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Lyonel Kaufmann blogue…

Lyonel Kaufmann blogue…

Sur la route à moto avec un café

Écris, écris… et relis Dino Buzzati

25 avril 2020 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Cela faisait longtemps que je n’avais pas ressenti le besoin d’écrire, quasiment au quotidien, de manière libre sur tout et rien. Ecris, écris me souffle aussi Dino Buzzati. Et je le relis.

Crédit image : Pexels sur Pixabay

La dernière fois, c’était lorsque ma mère était en fin de vie. L’écriture me permettait d’atténuer ou d’exprimer ma douleur et mes désarrois. C’était il y a 16 ans. Déjà (pour rester poli).

Actuellement, certainement que la situation d’un relatif enfermement explique ce besoin. Vital. A nouveau.

Dans ces moments-là, je repense à Dino Buzzati qui s’efforçait à écrire tous les jours. Quitte à implorer son carnet d’écrire ne serait-ce que deux lignes.

Sur le moment, je repense plus particulièrement à son carnet “En ce moment précis”. Je redescends donc à ma cache au trésor livresque. Puis je m’aperçois que le court texte auquel je pense est dans « Nous sommes au regret de… » (p. 132). Le voilà, cher lecteur, ramené à pleine lumière :

Le salut

 

Ecris, je t’en prie. Deux lignes seulement, au moins cela, même si ton esprit est bouleversé et si tes nerfs ne tiennent plus. Mais chaque jour. En serrant les dents, peut-être des idioties dépourvues de sens, mais écris. L’écriture est une de nos illusions les plus ridicules et pathétiques. Nous croyons faire une chose importante lorsque nous traçons des lignes noires qui sur le papier blanc se contorsionnent. De toute façon, c’est là ton métier, que tu n’as pas choisi toi-même, qui t’a été attribué par le sort, c’est la seule porte par laquelle, éventuellement, tu pourras t’échapper. Ecris, écris. A la fin, parmi les tonnes de papiers à jeter, une ligne pourra être sauvée. (Peut-être).

Actuellement, au silence de la nuit s’est ajouté un certain silence de jour. Tout cela favorise des formes d’introspection.

Sûrement aussi qu’écrire témoigne d’être vivant et au monde.

Ne serait-ce qu’au travers d’un écran.

Il y a longtemps, me concernant, que le papier a laissé la place à l’écriture numérique. Cependant, lorsque je suis en route ou en voyage, j’emporte toujours un carnet papier comme carnet de bord. Et je trouve cela bien. Et alors je griffonne, maladroitement, mais je griffonne et je sens alors bien. Libre et vivant.

Dino Buzzati (1982). Nous sommes au regret de… Paris: Robert Laffont, 224 p.. Traduction de Siamo Spiacenti di (1975)

A l’écoute: I Don’t Wanna Lie par Yola

24 avril 2020 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

I Don’t Wanna Lie
Par Yola
De l’album Walk Through Fire (Deluxe Edition)

Listen on Spotify

Le murmure de New York s’est tu

23 avril 2020 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Une belle et touchante chronique de New York au temps de pandémie de Reggie Nadelson dans le New York Times. Extrait.

“SoHo n’a pas changé depuis quarante ans”, assure Sasha Noe, propriétaire du Fanelli’s, l’un des bars les plus anciens et les plus chaleureux du quartier. C’est dans cet établissement, à l’angle de Prince Street et Mercer Street, que je prends souvent mon petit déjeuner. Il n’y a pas si longtemps, on y servait encore des œufs au bacon le matin, des hamburgers et du chili en milieu de journée. Mais le 15 mars, lorsque la municipalité a décrété que les restaurants ne pouvaient plus proposer que des plats à emporter ou à livrer, il a fermé. À l’époque des attentats du 11 Septembre et de l’ouragan Sandy, il était resté ouvert et son enseigne à néon était un phare accueillant ; désormais, comme presque tous les autres commerces de SoHo, il a baissé son rideau. Même les boutiques chics – Louis Vuitton, Fendi et les autres – qui donnent normalement un petit côté glamour au quartier ont barricadé leurs vitrines pour protéger les sacs à main.

“Nous n’avons jamais fait de vente à emporter”, explique Noe qui, lorsqu’il ne garde pas ses trois enfants, s’occupe depuis quinze jours à faire de menues réparations dans son restaurant, discuter avec ses fournisseurs, envoyer ce qu’il reste dans ses frigidaires au refuge voisin pour sans-abri de la Bowery Mission, et cherche moyen de payer l’ensemble de son personnel – ce qu’il compte bien faire tant qu’il le pourra. À deux blocs de là, sur Prince Street, le Raoul’s, qui depuis son ouverture en 1975 régale les New-Yorkais de son steak au poivre, a également fermé ses portes. Son propriétaire, Karim Raoul (le fils du premier Monsieur Raoul), qui vit au-dessus du restaurant, a essayé de maintenir les plats à emporter, mais ne veut pas mettre ses employés en danger. D’ailleurs, il ne trouvait plus le bon pain pour ses burgers. “Or l’essentiel, c’est toujours le pain”, souligne-t-il. Et pour ne rien arranger, à l’heure où j’écris ces lignes, il vient de rentrer de l’hôpital avec son épouse et leur nouveau-né.

New York plongé dans le calme

Noe a raison : SoHo est pratiquement désert, un peu comme dans les années 1980, à ceci près qu’à l’époque il y avait davantage de graffitis sur les murs et que les boulangeries du coin crachaient de la fumée toute la nuit. De ma fenêtre, à sept heures du matin, le quartier ressemble à ce qu’il a toujours été aux petites heures du jour. Le soleil s’est levé. Les immeubles en fonte aux façades habillées de blanc n’ont sans doute pas beaucoup changé depuis l’époque où, dans les années 1870 et 1880, ils furent construits par de riches négociants pour servir d’entrepôts clinquants à souhait. […]

Auteur : Reggie Nadelson

Reggie Nadelson est une journaliste new-yorkaise qui écrit notamment pour The New York Times. Elle est aussi romancière et a écrit des séries policières.

Source : Le murmure de New York s’est tu | New York Times (En anglais).

A l’écoute: All We Ever Knew – Recorded at Spotify Studios NYC par The Head and the Heart

23 avril 2020 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

All We Ever Knew – Recorded at Spotify Studios NYC
Par The Head and the Heart
De l’album Spotify Singles

Listen on Spotify

«Mon garçon en CE1 est en train de décrocher»

21 avril 2020 by Lyonel Kaufmann 4 commentaires

www.liberation.fr

Une lycéenne fait ses devoirs sur Internet, près de Tours, le 27 mars.

_ _ Une lycéenne fait ses devoirs sur Internet, près de Tours, le 27 mars. Photo Alain Jocard. AFP

La continuité pédagogique, assurée pour l’essentiel sur le Web, peut être une vraie galère pour ceux qui n’ont ni ordinateur ni Internet. Cette fracture numérique pourrait creuser encore un peu plus les inégalités. Des témoignages forts et interrogeants au-delà de l’école sur la situation économique et sociale en France.

Ecrire, écrire, écrire. Depuis le début du confinement, Nadira, femme au foyer de 38 ans, ne se défait plus de ses stylos. Cette mère de six enfants, âgés de 6 mois à 17 ans dont quatre sont scolarisés, n’a ni ordinateur, ni tablette, ni imprimante. «L’ordi a lâché il y a quelques mois. Ce sont des frais importants, on mettait de l’argent de côté pour en racheter un plus tard.» Ce foyer de huit personnes, originaire de Harnes (Pas-de-Calais), ne peut compter que sur un smartphone.

Le défi de la continuité pédagogique, basée sur des ressources en ligne, l’est doublement pour les foyers comme celui de Nadira. Pour sa fille en cinquième, ses fils en CE1 et CM2, les devoirs sont envoyés par mail ou sur l’environnement numérique de travail (ENT) de façon quotidienne ou hebdomadaire par les profs. «Des fois, ça me prend des après-midi complètes pour tout recopier et que les enfants puissent faire les devoirs le lendemain.» Pour son fils en moyenne section, elle regrette : «Je n’ai fait que deux exercices. C’est beaucoup de découpages à imprimer, je ne peux rien faire.» Elle s’est tout de même acharnée à lui recopier les 24 prénoms de ses camarades en majuscules, minuscules, liés, non liés. «J’ai commencé à 18 heures et j’ai fini à 1 heure du matin pour que tout soit bien fait.»

Lire la suite (abonnés) : www.liberation.fr

Pulse (1994), concert libre et gratuit de Pink Floyd sur Youtube

20 avril 2020 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Suivant l’exemple de Radiohead et Metallica, Pink Floyd lance une série de concerts sur YouTube », inédits, rares ou archivés et les diffusera gratuitement » au cours des prochaines semaines.

https://youtu.be/hokGXqEsCXk

Pink Floyd – PULSE (Restored & Re-Edited 90 Minute Version)

Il n’est peut-être pas inutile de préciser que Pink Floyd est aujourd’hui composé de deux personnes seulement, David Gilmour et le batteur Nick Mason. Le claviériste Richard Wright est décédé en 2008 et le bassiste/imprimétateur d’opéra rock Roger Waters a quitté le groupe, en 1985, pour faire ses propres disques. Ce n’est peut-être qu’une coïncidence si le premier film que le groupe a sorti est Pulse de 1994, un ensemble de 22 chansons de la tournée Division Bell, le deuxième album studio réalisé sans Waters…

Ce spectacle se distingue notamment par « l’inclusion du tout premier enregistrement cinématographique de Pink Floyd jouant The Dark Side of the Moon en intégralité ».

Visitez la chaîne Youtube Pink Floyd pour découvrir d’autres lives streams à l’avenir.

Set liste du concert : Filmé en direct le 20 octobre 1994 à Earls Court, London, UK. Restoré & ré-édité en 2019 depuis les bandes du master original.

  • 0:00 Speak To Me
  • 1:17 Breathe (In The Air)
  • 4:00 On The Run
  • 7:43 Time
  • 14:23 The Great Gig In The Sky
  • 19:34 Money
  • 28:30 Us And Them
  • 35:31 Any Colour You Like
  • 38:48 Brain Damage
  • 42:34 Eclipse
  • 44:27 Sorrow
  • 55:37 Keep Talking
  • 1:03:13 High Hopes
  • 1:11:20 Wish You Were Here
  • 1:17:30 Comfortably Numb

Enquête. Quand Internet sera chinois | Courrier International

19 avril 2020 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Enquête du Financial Times, traduite par le Courrier International. Quand Internet sera chinois

https://ift.tt/2KgiOZt

Coupant l’herbe sous le pied aux Américains et aux Européens, des ingénieurs du géant Huawei sont déjà en train d’inventer l’Internet de demain. Le Financial Times a mené l’enquête. Pékin peut-il imposer au reste du monde sa conception d’un réseau sous contrôle étroit de l’État ?

Par une fraîche journée de septembre 2019, une demi-douzaine d’ingénieurs chinois ont débarqué dans une salle de conférences du quartier des Nations unies, à Genève, pour présenter une idée révolutionnaire. Ils ont eu une heure pour convaincre les délégués de plus de quarante pays de la validité de leur vision : un nouvel Internet censé remplacer l’architecture technologique qui charpente le Web depuis un demi-siècle. Alors qu’actuellement Internet appartient à tout le monde et à personne, ils ont commencé à construire quelque chose de très différent : une nouvelle infrastructure capable de rendre le pouvoir aux États plutôt que de le laisser aux individus.L’équipe à l’origine de ce projet, baptisé “New IP” [“nouveau protocole Internet”, le protocole IP étant celui qui régit l’élaboration et le transport de paquets de données sur la Toile], travaillait pour le géant chinois des télécoms Huawei, qui, de toutes les entreprises, était celle qui avait envoyé la délégation la plus fournie au forum. Lors de cette rencontre organisée au siège de l’Union internationale des télécommunications (UIT), agence onusienne chargée d’établir les normes internationales pour le secteur des nouvelles technologies, les chercheurs chinois sont arrivés avec une simple présentation PowerPoint.

Leur document ne s’encombrait pas de détails sur le mode de fonctionnement de leur nouveau réseau ni sur le type de problèmes qu’il prétendait résoudre. Il était en revanche émaillé d’images de technologies futuristes – des hologrammes grandeur nature jusqu’aux voitures autonomes. Il s’agissait de montrer que le réseau actuel est une relique du passé, parvenu à la limite de ses exploits techniques. Il serait donc grand temps de le remplacer par un réseau mondial fondé sur une architecture descendante, dont la construction devrait être confiée aux Chinois, a assuré l’équipe de Huawei.

“Contrôle absolu”

Tous les États du monde semblent admettre que le modèle actuel de gouvernance d’Internet – relativement anarchique et autorégulé par des entreprises privées, américaines pour la plupart – est défaillant. Le projet New IP, dernière initiative en date visant à modifier la gestion d’Internet, est porté par des pays qui, à l’époque de la création du réseau, il y a cinquante ans, avaient été largement laissés à l’écart. “Les conflits sur la gouvernance d’Internet sont les nouveaux espaces dans lesquels se jouent le pouvoir politique et le pouvoir économique au XXIe siècle”, écrivait en 2014 la chercheuse Laura DeNardis dans son livre The Global War for Internet Governance [“La guerre mondiale pour la gouvernance d’Internet”, non traduit en français].

Le gouvernement chinois, en particulier, voit dans l’élaboration d’une infrastructure et de normes Internet le pilier de sa politique étrangère numérique, et dans ses outils de censure la validation de principe d’un modèle Internet plus efficace, que d’autres pays pourraient reprendre. “Les Chinois veulent bien entendu une infrastructure technologique qui leur permette d’exercer le même contrôle absolu que celui qu’ils se sont assuré politiquement, une conception qui s’inscrive dans le même élan totalitaire”, explique Shoshana Zuboff, autrice de The Age of Surveillance Capitalism [“L’ère du capitalisme de surveillance”, non traduit en français] et professeure de sciences politiques à l’université Harvard. “Je trouve cela terrifiant, et cela devrait terrifier chacun d’entre nous.”

Huawei affirme n’avoir développé son nouveau protocole que pour répondre aux exigences techniques d’un monde numérique évoluant à vitesse grand V et n’avoir encore prévu aucun modèle de gouvernance particulier. L’équipementier chinois dirige un groupe de discussion de l’UIT chargé d’évaluer la technologie de réseau qu’il conviendra de mettre en place d’ici à 2030 et, selon son porte-parole, le New IP est taillé sur mesure pour répondre à ces besoins.

Ce que l’on sait de cette proposition provient essentiellement de documents extrêmement techniques qui sont parvenus à notre rédaction du Financial Times. Ils ont été présentés à huis clos devant des délégués de l’UIT en septembre dernier, puis en février 2020. L’un est une proposition de normes techniques, et l’autre une présentation PowerPoint intitulée “New IP. Élaborer le réseau de demain”.

Le règne des GAFA

En dépit de sa puissance, Internet n’est actuellement contrôlé par aucune instance de régulation. Il est en grande partie sous l’emprise d’une poignée d’entreprises américaines – Apple, Google, Amazon et Facebook. C’est précisément cette absence d’autorité centrale qui a permis aux technologues de changer nos modes de communication et de vie, mais elle a également suscité de profondes fractures dans notre ordre social, à commencer par la manipulation de la parole publique, la déstabilisation de la démocratie et la progression de la surveillance en ligne.

L’équilibre des pouvoirs commence à se déplacer mais, d’un État à l’autre, les attentes sont très différentes. Les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Europe, par exemple, souhaiteraient adapter le système actuel pour faire une plus grande place aux instances de régulation et faciliter l’accès des services de renseignements aux données personnelles des utilisateurs. Le projet chinois, lui, va beaucoup plus loin et pourrait intégrer un système de contrôle centralisé dans l’architecture même du réseau. Selon des sources qui ont assisté aux réunions de l’UIT, l’Arabie Saoudite, l’Iran et la Russie ont par le passé soutenu les propositions chinoises de technologies de réseau alternatives. Et les discussions ont révélé que les lignes directrices du nouveau réseau ont d’ores et déjà été fixées, et que sa construction est en cours. N’importe quel pays pourra s’y rallier s’il le souhaite. “Il existe pour l’instant deux versions d’Internet : une version capitaliste axée sur le marché, fondée sur la surveillance, qui exploite abusivement les données, et une version autoritaire, également fondée sur la surveillance, souligne Zuboff. Reste à savoir si l’Europe et l’Amérique du Nord sauront s’unir pour créer le cadre juridique et technologique d’un modèle démocratique.”

[…]

La suite Courrier international (abonnés)

Kansas publie la vidéo de son nouveau single « Throwing Mountains”

18 avril 2020 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

KANSAS, légendaire groupe de rock progressif américain, a publié une nouvelle chanson et un vidéoclip pour sa chanson « Throwing Mountains » tirée de son nouvel album studio « The Absence of Presence » qui sortira le 26 juin 2020 sur Inside Out Music.

L’album fait suite à « The Prelude Implicit » de 2016. KANSAS a vendu plus de 30 millions d’albums dans le monde entier, et est célèbre pour des succès classiques tels que « Carry On Wayward Son » et surtout « Dust in the Wind », ainsi que pour des succès progressifs comme « Song for America ».

« The Absence of Presence », publié par Inside Out Music, comprend neuf nouveaux titres écrits par le groupe, produits par Zak Rizvi et coproduits par Phil Ehart et Richard Williams. Le son caractéristique de KANSAS est sans équivoque.

Cet automne, KANSAS fera sa tournée anniversaire « Point of Know Return » en Europe pour 13 dates en octobre et novembre. La tournée européenne anniversaire de Point of Know Return comprendra des chansons de « The Absence of Presence », des classiques et des morceaux profonds, et culminera avec l’album iconique « Point of Know Return » interprété dans son intégralité.

« The Absence of Presence » sortira le 26 juin 2020 sur Inside Out Music et est distribué par The Orchard. L’album sera disponible sur CD, double LP 180 Grammes Vinyl, édition limitée de luxe CD + 5.1 Blu-Ray Artbook, et en numérique sur iTunes, Google Play, Spotify, Apple Music, Amazon Music, et tous les autres services de streaming. Pour pré-commander  »The Absence of Presence », visitez : https://kansas.lnk.to/TheAbsenceofPresence

La set liste de l’album :

  1. The Absence of Presence
  2. Throwing Mountains
  3. Jets Overhead
  4. Propulsion 1
  5. Memories Down the Line
  6. Circus of Illusion
  7. Animals on the Roof
  8. Never
  9. The Song the River Sang

Italie : Roberto Saviano «La faiblesse, c’est de se croire invincible»

13 avril 2020 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

www.lemonde.fr

Dans un texte écrit pour « Le Monde », l’écrivain italien Roberto Saviano analyse la crise sanitaire dans son pays, en particulier en Lombardie, région opulente mais principal foyer, avec plus de 10’000 victimes du Covid–19.

Des membres du personnel médical de l’hôpital Circolo portent sur leurs gants « Nous allons y arriver », le 9 avril à Varèse (Lombardie). FLAVIO LO SCALZO / REUTERS

Dans cette tribune, outre la place de la mafia et la corruption également fort présentes dans le Nord, Roberto Saviano met en avant les choix délibérés et criminels des responsables économiques et politiques de la Lombardie. Il souligne aussi l’échec du système public/privé de l’organisation des soins. Il montre également, avec la Vénétie voisine, que d’autres choix étaient possibles pour limiter drastiquement le nombre de morts. 

Or, jusqu’à présent, pour expliquer la situation dramatique et exceptionnelle de l’Italie et plus particulièrement de celle de l’Italie du Nord, les informations rapportées par la presse mettaient en avant une population italienne âgée et la structure familiale où tout le le monde vit sous le même toit. J’avais aussi entendu le rôle joué par le match des huitièmes de finale de la Ligue des Champions ente l’Atalanta Bergame et Valence qui a certainement joué un rôle dans la diffusion du Covod–19 en Espagne. 

Parmi les principaux éléments mis en avant, et comme premier constat, Roberto Saviano, met en avant la question de la corruption en Lombardie et notamment dans le domaine de l’organisation des soins de santé, prérogatives des régions en Italie :

“Cette région est le territoire de Silvio Berlusconi et le fief de Roberto Formigoni, récemment condamné à cinq ans et dix mois de prison pour des actes graves de corruption concernant, justement, les liens entre le pouvoir régional et le secteur privé de santé.”

Roberto Saviano

Ensuite, entre la question économique ou la vie des gens, le choix a délibérément été fait de poursuivre l’activité économique et notamment dans les milliers de petites entreprises industrielles prospères des vallées bergamasques laminées depuis par le virus et composées souvent de moins de dix employés. 

“Aujourd’hui, nous savons que pour éviter de confiner des ouvriers indispensables aux chaînes de montage et qui, surtout dans le cas des toutes petites entreprises, ont dû choisir entre la vie et le travail, on a favorisé une diffusion massive de la contagion. Or cette contagion a provoqué une mortalité épouvantable. Cette réalité nous saute aux yeux, offrant l’image d’un territoire géré par des classes dirigeantes qui auraient décidé de « ne pas s’arrêter », conscientes du risque de l’hécatombe, voire pariant sur le destin.”

Roberto Saviano

Par ailleurs, les choix effectués par les autorités en Vénétie, région tout aussi dynamique économiquement, montrent que ce n’est pas le résultat de la fatalité. Roberto Saviano met en avant trois choix fondamentalement différents pris par les autorités de Vénétie :

“A la différence de la Lombardie, la Vénétie a beaucoup misé sur le dépistage des personnes asymptomatiques pour identifier les foyers de contagion et agir ensuite rapidement en isolant les territoires concernés. A la différence de la Lombardie où le virus a vu croître la contagion à cause de l’impréparation des petits hôpitaux, la Vénétie a tenté de limiter les hospitalisations des malades (sauf, bien sûr, pour les cas graves) en privilégiant les soins à domicile.”

Roberto Saviano

Le bilan humain est incomparablement différent alors que plus de 10´000 personnes ont perdu la vie en Lombardie, moins de 800 personnes l’ont perdu en Vénétie, “alors même que le nombre de tests de dépistage du virus y est à peu près équivalent (entre 170 000 et 180 000)”. Le constat est sans pitié et les responsabilités évidentes pour les dirigeants lombards. 

Dans sa conclusion, Roberto Saviano nous interpelle ;

“peut-être est-il encore temps de sortir de la pandémie pour vivre une utopie : admettre que la productivité et les comptes bancaires ont moins de valeur que les personnes, prendre conscience que notre survie dépend du maintien et de l’expansion de nos droits, comprendre qu’une action politique obnubilée par l’argent est mortifère et ne génère pas de richesses.”

Roberto Saviano

Je ne peux qu’espérer avec lui qu’il n’est pas encore trop tard.

Source : Roberto Saviano. « La faiblesse, c’est de se croire invincible » | Le Monde

Dans la nuit confinée

12 avril 2020 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

« Nous sommes aujourd’hui reclus dans cette maison aux fenêtres éclairées de l’Empire des Lumières, le célèbre tableau de Magritte. Dehors, le jour et la nuit ne se succèdent plus, mais se juxtaposent. Le lampadaire allumé qui devait être un phare pour guider la raison se confond dans son image onirique reflétée par l’eau. En l’absence des hommes et des femmes, l’espace et le temps se métamorphosent. L’ordre que nous avions imposé aux choses se dissout. Confinés, nous vivons notre absence, la répétition générale de notre disparition. A moins que… »

Marc Billaud directeur de recherche au CNRS

Dans la nuit confinée https://www.liberation.fr/debats/2020/04/12/dans-la-nuit-confinee_1784712?xtor=rss-450

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