Sélection de films historiques
Réalisateur: Jean-Jacques Annaud
Classement: Commentaires: Brillante illustration du célèbre roman policier médiéval d’Umberto Eco, le film de Jean-Jacques Annaud fait largement l’impasse sur ses nombreux développements philosophiques et théologiques, il est vrai peu transposables à l’écran. On ne saurait toutefois reprocher au cinéaste de s’en être tenu à la trame romanesque, qui était suffisamment riche pour fournir la matière d’un film passionnant de bout en bout. Annaud brosse un tableau remarquable du monde médiéval, évitant les anachronismes psychologiques si fréquents dans les reconstitutions historiques. Il faut également saluer la formidable performance de Sean Connery, qui incarne avec beaucoup de subtilité le personnage du moine chargé de l’enquête. Enfin, dans un rôle secondaire, l’écrivain Lucien Bodard démontre qu’il aurait pu mener une belle carrière d’acteur ! « — Michel Marmin » |
Résumé: Du foisonnant thriller théologico-philosophique d’Umberto Eco, le futur réalisateur de L?Ours a su tirer un film passionnant de bout en bout. L?intrigue, tortueuse à souhait, plonge le spectateur au c?ur d?une abbaye du XIVe siècle ? scrupuleusement reconstituée ? dans laquelle plusieurs frères ont trouvé la mort mystérieusement. Un moine franciscain, Guillaume de Baskerville, accompagné de son novice Adso de Melk, est chargé de mener l?enquête. Celle-ci se déroulant sur fond d?inquisition et de querelle entre bénédictins et franciscains, l?atmosphère ne cesse de s?alourdir, jusqu?à devenir franchement oppressante? |
Réalisateur: Ridley Scott
Classement: R Commentaires: Kingdom of Heaven de Ridley Scott caracole depuis quelques semaines en tête du classement des meilleurs ventes de DVD. Profitons-en pour faire un petit inventaire des ressources disponibles en ligne sur ce film qui a fait l?objet de notre Séance du mois de juin. |
Résumé: Point de corps à corps, de batailles rangées ou autre débauche visuelle, Ridley Scott s’est donné ici pour objectif de dépeindre le chemin de croix intérieur d’un simple forgeron ayant perdu la foi. Les croisades servent alors de toile de fond pour présenter une impressionnante galerie de portraits, un peu desservie par des dialogues parfois théâtraux, et pesants. Reste le sens inné de Ridley Scott pour la narration et le rythme. Boutant l’ennui hors de son film, il livre une croisade sobre qui replace l’homme au centre des débats et des combats. En plus d’une qualité technique exceptionnelle, cette édition offre une interactivité conséquente. Making of interactif complet (notamment sa passionnante partie concernant la post-production), deux intéressants documentaires historiques et livret de 64 pages sont autant d’armes qui vous aideront à vous lancer dans la croisade. – « www.ecranlarge.com » |
Réalisateur: Patrice Leconte
Classement: R Commentaires: Où le ridicule tue et le verbe mouche ; comme sur du papier, tue-mouche, le mot, bon, cela va sans dire, pour attirer et prendre au piège cette coquetterie posée sur les joues trop fardées. ‘histoire d’un jeune aristo provincial qui monte à la cour de Louis XIV pour présenter au roi un projet et qui apprendra qu’à la cour, avant tout, on courtise, et que pour se faire entendre il faut savoir parler. « Les armes et les mots, c?est pareil, ça tue pareil » chantait l’anarchiste. Il y a longtemps que les mots se sont tus. Éducation aux intrigues de la cour par monsieur Leconte. C’est pas triste. Satire des milieux branchés et politiques d’aujourd’hui. L’assemblée nationale sous l’Ancien Régime et le show-biz à jabots tendance chaussures à boucle. Pour le peuple, aujourd’hui, suffit d’avoir la mouche et surtout être ridicule ; alors tant qu?il y aura des soldes, ça ira. Ça ira. À la lanterne on passera. |
Résumé: À la veille de la Révolution française (fin des années 1770), la noblesse mène une vie somptueuse bien protégée par ses privilèges. Le jeune Baron Grégoire Ponceludon de Malavoy tente de convaincre les ministres de Louis XVI d?assécher les marais de sa province infestée par les fièvres. Pour rencontrer le roi, il faut faire montre d?un bel esprit dans les salons, passer par la chambre de la comtesse de Blayac mais surtout ne jamais se couvrir de ridicule par un mauvais mot. |
Réalisateur: Bertrand Tavernier
Classement: Commentaires: Cinéaste humaniste par excellence, Bertrand Tavernier a choisi d’adapter un roman de Roger Vercel (prix Goncourt en 1934, déjà adapté au cinéma pour Remorques) sur un épisode douloureux et presque oublié de la Première Guerre mondiale. C’est pour lui un moyen d’exprimer sa haine de la guerre et de ses conséquences, notamment l’impossibilité pour certains de revenir à une vie « normale ». Le capitaine Conan, brillamment interprété par Philippe Torreton, ne peut pas se détacher de son rôle de guerrier qu’il exécute avec un brio sanglant : il obéit à des valeurs ancestrales, un code de l’honneur qui s’accommode mal des armistices. Les moments d’émotion sont nombreux et forts, et les acteurs étonnamment justes dans ce drame. Au premier rang d’entre eux, la véritable révélation du film, Samuel Le Bihan. Une belle réalisation de la part d’un grand cinéaste, injustement boudé à sa sortie en salle : il est grand temps de lui donner une nouvelle chance. –David Rault |
Résumé: 1918 : la guerre est finie. Pas pour tout le monde? Le fougueux et rude capitaine Conan, chargé de nettoyer les dernières tranchées dans les Balkans, dirige ses hommes à grands renforts de haine et de violence, telle une meute sauvage, pillant avec détermination et efficacité et méprisant l’armée régulière. Il n’obéit qu’à un chef, de Scève, noble et conquis par son protégé. Et c’est donc à de Scève que reviendra bientôt le devoir de mettre un terme aux exactions du capitaine et de sa troupe? |
Coffret Charlie Chaplin 2 DVD : Les courts-métrages Réalisateur: Charlie Chaplin
Classement: Commentaires: |
Résumé: Le DVD comprend le court-métrage « Charlot soldat ». |
Réalisateur: Stanley Kubrick
Classement: Commentaires: A sa sortie, le film est apprécié aux États-Unis car, au premier degré, la cible explicite est l’armée française. Mais il est chahuté en Belgique lors de sa présentation le 21 février 1958, et suscite de violentes réactions dans les rangs des anciens combattants français et belges. Le film, retiré de l’affiche, ne ressortira que quelques semaines plus tard, une fois l’agitation calmée. Il est soumis à une forte pression française, et interdit en Suisse. La France, préoccupée par les événements de la guerre d’Algérie craint le parallèle qui peut être établi entre ces faits anciens et l’actualité. En Algérie, l’armée dispose de pouvoirs très étendus. Le film est interdit dans les salles françaises. Les cinéphiles iront le voir en groupe en Belgique. Finalement, le film ne trouvera son autorisation de sortie en France que dix-huit ans plus tard, en 1975.– wikipedia |
Résumé: 1916, Première Guerre mondiale. Le général français Broulard ordonne au général Mireau de lancer une offensive suicidaire contre la fourmilière, une position allemande réputée imprenable. Au cours de l’opération, les pertes humaines s’accumulent et les soldats restant, épuisés, refusent de continuer à avancer. |
Un long dimanche de fiançailles Réalisateur: Jean-Pierre Jeunet
Classement: R Commentaires: |
Résumé: Pierre Borgo : « si Jeunet a réalisé un admirable travail de reconstitution de la guerre, les tranchées, les explosions etc., admirable car c?est très bien fait, en particulier en ce qui concerne l?univers sonore. La réalité de la tranchée est saisissante : la boue, la pluie, le froid, les rats … Il ne manque que les poux et l?odeur. Le cadrage est fort. Mais le reste du film ? Rien. L?histoire racontée. Rien, sinon une vague enquête peu probable dans son déroulement qui se justifie comme lien entre ces scènes de guerre. Mais cette guerre justement n?est finalement qu?un décor, les personnages du film y restent extérieurs, comme s?ils n?étaient pas concernés, ils n?en paraissent pas façonnés ! étrange pour une histoire sensée se dérouler en 1920. L?ensemble paraît bien lisse, pas d?aspérité, pas de doute, pas d?interrogation. Et il ne suffit pas qu?un personnage crie « vive l?anarchie » pour emporter la conviction. Il n?y a dans ce film aucune vraie émotion. La Audrey-Poulain traverse l?histoire en claudiquant, en courant ou en fauteuil roulant sans vraiment se sentir concernée par l?horreur de la guerre : elle recherche son homme et aucune de ses rencontres ne semble particulièrement la toucher, la guerre ne paraît pas la concerner. Le personnage n?évolue pas. Aucune des scènes qui le pourrait ne soulèvent l?émotion, par exemple l?exécution capitale ? Elle est filmée de telle manière que le spectateur est éloignée de l?horreur. C?est finalement un film complaisant qui semble donner tous les gages nécessaires à une distribution commerciale de grande envergure, forte figuration et reconstitutions spectaculaires (même si la scène aux Halles de Paris fait un peu carton-pâte) et y compris la présence de deux ou trois scènes de sexe (rassurez-vous, très convenables) indispensables au commerce mais qui, elles non plus, n?apportent pas grand chose à l?histoire. » Source : http://www.clionautes.org/article.php3?id_article=667 |
Réalisateur: Charles Chaplin
Classement: Commentaires: Sorti en 1940, Le Dictateur est à la fois une œuvre visionnaire et une farce grinçante. À la politique de haine exprimée par le dictateur nazi, Chaplin oppose ici son humour de la façon la plus magistrale qui soit. Ulcéré par leurs points communs – les deux hommes sont nés à quelques jours d’intervalle et Hitler, comme Chaplin se plaisait à le rappeler avec hargne, avait « volé » sa moustache à Charlot –, le réalisateur des Temps modernes s’emploie avec brio à ridiculiser son ennemi du moment. Pour son premier film parlant, Chaplin utilise à merveille les possibilités qui s’offrent à lui, détournant la mythologie nazie (telle que l’a immortalisée Leni Riefenstahl) pour mieux s’en moquer, et retournant l’éloquence du Führer contre lui dans un discours final d’anthologie. Ce long plaidoyer pacifiste vaudra d’ailleurs pas mal d’ennuis à Chaplin, soupçonné de sympathies communistes après la guerre. Ponctué de morceaux de bravoure restés dans les mémoires – Hynkel jonglant avec le monde, la séquence du rasage musical, Jack Oakie, grandiose, singeant Mussolini – Le Dictateur n’est sans doute pas le meilleur film de Chaplin, mais c’est un chef-d’œuvre. C’est dire le génie de celui qui admit après coup que, s’il avait connu l’ampleur des atrocités nazies, il n’aurait pu réaliser ce film plein de dérision. Ce qui aurait été dommage, comme nous le rappelle ce double DVD de très grande qualité. Image impeccablement restaurée, son remarquable, documentaire passionnant mettant en parallèle les parcours de Chaplin et Hitler, film – inédit et en couleurs ! – réalisé par le frère de Chaplin, Sidney, sur le tournage, tout concours à faire redécouvrir cette merveille dans les meilleurs conditions. –Pierre Boeldieu |
Résumé: |
La Liste de Schindler – édition Spéciale 2 DVD Réalisateur: Robert Nuñez, ,
Classement: Commentaires: |
Résumé: Steven Spielberg a du patienter longuement pour réaliser ce projet qui lui tenait à cœur. C’est finalement après le succès – et les bénéfices l’accompagnant – de Jurassic Park qu’il a pu se lancer dans la réalisation de La Liste de Schindler, sorti en 1993. Basé sur un récit de Thomas Keneally datant de 1982, le film raconte l’extraordinaire action d’Oskar Schindler, industriel proche des nazis dans un premier temps, qui permit pourtant à plus d’un millier de Juifs d’échapper à la déportation (en y laissant une partie de sa fortune, au passage). Évidemment, le sujet excluait tout sensationnalisme dont Spielberg est coutumier, avec le brio que l’on sait. Sobre donc, cette œuvre salue le courage d’un homme, et plonge au cœur des plus sombres moments du XXe siècle. Émouvant, brillant et efficace, le film à remporté pas moins de 7 Oscars en 1994, dont ceux du meilleur film et du meilleur réalisateur. Pour prolonger son œuvre, Spielberg a par la suite créé la Shoah Foundation, chargée de recueillir les témoignages de survivants de l’Holocauste et de produire des documentaires favorisant le devoir de mémoire. Sur le second DVD, deux documents reviennent longuement sur l’action de cette fondation, et constituent un parfait complément à ce film d’exception. –Hervé Comte |
Réalisateur: Roberto Benigni
Classement: Commentaires: Peut-on rire de tout ? Oui, répond sans hésiter Roberto Begnini. À condition de rester sincère, pudique et digne, surtout quand il s’agit d’un sujet tabou par excellence : les camps de la mort. / Après Ernst Lubistch, Charlie Chaplin et Jerry Lewis, le comique italien fait preuve d’une indéniable audace artistique et d’une réelle poésie. Constamment sur le fil de rasoir, toujours avec humour et émotion, il raconte une formidable histoire d’amour entre un père et son fils, avant et pendant leur internement dans un camp de concentration. Cherchant à protéger l’innocence et la pureté de son fils de 5 ans, il va au bout de sa folie douce, en lui faisant croire que tout cela n’est qu’un jeu./ Sous couvert d’une fable, Roberto Begnini ne cherche jamais à banaliser l’horreur absolue, bien au contraire. Elle est toujours là, bien présente, mais hors champ. En repoussant les limites du supportable avec tant d’exubérance et de générosité, ce film nous frappe droit au cœur. Le film a reçu le Grand Prix spécial du jury au Festival de Cannes en 1998, ainsi que 3 Oscars en 1999, dont ceux du meilleur acteur et du meilleur film étranger. –Sylvain Lefort |
Résumé: Italie, 1938. A force de gaiété, de vitalité, d’imagination, et avec l’aide d’un enlèvement, Guido a épousé Dora. 5 ans plus tard, ils ont eu un fils. Mais, conséquence des lois raciales, Guido, qui est juif, est déporté avec son enfant… |
Réalisateur: Alain Resnais
Classement: Commentaires: En réalisant en 1956 Nuit et brouillard, Alain Resnais s’attaque à un sujet très dur, souvent rejeté par le cinéma, celui de l’horreur de la déportation et des camps d’extermination. Par un montage alterné d’images d’archives en noir et blanc et de prises de vue en couleurs des lieux de déportation dix ans après la fin de la guerre, Resnais marque une frontière très claire entre passé et « présent », et rend plus vivant encore le témoignage muet de ces vestiges de briques et de bois. Ces écorces que l’on pourrait prendre pour des granges ou des ateliers, comme l’exprime très sobrement le texte de Jean Cayrol dit par Michel Bouquet, sont désormais figées dans le sommeil d’un paysage paisible, mais tellement proche de nous. Toute la force pédagogique de ce documentaire est là : rendre tangible l’insoutenable, matérialiser l’indicible. Conçu en 1956 comme un court cri d’alarme à l’attention d’une guerre sans nom qui sévissait de l’autre coté de la Méditerranée, le message de Nuit et brouillard n’a rien perdu, plus de quarante ans après, de sa dimension universelle, avec, en point d’orgue, le glas d’une ultime et terrible interrogation : « Qui est responsable ? »–Arnaud Caire |
Résumé: Durée 32 min, texte Jean Cayrol dit par Michel Bouquet, mélange d’archives en noir et blanc et d’images tournées en couleur. Il tire son titre du nom donné aux déportés aux camps d’extermination par les nazis, les NN (Nacht und Nebel), qui semblaient ainsi vouloir jeter l’oubli sur leur sort. Travail de documentation serein, calme et déterminé, ce film montre tour à tour comment les lieux des camps de concentration ainsi ce que le travail d’extermination pouvaient avoir une allure ordinaire, comment cette extermination était organisée de façon rationnelle et sans état d’âme, en un mot technique, et comment l’état dans lequel ont été conservés les lieux est loin d’indiquer ce qui jadis s’y perpétrait. Ce film est ? dix ans après la fin des hostilités, ce qui assure un certain recul ? le premier à poser un jalon contre une éventuelle avancée du négationnisme, ainsi qu’un avertissement sur les risques que présenterait une banalisation, voire le retour en Europe, du racisme ou encore du totalitarisme. |
Laisser un commentaire