Ce vendredi, dans les locaux de la Fondation vaudoise du patrimoine scolaire (FVPS) à Yverdon-les-Bains, cet article de journal (provenance inconnue) glissé dans un ancien manuel d’histoire suisse du primaire publié en 1905.
Les raisons et motivations ayant amené à glisser et à conserver ce document dans le manuel nous resteront inconnues. De même que le propriétaire de ce manuel.

Ordre du jour pour le 1er août 1942
Q.G.A., 1.8.42.
Soldat suisse du Premier Août 1942,
La guerre, qui dure depuis trois ans bientôt, exige que tu demeures ferme aux deux postes que le pays t’assigne : l’un, aux champs, à l’atelier et au foyer; l’autre dans le rang.
L’Armée l’appelle, périodiquement, pour parfaire ton instruction militaire. Cet effort n’est pas seulement utile : il est indispensable. Car les méthodes combat évoluent sur le champ de bataille moderne : la machine et le matériel jouent le rôle considérable que tu sais. Et pourtant; de plus en plus, c’est la valeur personnelle qui compte. Sans elle, sans un cœur brave, un esprit vigilant, sans un corps endurci et de bons réflexes, il serait vain d’offrir le sacrifice de ta vie, à l’heure du danger.
Ta période d’instruction achevée, l’Armée te rend à tes travaux, plus fort, plus égal à ta condition d’homme libre et à l’épreuve de ce temps. Lucide et loyal, il est juste que tu reconnaisses, avec tes chefs, ce que tu dois à ton Armée.
Je dis : ton Armée parce qu’elle a été créée pour défendre ton Pays et tu dois, comme tout Suisse —chacun à sa place— participer à cette défense. Regarde autour de toi : la nature a bien fait les choses; elle agit comme une force compensatrice : la terre qu’elle nous a donnée n’est pas grande; mais, ici fertile, là sévère, infranchissable, elle est notre bonne et sûre alliée dans volonté de vivre indépendants.
Soldat suisse de 1942, pour rester maître de ton destin —seul maître après Dieu, —garde la consigne que je t’ai donnée au début de cette année :
DEMEURE FERME ET FIDÈLE !
Le Général : GUISAN.