Dans les archives de la FVPS : Leur avenir – votre avenir (1967)

Cette période estivale est propice à la mise en ordre des locaux de la Fondation vaudoise du patrimoine scolaire au casernes d’Yverdon-les-Bains. C’est aussi l’occasion de mettre la main sur quelques trouvailles. Il en est ainsi de cette plaquette éditée en 1967 pour recruter de futur•es enseignant•es primaire dans le canton. Elle dit un certain nombre de choses sur le métier d’enseignant•e d’alors et la société de cette époque..

En cette année 1967, la formation des maîtres et des maîtresses du canton de Vaud pour l’école primaire est dispensée par les écoles normales de Lausanne et d’Yverdon-les-Bains. La première est s’use à la Place de l’Ours et la seconde a ses locaux au Château d’Yverdon.
La formation dure quatre ans (trois pour les classes enfantines et semi-enfantines. Les candidats doivent être âgés entre 16 et 18 ans et être de nationalité suisse. L’entrée a lieu sur concours d’admission. Ce dernier comporte des épreuves de français, d’arithmétique, de chant et, pour les filles, de couture.

L’année scolaire commence alors en avril.

Pour informer et attirer les candidat•es le Département de l’instruction publique et des cultes publie alors cette plaque intitulée « Leur avenir – votre avenir ». Les photographies sont l’oeuvre de Michel et Jacques Perrenoud et le texte dû à la plume de Georges Duplain.
La mission de ces futur•es enseignant•es est de préparer les enfants aux responsabilités qui les attendent en l’an 2000.

Enseignant•e est un métier d’homme — et de femme— qui sait voir loin, un métier d’avenir et de chef. C’est un métier qui s’exerce dans un monde fortement genré, par des hommes « prêts à former d’autres hommes », « dignes de l’image qu’un élève doit se faire de son maître » et par des femmes « prêtes à former d’autres femmes, à les préparer aussi bien aux tâches du ménage qu’à des métiers divers, à élever des enfants qu’à assumer d’autres tâches utiles dans la communauté ».
Plus encore « au sexe dit faible », « l’institutrice doit contribuer à former des mamans, des maîtresses de maison qui sachent dominer leur tâche » dès l’école enfantine, car « les machines les plus perfectionnées ne remplaceront jamais la mère de famille ».

Pour être ce maître ou cette maîtresse, il s’agit d’avoir le don de communiquer ses connaissances et d’avoir le goût d’assimiler les techniques qui rendent efficace cette communication. « Éveilleur, entraîneur, vous serez « le maître ». Mais le maître dispose également d’une autorité naturelle. Il importe aussi « de ne pas se décourager à la première déception » et il « faut certes des nerfs solides face à des classes turbulentes ». Heureusement, « le métier assure des vacances qui permettent de récupérer, de voyager, de rassembler les forces et les idées ».

C’est du win-win comme on dirait aujourd’hui, car le maître épanouit les dons des élèves comme les siens : « Votre épanouissement sera celui des enfants, leur épanouissement sera le vôtre ».

Le métier s’exerce « partout » dans des classes à plusieurs degrés ou par classe d’âge en ville ou au village et chacun des ces éducateurs « occupe une place en vue et joue un rôle déterminant dans chaque village et chaque quartier ». On attend de l’enseignant qu’il participe « à la communauté politique ou paroissiale ».

Au quotidien, il s’agit de créer des centres d’intérêt, mais également de « répéter sans se lasser ce qui mérite de s’inscrire dans les jeunes cerveaux ». Les mots-clés sont apprendre, éveiller, découvrir, entraîner, préparer, dessiner, animer, perfectionner, élever, bien faire, orienter.
C’est un métier « en pleine évolution » qui nécessite de perfectionner sans cesse les méthodes d’enseignement en adoptant notamment des techniques modernes telles que la télévision « entrée dans les classes les plus vieillottes », la photographie, la radio, le cinéma d’amateur ou professionnel permettant de rendre « votre enseignement plus vivant et plus efficace ». Le tout pour former l’avenir du pays :

Ce monde où nous vivons,
ce pays qu’on chante aux jours de fête,
ces qualités ancestrales dont on parle dans le discours,
ils s’incarnent dans une seule réalité vivante:
le peuple issu des enfants formés dans nos écoles.

La plaquette :

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