Du 23 au 26 novembre 2011, l’Université de Pau et des Pays de l’Adour (UPPA) accueil un colloque international consacré à la Bande Dessinée historique. Ce colloque est organisé par le Centre de Recherches Poétiques et Histoire littéraire (CRPHL) et a pour but de mieux (faire) comprendre les spécificités de ce que l’on peut appeler la bande dessinée historique. Les invités d’honneur de ce colloque seront Jean Dufaux et Philippe Delaby, le scénariste et le dessinateur de Murena.
On trouve en ligne les résumés des interventions au colloque scientifique. Cette revue de presse vous présente celles qui paraissent le plus intéressantes en relation avec l’utilisation de Bande Dessinée en classe d’histoire.
- 60 ans de gladiature en BD, entre mythe et réalité | Teyssier Eric– La BD, comme le péplum, constitue un vecteur fondamental de connaissances du monde antique. Entre mythe et réalité, cette forme d’expression véhicule certaines vérités historiques comme les pires clichés. En matière d’histoire ancienne, la gladiature constitue un champ particulièrement propice aux fantasmes et aux idées reçues. La connaissance scientifique de ce domaine a pourtant fait de grands progrès depuis une dizaine d’années grâce notamment à une approche plus technique et rationnelle de ce monde paradoxal. Paradoxal, car les principaux acteurs de ces combats sont dans le même temps adorés et méprisés suivant les cas et les époques. Tout à la fois stars adulés de tous et prostitués livrés presque nus au plaisir de la foule, victimes ou héros affrontant la mort en face, les passions qu’ils suscitaient voici 2000 ans ne pouvaient pas laisser insensible les auteurs de BD et se retrouvent encore dans leurs différentes approches.Mais quelles sont les sources d’inspiration de ces auteurs ?
- La classe d’Histoire de l’Antiquité : réflexion didactique préliminaire sur les apports et limites pédagogiques du recours à la bande dessinée – Participants au Colloque sur la bande dessinée historique àl’Université de Pau et des Pays de l’Adour (23 au 26 novembre 2011), Jean-François Boutin et Virginie Martel ont pour objectif de répondre à trois questions concernant l’utilisation de la Bande Dessinée en classe d’histoire
— La bande dessinée «antique» en classe d’Histoire : pourquoi ?
— La bande dessinée «antique» en classe d’Histoire : à quelles conditions et avec quelles précautions pédagogiques
— La bande dessinée «antique» en classe d’Histoire: quel dispositif pédagogique?
- Mythologies et stéréotypes nationaux dans Astérix : sources iconographiques et historiques – Dans un contexte de formation des professeurs d’école, une équipe de chercheurs et de représentant de l’institution scolaire se questionne sur la place de la bande dessinée dans l’enseignement du socle commun de connaissances et de compétences, au regard de la partie nommée « culture humaniste » (Histoire, Histoire des arts, arts visuels, éducation musicale, littérature).
Leur travail s’effectue à partir de la notion de stéréotype, la construction de ceux-ci en terme de compréhension de l’histoire, la construction de repères socio-culturels ou de mémoire collective.
Leur corpus est celui des bandes dessinées d’Astérix en les interrogeant sur la construction d’un propos à la fois militant et distancié autour de la nation gallo-française. Extrait du résumé de la contribution de Villagordo Eric, Sala Céline, Parayre Marc et Halimi Jackie.
- D’Alix à Murena. De l’audience de ces deux séries chez les enseignants | Thiebaut Michel– L’ancienne prévention contre les images restituant l’Histoire s’est aujourd’hui considérablement atténuée, avec un début de reconnaissance universitaire. Ces images font aujourd’hui l’objet d’études et sont aussi un moyen pour redonner un intérêt à la connaissance des langues anciennes et de la civilisation antique, à un moment où ces enseignements apparaissent particulièrement menacés à l’école secondaire.À une quarantaine d’années de distance de la publication des premières aventures d’Alix, il est significatif que le souci documentaire s’impose désormais à certains auteurs de bande dessinée. Il répond à un questionnement et une attente de la part de lecteurs avertis qui appartiennent souvent à la mouvance universitaire.