Plus je passe du temps ici, plus je me dis : qui décrit Auschwitz comme quelque chose qui ne peut pas être expliqué cherche à fuir la réalité. Auschwitz est beaucoup plus proche de nous qu’il n’y paraît.
Songez à tout ce qui se passe dans le monde, les massacres absurdes, les guerres ou les génocides. Regardez le Moyen-Orient, l’Ukraine ou la Corée du Nord. Ou les Ouïgours en Chine. Ce n’est pas si différent d’Auschwitz. La différence, c’est qu’à Auschwitz, l’extermination était industrielle. Et Auschwitz le montre : c’est possible, on peut le faire, on peut anéantir à l’échelle industrielle, on peut mettre en place une telle machine.
— À lire sur www.courrierinternational.com/article/shoah-piotr-cywinski-directeur-du-musee-d-auschwitz-il-est-temps-de-veiller-nous-memes-sur-cette-histoire_226441
Nouvelles de l'histoire
Vasco de Gama, le Portugais “qui a changé le monde”
À l’approche du 500ᵉ anniversaire de la mort de Vasco de Gama, décédé le 24 décembre 1524, l’hebdomadaire “Visão” lui consacre sa une du jeudi 12 décembre et un long dossier en hommage à l’homme qui, en montrant à l’Europe la route maritime vers l’Inde en 1498, “a ouvert une nouvelle ère dans le commerce mondial”.
L’hebdomadaire lui consacre sa une du jeudi 12 décembre et s’interroge : “Que faut-il célébrer à l’occasion du 500e anniversaire de sa mort ?”
Dans une tribune, José Neves, professeur d’histoire à l’université Nova de Lisbonne, n’est pas très emballé par le “folklore commémoratif” qui s’annonce autour du navigateur. D’autant plus dans le « monde postcolonial et multipolaire, annoncé et les innombrables mouvements de décolonisation de la mémoire » que nous connaissons désormais.
Source : Vasco de Gama, le Portugais “qui a changé le monde” | Courrier international
CfP- RECTO VERSO – „Futurs“
RECTO VERSO est une série de manifestations coordonnées par l’Académie suisse des sciences humaines et sociales (ASSH) et organisées par ses institutions membres. Chaque année, les différents événements mettent en lumière, dans une perspective scientifique, un thème actuel et pertinent pour la société.

Le prochain cycle de manifestations (juillet 2025 – juillet 2026) sera consacré au thème „Futurs“. Le délai pour soumettre vos projets via mySAGW** est fixé au 31 mars 2025.**
Dans le cadre du nouveau cycle de manifestations Recto Verso, nous souhaitons explorer la signification du futur et des promesses d’avenir. Comment les représentations du futur ont-elles évolué au fil de l’histoire ? Comment cela se manifeste-t-il au travers des mouvements sociaux et politiques, ainsi que dans l’art, la littérature ou les religions ? Quel rapport existe-t-il entre futur et utopie ? Quel est l’effet inhibiteur ou dynamisant des promesses d’avenir sur le présent ? Vivons-nous actuellement dans un monde avec un avenir commun ou plutôt dans un monde avec des futurs différents ?
Avec le présent appel à projets, les institutions membres de l’ASSH sont invitées à soumettre une requête pour l’organisation d’une manifestation publique qui s’inscrit dans le cadre thématique. Elles sont libres de choisir l’angle d’approche au sein du thème donné ainsi que le format de la manifestation. Une diversité de perspectives et de formats est la bienvenue.
Organisé par l’Académie suisse des sciences humaines et sociales (ASSH)
Source de l’information : infoclio.ch
Lee Miller : Dans la baignoire d’Hitler (en 2 photos)
La scène peut paraître surréaliste, pourtant, elle est tout à fait authentique. Dans l’appartement abandonné d’Adolf Hitler à Munich, Lee Miller, une ancienne top model américaine devenue reporter de guerre se fait tirer le portrait dans la baignoire du dictateur. Et c’est un peu par hasard –quelques heures après le suicide du dictateur, le 30 avril 1945– qu’avec son acolyte David Scherman, elle tombe sur l’appartement privé d’Adolf Hitler à Munich.

Selon Antony Penrose, fils de Lee Miller, le portrait de la salle de bain était une image composée. Il a déclaré en 2014 au Telegraph :
« Je pense qu’elle levait deux doigts sur Hitler. Sur le sol se trouvent ses bottes, couvertes de la saleté de Dachau, qu’elle a bafouée sur tout le sol de la salle de bain d’Hitler. Elle dit qu’elle est la gagnante. »
En effet, Lee Miller suivait les troupes américaines dans leur libération de l’Europe et elle a réalisé l’une des premières images révélant la violence de la Shoah, avec une photo montrant deux soldats examinant un camion dont le coffre est rempli de cadavres entassés.

Durement marquée par la guerre, Miller passera, selon son fils, les années suivant la guerre « dans une misère de dépression et d’abus d’alcool ». Il faut relire ses récits évocateurs sur la guerre dans ses reportages réalisés pour Vogue.

On peut aussi la retrouver en salle de cinéma, Lee Miller est en effet ressuscitée dans un biopic, sorti le 9 octobre et coproduit par Kate Winslet. L’actrice incarne avec passion l’une des premières femmes photographes de guerre, artiste libre, enragée et provocatrice qui immortalisera les horreurs des camps de concentration.
A lire :
– https://www.bbc.com/culture/article/20140903-in-hitlers-bathtub
Dans les camps. Archéologie de l’enfermement | Laténium
Jusqu’au 12 janvier 2025, le Laténium présente une exposition temporaire à propos des fouilles archéologiques réalisées dans différents camps en France, en Pologne et en Allemagne (camps de concentration, camps de travail forcé, camps de prisonniers de guerre) de la Deuxième Guerre mondiale. Géraldine Delley (Directrice adjointe du Laténium) et Virginie Galbarini (Responsable communication du Laténium) ont rédigé un billet de blog à ce propos dans infoclio.ch. Leur billet donne notamment des clés de compéhension relativement à la scénographie adoptée. Il fait également partie d’une série consacrée à la mémoire de la Deuxième Guerre mondiale en Suisse, produite à l’occasion du colloque infoclio.ch 2024 «Deuxième Guerre mondiale. Une mémoire en mutation». La série présente divers projets récents, signale des ressources accessibles en ligne et propose des réflexions historiques sur le sujet.
Si certains camps de la Seconde Guerre mondiale sont devenus emblématiques de la terreur nazie, quantité d’autres lieux d’enfermement se sont peu à peu effacés de notre mémoire collective. Depuis plus de trente ans, les archéologues documentent les empreintes discrètes que ces aménagements précaires ont laissées dans le paysage. Les objets présentés au Laténium au sein de l’exposition Dans les camps. Archéologie de l’enfermement proposent une perspective poignante sur le quotidien des camps et éclairent d’une autre manière cette période sombre de notre histoire.

Présentant 650 objets mis au jour lors de fouilles archéologiques de différents camps en France, en Pologne et en Allemagne (camps de concentration, camps de travail forcé, camps de prisonniers de guerre), l’exposition nous confronte de façon tangible aux efforts déployés par des millions d’individus pour s’adapter et résister à l’enfermement collectif, la pénurie, la déshumanisation, la brutalité, l’angoisse, l’ennui et l’arbitraire. Alors que la dernière génération des survivant-es de la Seconde Guerre mondiale s’éteint et que le vide laissé par le démantèlement de ces lieux de vie et de mort est progressivement rempli par de nouvelles constructions, vivre dans des camps marque encore l’existence d’innombrables êtres humains à travers le monde. C’est cette vie au quotidien, dévoilée par des objets infimes, que l’exposition veut faire découvrir.
Lire la suite : Dans les camps. Archéologie de l’enfermement | infoclio.ch
Quelques photos prises lors de ma visite de l’exposition en juin 2024





Tina Modotti, la révolte par l’imagerie
Témoin des tumultes du XXe siècle, Tina Modotti a façonné une vision singulière, engagée et personnelle de la photographie en s’imprégnant des révolutions de son époque. De l’avènement du cinéma muet aux combats des populations indigènes mexicaines, de l’agitation communiste aux bouleversements de la guerre civile espagnole, son objectif a capturé les soubresauts d’une ère en quête d’identité et d’idéaux.

Engagée et esthète, Tina Modotti saisira l’agitation d’un Mexique postrévolutionnaire avec un regard critique et une esthétique unique, capturant les inégalités et les mouvements sociaux. Ses photographies prises sur le vif documentent et façonnent non seulement l’identité mexicaine, mais aussi le rôle de la femme en pleine redéfinition. Elle met en lumière les plus défavorisées.
Mais comment obtenir des images fortes fidèles à ses principes esthétiques sans trahir ses idéaux ? Comment pratiquer une photographie sociale que le peuple puisse comprendre et s’approprier ?

Tina Modotti procède alors par des symboles et des allégories ainsi qu’en témoigne l’image ci-dessus.
À lire et source : Zoom photographe : Tina Modotti, la révolte par l’image