Les femmes au foyer. Sur ce mot d’ordre de la droite catholique, tous les partis ou presque ont réclamé ou soutenu, dans les années 1930, des mesures visant à restreindre l’accès des femmes à la fonction publique
Il ne faut pas licencier en priorité les femmes: c’est Doris Leuthard qui l’a dit récemment dans une interview au Matin. Constatant que les travailleuses, plus présentes dans les emplois temporaires, à temps partiel et/ou précaires, sont particulièrement menacées, la conseillère fédérale a engagé les employeurs à ne pas se dire qu’«une jeune femme va peut-être vouloir fonder une famille». Les internautes qui ont réagi sur le site du quotidien ne sont pas tous d’accord. Mais la plupart s’en prennent à d’autres points soulevés par la ministre, et ils sont rares à rebondir sur une prise de position qui semble aller de soi.
Cela n’a pas toujours été le cas. La Grande Dépression des années 1930 avait été l’occasion d’une attaque en règle contre les femmes, accusées de causer le chômage en chassant les hommes du monde du travail et poussées à leur tour vers la sortie. Un déchaînement vite oublié, qui n’a pas épargné la Suisse et auquel l’historienne Céline Schoeni a consacré sa thèse. Retour sur un épisode peu glorieux de la marche vers l’égalité.
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