A mon lever, le soleil est déjà bien présent et le vent souffle. Après le petit déjeuner, je fais le choix d’une journée à pied. Le programme se déroulera dans le quartier Mitte. Au programme, l’hôtel Adlon, le Musée de la DDR et la Hackesache Höfe. Après on verra pour une ballade le long de la Spree.
Vers 9h45, je commence par traverser la gare centrale (très pratique) et j’emprunte la passerelle enjambant la Spree, direction Reichtag. C’est déjà bien bondé. Si vous souhaitez le visiter, je ne peux que vous engager à réserver en ligne au moins deux semaines à l’avance. Vous devrez vous munir de votre carte d’identité et disposer du formulaire rempli en ligne.
L’Hôtel Adlon est situé juste après la porte de Brandebourg, à 300 mètres du Reichtag. Là aussi, les touristes sont nombreux à prendre en photo la porte pour son rôle symbolique lors de la chute du Mur. En même temps, il n’y a rien de plus.
L’hôtel Adlon vaut le détour pour deux raisons au moins. Sa fontaine aux éléphants qui est le seul élément ayant survécu à la destruction de l’hôtel en 1947. Et pour les fans de Phillip Kerr et de son détective Bernie Gunther, que l’on retrouve cabossé mais toujours vivant, rôdant dans le roman Hôtel Adlon, suite de sa fameuse trilogie berlinoise. Vous pourrez y prendre un café, même s’il est cher, le décor en vaut la peine. Personnellement, j’y viens aussi par rapport à ma collègue Nathalie, une fan de la trilogie berlinoise.
Je profite de mon arrêt à l’hôtel pour rédiger la première partie de mon #roadtrip du jour.
Je m’en vais poursuivre ma route le long d’Unter den Linden, puis la Karl Liebnecht Strasse pour rejoindre le Musée de la DDR.
Unter den Linden est une grande artère, deux fois trois voies séparées par une large bande centrale bordée d’arbres et piétonnière. Les échoppes à touristes s’y égrènent jusqu’a l’île aux musée, puis la route bifurque à gauche et devient la Karl Liebnecht Strasse. Au tout début de celle-ci un canal où circulent des bateaux-mouches et un quai d’embarquement où se trouve l’entrée du Musée de la DDR.
A l’entrée, vous pouvez acheter un guide en français, puis départ pour la visite. Musée relativement récent, sa muséographie offre différents niveaux d’interactivité. Les panneaux explicatifs sont en allemand et en anglais. Le musée s’attache aux différents aspects de la vie quotidienne et il ne manque pas de faire une place particulière à l’icône qu’est devenue la Trabant.
Le slogan du musée est « L’histoire a portée de main ». Pour ses concepteurs, le visiteur « peut et doit se poser la question : comment aurais-je vécu dans un système autoritaire ? » et serait un lieu d’apprentissage et de comparaison sur les thèmes de la dictature et de la liberté. Globalement, le visiteur oscille entre une forme de retour dans le passé pouvant comporter une part de nostalgie et la dénonciation du régime.
Un des moments importants de la visite réside, en fin de parcours, dans la reconstitution d’un logement de l’époque (salon, cuisine, salle de bains, chambre des parents, chambre d’enfant et vestibule).
Les éléments de la comparaison manquent puisque, fondamentalement, la comparaison s’effectue par rapport à aujourd’hui et non par rapport à l’Allemagne de l’Ouest (et quand ?).
Pour une visite complète, il faut bien compter deux heures. La boutique offre des éléments intéressants notamment des cartes à jouer quizz soit sur la RDA, soit sur le Mur ainsi que des cartes avec le Mur ou même une carte de Berlin à l’époque de la RDA. Bien évidemment des Trabants sous différentes formes acheter vous pourrez !
Par rapport à cette visite et la question des traces subsistant de la RDA, je ne peux que vous conseiller la lecture du livre de Nicolas Offenstadt « Le pays disparu. Sur les traces de la RDA ». La visite sera ainsi mise dans une perspective historique. Vous disposerez du travail d’enquête passionnant d’un historien tout à fait intéressant.
Enfin, je n’ai pas manqué de penser à Rémi durant cette visite. L’appartement reconstitué lui fournirait une excellent base pour la réalisation de son jeu « Totalitarisme ».
A la sortie du musée, il est temps de trouver un resto pour aller manger avant de se rendre à la Hackesache Höfe qui se trouve à dix minutes environ.
La Hackesache Höfe est l’une des grandes attractions actuelle de Berlin. Une enfilade de 8 cours avec des façades Jugdenstil décorées de briques vernissées polychromes. Bel exemple de Mietskasernen (immeubles collectifs où était logé le prolétariat au XIXe siècle), leur rénovation très réussie a attiré magasins de design, galeries d’art et cinémas, mais aussi bars, restos et une intense vie nocturne. L’entrée principale est située au début de la Rosenthaler Strasse.
Dessinée dans le style Jugendstil (Art nouveau) par August Endel, la première cour est parée d’une façade de briques vernissées polychromes.
La construction de cet ensemble, lancée en 1906, suit un schéma de séparation nette entre les zones d’habitation, d’artisanat, de commerce et de culture, qui le distingue des arrière-cours du xixe siècle. Après la chute du Mur, elles furent restaurées à grands frais dans les années 1994-1996 et sont devenues un haut lieu du tourisme. C’est très bobo à mon avis. Je pense néanmoins que cela plairait à ma collègue Nadine et à ses filles.
En plusieurs endroits des QR codes permettent d’en savoir plus à l’aide de capsules vidéos notamment sur la population juive du quartier. A quelques encablures vous pouvez aussi visiter l’ancien cimetière juif (https://de.wikipedia.org/wiki/JüdischerFriedhofBerlin-Mitte) devant lequel a été dressée en 1985 la sculpture de Will Lammert (https://en.wikipedia.org/wiki/WillLammert) – qui lui-même dû fuir l’Allemagne et n’y retourna qu’après la guerre- en commémoration des victimes juives du nazisme. A l’origine la sculpture a été créé à l’origine en 1957 pour le mémorial de Ravensbrück. Il s’agit de 13 sculptures de personnes coulées et regroupées en bronze. En raison de plusieurs attaques, le monument est maintenant temporairement gardé, et comme l’ensemble du cimetière, il est classé monument historique depuis 1974.
Je rejoins ensuite le canal de la Spree et le James-Simon-Park. C’est l’heure d’une bière. Je la sirote sur un transat. Un musicien joue plutôt bien de la guitare dans le parc. Agréable moment.
Je reprends ma route jusqu’au quai Vera-Brittain-Ufer, à quelques encablures du musée de la DDR et en face de la cathédrale. Le nom de cette partie du quai a été donné en 2016 en mémoire de l’écrivaine pacifiste Vera Brittain Ufer(https://fr.wikipedia.org/wiki/VeraBrittain), femme qui a tout perdu durant la Première Guerre mondiale : son fiancé, son frère surtout dont elle ne surmonta jamais vraiment la perte et ses meilleurs amis. Le nom du quai a été nommée en son honneur en raison de son rôle éminent en tant que pacifiste pendant la Seconde Guerre mondiale, s’élevant contre le bombardement britannique de l’Allemagne. Concernant l’artiste, celle-ci à sa mort à 76 ans demanda que ses cendres soient répandues sur le plateau d’Asiago, lieu de décès de son frère en Italie. Sa fille exhaussa son vœux en septembre 1970.
On y trouve la sculpture « Drei Mädchen und ein Knabe » in Berlin de Wilfried Fritzenreiter (1932-2008). Concernant cette sculpture, celle-ci trouvait sa place préalablement sur la fontaine du Palace Hôtel jusqu’à ce que celui-ci soit détruit. Initialement, les quatre personnages s’asseyaient à la fontaine devant l’hôtel du palais, le dos appuyé l’un contre l’autre, de sorte que chaque personnage regardait dans une direction différente. Après avoir été stockée suite à la démolition de l’hôtel et depuis 2007, les trois filles et le garçon sont assis sur les rives de la Spree, sur un mur, les jambes pendantes en face de la cathédrale de Berlin. Une fille regarde la rue St. Wolfgang-Straße, tandis que les trois autres personnages regardent l’agitation de la Spree.
Après cet arrêt, je reviens en arrière pour progressivement revenir, toujours le long de la Spree, en direction de mon hôtel. Le temps se prête à la flânerie. La lumière est belle pour faire des photos et j’en profite.
Arrivé vers le Berliner Ensemble le théâtre de Brecht, la faim me taraude. Il est 18h30. Cela fait près de 9h00 que je suis en route. Je regarde les restaurant le long de la Spree et je cherche un restaurant à la cuisine allemande, après deux restos italiens. Ce sera la Berliner Republik pour une CuryWurst, spécialité berlinoise. Le barman est très sympa. Les murs sont saturés de photos anciennes. La salle est bien remplies.
Au plafond, j’aperçois une composition de personnalités essentiellement masculines malheureusement. Parmi ces personnalités, il y a François Mitterrand, histoire de rappeler son important rôle dans la réunification allemande. Dans les autres coins, il y a Gorbatchev, Margaret Tatcher et Georges Bush père.
A 20H15, je quitte le bar pour rejoindre mon hôtel toujours le long de la Spree. La flânerie continue. Avec la nuit et les bâtiments éclairés, une flopée de photographes déambulent, certains avec leurs trépieds, pour prendre des photos nocturnes. Je ne suis guère différent d’eux.
J’arrive à mon hôtel après 21h30 soit environ 12 heures après l’avoir quitté. A nouveau, mais dans l’autre sens, je retraverse la gare centrale. La journée a été bien remplie et les photos nombreuses. C’est l’heure de débuter leur téléchargement et leur tri…
A suivre…
belcikowski dit
Tr’w intéressant.