines» de la Haute Ecole Léonard de Vinci, Louvain-la-Neuve (Belgique), et des formatrices et formateurs de l’UER Didactiques des sciences humaines.
16:30 Conclusion de la journée
Histoire suisse: Et si le Pacte de 1291 était un faux?
Hier soir, c’était l’heure du cortège aux flambeaux à La Tour-de-Peilz. Soudain, la question posée à l’historien: que s’est-il passé le 1er août 1291? que fête-t-on? Question éminement piège entre la mythologie politique et la réalité historique. D’autant que le journal Le Temps du 31.07.2008 se fait l’écho des thèses de l’historien médiéviste Roger Sablonier qui révise l’histoire des trois cantons fondateurs —mais de quoi en 1291?— jusqu’à affirmer que la Suisse primitive comme berceau de la Confédération n’a pas existé. Et qui nous pose la question: et si le Pacte de 1291 était un faux? Cette question fait l’objet du premier volet de ma série de l’été consacrée à l’Histoire suisse.
Bon les historiens savaient déjà depuis longtemps que le Pacte de 1291 n’avait rien d’extraordinaire ou d’exceptionnel. D’abord, il avait été retrouvé par hasard en 1724 après avoir été cité une première fois vers 1530 soit près de 150 ans après les faits. Ensuite, les Waldstaetten n’avaient pas été les seuls à produire ce type de document à la mort de Rodolphe de Habsbourg et c’était une pratique courante à la mort de l’Empereur. Enfin, les soucis exprimés par ces communautés portaient plus sur la sécurité économique de la voie commerciale du Gothard que sur la sécurité extérieure et il ne parle ni de liberté, ni de résistance.
Bon depuis le temps aussi, tout le monde devrait savoir que les histoires de Guillaume Tell et du serment du Grütli ne sont que des mythes et n’ont aucune réalité historique. De même que la fête nationale et le choix du premier août datent de 1891.
Bon mais tout ceci n’a pas beaucoup fait évolué la connaissance du grand public et du monde politique. D’autant que comme le disait Hans Ulrich Jost, mon estimé professeur d’université, l’histoire suisse et son historiographie** ont toujours été sous l’influence du politique:
« L’impact du discours politique sur l’historiographie suisse ne date pas seulement des temps modernes, […]. En effet, l’identité nationale de la Suisse moderne [qui naît en 1848] est en premier lieu de caractère politique. Face aux Etats nationaux exprimant leur identité par un concept culturel qui relève de la langue, d’un espace géo-culturel et même de la race, l’Etat fédéral du XIXe siècle s’est vu contraint de fonder l’esprit national sur le discours politique. La nation suisse, manquant d’un concept culturel cohérent, se réfère à la volonté politique. A l’histoire donc de trouver des valeurs traditionnelles, voire mythiques, conformes au discours politique. A partir de cette conjonction, l’historiographie est devenue davantage le corollaire du développement politique. »
Jost H. U. (2005). «L’historiographie contemporaine suisse sous l’emprise de la Défense spirituelle». In A tire d’ailes. Contributions de Hans Ulrich Jost à une histoire critique de la Suisse. Lausanne Antipodes, p. 174
Mise en place par des historiens radicaux dès le XIXe siècle (Dierauer et Dändliker), cette histoire politique est reprise par les historiens des années 1930 et vulgarisée par ceux des années 1950 et 1960 qui accentuent les légendes de la création de la Confédération « afin de mieux s’inscrire dans l’idée de la Défense spirituelle ». [idem, p. 175]
La remise en cause de cette hagiographie historique (l’hagiographie étant l’histoire d’un-e saint-e, faite pour permettre sa canonisation en regroupant notamment les miracles fait-e-s par lui) date de l’après-guerre, mais sera en premier lieu l’oeuvre d’écrivains suisses, avec en tête de liste Max Frisch et Friedrich Dürrenmatt. Pour le grand public, il faudra attendre la publication de la Nouvelle Histoire de la Suisse et des Suisses en 1982 pour que soit portée à sa connaissance les changements apportés l’histoire de cette période par les travaux universitaires de nos historiens.
Mais personne jusqu’à présent ne s’était intéressé à l’authenticité des documents phares de cette Suisse primitive. Or, comme le relate le journal Le Temps dans son édition du 31 juillet sous la plume de l’excellente Catherine Cossy, un nouveau livre de l’historien Roger Sablonier (Professeur d’histoire à l’université de Zurich de 1979 à 2006), publié en Suisse alémanique, non seulement fait des fiers Waldstätten épris de liberté des ancêtres imaginaires, mais conteste l’authenticité de deux documents principaux : le Pacte de 1291 et le Pacte de Brunnen de 1315:
«Maintenant que l’on a une autre manière d’aborder les sources écrites, que l’on accepte qu’elles ont avant tout un caractère symbolique, car rédigées après coup pour justifier des rapports de pouvoir, c’était le moment de présenter une synthèse sur cette époque.»
Ainsi, une analyse au carbone 14 d’un minuscule fragment du Pacte de 1291 réalisée par l’Institut de physique des particules de l’EPFZ révélerait que celui-ci pourrait avoir été rédigé en 1309. De même;
«La Charte de Brunnen, qui renouvelait l’alliance des Confédérés après la bataille de Morgarten en 1315, et dont on n’a jamais douté de la date originale jusqu’à maintenant, est écrite sur un parchemin datant au minimum de la fin du XIXe siècle. Comme certains privilèges impériaux, conservés précieusement aux côtés du Pacte fédéral dans le musée de Schwyz, ces textes ont été généralement écrits ou recopiés et arrangés après coup par ceux qui détenaient le pouvoir pour justifier de leurs prétentions.» (Le Temps)
Comme l’indique l’historien Jean-Daniel Morerod, professeur à l’Université de Neuchâtel, interrogé par Le Temps:
Alors que le caractère particulier de la Suisse se trouve aujourd’hui confirmé par son refus d’entrer dans l’Europe, c’est précisément à ce moment-là que la légitimité du Sonderfall disparaîtrait. Cela a des conséquences pour le pays: le cas particulier que nous vivons aujourd’hui est moins séduisant. On perd la caution des ancêtres. C’est une perte au niveau symbolique. On atteint à l’idée mythique d’une continuité dans l’esprit de résistance et de liberté.
L’occasion aussi pour la Suisse de faire véritablement un travail d’histoire dont une des premières conséquences pourrait être de réévaluer son rapport et la place accordée à l’étranger dans sa construction. Ceci fera l’objet du deuxième épisode de notre série de l’été:
Sans la France, la Suisse aurait-elle pu voir le jour?
Que cela ne vous empêche pas, si le temps vous le permet, de participer ce soir aux festivités du premier août dans votre région…
Notes:
* Pour les personnes intéressées, la lecture du livre de Jean-François Bergier (1988) Guillaume Tell. Paris: Fayard apportera tous les éclairages voulus non seulement sur le mythe de Guillaume Tell, mais sur la soi-disant Naissance de la Confédération en 1291.
** L’historiographie désigne l’histoire de l’écriture de l’histoire. Érigée en spécialité de la discipline historique, l’historiographie présente généralement le regard d’un historien sur ses prédécesseurs et sur leur travail.
Légende et source de l’illustration: La mère patrie Helvétie danse avec ses filles, les cantons, sur la prairie du Grütli. Cette carte postale datée de 1900 et déposée aux archives du canton de Schwyz fait partie de cette iconographie qui exalte le mythe fondateur du Grütli. Comme il se doit, Uri, Schwyz et Unterwald sont au centre . (photo: Hier & JetztVerlag für Kultur und Geschichte)
Ouvrage: Roger Sablonier (2008) Gründungszeit ohne Eidgenossen. Zurich: Verlag hier+ jetzt. Voir aussi Swissinfo: http://www.swissinfo.ch/fre/swissinfo.html?siteSect=43&sid=9404117