Georg Elser, l’homme qui a manqué d’assassiner Hitler pour treize minutes | Slate.fr:
Le 8 novembre 1939, Adolf Hitler se rend, comme chaque année, à Munich pour commémorer sa tentative ratée de prise de pouvoir de 1923, le «putsch de la brasserie». Traditionnellement, il y prononce un discours, reste discuter un peu avec les membres de la vieille garde du parti nazi et part un peu après dix heures du soir. Mais cette année-là, l’Allemagne est en guerre et il prévoit de rentrer un peu plus tôt à Berlin.
A 21h07, Hitler quitte le Bürgerbräukeller, la brasserie où il vient de prononcer son discours. A 21h20, une bombe explose à l’endroit où le Führer se tenait, faisant huit morts et plus de soixante blessés. Le 10 novembre, le Volkischer Beobachter, le journal officiel du parti nazi, titre sur «le salut miraculeux du Führer». «Il n’y avait, en fait, rien de providentiel ni de miraculeux là-dedans. C’était de la pure chance», écrit l’historien Ian Kershaw dans sa biographie Hitler 1936-1945: Némésis.
L’auteur de l’attentat, un ouvrier charpentier du sud de l’Allemagne du nom de Georg Elser, vient de faire l’objet d’un film sorti le 2 avril outre-Rhin, Elser, du cinéaste Olivier Hirschbiegel, déjà auteur de La Chute en 2004. La BBC raconte comment Elser était rentré, de manière solitaire, dans une résistance discrète au nazisme depuis plusieurs années, notamment motivée par la dégradation de la condition ouvrière.
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Arrêté quelques heures après l’explosion à la frontière suisse, Georg Elser avouera après quatorze heures d’interrogatoire par la Gestapo. Il sera interné pendant plus de cinq ans au camp de Sachsenhausen, celui des prisonniers privilégiés –Hitler voulait à l’époque le garder comme témoin pour un éventuel procès des dirigeants anglais après la guerre. En avril 1945, quand il devient évident que l’Allemagne va perdre la guerre, il est exécuté sur ordre d’Himmler à Dachau, où il a été transféré.
Elser sortira le 16 septembre en France sous le titre Un héros ordinaire.
(Via www.slate.fr)