
Après les rythmes scolaires, l’éducation prioritaire, le collège… c’est une réforme majeure que la gauche engage sur le terrain de l’école : celle des programmes, censée entrer en vigueur à la rentrée 2016. Lancée en 2013 par Vincent Peillon, la première version de cette «refonte» de l’école a été remise à la ministre de l’éducation, Najat Vallaud-Belkacem, le 10 avril. A lire les premières analyses et commentaires, cette refonte bouleversera bien des repères. Une révolution copernicienne ?
Ainsi pour le journal Le Monde
Fini les programmes par année et par discipline, avec leur succession de chapitres. Fini le «prêt-à-enseigner» trop lourd, trop encyclopédique, qu’on dit impossible à boucler à temps. C’est un fil conducteur pour trois ans − la durée d’un «cycle» dans le jargon de l’école −, et mêlant toutes les matières, dont les professeurs disposeront dorénavant.
Autre changement notable pour la France, dans chacun des cycles, ce n’est pas ce qui doit être enseigné par le professeur entre les mois de septembre et juin qui est mis en avant, mais ce que les élèves doivent avoir appris au terme des trois années. La France amorce ainsi et enfin le virage pris par ses voisins − Italie, Finlande, Royaume-Uni ou la Suisse − : celui des « curricula » et des objectifs à atteindre par cycle. Une telle réforme s’accompagne de la nécessité pour les équipes pédagogiques de définir les contenus et les progressions pour les atteindre. C’est donc plus d’autonomie pour les professeurs. Pour Le Monde,
La France se construit, sans le dire, une «école du socle» de 6 à 16 ans, un peu comme ces écoles moyennes des pays nordiques.
Procédant également à une première analyse des programmes, le Café pédagogique salue les ambitions de ce nouveau programme
Quel changement ! Pour le lecteur habitué des programmes mis en place en 2008, les nouveaux programmes du cycle 4 (5ème à 3ème) que le Café pédagogique a révélé le 13 avril, tranchent avec bonheur. Ils introduisent des compétences neuves tout en respectant le plus souvent les traditions et les usages de la culture scolaire. Finies les lourdes énumérations des programmes de 2008 qui étouffaient d’emblée les appétits d’enseigner. Les programmes de 2015 donnent à l’enseignant davantage de liberté et donc de responsabilité. Ils s’intéressent aux apprentissages c’est à dire à l’enfant qui est dans l’élève.
Au niveau des programmes d’histoire, quelques éléments ressortent. Au CP, en histoire-géographie,
« on se centre, au CP, sur l’espace et le temps vécus de l’enfant » (son quartier, son école), avant d’aborder des périodes et des milieux plus lointains. Le Monde
Procédant également à une première analyse des programmes, le Café pédagogique nous apprend concernant les programmes d’histoire-géographie, qu’une des compétences est « s’informer dans le monde du numérique » et qu’on y invite l’élève à savoir vérifier une source d’information, voire utiliser un système d’information géographique. Comme pour les autres disciplines, une place importante serait ainsi accordée au numérique.
Par ailleurs, le programme d’histoire-géographie propose toujours « se repérer » dans le temps et l’espace et indique des démarches pour le faire. Il invite à «comprendre et analyser un document», à «s’informer dans le monde numérique». Le Café pédagogique met en évidence la compétence «raisonner», celle-ci invite à proposer à l’élève des tâches complexes, à procéder par essais erreurs, à «apprendre à l’élève le rôle joué par les outils de l’historien». Pour le Café pédagogique
On est dans une démarche de type métacognition qui s’appuie en fait sur ce qu’on sait des procédés cognitifs. La compétence «coopérer et mutualiser» en est le juste prolongement. Il s’agit d’acquérir des compétences sociales, si utiles dans la vie et si ignorées jusque là par l’Ecole.
A suivre…
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