En Colombie-Britannique, les enseignants jouissent d’une liberté importante sur la matière enseignée, ayant la possibilité de sélectionner parmi une liste de sujets recommandés pour enseigner des enjeux comme la discrimination ou les droits de la personne.
L’objectif de la démarche est d’inclure la situation du peuple palestinien comme sujet suggéré dans le programme scolaire, au même titre que l’apartheid en Afrique du Sud, le génocide au Rwanda ou l’internement des Japonais au Canada durant la Deuxième Guerre mondiale, afin de mieux outiller les enseignants.
Se jugeant peu outillé pour parler du conflit israélo-palestinien à l’école, un groupe d’enseignants de la Colombie-Britannique milite pour ajouter l’histoire des réfugiés palestiniens, dont l’exode de Palestiniens (ou Nakba), au programme scolaire. L’opposition qu’ils ont rencontrée illustre toutefois la polarisation qui entoure cette question historique.
De son côté, la ministre de l’Éducation, Rachna Singh, a refusé de se prononcer sur l’inclusion de la Nakba dans le programme scolaire.
Je laisse cela aux enseignants, a-t-elle dit. Je m’attends à ce qu’ils utilisent leur jugement professionnel pour enseigner ces questions complexes et sensibles.
La ministre a ajouté que, selon elle, les enseignants sont correctement outillés à l’heure actuelle.
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Christine Alexander dit
Bonjour,
Tout cela est d’abord à mon avis, une question de courage : courage de l’enseignant-e, courage des autorités, absence de courage des politiques qui se mêlent (mal) de tout cela.
Personnellement, je suis contre le terme de Nakba, très clairement exagéré. Il faut arriver à parler de ces questions en montrant les deux faces de la médaille : les Palestiniens « expulsés » de leurs terres et les Juifs survivants de la Shoah qui cherchent un refuge.
Mais aussi les Alliés et leurs facile dédouanement : ils ne voulaient pas de « ça » (entendez les Juifs) chez eux. Car les Juifs auraient aussi pu obtenir une portion des USA ou de l’URSS pour créer ce pays par exemple. Mais tant l’URSS que les USA sont aussi antisémites (à cette époque en tout cas.)
Quand on ne résout pas une difficulté, elle ressurgit à chaque génération.
Et les Palestiniens et Israéliens ont ceci de commun c’est d’aimer la même terre : pourquoi est-ce utilisé pour les opposer au lieu de les unir ? Pourquoi la plupart des personnes de ces deux peuples sont aveugles à la souffrance de l’autre ? Comment pourrait-on recréer des liens (des associations existent néanmoins!) ?
Il faudrait comme en Afrique du Sud un processus de « Vérité et réconciliation ». Mais les politiciens de ces deux peuples sont comme des petits garçons qui se tapent dessus dans la cour de récré. Yasser Arafat et Menahem Begin ont tous deux été assassinés, probablement par des gens de leur propre peuple, car ils voulaient la paix.
Je trouve que c’est un très bon sujet pour l’école… car les enfants y apprendraient à prendre de la distance avec l’émotionnel et à comprendre que dans cette histoire, il ne peut y avoir que des perdants tant que les gens se détestent, se font la guerre et vivent dans la violence. Que chacun devrait pouvoir reconnaître ses torts et pas seulement ses plaies, et entendre la souffrance de celui d’en face. Qu’ensuite, on partage de manière plus équitable ce territoire et ses richesses. Vérité, Equité et Réconciliation. C’est ce qui a permis la réconciliation en Europe entre l’Allemagne et les pays agressés. On ne peut pas construire sur le mensonge, l’injustice et la haine. Seulement sur l’humilité, le respect, l’écoute et l’amour.
Lyonel Kaufmann dit
Merci pour votre commentaire. Tout en nuance. Ceci dans un contexte où la nuance est quasi absente. Bien à vous.