La crainte de l’influence des nouvelles technologies sur les enfants et les jeunes ne date pas d’hier. Des bandes dessinées (années 1930) à la télévision (années 1950) en passant par les ordinateurs (années 1980) et maintenant les médias sociaux, de nombreux parents, enseignants et experts se sont élevés contre les influences négatives de ces nouveaux médias sur les enfants. Un éternel recommencement…
Dans ce premier billet, Larry Cuban revient ici sur la bande dessinée (Comic books).
En premier lieu, il rappelle que selon certains chercheurs, les années 1930 et 1940 ont été l’« âge d’or » de la bande dessinée. Par exemple, en 1945, la Market Research Company of America a découvert qu’environ 70 millions d’Américains, soit à peu près la moitié de la population américaine, lisaient des bandes dessinées ».
Comme pour la télévision après, ce succès auprès des jeunes ne manqua pas d’inquiéter certains parents horrifiés par le langage salé, le sexe et la violence présents dans ces bandes dessinées. Les parents urbains et ruraux organisèrent alors des comités et des manifestations pour condamner les bandes dessinées. Certains iront même jusqu’à brûler publiquement des bandes dessinées.

En 1954, en réponse à l’antipathie croissante envers les bandes dessinées, les éditeurs ont adopté le Comics Code. Le code a eu une histoire mouvementée, selon Wikipedia.

Parmi les règles que les éditeurs devaient suivre pour obtenir le sceau d’approbation, on notera les suivantes :
- Les crimes ne doivent jamais être présentés de manière à susciter la sympathie pour le criminel, à encourager la méfiance à l’égard des forces de la loi et de la justice, ou à inspirer aux autres le désir d’imiter les criminels.
- Les scènes de violence excessive sont interdites. Les scènes de torture brutale, de jeu excessif et inutile au couteau et au pistolet, d’agonie physique, de crimes sanglants et horribles doivent être éliminées.
- La profanation, l’obscénité, les obscénités, la vulgarité ou les mots ou symboles ayant acquis une signification indésirable sont interdits.
- La nudité sous toutes ses formes est interdite, de même que l’exposition indécente ou indue.
- Les relations sexuelles illicites ne doivent être ni évoquées ni représentées. Les scènes de viol, ainsi que les anomalies sexuelles, sont inacceptables.
- La séduction et le viol ne doivent jamais être montrés ou suggérés.
Source : https://en.wikipedia.org/wiki/Comics_Code_Authority#cite_note-CodeText-16
Depuis ce code a été plusieurs fois amendés, mais il existe encore.
Cependant, les chercheurs de l’époque comme ceux d’aujourd’hui sont (et ont été) divisés sur l’influence réelle des bandes dessinées sur les enfants et les jeunes en ce qui concerne leur comportement agressif, la violence et les actes sexuels (voir ici).
Nous retrouvons le même processus d’élan de confiance dans un nouveau média/nouvelle technologie (fascination), suivi d’un sentiment d’effroi et de peur sur son effet sur l’esprit et les actions des jeunes enfants et des adolescents concernant la télévision. Celle-ci fera l’objet du billet suivant de Lary Cuban. A suivre donc…
Source : The Impact of Social Media on Children and Youth (Part 1)
Crédit image d’en-tête : Getty images/Hutton Archive
Bis repetitae placent 😉