Agée de 88 ans, elle a passé toute sa carrière à IBM, où elle a donné ses lettres de noblesse à la compilation, un des piliers de l’informatique moderne.
Seriez-vous en train de lire ces lignes sans Frances Allen ? Il est permis d’en douter : cette informaticienne américaine a apporté, dès les années 1960, une contribution décisive à l’informatique en donnant ses lettres de noblesse à la compilation, qui permet de transformer un code informatique écrit par des humains en instructions compréhensibles par un ordinateur.
Cette pionnière de l’informatique est morte mardi 4 août, le jour de son quatre-vingt-huitième anniversaire. Elle avait reçu en 2006, pour l’ensemble de sa carrière, le prix Turing. Elle fut la première femme à recevoir cette récompense, considérée comme l’équivalent d’un prix Nobel pour l’informatique.
Avec sa mort disparaît aussi un des derniers témoins d’une époque à ce jour révolue dans l’histoire de l’informatique : celle où les femmes y étaient plus nombreuses que les hommes. Elle entre dans cette discipline dans les années 1950 : « une période formidable pour les femmes », se remémorait-elle en 2001 dans une interview, citant le « nombre phénoménal » de femmes dans ce domaine. Les choses se gâtent dans les années 1960 et 1970, lorsque l’informatique devient un domaine scientifique et industriel à part entière, un processus qui conduira à l’apparition d’un « plafond de verre », auquel elle estime avoir été elle-même confrontée.
Il n’est ainsi guère surprenant que Frances Allen se soit engagée, durant les deux dernières décennies de sa vie, à la promotion de la place des femmes dans l’informatique. « Une des nombreuses choses que Frances a réalisées, c’est attirer des femmes dans sa discipline » a salué Jeanne Ferrante, une de ses anciennes collègues, dans le New York Times.
Source : Frances Allen, pionnière de l’informatique, est morte
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