Le Roi Arthur, un mythe contemporain de William Blanc est un ouvrage qui ne manquera pas d’intéresser les professeurs d’histoire. Il présente la légende athurienne dans le monde d’aujourd’hui tout en retraçant l’histoire de ce mythe du Moyen Âge à ce début du 21e siècle.
Après un passage à vide à l’époque moderne (XVIIe et XVIIIe siècles), une « éclipse » arthurienne selon les termes même de l’auteur, Arthur et ses compagnons ont repris du poil de la bête, le mythe a été revivifié, réinventé, réadapté à nos visions contemporaines. La légende arthurienne est devenue un « mythe contemporain », et c’est ce que s’attache à démontrer William Blanc dans son ouvrage.

Mark Twain, le rappeur Jay Z, Marion Zimmer Bradley, George Romero, Robert Taylor, Alexandre Astier, John Fitzgerald Kennedy, Jack Kirby, Lawrence d’Arabie, John Boorman, les Kinks, les Who, Jackie Kennedy, Steven Spielberg, John Steinbeck, Terry Gilliam, Winston Churchill, Éric Rohmer ou encore Alan Stivell, tous ont en commun d’avoir été influencés par la légende du roi Arthur.

Inventée au Moyen Âge, celle-ci a longtemps été l’apanage des nobles et des souverains qui s’en servaient comme modèle ou comme justification de leurs conquêtes. En grande partie ignorée aux xviie et xviiie siècles, elle fait un retour fracassant sur le devant de la scène en Angleterre au début de la révolution industrielle. Mais c’est surtout grâce à la culture populaire américaine que se diffuse le mythe de la Table ronde : cinéma, romans illustrés, musiques rock et folk, bande dessinée (notamment les super-héros), héroic fantasy (jusqu’au très récent Games of Thrones) et plus récemment jeux de rôles et jeux vidéo.

Ces médias donnent un sens nouveau à la geste arthurienne. On a vu ainsi apparaître des Arthur anticolonialistes, des Lancelot en lutte contre le communisme, des Merlin écologistes, des Morgane féministes.
La légende de Camelot est décryptée de façon savante et passionnée, semble en passe de devenir l’un des premiers mythes mondialisés, traversant les continents et les cultures pour mieux questionner les peurs et les espoirs des sociétés contemporaines.
Le livre est composé de onze chapitres :
- « Arthur, du Moyen âge à l’Angleterre victorienne » ;
- « Mille et un Yankees à la cour du roi Arthur » ;
- « La chevalerie arthurienne américaine » ;
- « Camelot et les années Kennedy, l’avènement du roi démocratique » ;
- « La bataille d’Angleterre. À la recherche de l’Arthur historique » ;
- « Arthur et le Graal contre le monde moderne et marchandé » ;
- « Excalibur. Merlin contre-attaque » ;
- « Néosorcières et femmes guerrières. L’arthuriana contemporain et les questions de genre » ;
- « Les super-héros : un mythe néoarthurien » ;
- « Mondialisation ludique. Le roi Arthur pour tous » ;
- « Arthur, no future ? ».
L’auteur
William Blanc est historien. Il a coécrit Les Historiens de garde. De Lorànt Deutsch à Patrick Buisson, la résurgence du roman national, avec Aurore Chéry et Christophe Naudin (Inculte 2013, Libertalia 2016) et Charles Martel et la bataille de Poitiers. De l’histoire au mythe identitaire avec Christophe Naudin (Libertalia, 2015).
Le site de l’éditeur : Le Roi Arthur, un mythe contemporain (William Blanc) // Les éditions Libertalia
Un compte rendu de l’ouvrage : Usage du roi Arthur | Temps présents
Un autre : Le roi Arthur: sept siècles d’aventures, et pas une ride | Slate.fr
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