Drôle de mois de février. Nous partons pour les Plélades (1345m). Pas une brique de neige et une température quasi printanière. Le soleil du matin a cependant disparu, un début de mer de brouillard se dessine sur le lac Léman. Agréable, mais très curieux.
La blogosphère est-elle morte ?
C’est depuis mon compte Mastodon que j’ai pris connaissance du dernier billet datant d’hier (12 février) du blog de Cmic (Michelle Carrupt) intitulé La Blogosphère est morte ! Est-ce donc plié ?
Ayant réanimé son blog, Cmic s’est ensuite demandée où en était la blogosphère qu’elle avait quittée à l’arrivée de la pandémie Covid 19 et elle a alors mené l’enquête auprès de ses proches. Ceux-ci ne lisent pas ou plus de blogs en 2024. Les blogs seraient abandonnés, fermés ou remplacés.
Parmi ses lecteurs sur Mastodon, l’ex blogueur « Piques et répliques » lui répond que
Oui, moins lu.
Parce qu’entre temps sont arrivés en masse du « microblogging » en quelques signes, des vidéos, des images, etc.
Des trucs plus faciles, plus rapides, plus superficiels.
Le blog n’attire plus : il faut faire un effort, lire, se concentrer. Dur, dur !La même évolution que pour les livres, la presse, etc.
Source : https://tooting.ch/@Daniii@h4.io/111920286807316651
Tous les jours, j’ai face à moi le résultat. Il y a 25 ans, on espérait plus de connaissances, plus de curiosité, plus de culture… on a surtout plus de prétention
L’affaire serait donc classée ? A première vue oui.
Pour ma part, je constate bien que mon rythme de publication de billets de blog a baissé. Normal peut-être après 20 ans de blogs. Le nombre de mes visiteurs aussi. Une partie probablement parce que je publie moins. Mais pas que.
Une bonne partie de mon audience venait de deux sources (hormis les habitués). Premièrement, ceux qui arrivent ou arrivaient via une recherche Google. Deuxièmement, via Twitter où j’annonçais automatiquement la publication de mes billets. Un peu par Facebook également à une certaine époque.
Ces deux sources se sont taries. Les algorithmes de Google ne mettent plus systèmatiquement en avant les publications des blogs. D’autres contenus sont désormais privilégiés par le moteur de recherche (et pas seulement parce que les Blogs seraient en déclin). J’ai quitté Twitter avant qu’il devienne X et X ne met pas en avant de toute façon et désormais ce type de contenu.
Maintenant, même dans les années les plus fastes des blogs, le grand public ne venait pas lire les blogs ou les lisaient déjà sur Facebook. Pour ma part, je suis plus lu sur Instagram qu’ici pour les mêmes contenus (enfin les contenus sur Instagram répercutant mes billets de blogs sont plus courts).
L’affaire serait donc classée ? C’est probablement plus compliqué
Donc, à part quelques domaines spécifiques (comme Skyblog pendant une époque pour les adolescent·es), les blogs n’ont pas été un mouvement de masse tel que le deviendra Facebook, Instagram, TikTok, Snapchat ou YouTube. Le fait notamment de leur caractère décentralisé et de la nécessités pour les suivre de recourir au flux rss (une réussite au demeurant que cette technologie). Bien plus facile, par la suite, de les suivre via une publication sur Facebook ou Instagram.
C’est donc la communauté des blogueurs et des blogueuses qui seraient en régression.
C’est là que j’ai été cherché quelques chiffres. J’en ai trouvé quelques-uns pour 2023 grâce à ce billet 59 Blogging Statistics for 2023 de Si Quan Ong.
Ainsi, ce billet m’apprend qu’en 2023, il y avait plus de 600 millions de blogs sur 1,9 milliard de sites web dans le monde (Web Tribunal) et que 77 % des internautes lisaient des blogs (Social Media Today), et près de 26 % des Britanniques âgés de 5 à 18 ans lisent des blogs (Statista).
Personnellement, je trouve que ce sont des chiffres élevés. Loin d’un abandon de l’outil blog.
D’autres chiffres relativement à Tumblr et à WordPress:
- Tumblr hosts over 518 million blogs, while WordPress hosts over 60 million blogs (Web Tribunal).
- WordPress powers over 43.2% of the internet (W3Techs).
- Roughly 70 million new posts are published on WordPress each month (WordPress).
- On average, 77 million new comments are added to WordPress posts per month (WordPress).
Je constate que Tumblr qui ressemble le plus a un réseau social est très largement dominatrice dans le domaine des blogs.
Je termine par un dernier constat:
Il existe une forte corrélation positive entre le nombre de mots et les liens retour, mais seulement jusqu’à 1 000 mots. Pour les articles de plus de 1 000 mots, il existe une forte corrélation négative entre le nombre de mots et les liens retour (Ahrefs).
Pour conclure (très) provisoirement
Pour aller plus loin, d’autres témoignages de blogueurs (ou ex-blogueurs) permettraient de diversifier et d’affiner le point de vue relativement à l’état de la blogosphère. N’hésitez pas à le commenter, de publier à votre tour ou à commenter sur Mastodon.
Bien évidemment, il manque une comparaison des blogs avec d’autres formes de médias digitaux. Je trouve néanmoins une forte résilience finalement de la blogosphère. Les aléas récents de Twitter ou les réserves à l’égard des réseaux mainstream et hégémoniques laissent à penser que les blogs n’ont pas forcément dit leur dernier mot, ni la blogosphère d’ailleurs.
WordPress est un outil du libre qui maintenant s’appuie également sur ActivityPub pour accéder au Fédiverse. Ces éléments rendent plus fluide la communication entre les réseaux sociaux et les blogs.
Enfin, je constate que WordPress intègre également l’IA pour m’aider à la rédaction de mes billets. A titre d’exemple, il m’a analysé mon billet et m’a fait des suggestions d’amélioration de celui-ci. J’en tiens compte dans cette conclusion. 😉
L’intelligence artificielle vient ainsi à mon aide pour rédiger ou référencer nos articles.
Patrick Boucheron : Ce que peut l’histoire (Podcast)
Leçon inaugurale au Collège de France prononcée le jeudi 17 décembre 2015
En cette journée du dimanche 4 février 2024, je découvre le podcast réunissant les leçons de Patrick Boucheron au Collège de France. Je réécoute avec intéreêt et délice sa leçon inaugurale du jeudi 17 décembre 2015 en ce même collège. Il faut écouter ce phrasé singulier de Patrick Boucheron et se laisser emporter par son rythme et sa scansion. C’est magistral, dans tous les sens du terme, et d’une intelligence rare. Bonne écoute.
Je sais que les effet du pouvoir symoliques sont tout sauf symboliques. […] Tout pouvoir est pouvoir de mise en récit. […] Toute histoire des pouvoirs ne peut être, implicitement, qu’une histoire comparée des pouvoirs.
(Patrick Boucheron)
Le lien : https://open.spotify.com/show/1MDvkL2ODkulyKYJUGaQNs?si=14b980e0f63942f2
Ce que peut l’histoire la solennité des lieux et la gravité des temps risquent toujours d’inspirer à qui entre dans ces murs. Le geste inaugural de Michelet est si puissant que toute prétention à le répéter, ou même simplement à s’en autoriser, ne serait que singerie. Soit, indifféremment, puérilité ou sénilité. Or nous sommes dans l’âge adulte, et par conséquent fatigués du prophétisme. Que peut l’histoire aujourd’hui ? Que doit-elle tenter pour persister et rester fidèle à elle-même ?
Telle est la question, grave sans doute, que je souhaite poser aujourd’hui, en ces lieux, et devant vous. S’y entend peut-être en écho le cri de Spinoza, cette manière d’ontologie qui se dit dans les termes de l’éthique : nul ne sait ce que peut un corps. Pouvoir, qu’est-ce à dire ici ? Il ne s’agira pas de réclamer de manière solennelle et martiale quelque chose pour l’histoire : rétive à sa puissance, elle ne se rend maîtresse de rien. Pas davantage on ne revendiquera quoi que ce soit pour les historiens – qu’ils se chagrinent parfois de s’éloigner de l’oreille des puissants ne nous importe guère. Il faudra plutôt se demander ce que peut l’histoire, ce qu’elle peut encore, ce qu’elle peut vraiment – entendez à la fois ce qui lui est possible et ce qu’elle est en puissance.
Patrick Boucheron
Patrick Boucheron est né en 1965, à Paris. Après des études secondaires au lycée Marcelin-Berthelot (Saint-Maur-des-Fossés) puis au lycée Henri-IV (Paris), il entre à l’École normale supérieure de Saint-Cloud en 1985 et obtient l’agrégation d’histoire en 1988. C’est sous la direction de Pierre Toubert qu’il soutient en 1994 à l’université de Paris 1 sa thèse de doctorat d’histoire médiévale, publiée quatre ans plus tard sous le titre Le pouvoir de bâtir. Urbanisme et politique édilitaire à Milan (XIVe-XVe siècles), Rome, École française de Rome, 1998 (Collection de l’EFR, 239).
Maître de conférences en histoire médiévale à l’École normale supérieure de Fontenay-Saint-Cloud de 1994 à 1999, puis à l’université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne à partir de 1999, il fut membre junior de l’Institut universitaire de France de 2004 à 2009. En 2009, il soutient à l’université de Paris 1 une habilitation à diriger des recherches intitulée La trace et l’aura (garant : Jean-Philippe Genet) et est élu professeur d’histoire du Moyen Âge dans cette même université en 2012. Il fut, de 2015 à 2020, président du conseil scientifique de l’École française de Rome. En 2015, il a été élu professeur au Collège de France, titulaire de la chaire « Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle », prononçant sa leçon inaugurale le 17 décembre 2015 (Ce que peut l’histoire, Collège de France/Fayard, 2016).
Lire la suite de sa biographie : https://www.college-de-france.fr/fr/personne/patrick-boucheron
Quai de la Veveyse (02.02.2024
L’impression d’être plus au printemps qu’en hiver.
La rivière canalisée de la Veveyse arrivant à l’embouchure du lac Léman et s’avançant dans le lac. Le ciel est nuageux et moutonneux. Le soleil se couche sur un fond orangé. En ombre chinoise au bord de la rive, cinq silhouettes, à droite, regardent le lac.
#suisse🇨🇭#vaud #vevey #sonyalphazve20 #sony #alpha #zve10
Retour en salle officialisé pour l’anime de Miyazaki, Sherlock Hound !
Les épisodes de Sherlock Hound réalisés par les talents de Ghibli reviennent à temps pour les 40 ans de la série. Redécouvrez cette pépite du célèbre Miyazaki.
Hayao Miyazaki est un nom qui ne se présente plus dans la japanimation. Son histoire, ses œuvres, son talent, tous ont concouru à le hisser aux sommets d’un monde qui ne cesse de réclamer son génie. Aujourd’hui encore, nous nous retrouvons face à un titre emblématique : Sherlock Hound.
Pierre angulaire et un des premiers témoins de ses grands faits, cet anime émerge d’un long passé pour fêter ses 40 ans sur le grand écran, au vu de tous. Et à en croire les rapports récents, il est à parier que cet événement soit bien plus qu’un simple retour en arrière.
— Lire la suite : www.fredzone.org/retour-en-salle-officialise-pour-lanime-de-miyazaki-sherlock-hound-rmm112
Qui sont les publics des boîtes à livres ?
Claude Poissenot, Université de Lorraine
Difficile de ne pas rencontrer de boîtes à livres dans l’espace public aujourd’hui. Que ce soit en ville ou dans les zones rurales, elles ont progressivement trouvé leur place sans mise en œuvre d’une politique volontariste de la part des institutions locales et nationales en charge de la lecture. D’après le recensement proposé par l’entreprise Recyclivres, si on dénombrait près de 2 000 boîtes à la fin 2017, elles sont désormais près de 10 000 en France. À raison d’une moyenne d’une centaine de livres par boîte, cela représente autour d’un million de volumes rendus disponibles à proximité de la population. Ce phénomène social n’est donc pas anecdotique.
Mais que sait-on de celles et ceux qui fréquentent ces boîtes et des usages qu’ils en font ? Jusqu’à présent, hormis une stimulante analyse des collections proposées, aucune enquête ne permettait d’y répondre.
C’est cette lacune que Jean-Philippe Clément a souhaité combler en m’associant dans sa démarche participative avec de nombreux relais parmi la « communauté » des boîtes à livres. Par l’intermédiaire de ce réseau et le soutien de Recyclivre (qui a diffusé le lien du questionnaire dans sa newsletter), nous avons réuni plus de 1 300 réponses auprès de plus de 673 boîtes réparties sur tout le territoire national. Pour plus de détails et de résultats, voir le rapport complet.
Un public féminin
Sans surprise, les réponses émanent davantage de femmes que d’hommes (81 % contre 19 %). Mais la surreprésentation des femmes est encore plus importante que dans les bibliothèques publiques (58 % des usagers) ou les librairies indépendantes (55 % des clients). La féminisation de la lecture de livres est à l’œuvre dans ce qui conduit à ce résultat.
Mais l’enquête suggère une autre raison. Les hommes utilisent les boîtes davantage pour une recherche précise de livres là où les femmes viennent plus sans idée de départ, laissant le hasard guider leur choix. Elles sont donc plus nombreuses car elles acceptent (et recherchent) plus que les hommes un effet de surprise, de découverte. Et les hommes sont aussi davantage dans un rapport univoque à la boîte : ils viennent plus souvent pour prendre ou pour déposer des livres là où les femmes se retrouvent davantage dans la conjugaison du dépôt et du prélèvement, c’est-à-dire dans le partage. Les boîtes à livres intéressent les femmes parce qu’elles se retrouvent davantage que les hommes dans leur projet d’inscrire les livres dans une relation, un échange.
Peu de jeunes
Seuls 7,3 % des répondants ont moins de 25 ans alors que cette tranche d’âge compte pour près d’un tiers de la population en France métropolitaine. À l’autre extrémité, les 65 ans et plus sont légèrement sous-représentés. Les 35-64 ans constituent le cœur des publics des boîtes à livres (60 % du total). Ils ne sont plus en phase de constitution d’une bibliothèque personnelle et pas encore dans le moment où ils vont réduire leurs pratiques. Riches de collections assez vastes, ils peuvent faire don de certains ouvrages, voire même vouloir se délester d’une partie. Et forts de leur expérience de la lecture, ils ont à cœur de vouloir la partager par des dons et par des ponctions. Cet âge pivot se retrouve aussi dans un usage des boîtes pour nourrir les lectures d’autres qu’eux-mêmes et par exemple de leurs enfants ou de leurs parents.
Des diplômés du supérieur
Plus des trois quarts des utilisateurs des boîtes à livre ont fréquenté au moins un établissement d’enseignement supérieur, soit plus de deux fois la proportion observable dans la population française. Comme ils s’emparent aussi davantage des bibliothèques et des librairies, les plus diplômés s’approprient aussi davantage ce dispositif. Plus familiers du livre, ils sont plus à l’aise dans la manipulation, la compréhension, la différenciation de cet objet que les moins diplômés qui, au contraire, peuvent avoir conservé des traces d’une relation difficile à la lecture dans le cadre de leur scolarité.
Pour autant, est-ce à dire que les boîtes n’ont aucun rôle dans une forme de démocratisation de l’accès au livre ? En réalité, on observe que chez les utilisateurs des boîtes ayant le bac ou moins, 37 % n’empruntent jamais en bibliothèque, 6 % n’achètent jamais de livres neufs et 18 % ne font ni l’un ni l’autre ou seulement très rarement. C’est donc près d’un usager sur cinq parmi ceux n’ayant pas fréquenté l’enseignement supérieur qui entretient un rapport à la lecture à travers ce cadre. Cette offre facile d’accès permet de capter des publics éloignés des autres institutions du livre.
Des urbains
L’image commune de la boîte à livres est celle d’une implantation dans un cadre verdoyant. On pourrait ainsi croire que les ruraux ou résidents de petites villes fréquentent davantage les boîtes que les urbains de grandes villes. L’enquête révèle au contraire que la part des usagers vivant dans des communes de moins de 20 000 habitants est inférieure au poids des habitants de ce type de communes dans la population française métropolitaine (34 % contre 53 %). Quand on mesure la densité de la population dans la commune, la surreprésentation des habitants des zones les plus denses parmi les usagers est très forte : si 4 % de la population française vit dans une commune de 15 000 habitants par km2 ou plus, c’est le cas de 23 % des usagers des boîtes.
La surreprésentation des urbains est largement un effet de composition de population. Les urbains sont plus diplômés et ont donc davantage tendance à s’emparer des boîtes. Et comme ils sont probablement dans des logements plus exigus, ils se servent davantage des boîtes pour « faire de la place ». Les boîtes ne sont donc pas l’apanage des petites communes au contraire et leur image provient peut-être du fait qu’elles sont souvent installées dans des parcs et jardins des villes.
En quête de soi et de partage
Les boîtes n’auraient pas le succès qu’elles rencontrent si elles ne correspondaient pas à une attente personnelle. Celle-ci s’exprime dans la destination des livres prélevés : 51 % des usagers disent prendre des livres plutôt pour eux et 42 % à la fois pour eux ou quelqu’un d’autre. C’est à partir de soi que l’on se penche sur l’offre de livres. Ce moment de rencontre implique l’usager à titre personnel. Et d’ailleurs, ils choisissent d’abord des boîtes proches de leur domicile ou sur le chemin du travail.
Mais cet usage personnel n’exclut pas le souci du partage. Les trois quarts des usagers affirment utiliser les boîtes à la fois pour trouver et déposer des livres. Seuls 17 % ne viennent que pour trouver des livres et 9 % uniquement pour déposer. Les boîtes vivent par leur capacité à accueillir des flux entrants et sortants relativement équilibrés. Les usagers font exister cette rotation. Ils donnent vie à un projet (pas seulement utopique) de partage. Les citoyens se relient par les livres qu’ils échangent dans la discrétion de leurs usages et de leurs goûts personnels. Et si 43 % des usagers déposent des livres pour se débarrasser ou faire de la place chez eux et 21 % apportent des livres qu’ils n’ont pas appréciés et qu’ils ne veulent pas garder, il s’agit de donner aux livres une « deuxième chance » afin qu’ils rencontrent un lecteur mieux assorti. Les boîtes font principalement rencontrer les livres et les lecteurs avant de faire se rencontrer les lecteurs eux-mêmes : 42 % d’entre eux renoncent à cette possibilité en expliquant n’avoir jamais discuté avec d’autres utilisateurs.
La force de la souplesse
Les boîtes à livres sont plébiscitées grâce à la souplesse qu’elles offrent. Accessibles quand on le souhaite, permettant de prendre ou de donner des livres ou juste de les regarder sans surveillance (et donc, risque de jugement), elles proposent un espace d’autonomie partagé. À l’image d’autres institutions telles que le couple ou la famille, elles ouvrent la voie à ce que les citoyens vivent « libres ensemble » comme ils le souhaitent aujourd’hui. Parce qu’elles conjuguent choix personnel et empathie, elles n’ont pas fini d’habiller l’espace public et de nourrir les vies singulières.
Science et Société se nourrissent mutuellement et gagnent à converser. La recherche peut s’appuyer sur la participation des citoyens, améliorer leur quotidien ou bien encore éclairer la décision publique. C’est ce que montrent les articles publiés dans notre série « Science et société, un nouveau dialogue », publiée avec le soutien du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.
Claude Poissenot, Enseignant-chercheur à l’IUT Nancy-Charlemagne et au Centre de REcherches sur les Médiations (CREM), Université de Lorraine
Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.
Green Day – Saviors (2024)
BILLIE JOE ARMSTRONG : Avec cet album, je pense qu’il a comblé un fossé dans notre carrière, en tant qu’arc, et tout ça. Mais surtout en étant à notre meilleur niveau. Nous avons fait ce que nous faisons le mieux, c’est-à-dire repartir de zéro et entrer en studio. On allume les amplis et on y va. C’est au début de la pandémie que la première chanson a été écrite, « Saviors ». Puis « Goodnight Adeline » et je pense à « Look Ma, No Brains ! ». Ces chansons sont le début de la carte sur laquelle vous essayez de déployer ce qui se passe. (janvier 2024)
20 ans après Lyonel Kaufmann blogue toujours
En replongeant dans les entrailles de mes deux blogs principaux (https://lyonelkaufmann.ch/Blog et https://lyonelkaufmann.ch/histoire), le 15 janvier 2024 marquera officiellement mes vingt ans de blogging. Pour fêter cette année anniversaire, je compte exhumer de ces vingt ans de blogs quelques articles et billets pour moi significatifs. Ces articles seront réunis sur un blog dédié intitulé 20 ans de Lyonel Kaufmann blogue… Depuis 20 ans sur la route à moto avec un café*. Je débute ce parcours en me replongeant dans les débuts de cette aventure et de la genèse de mon activité de blogueur.
Difficile pour moi de dire avec exactitude exactement quand j’ai débuté à bloguer. Probablement en 2003. En effet, cette année-là marque l’arrivée de deux plates-formes de blogs : WordPress et Typepad que je vais utiliser.
Préalablement, j’avais débuté mon premier site (CMS), hébergé en propre et avec un nom de domaine, avec SPIP. Mes premiers pas sur WordPress furent décevants en raison des problèmes de spams. Typepad avait alors représenté provisoirement une alternative pour bloguer.
J’ai aussi recouru à Blogger, apparu lui en 1999. Dans mon archéologie de ma pratique du blog, la plus ancienne trace de ma présence en qualité de blogueur remonte au 28 septembre 2003 :
Pendant un certain temps, ou un temps certain, mes blogs sous différentes formes et sous différentes plate-formes ont coexisté avec mon site consacré à la didactique de l’histoire et à mes cours à la HEP-VD (à l’époque l’adresse était http://lkaufmann.ch).
Finalement, la forme actuelle de ma présence sur le net autour de lyonelkaufmann.ch et politis.ch date de la fin de l’année 2006 ainsi que l’atteste la capture d’écran suivante:
(
Depuis cette date, mon outil principal réside sur des WordPress auto-hébergés. Ce dernier a réuni à la fois mon CMS et mes blogs.
Toujours est-il que les débuts sont plutôt modestes puisque cinq billets sont publiés en 2004 et dix-neuf en 2005. Fin 2023, Lyonel Kaufmann blogue compte 3291 billets publiés et 104 privés et Histoire Lyonel Kaufmann compte lui 2696 articles publiés et 233 privés. Certains ont été publiés sur les deux blogs.
En remontant les statistiques les plus anciennes disponibles avec JetPack, c’est mon blog professionnel qui est largement le plus visités. Sur ces dix dernières années (2013-2023), cela représente plus de 300’000 vues et plus de 200’000 visiteur·euses provenant très majoritairement de France, Suisse, États-Unis, Canada et Belgique, puis d’Afrique du Nord (Algérie, Maroc et Tunisie).
A partir du 15 janvier 2024, je republierai avec leur date de première parution une série de billets retraçant ces vingts ans de blogs. C’est par ici : https://lkblogue.ch/
Concernant le premier billet original : Ils étaient Suisses… mais aussi négriers
Au café… To Walk A Way – Dominique Fils-Aimé
Dans ce monde de bruit et de fureur de plus en plus assourdissants, je vous propose en ce jour chrétien de Noël la beauté et la douceur proposée par Dominique Fils-Aimé avec To Talk Away.
To walk a way
To see the joy inside
To walk a way
Bring the joy you hide
Pour marcher sur le chemin
Pour voir la joie à l’intérieur
Pour aller de l’avant
Apporte la joie que tu caches
Sur ce, je me retire sur la pointe des pieds et je vous souhaite de belles Fêtes de fin d’année.
Née à Montréal en 1984, Dominique Fils-Aimé, Québécoise de descendance d’Haïti, grandit dans un environnement musical, entre sa sœur, pianiste de formation classique, et ses parents amateurs de musique afro-américaine comme la Soul, ou encore le jazz. (Source : Wikipedia)
De l’air… avec mon MacLinux
Prenez un vieux MacBook 12″ qui tire la langue, puis tenter de le repimper en installant une distribution Linux.
Je dispose encore d’un MacBook 12″. Par rapport aux processeurs M1 ou M2, c’est loin d’être une bête de course. Son principal défaut, en terme de portabilité, reste pour moi son autonomie. Même si les dernières version avaient un peu amélioré la donne.
Cependant, comme tout Mac, il reste fonctionnel longtemps. Il représente alors une bonne occasion pour faire des essais et expérimentations.
L’occasion est belle de mettre les mains dans le moteur pour installer Linux ? Allez je pose la question sur Mastodon de savoir quelle distribution serait recommandée par les membres de ma communauté.
Plusieurs propositions me sont faites. Je procède ensuite à quelques essais en rebootant mon Mac à l’aide d’une clé usb. J’essaye ainsi les différentes distribution LInux conseillées.
Finalement, mon choix se porte sur la distribution Linux Mint. Elle est relativement légère et son interface est superbe.
La plupart des éléments sont fonctionnels. Le principal problème réside dans la non-reconnaissance de la carte son ou des hauts-parleurs de mon MacBook 12″. La prise casque fonctionne cependant. C’est rageant. La consultation de différents forums n’apportent aucun solution. Seul Spotify me permet de contourner l’obstacle pour diffuser ma musique sur ma chaîne hifi du salon. C’est la seule application non open source que je me dois d’installer.
Autrement, je complète encore le système en installant quelques applications dont je dispose également sur mon MacBook Air. Voici donc mon environnement de travail:
- Firefox
- Thunderbird
- Libre Office
- Typora
- QOwnNotes
- Clementine
- Zotero
Le résultat est intéressant même si
- vous n’en faites pas plus une bête de course de votre MacBook 12″ (il fait son âge et son clavier « papillon » est une vraie daube);
- la carte son refuse partiellement de fonctionner sous Linux Mint;
- le bluetooth ne semble pas fonctionner correctement.
Par contre, je suis très fan du fond d’écran choisit avec Tokyo par nuit pluvieuse.
Bilan
Au final, l’expérience reste incomplète et partiellement frustrante. Du côté du MacBook 12″, celui-ci fait son âge. Je rêve d’un petit notebook avec un processeur M1 ou M2, améliorant tant les performances que l’autonomie. Je rêve évidemment, car un tel portable entrerait en concurrence avec l’iPad Air ou l’iPad Pro 11″. Ce matériel ancien pose aussi des frustrations au niveau de Linux Mint du côté de la carte son ou du bluethoth. C’est dommage, car l’interface et l’appui sur le logiciel libre valent le détour.
De l’air… Bye Standard Notes (et merci)
La mise sur pied d’un NextCloud domestique avec ma NextBox me conduit à rapatrier progressivement sur celle-ci mon espace et mes outils de travail tant sur mes appareils que sur le Cloud.
Ces dernières années, j’ai notamment utilisé Standard Notes qui est une solution en ligne, mais aussi utilisable via une application sur son ordinateur ou son smartphone. Elle est open source et cryptée. Je l’utilisais comme carnet de notes et je rédigeais en Markdown (comme j’en ai maintenant pris l’habitude).
Sur NextCloud, l’application Notes remplace facilement, largement et facilement Standard Notes. Comme j’arrive à la fin de mon abonnement, je ne vais pas le renouveler.
J’ai donc sauvegardé et récupéré mes fichiers pour les déposer sur NextCloud.
Cela n’enlève rien à l’intérêt ou la qualité de cette solution. Elle conviendra à celles et ceux qui ne sont pas prêts à installer leur cloud à domicile et à mettre les mains dans l’installation de NextCloud ou sa configuration chez un hébergeur dédié.
Standard Notes : https://standardnotes.com/
De l’air… avec la NextBox de Nitrokey
Devant mon Mac mini ramant et à la carte son pas au meilleure de sa forme, je suis récemment parti dans l’idée de le remplacer en passant au processeur M2 et une configuration à 1TB.
Progressivement, la réflexion s’est progressivement élargie à l’ensemble de mon écosystème. Elle est partie du « que faire alors de mon MacMini actuel ? », de comment le recycler, car comme tout matériel Apple, son obsolescence est relative.
Pour le MacMini, je me suis intéressé à en faire un serveur musical. J’ai alors divagué sur mon utilisation d’un Nextcloud auto-hébergé. Je suis retombé sur mes pattes de rester le plus possible propriétaire de mes propres données. J’en avais repris le fil au début de cette année 2023 (Premiers pas avec Nextcloud 3.0).
En commentaire, Julien attirait déjà d’ailleurs mon attention sur la solution NAS
Bonjour Lyonel,et merci pour vos publications.
A mon sens, un raccordement « bonne fibre » autorise pleinement un auto-hebergement sur NAS. Avec un NAS doté et un disque dur special NAS – pour éviter que ca lague (Tout le contraire de ce que j’ai fait avec Junior 🙂 Cachem a développé un excellent tuto à ce sujet – et confronté par plusieurs centaines de non experts comme moi.
La retraite approchant, l’idée fait son chemin pour un meilleur contrôle des coûts et se passer des solutions cloud tel DropBox ou kDrive.
A partir de mes recherches pour transformer mon MacMini en serveur, je suis reparti sur les questions d’auto-hébergement. Plus précisément d’auto-hébergement en m’appuyant sur Nextcloud pour travailler à distance. La solution via un serveur MacMini m’est apparue trop complexe pour moi.
Par contre, j’ai découvert ceci :
Source : https://shop.nitrokey.com/shop/nextbox-116#attr=68,217
Ce petit boitier est basé sur Raspberry Pi 4 et contient Nextcloud Hub. A l’achat, on choisit notamment la taille de son disque (HDD ou SSD) et sa RAM (de 2GB à 8GB). Il est configurable pour être accessible à distance en le branchant sur son routeur domestique. La consommation électrique est très raisonnable soit environ 5 à 10 watts – selon la charge.
Avec sa Nextbox, Nitrokey a développé un cloud pour la maison dont on ne doit pas s’occuper. En revanche, on peut y accéder partout dans le monde. Fini de confier mes données à des tiers dans le cloud. Je disposerai de mon propre cloud accessible à distance pour gérer mes fichiers, prendre mes notes, visionner des films ou écouter ma musique.
Par contre, après la lecture de l’article de Golem (Die eigene Cloud im Wohnzimmer) et, à sa sortie, il n’était pas recommander, en 2021, d’installer OnlyOffice ou Collabora, car ces suites ne fonctionnaient pas correctement sous l’architecture ARM. Il faudra donc voir quelles sont les évolutions connues ces solutions.
En résumé, la Nextbox est un mini-serveur plug-and-play avec une installation Nextcloud. La maintenance est assurée par Nitrokey, qui souhaite mettre à disposition des mises à jour pendant de nombreuses années, lesquelles sont installées de manière autonome par la Nextbox.
Depuis j’ai fait l’acquisition d’une NextBox. J’espère que cette solution répondra à mes attentes. Autrement, j’envisage un NAS de la marque Synology qui propose un accès à ses fichiers à distance et un accès à une suite de type Office à l’aide d’un navigateur web.
La mise en place de ce nouvel environnement de travail devrait se faire prochainement.
A suivre…
A lire un article très complet au sujet de la NextBox (en allemand) : Die
eigene Cloud im Wohnzimmer.