Alain Dewerpe, en 1997. DR
En 2006, avec Charonne, 8 février 1962 (Folio), Alain Dewerpe signait une œuvre magistrale. Sous-titrée Anthropologie historique d’un massacre d’Etat, cette synthèse porte sur la répression policière de la manifestation de protestation contre les actions terroristes menées par l’OAS en France. Elle restera à la fois comme le produit d’un rigoureux travail d’historien, un grand ouvrage de méthodologie et l’hommage d’un fils à sa mère, qui fut l’une des huit victimes de ce massacre. Un hommage discret, comme le fut l’homme sa vie durant : une simple ligne à l’orée du livre. En s’intéressant à cet événement tragique, qui se situait hors de son parcours académique d’historien du travail et de l’industrialisation, Alain Dewerpe en évacuait en même temps toute la dimension subjective. « Si être le fils d’une martyre de Charonne ne donne aucune lucidité, il n’interdit pas de faire son métier d’historien », précisait-t-il.
Source : L’historien Alain Dewerpe est mort | Le Monde
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