France Culture rend hommage à Brigitte Lainé, morte début novembre, archiviste remarquable placardisée pour avoir dit, en février 1999, la vérité sur le massacre d’Algériens le 17 octobre 1961 à Paris lors d’une manifestation pacifique. Concernant ce massacre, François Hollande reconnaîtra la responsabilité de l’Etat français en septembre 2012.
« Brigitte Lainé est morte début novembre. On lui doit un apport historiographique inestimable sur le 17 octobre 1961, quand des milliers d’Algériens ont été réprimés dans les rues de Paris par le préfet Maurice Papon. Elle a payé cher d’avoir fait connaître cet épisode tabou de la guerre d’Algérie.
Vous aurez beau chercher, vous ne trouverez nulle part le nom de Maurice Papon. Pas une seule mention du préfet de police collaborationniste sauvé de l’épuration, qu’on retrouvera plus tard à le tête de la Préfecture de police de Paris, dans le court texte publié par les Archives de Paris cette mi-novembre à la mort de Brigitte Lainé. L’historienne y fut pourtant archiviste la majeure partie de sa carrière, entre 1977 et 2008, et c’est elle, avec un autre archiviste, Philippe Grand, qui a joué un rôle immense dans l’historiographie du massacre des Algériens le 17 octobre 1961 à Paris.
C’est ce rôle qui est complètement passé sous silence, alors que Brigitte Lainé est morte dix ans après son départ à la retraite. Ce silence a une histoire, aussi incroyable que méconnue, même si archimag, la revue professionnelle des métiers de la documentation, s’en est fait l’écho. »
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Credit image : Arrestations par milliers après la manifestation du 17 octobre 1961 à Paris, contre la guerre d’Algérie.• Crédits : AFP
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