Kevin Péloquin et ses élèves des quatrième et cinquième secondaire du Collège Saint-Hilaire devaient s’envoler le 8 avril pour la Grèce. Pandémie oblige, le voyage scolaire de 12 jours a été annulé. La nouvelle a évidemment eu l’effet d’un coup de massue pour le groupe.

Il faut dire que ce voyage était particulièrement important. Il gardait motivée la vingtaine d’élèves, mais comptait aussi dans les travaux d’étude de M. Péloquin. Car celui-ci est avant tout un étudiant : il fait présentement son doctorat en didactique de l’histoire à l’Université de Montréal. Et sa thèse explore l’utilisation d’artefacts et de sites historiques dans un contexte — vous l’aurez compris — d’enseignement au secondaire.
Depuis septembre, ses 23 élèves « enquêtent » sur le lieu historique grec de leur choix, un peu à la manière d’un historien. Le but était qu’ils en fassent la visite guidée à leurs camarades de classe, une fois sur place. Le voyage étant à l’eau, M. Péloquin a aussitôt réfléchi à des solutions de rechange. « J’ai pensé à un tour virtuel », résume-t-il en entretien.
Coup de chance : Ubisoft a lancé sur le marché à l’automne le mode « Discovery Tour » pour son dernier Assassin’s Creed : Odyssey, qui se déroule en Grèce antique. Le jeu vidéo, développé notamment à Montréal, permet une immersion historiquement fidèle au temps de Socrate.
Après avoir contacté l’historien en résidence du bureau montréalais de l’entreprise, Maxime Durand, M. Péloquin s’est vu offrir le jeu, pour lui et ses élèves. Ubisoft lui a aussi obtenu un abonnement de trois mois à la plateforme de jeu en ligne Stadia de Google, pour garantir l’accès à tout le monde.
Les élèves ont jusqu’à la fin avril pour remettre à l’enseignant le fruit de leur enquête historique. Kevin Péloquin leur remettra ensuite les codes pour entrer dans le jeu. Après un peu de pratique, ils devront enregistrer — image et son à l’appui — la visite guidée du lieu qu’ils ont étudié. Et le professeur croit-il que ça va fonctionner ? « J’ai fait le test avec mon garçon de 8 ans. Ça fonctionne très bien », répond, enthousiaste, M. Péloquin.
Guillaume Lepage
Source : www.ledevoir.com
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