Pour plusieurs intervenants du milieu de l’éducation, la classe inversée est un modèle qui aurait des impacts positifs sur la réussite et la motivation des élèves. Mais le succès de la classe inversée relève-t-il du modèle lui-même ou des implications qu’il sous-tend? Une étude s’est penchée sur la question.
Une étude publiée dans le dernier numéro de la revue Life Sciences Education s’est intéressée à cette question. Les chercheurs de l’Université Brigham Young, aux Etats-Unis, et de l’Université Potiguar, au Brésil, ont voulu répondre à la question suivante : étant une forme d’apprentissage actif, la classe inversée produit-elle des résultats supérieurs quant à la réussite des élèves et le développement d’attitudes positives face au processus d’apprentissage que les autres formes d’apprentissage actif?
Pour y répondre, deux groupes universitaires suivaient le même cours de biologie, le premier en format classe inversée, le second en format plus traditionnel.
Les résultats :
Results showed that both low-level and deep conceptual learning were equivalent between the conditions. Attitudinal data revealed equal student satisfaction with the course. Interestingly, both treatments ranked their contact time with the instructor as more influential to their learning than what they did at home. We conclude that the flipped classroom does not result in higher learning gains or better attitudes compared with the nonflipped classroom when both utilize an active-learning, constructivist approach and propose that learning gains in either condition are most likely a result of the active-learning style of instruction rather than the order in which the instructor participated in the learning process.
Sur la base de ces résultats, les auteurs concluent que les gains d’apprentissage observés sont plus le résultat du style d’apprentissage actif de l’enseignement que l’ordre dans lequel l’instructeur a participé au processus d’apprentissage. Ils poursuivent en reprenant d’autres recherches qui mettent en évidence l’efficacité plus grande des méthodes actives d’apprentissage sur l’enseignement traditionnel :
Active learning is a more effective means of instruction over a traditional, didactic approach (Andrews et al., 2011; Freeman et al., 2014). In an influential study of more than 6000 physics students across multiple high schools and universities, Hake (1998) found that students taught using active strategies learned twice as much as students taught using a direct instruction approach. This trend has been documented in a variety of science disciplines (e.g., Shaffer and McDermott, 1992; Jensen and Finley, 1996; Wright, 1996; Ebert-May et al., 1997; Crouch and Mazur, 2001; Knight and Wood, 2005). Michael (2006) reviewed multiple active-learning techniques and concluded that active learning is now a well-supported pedagogical strategy to improve student learning. Most recently, a meta-analysis was done on 225 studies comparing active learning with traditional lecture (Freeman et al., 2014). Results confirm that active learning is superior to traditional lecture-based teaching, increasing exam scores by 6% and decreasing fail rates by more than 50%.
Au final, Il ne serait donc pas nécessaire d’inverser la portion pratique et la portion théorique, mais plutôt de s’assurer de trouver des activités et des scénarios dans lesquels les étudiants doivent s’impliquer.
L’étude : Jamie L. Jensen, Tyler A. Kummer, and Patricia D. d. M. Godoy (2015). Improvements from a Flipped Classroom May Simply Be the Fruits of Active Learning. In Life Sciences Education, Vol. 14, 1–12, Spring 2015 : http://www.lifescied.org/content/14/1/ar5.full.
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