A partir de mi-septembre, le nombre de patients diminue à l’hopital. Apprenant qu’il est possible d’apercevoir les troupes d’occupation se rendant à la gare, le Dr. Hachiya s’y rend. Le spectacle de la ville le désole, mais l’espoir demeure.
« La ville était infestée de cambrioleurs. Certains d’entre eux apportaient une touche chevaleresque à leurs activités, car ils donnaient ce qu’ils volaient aux pauvres et aux nécessiteux. Mais la plupart vendaient leur butin et faisaient fortune de semaine en semaine. La pénurie de sentinelles rendait le pillage facile. Pendant la guerre, personne n’aurait même songé à voler, et les biens seraient restés intacts en plein champ sans aucun besoin de les faire garder. Maintenant, à moins d’être mis sous clé, plus rien n’était en sécurité.
Cela nous donnait le vertige quand nous songions que nos revenus avaient été taxés à 80 % pendant la guerre afin de fournir à l’armée tout ce matériel. À présent que la guerre était finie, peut-être que les impôts ne resteraient pas si élevés. Aucun d’entre nous ne pensait aux enjeux de la reconstruction. Plus nous parlions entre nous et plus nous devenions philosophes et optimistes. La discussion prit fin tard dans la nuit nous laissant heureux à la pensée qu’une vie meilleure nous attendait, dans un pays pacifique, sans impôts abusifs et sans police militaire pour nous regarder de haut. »
« Journal d’Hiroshima, 6 Août – 30 Septembre 1945 » de Michihiko Hachiya, Simon Duran – http://amzn.eu/h4bnzwL
Lire le début du journal : http://www.tallandier.com/pdf/9791021010772.pdf
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