
Si je parlais de la nuit. De ce moment unique parmi les autres. De cette douceur infinie qui nappe l’espace d’une qualité de silence inégalée.
Cette dernière est possible, car seul le sommeil des justes raisonne dans les maisonnées endormies.
Tu écoutes alors sur ta platine de mêmes égarés à la poursuite des étoiles.
Tu t’enfonces dans ton canapé. Tu lis un roman ou les Inrocks. T’es alors invincible… il reste encore quelques heures avant le retour de la lumière. Rien ne presse pourtant.
Guitare-voix/piano-voix : rien ne vaut une guitare-voix ou un piano-voix pour accompagner les débordements nocturnes moelleux. Ces moments où tu écoutes les bruissements imperceptibles du monde.
Tu reviens sur ta journée. Pas mal. Tu te souviens de cette île, qui n’en fut pas toujours une, née de la volonté de l’homme de faire barrage, au sens électrique du terme : l’île d’Ogoz.
La fureur pourrait, elle, bien revenir alors que l’on commémorait ce week-end le centenaire de l’offensive au Chemin des Dames.
Seuls les artistes paraissent se rappeler l’horreur, la folie humaine et la boucherie qui en résulta. Amnésiques en chef, D. Trump et son vice-président jouent les gros bras face à la Corée du Nord qui procède, elle, de même.
Ils jouent cyniquement avec nos vies. Plastronnent comme des starlettes à la montée des marches du Festival de Cannes. Les abrutis!
Il reste, pour ceux qui le peuvent, à se réfugier dans un précieux et infini amour. Ne bouge pas mon amour, dors, profite de cette accalmie du monde. Je veille encore un peu sur les bruissements du monde avant de venir me réchauffer tout contre toi.
Ce texte m’a touchée. Merci.