Chantal Rivard nous narre son expérience avec une classe d’histoire de 3e secondaire avec laquelle elle aborde le Débarquement de Normandie :
«Dans mon grand enthousiasme, je me suis dit qu’afin que les élèves ressentent ce que les soldats impliqués dans le débarquement du jour J ont dû ressentir, je n’avais qu’à leur montrer les 20 premières minutes du film Saving Private Ryan. Avec ça, ils devaient comprendre la peur, la trouille, l’angoisse, tout ce qu’ont ressenti ces héros qui n’en étaient pas. Mais quelle erreur ai-je faite! Des éclats de rire à la vue de ce soldat qui, victime d’un tir allemand, perd son bras et se met à le rechercher. Aucune empathie envers ce « comédien » qui, dans la vie, n’a évidemment pas perdu son bras pendant le tournage. Les élèves ont visionné ce film comme ils visionnent un film d’horreur : avec une peur diluée par le rire d’une situation qu’ils jugeaient impossible. Échec donc. Pas d’empathie historique.»
Se basant ensuite sur les travaux de Forster, ((Foster, Stuart J. (2001). Historical Empathy in Theory and Practice : Some Final Thoughts. Dans O.L. Davis Jr., E.A.Yeager et S.J. Foster (dir.) Historical Empathy and Perspective Taking in the Social Studies (p. 167-181). Lanham, États-Unis: Rowman & Littlefield Publishers, INC.)) elle va modifier son enseignement :
«Foster (2001) le soutient, la compréhension du contexte est essentielle pour que les élèves puissent développer de l’empathie historique. Cette dernière implique une compréhension des actions des gens du passé. […] Le défi des enseignants est ici de fournir un environnement d’apprentissage dans lequel les élèves sont encouragés à examiner les actions et motivations passées (Foster, 2001). Voilà un aspect que je n’ai pas retenu.»
A vous maintenant de découvrir ce que Chantal Rivard a entrepris avec ses élèves pour développer leur empathie historique et les résultats obtenus : Sans empathie, il n’y a point de salut! | The History Education Network.