
Une équipe de Leipzig a réussi à décrypter le plus ancien ADN humain jamais séquencé. Il prouve que des Néandertaliens vivaient il y a 430 000 ans dans la Sima de los Huesos, la « Grotte des os », en Espagne.
Les Néandertaliens, premiers occupants de l’Europe, étaient déjà présents en Espagne il y a 430 000 ans, et leur lignée s’est séparée de celle de l’homme moderne, notre espèce, il y a entre 550 000 et 765 000 ans, bien plus tôt qu’on ne le pensait.

C’est ce que démontre l’étude du plus ancien ADN humain jamais séquencé, réalisée par l’équipe de Matthias Meyer et Svante Pääbo, de l’Institut Max-Planck d’anthropologie évolutionniste, à Leipzig, et publiée le 14 mars dans la revue britannique Nature.
« Les résultats [de cette étude] fournissent un point d’ancrage important dans la chronologie de l’évolution humaine, estime Svante Pääbo. Ils s’accordent avec une séparation plutôt ancienne entre la lignée des hommes modernes et les humains archaïques, datant de 550 000 à 750 000 ans. » Ce qui impliquerait que les ancêtres d’Homo sapiens aient commencé à se dissocier des autres humains anciens entre 100 000 et 300 000 ans plus tôt qu’on ne le pensait.
Si les origines de l’homme moderne sont plus anciennes qu’on ne l’imaginait, cela conduit à réviser le statut de certains fossiles. On pensait que les hommes modernes et les Néandertaliens étaient issus d’une autre population appelée Homo heidelbergensis. Mais ce dernier a des représentants beaucoup trop récents pour correspondre à la chronologie résultant de l’ADN de la Sima de los Huesos. Un certain nombre de fossiles classés comme Heidelbergensis doivent-ils être considérés en réalité comme des Néandertaliens ?
Et peut-on retrouver l’ancêtre commun aux anciens Européens et à l’homme moderne ? Selon Nature, le meilleur candidat serait Homo antecessor, une espèce remontant à environ 900 000 ans, découverte elle aussi en Espagne, dans la Sierra de Atapuerca, par l’équipe d’Arsuaga. Mais son ADN n’a pas encore été étudié par Meyer et Pääbo.
Source : Néandertal vivait en Espagne il y a 430 000 ans | Mediapart
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