Dans Slate, Ann Gibbons fait le point sur les différentes théories sur l’homme moderne et nos relations avec les hommes de Néandertal ainsi que les Denisoviens. Elle explique comment la génétique prouve que nos ancêtres ont fricoté avec des espèces aujourd’hui disparues.
En premier lieu, vers la fin des années 1990, la plupart des paléoanthropologues étaient partisans de l’hypothèse dite «Out of Africa» pour expliquer l’origine de l’homme moderne. Selon celle-ci, à un moment au cours de ces 100.000 dernières années, les Homo sapiens seraient partis d’Afrique pour conquérir le monde et auraient remplacé les hommes de Néandertal (ainsi que toute autre espèce humaine archaïque croisée en Asie et en Europe).
Cependant, quelques chercheurs privilégiaient toutefois une autre hypothèse, dite de «continuité multirégionale», selon laquelle les premiers hommes modernes, les hommes de Néandertal et d’autres peuples anciens appartenaient tous à une seule et même espèce humaine, qui évolua lentement au fil des croisements entre ces différentes populations pour donner peu à peu naissance à Homo sapiens.
Tout cela a changé en mai 2010, lorsque des chercheurs sont parvenus à extraire de trois femmes de Néandertal –qui avaient vécu dans une grotte en Croatie il y a entre 38.000 et 44.000 ans– suffisamment d’ADN nucléaire pour reconstituer le génome de Néandertal pour la première fois. Le paléontologue Svante Pääbo découvre alors avec ses collègues que les Européens et les Asiatiques modernes (mais pas les Africains) doivent 1% à 4% de leurs gènes aux hommes de Neandertal.
«A peine sept mois plus tard, l’histoire s’est encore un peu plus compliquée avec l’arrivée d’un nouveau personnage, tout droit venu de Sibérie. Le groupe de Pääbo a, en effet, publié le génome nucléaire d’une nouvelle espèce humaine archaïque originaire de la grotte de Denisova, dans les monts Altaï, en Russie.»
Cette nouvelle sous-espèce est alors dénommée : les Denisoviens. Lors des études qui ont suivi, les chercheurs ont identifié des personnes ayant hérité de 3% environ d’ADN denisovien et de 4% à 6% d’ADN néandertalien.
La prochaine étape sera de trouver exactement quelles parties de nos génomes nous viennent des Néandertaliens et des Denisoviens.
Si vous le désirez, vous apprendrez dans cet article comment procéder pour faire un test ADN vous permettant de connaître quel part de Néandertal vous avez en vous. Et comme le conclut, Ann Gibbons :
En attendant, mieux vaut faire attention à ne pas traiter n’importe qui de Néandertalien.
L’article complet: On a tous en nous quelque chose de Néandertal | Slate.
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