- Buzzeum nous apprend que la BNF se met à l’internet social et participatif. D’abord en ouvrant une plate-forme de blog dont le premier est consacré aux expositions de l’institution. Ensuite, elle ouvre également sa page Facebook.
"An American Dream" : Obama et l’histoire
D’ici demain, Barack Obama entrera peut-être dans l’histoire en devenant le premier afro-américain à accéder à la fonction présidentielle, mais depuis le début de sa campagne il n’a cessé de se positionner par rapport à un ensemble de figures historiques américaines. Cet article vous propose de revenir vers les étapes principales de ce rapport à l’histoire du candidat Obama.
Avec Barack Obama, comme avec Nicolas Sarkozy, le candidat reinterprète l’histoire à sa manière. Cette utilisation de l’histoire lui permet de mettre en scène non seulement sa vision de l’histoire, mais de proposer un récit autour du candidat ce qu’on appelle le Storytelling (Une machine à fabriquer des histoires, par Christian Salmon) [1] Dans la mise en scène de ces rapports à l’histoire, comme pour le reste de sa campagne, les vidéos publiées sur youtube.com sont centrales dans la diffusion de ces messages. Dès le départ de sa campagne, le candidat Obama propose les versions intégrales de ses discours souvent fleuves. C’est probablement une des originalités de sa campagne et de la diffusion de ce récit. Dès le début, Barack Obama non seulement se pose en successeur de figures historiques importantes de l’histoire américaine, mais en pasteur conduisant le troupeau d’abord de ses fidèles avant le peuple américain tout entier vers sa terre promise à l’aide de mots soigneusement choisi et scandé à répétion (Hope – Change – Yes we can…).
Dans la construction de ce nouvel « american dream« , le prologue est constitué par son adresse à la convention démocrate de Boston en 2004 lorsque cette dernière se choisit John Kerry comme candidat face à Georges W. Bush. Il y prononce alors le Keynote, le discours conçu pour enthousiasmer les délégués. Après le discours, A star is born:
Barack Obama à la convention de Boston en 2004
Dès l’annonce officielle de sa candidature le 10 février 2007, Barack Obama se sert de l’histoire pour sa mise en scène. En effet, il ne choisit pas Springfield par hasard. C’est la ville d’Abraham Lincoln. Dans cette ville, alors candidat républicain à la Présidentielle, Lincoln y prononce le 16 juin 1858 un discours qui met en évidence le danger de désunion du pays sur le problème de l’esclavage (« A House Divised Against Itself Cannot Stand« ). Obama se place ainsi sous une auguste figure tutélaire, se pose en rassembleur ainsi qu’en homme par lequel viendra la rupture et le changement. Il représente aussi la dernière marche qui sépare les Afro-Américains de l’émancipation intégrale: l’accession à la présidence des Etats-Unis. Enfin, le décor choisit n’est pas sans évoquer « Mr Smith au Sénat » soit celui qui veut nettoyer les écuries d’Augias à Washington et le discours comprend également un passage sur le nécessaire besoin de changement de Washington et de son rapport aux lobbys. Membre de cet establishment, car sénateur, Barack Obama se construit pourtant une figure anti-establishment qui doit le servir dans les primaires face à la candidate de l’establishment démocrate: Hillary Clinton.
Barack Obama: l’annonce de sa candidature (Springfield, 10 février 2007)
Et le message passe. Le duo Lincoln-Obama fonctionne:
Approches alors les premières primaires et la première d’entre elle, celle du New Hampshire. La victoire d’Obama donne lieu à ce discours de victoire qui martèle le désormais fameux « Yes we can »:
Un style (13 minutes de discours), un ton de pasteur en chair. Avec indéniablement une référence au pasteur Martin Luther King (voir mon billet Révérend Obama?). Discours fondateur et hypnotique, il sera resamplé et repris par le tout aussi fameux clip suivant:
Indéniablement la deuxième personnalité qui va servir d’étalon-historique pour le candidat Barack Obama est le pasteur Martin Luther King. Le calendrier commémoratif américain fait bien les choses puisque, dans la foulée du New Hampshire, le 22 janvier, on commémore le 40e anniversaire de la mort par assassinat de Martin Luther King. Pour chacun des candidats démocrates, c’est un passage obligé. Le discours de Barck Obama ce jour-là à l’Ebenezer Baptist Church:
Mais c’est avec son discours fleuve sur la question raciale (A More Perfect Union) qui définitivement cale le candidat Obama sur la vie et l’oeuvre du pasteur:
J.-F. Kennedy est une autre figure historique tutélaire qui est régulièrement convoquée, par la presse, pour présenter le candidat Obama. D’ailleurs, ce dernier obtient les ralliements de la plupart des membres encore en vie de la famille Kennedy dont le sénateur Edward Kennedy. Voici une photo de campagne qui n’est pas sans rappeler la référence à J.F.K.
Barack Obama à Reno, Nevada, Vendredi 18 janvier 2008 (New York Times).
Un dernier et tout récent discours-fleuve (« American Stories, American Solutions« ) a été prononcé dans le prolongement de la crise de ce mois d’octobre:
Comme le souligne André Gunthert (Pour Obama, la classe moyenne a le visage de la famille):
Brûlant de ses derniers feux, la campagne de Barack Obama nous a livré hier un objet devenu rare: un vrai film de propagande à l’ancienne, sous la forme étonnante d’un publi-reportage de 27 minutes diffusé simultanément sur sept chaînes nationales.
En se replaçant au coeur de la classe moyenne et dans le contexte de crise actuelle rapportée inlassablement à la crise économique du début des années 1930, Barack Obama fait référence à l’autorité de Roosevelt et son action de changement devient le nouveau New Deal dont les Etats-Unis ont besoin pour sortir de la crise économique:
Or cette classe moyenne n’est pas née par enchantement, ni par la seule force des volontés individuelles. Elle a été en bonne partie le fruit de l’action de l’Etat à partir des années 1930 qui, en soutenant les plus défavorisés, a rendu le jeu moins inégal, le terrain plus praticable pour tout le monde. En permettant aux fils des familles modestes de faire des études supérieures, il leur a donné l’opportunité de faire valoir leur talent face à des jeunes plus favorisés qu’eux au berceau. En protégeant les citoyens les plus vulnérables contre les risques de la vie (vieillesse, maladie…), il a aidé de nombreuses familles à envisager l’avenir avec un minimum de sérénité, et donc d’optimisme.
L’Amérique veut retrouver son rêve Yann Mens (Alternatives économiques)
Lincoln, Marin Luther King, Kennedy et Roosevelt: le décompte historique de Barack Obama est bon les trois mousquetaires d’Obama sont donc quatre.
[1] Storytelling is the ancient art of conveying events in words, images and sounds often by improvisation or embellishment. Article de Wikipedia.
Serge Bernstein revient sur la crise | Obama et le rêve américain
- Le célèbre historien Serge Berstein retrace pour Marianne2 les conséquences de la crise de 29 dans l’Allemagne de l’entre-deux-guerres. Dans cette deuxième partie, il explique comment le peuple allemand sacrifia la démocratie en pensant sauver l’économie.
- En dernière semaine de campagne électorale, Barack Obama a livré un objet rare avec un publi-reportage d’une durée inhabituelle de 27 minutes, diffusé simultanément sur sept chaînes nationales (4 millions de téléspectateurs). Jusqu’à présent de tels objets médiatiques (dont son déjà célèbre discours sur la question raciale) avait eu internet comme diffuseur. Un tel discours appartient en plein au « storytelling ». André Gunthert l’analyse sous l’angle des films de propagande anciens. Quatre traits ont retenu son attention: « le rôle de l’illustration musicale, l’intangibilité d’un certain nombre de formes du récit politique; la place donnée à la figure de la famille; le caractère finalement plutôt terne d’un projet très mesuré. » A lire pour la qualité de l’article et aussi pour la qualité des commentaires qui s’en suivent.
Les films et l’Histoire : Kingdom of Heaven
MicroHistoire du 2008-10-27 (Twitter)
- @museumtweets Merci beaucoup pour les infos (en plus en français, super). Bonne journée. A bientôt. #
- Via @museumtweets : le Muséum de Toulouse dispose d’un compte de Twitter. C’est là: @museumtoulouse #
- Deux autres musées francophones trouvés via @museumtoulouse : @lesabattoirs et @museeinfo (non actif depuis juin) #
Musées et Web 2.0
- Oxford, l’université anglaise s’apprête à déployer un portail Web 2.0 pour faciliter l’échange d’informations et de connaissances entre ses trente deux milles membres, qu’il s’agisse de personnels administratifs, d’enseignants ou d’étudiant
- Site consacré aux photographies de John Collier Jr. prises pour le compte de la « Farm Security Administration/Office of War Information (FSA/OWI) et présentant la vie quotidienne des Américains pendant ces années-là. Le site propose aussi des plans de leçon pour leur utilisation en classe à l’aide d’une méthode d’analyse de l’image qui interroge les images en les mettant notamment en relation avec d’autre matériel tel que des textes, des fichiers audio ou des vidéos. Les images sont également publiées sur un compte Flickr.
- Ideum a développé le site American Image (http://americanimage.unm.edu/) en conjonction avec une publication de la collection sur Flickr. L’article revient sur l’utilisation de médias sociaux tel Flickr par les musées. Où il apparaît notamment la nécessité pour les institutions de d’abord comprendre le fonctionnement des médias sociaux choisis avant de les utiliser. La question du temps nécessaire à passer et à interagir n’est pas à négliger non plus. D’autant plus, qu’au final, il y a un intérêt évident à se saisir des opportunités proposées par les médias sociaux pour des musées qui ont généralement une audience limitée, mais pour cela la nécessité existe aussi d’atteindre une masse critique de visiteurs en ligne minimum pour conduire une interaction en ligne présentant une certaine plus-value.
MicroHistoire du 2008-10-26 (Twitter)
- @museumtweets do you know french (or using french) museum with twitter account? #
- Article (en anglais) sur l’utilisation de twitter par des musées: http://tinyurl.com/676hds #
Pouvoir communicationnel des blogs | Expo universel de Paris en 3D
- Extrait du résumé de la thèse de doctorat publiée en ligne de Nolwenn Hénaff: «la première partie [de notre thèse] analyse le processus de construction de la catégorie blog comme objet communicationnel dans l’espace public sur Internet avec comme point de départ une circonscription de la notion de journal (de bord, intime, en ligne), notre deuxième partie questionnera, dans une approche de type exploratoire, les conditions de développement d’un contexte propice à l’instrumentalisation des blogs, enfin notre dernière partie tente quant à elle de poser les limites de ce milieu favorable à J’exploitation de la parole authentique par l’efficience des stratégies identitaires de l’individu face à lui-même et aux autres dans un espace collectif innovant. De la parole authentique à la parole citoyenne : la conclusion interroge les conditions d’un espace performatif ou l’énonciation collective permet une concrétisation des actions dans le monde réel.»
- Lemog, spécialiste de la reconstitution 3D, s’est lancé dans la reconstitution de l’Exposition Universelle de 1900 ! C’est donc un grand nombre de pavillons à reconstituer mais aussi la Gare d’Orsay, le Grand Palais, le Petit Palais, le Globe céleste, etc.
Pour l’instant, Lemog a réalisé la reconstitution de 15 pavillons et nous montre un aperçu de tout ça à travers une petite vidéo bande-annonce. Via Buzzeum : http://www.buzzeum.com
De la crise de 1929 à celle de 2008 | Sous les images, la propagande
- Présentation de l’article de Ben Bernanke: «L’histoire connaît des ironies : Ben Bernanke, avant d’être le président de la Fed, la banque centrale américaine, a été un économiste brillant et fin connaisseur du système bancaire. Surtout, sa carrière en tant qu’économiste a été lancée suite à la publication d’un article de recherche qui a modifié en profondeur la compréhension du système financier : un article qui explique la crise de 1929 et ce que la banque centrale de l’époque n’a pas su faire. […].»Extrait (éclairant) de l’article: «On peut estimer que le système financier américain a mal fonctionné pendant au moins cinq ans (de début 1931 à fin 1935), une période qui couvre presque les périodes entre les récessions de 1929-30 et 1937-38. Cela est cohérent avec l’affirmation que ce sont les crises financières qui permettent d’expliquer la persistance de la dépression.»Commentaire: comment à la lumière de cette dernière citation qualifier la période 2000-2008, voire 1997-2008?
- L’historien du cinéma Jean-Pierre Bertin-Maghit, réunissant des talents divers et sollicitant les meilleurs spécialistes un peu partout dans le monde, a organisé leurs contributions dans un gros livre-somme appelé à faire référence. Il est le maître d’oeuvre d’Une histoire mondiale des cinémas de propagande (816 pages, 45 euros, inclus un DVD-vidéo de 4 heures d’archives cinématographiques, nouveau monde éditions).Présentation par La République des Livres et Pierre Assouline.
Bibliothèque numérisée, OpenOffice 3.0 et St-Dié
- Un groupement de bibliothèques importantes se regroupent au sein d’un consortium qui est aussi une agence de moyens, sur fonds propres, mais sans s’interdire de faire appel à diverses fondations. L’urgence (et la motivation) pour ce consortium, c’est de partager ses infrastructures, ses documents et ses stratégies pour élaborer un « plan B » face au projet Google de numérisation. A long terme, il s’agit tout simplement de construire un portail unifié mondial (américain ?) de ressources numériques en bibliothèques : ouvrages libres de droits, rétro-numérisation presse, dépôts insitutionnels, mais là aussi sans s’interdire d’y intégrer une offre sous droits, négociée avec les éditeurs. Il s’agit de faire collection.
- Sûr que certains ont décalé la sortie de leur produit dans le contexte actuel, d’autres sont mal dans leur start-up et licencient. Par contre, le logiciel libre ne semble pas connaître la crise et la sortie de la suite OpenOffice 3.0 tombe à point nommé dans le contexte actuel pour offrir à chacun la vision d’un autre monde possible. L’interview par Ecrans du français Charles-Henri Schulz, responsable international d’OpenOffice.org. Propos choisis: «c’est clair qu’il faut arrêter de voir les suites bureautiques comme des trucs chiants, on peut en faire des trucs collaboratifs et créatifs. Il est évident par exemple qu’OOo, en tant que suite logicielle, doit avoir une présence sur le web. Pas forcément comme Google Documents, mais on doit trouver notre place. Nous devons nous «hybridiser».» Personnellement, je souscris aussi à la présence d’OpenOffice sur le web pour offrir une alternative à Google Documents.
- St-Dié est LE rendez-vous des profs de géographie. Le blog de l’Ecole européenne est une excellente initiative qui permet à des élèves (dont le français et la langue 2) de faire le compte-rendu de ces journées. Très formateurs pour les élèves et très intéressants pour celles et ceux qui n’ont pas été à St-Dié. Merci à eux.