Un excellent article de Pierre Frackowiak que n’aurait pas renié Larry Cuban. A intégrer à ses bonnes résolutions pédagogiques pour 2012.
Tout d’abord le constat :
«Surprenant quelques auditeurs convaincus que le seul fait d’utiliser les technologies nouvelles est un progrès, j’ai posé la question « qu’est-ce que ça change ? ». J’évoquai le saint exercice bled réalisé sur l’ordinateur. Où est le progrès ? Qu’est-ce que ça change de le faire sur l’ordinateur plutôt que sur le cahier de brouillon ? Pour les élèves, l’attrait de la technique et de l’écran seraient-ils des facteurs de progrès ? Peut-être obtient-on une plus grande attention ?
Pour l’enseignant, la possibilité de mettre les travaux des élèves en mémoire serait-elle un atout ? Les réponses à la question « est-ce que cela change quelque chose dans l’apprentissage lui-même ? » restent floues.
L’autre exemple, que j’ai vu maintes fois dans les classes équipées ou lors du passage d’une classe de 9 h à 10 h en salle informatique (un non sens pour moi), est celui du calcul mental. Tous les enseignants de plus de 30 ans se souviennent du procédé La Martinière : une ardoise, un morceau de craie, le maître tape dans les mains, les élèves écrivent le résultat sans copier sur le voisin, il frappe dans les mains à nouveau, les élèves lèvent l’ardoise au dessus de leur tête, le maître constate les résultats, commente, tape dans les mains : « on efface ! »…Cette technique ancestrale est incontestablement plus rapide et plus économique que l’ordinateur. Pourquoi alors perdre du temps à utiliser l’ordinateur s’il n’apporte pas de plus-value ? Est-ce pour donner et se donner l’apparence de la modernité, de vivre avec son temps ?»
Ensuite la question fondamentale :
Tout pédagogue doit se poser la question : en quoi le numérique, et ses immenses potentialités, permet-il de garantir le progrès des apprentissages?
Enfin les indicateurs de Pierre Frackowiak pour mesurer l’impact et le bénéfice de l’utilisation d’une nouvelle technologie dans l’enseignement :
- L’élève a-t-il de meilleures possibilités d’exploiter ses savoirs et ses compétences acquis antérieurement même hors l’école ?
- L’élève peut-il davantage « produire » en amont du cours ou pendant le cours ? Travail à distinguer de l’exercice d’application toujours réalisé, par définition, après le cours.
- L’élève peut-il davantage s’exprimer réellement et communiquer avec ses pairs directement sans la médiation de l’enseignant, y compris hors l’école en utilisant ses réseaux ? Travail à distinguer de la réponse individuelle de l’élève à une question fermée ou inductrice du maître.
- L’élève peut-il accéder plus facilement aux transversalités qui donnent du sens aux savoirs scolaires cloisonnés ?
- L’élève peut-il garder la trace de sa démarche, de ses tâtonnements, des procédures utilisées, les exploiter, les comparer avec d’autres démarches ? Cette entrée dans les apprentissages est déterminante, elle est un indicateur majeur d’un changement.
Source : Qu’est-ce que ça change ? – Educavox.
C’est vrai qu’il faut résister à la tentation d’utiliser les TIC simplement parce qu’il s’agit d’outils nouveaux. Je suis d’accord avec Pierre Frackowiak : nous devons garder en tête que l’objectif de cette utilisation des TIC est de permettre le progrès des apprentissages. C’est fondamental. Je crois également que l’école doit refléter ce qui se fait à l’extérieur de ses murs, c’est-à-dire que si les jeunes utilisent massivement les TIC hors classe et que dès qu’ils mettent les pieds en classe ils retombent au bon vieux crayon-papier, il y a un décalage. L’école doit faire les efforts pour suivre l’évolution technologique de la société en général et c’est le travail des enseignants et des chercheurs de réfléchir à la façon d’intégrer la nouvelle technologie en classe.
C’est vrai qu’il faut résister à la tentation d’utiliser les TIC simplement parce qu’il s’agit d’outils nouveaux. Je suis d’accord avec Pierre Frackowiak : nous devons garder en tête que l’objectif de cette utilisation des TIC est de permettre le progrès des apprentissages. C’est fondamental. Je crois également que l’école doit refléter ce qui se fait à l’extérieur de ses murs, c’est-à-dire que si les jeunes utilisent massivement les TIC hors classe et que dès qu’ils mettent les pieds en classe ils retombent au bon vieux crayon-papier, il y a un décalage. L’école doit faire les efforts pour suivre l’évolution technologique de la société en général et c’est le travail des enseignants et des chercheurs de réfléchir à la façon d’intégrer la nouvelle technologie en classe.