Dans un numéro de sa série publiée en ligne, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) dévoilait cet automne une analyse de données consacrée à l’utilisation des technologies de l’information et de la communication (TIC) dans l’apprentissage des élèves. Ces données ont été extraites des réponses fournies par environ 260 000 enseignants répartis dans 48 pays ou territoires ayant participé à l’Enquête internationale sur l’enseignement et l’apprentissage (TALIS) de 2018.
L’étude partait d’un constat :
« En moyenne, dans les pays et économies de l’OCDE, seul un peu plus de la moitié des enseignants du premier cycle de l’enseignement secondaire (53 %) ont indiqué laisser « souvent » ou « toujours » les élèves utiliser les TIC pour des projets ou des travaux en classe. Comprendre pourquoi certains enseignants sont plus enclins que d’autres à intégrer les TIC dans leurs activités d’enseignement peut aider les systèmes d’éducation à réduire le risque que certains élèves ne soient pas suffisamment familiarisés avec ces nouveaux médias à l’école.»
Formation des enseignants et utilisation des technologies de l’information et de la communication face à la crise de la COVID-19. L’enseignement à la loupe #35, p. 3.
Ces données « fournissent de précieuses informations pour comprendre pourquoi certains enseignants sont plus enclins que d’autres à laisser leurs élèves utiliser les TIC pour des projets ou des travaux en classe, et pour explorer les facteurs sous-tendant la participation des enseignants aux activités de développement professionnel couvrant l’utilisation des TIC à l’appui de l’enseignement. »
Pourquoi certains enseignants sont plus enclins à laisser leurs élèves utiliser les TIC en classe
L’étude de l’OCDE répond à deux principales interrogations. Dans un premier temps, les chercheurs se sont demandé pourquoi certains enseignants sont plus enclins que d’autres à laisser leurs élèves utiliser les TIC pour des projets ou des travaux en classe. Avant la crise sanitaire, ceux qui étaient les plus susceptibles de laisser « souvent » ou « toujours » les élèves utiliser les TIC étaient ceux qui, pendant leur formation professionnelle ou leurs études récentes, avaient eux-mêmes utilisé les TIC.
Cependant, il y a aussi des considérations organisationnelles qui amènent les enseignants à encourager l’utilisation des technologies. Plus de la moitié des pays participants à l’enquête ont permis de confirmer la causalité entre l’utilisation des TIC et les encouragements soutenus par une direction d’école.
L’étude affirme également que l’utilisation des TIC est plus élevée chez :
- les enseignants que chez les enseignantes (62 % contre 59 %) ;
- les enseignants expérimentés que chez les enseignants débutants (61 % contre 58 %) ;
- les professeurs de sciences, de technologie versus ceux qui enseignent d’autres matières (64 % contre 59 %);
- les enseignants ayant un contrat de travail permanent plutôt qu’à durée déterminée (61 % contre 56 %).
Les chiffres divulgués par TALIS 2018 montrent ainsi que plus les futurs enseignants ont été conscientisés aux TIC durant leur formation initiale, plus ils sont susceptibles de les utiliser dans leur pratique. Et plus ils auront le soutien de leur direction, plus ils les utilisent directement en classe.
Peut-être également qu’il est important de reconnaître les enseignant•es comme des professionnels. D’autres éléments de l’étude TALIS 2018 présentés dans la vidéo ci-dessus le laissent à penser et notamment au niveau des établissements scolaires eux-mêmes. En effet, les établissements qui soutiennent leurs enseignant•es dans l’utilisation des technologies en classe sont ceux qui encouragent leur personnel à prendre de nouvelles initiatives. Ils offrent ainsi un cadre propice à l’intégration des TIC dans les pratiques pédagogiques.
Source : ecolebranchee.com
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