Comment raconter la guerre d’Algérie et ses mémoires sans tomber dans le pathos ou la leçon d’histoire trop académique ? Trous de mémoires relève ce défi avec audace, mêlant comédie burlesque et réflexion historique. Nicolas Juncker y explore, avec un humour grinçant, les tensions et contradictions qui entourent la mémoire de ce conflit, en s’inspirant du projet avorté du Musée de la France et de l’Algérie initié par Georges Frêche à Montpellier. À travers une galerie de personnages hauts en couleur, il interroge notre rapport à l’histoire et à sa transmission ainsi qu’à son appropriation par certains.
Pour une présentation de l’album : Trous de mémoire | La Cliothèque
Pour sa part, Yannick Mével dans les Cahiers pédagogiques (Trous de mémoires et histoire trouée), se propose de répondre à la question suivante relativement à son utilisation en classe d’histoire :
L’occasion, peut-être, d’en faire un objet d’étude pour les élèves et les étudiants en histoire ?
Dans un premier temps, il propose d’y recourir à partir d’une approche déductive où préalablement à l’analyse de la bande dessiné consistant «à retrouver dans l’album des éléments qui correspondent aux définitions de l’histoire et des mémoires dans leur pluralité».
Cependant, il y voit un risque que l’opposition histoire-mémoire ne rende pas totalement compte de la complexité des relations entre les deux.
Il propose alors la démarche inverse :
Faire des définitions l’aboutissement d’une analyse des situations dans l’album serait sans doute préférable. Il faudrait alors concevoir toute la séquence comme une enquête autour des « trous de mémoires » que l’on pourrait concevoir comme une recherche des « bonnes raisons d’agir » des différents personnages (individus et collectifs) et dans laquelle la recherche de définition des concepts serait un fil directeur.
Relativement à la notion d’enquête, il s’appuie sur le travail réalisé par Sylvain Doussot (Sylvain Doussot, Didactique de l’histoire. Outils et pratiques de l’enquête historienne en classe, Presses universitaires de Rennes, 2011).
Référence de la bande dessinée : Trous de mémoires. Nicolas Juncker (scénario et dessin). Juliette Laude (couleurs). Tramor Quemeneur (Dossier historique). Le Lombard. 156 pages.
Laisser un commentaire