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Les débats en cours sur le repositionnement des historiens confrontés aux multiplications des revendications mémorielles ont amené à la création de ce réseau d’enseignants-chercheurs et à la mise à disposition d’articles de référence en ligne.
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Emblématique des nouvelles pratiques de constructions collectives de savoir, Wikipedia met le feu aux institutions académiques traditionnelles. Cette conférence s’intéresse à la manière dont les éducateurs peuvent utiliser Wikipedia avec leurs étudiants.
Images de guerre, images de mort (PhotosNormandie)
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PhotosNormandie est un projet collaboratif d’indexation sociale portant sur 2763 photos de la Bataille de Normandie.
Le projet a pour but d’améliorer les légendes de ces photos en utilisant les possibilités d’annotations de la plate-forme Flickr.
L’article présente l’état d’avancement du travail de dépouillement et met en avant les thématiques sous lesquels l’ensemble du corpus mériteraient d’être analysés. L’article propose ensuite une première approche de l’ensemble de cette collection en examinant les « figurations de morts ». Cette première approche résulte d’un constat de l’équipe de recherche que les morts étaient représentés (ou non représentés…) très différemment selon qu’ils étaient américains, anglais (ou originaires du Commonwealth), allemands ou civils. -
PhotosNormandie est un projet collaboratif d’indexation sociale portant sur 2763 photos historiques de la Bataille de Normandie (6 juin à fin août 1944).
Les photos présentes sur Flickr forment une base documentaire très riche. La démarche mérite d’être soulignée, car avec de tout autres moyens elle se rapproche de la démarche entreprise par la Librairie du Congrès américain.
Chaque écolier devra connaître une victime de la Shoah (France)
La dépêche de l’AFP:
Sarkozy: à chaque enfant de CM2, la mémoire d’un enfant victime de la Shoah
Le président Nicolas Sarkozy a annoncé mercredi qu’il voulait qu’à partir de la rentrée scolaire 2008 chaque élève de la classe primaire de CM2 se voie « confier la mémoire » d’un enfant français victime de la Shoah, mercredi lors du dîner annuel du Conseil représentatif des institutions juives de france (CRIF).
« J’ai demandé au gouvernement, et plus particulièrement au ministre de l’Education nationale, Xavier Darcos, de faire en sorte que, chaque année, à partir de la rentrée scolaire 2008, tous les enfants de CM2 se voient confier la mémoire d’un des 11.000 enfants français victimes de la Shoah », a déclaré M. Sarkozy.
« Les enfants de CM2 devront connaître le nom et l’existence d’un enfant mort dans la Shoah. Rien n’est plus intime que le nom et le prénom d’une personne. Rien n’est plus émouvant pour un enfant que l’histoire d’un enfant de son âge, qui avait les mêmes jeux, les mêmes joies et les mêmes espérances que lui », a-t-il ajouté.[…]
Source : Dépêches de l’Education
Cette dérive dans l’utilisation sarkozienne du mémoriel est des plus inquiétantes. Ainsi, la démarche n’a rien ni d’une démarche historique, ni d’une démarche de compréhension du monde et des atrocités engendrées par l’espèce humaine au XXe siècle. Elle prend en otage tant les enseignants que les enfants et leurs parents. Au regard des stades du développement de l’enfant, elle me parait tout autant criminelle et productrice d’inévitables traumas psycho-affectifs. Enfin, elle reprend les procédés des régimes totalitaires qu’elle serait censée combattre. Elle n’est qu’endoctrinement. Et j’y vois quelque ressemblance avec la construction des enfants martyrs, prêts à se faire sauter une clé du paradis en plastique autour du cou.
Enseigner la folie génocidaire du vingtième siècle et plus particulièrement le génocide des Juifs lors de la Deuxième Guerre mondiale nécessite une toute autre approche si l’on désire sortir du «plus jamais ça» et de la compassion mémorielle. Ainsi, enseigner la Shoah à l’école, c’est
– ne pas être uniquement dans les bons sentiments en écrasant la sensibilité des enfants par l’émotion omniprésente;
– ne pas construire les citoyens de demain sur la pitié ou l’émotion brandie comme seul exercice de l’intelligence.
Un livre en explique le pourquoi et permet de mieux comprendre pourquoi la Shoah est devoir d’histoire et non de mémoire: Georges Bensoussan, Auschwitz en héritage? D’un bon usage de la mémoire, Mille et une nuit, 1998, 3,50 Euros. En introduction à son livre, vous pouvez lire le compte-rendu d’une de ses conférences au Cercle d’études de la déportation et de la Shoah: Comment enseigner la Shoh? Conférrence-débat avec Georges Bensoussan du 24 mai 2000.
Mise à jour (16.02.2008)
Dans Le Monde (15.02.2008), Georges Bensoussan, historien et auteur de Histoire de la Shoah, met en garde notamment en garde contre une « dérive vers une religion mémorielle et civile de la Shoah ». « Cela introduit une concurrence mémorielle très dangereuse. […] Où demain chacun voudra sa part de tragédie. » « Le risque c’est de transformer une histoire affreuse, abominable en histoire officielle. […] Le premier réflexe quand on est en présence d’un catéchisme, c’est de se révolter et de casser des idoles. » Pour Georges Bensoussan, la démarche choisie par l’enseignement offficiel de la Shoah aboutira à ancrer chez les contemporains que cette tragédie concerne d’abord les Juifs. Or, le travail de Georges Bensoussan consiste justement à ancrer que cette tragédie concerne l’humanité toute entière pour comprendre les mécanismes des entreprises génocidaires du XXe siècle.
La bande-son à écouter: « On ne peut pas entrer au cœur de la Shoah avec des enfants de 10 ans ».
A lire également :
• Shoah en CM2: Simone Veil fustige l’idée de Sarkozy.
• Un marketing mémoriel par Henri Rousso dans Libération
Par ailleurs, je suis frappé en lisant certains propos et commentaires de la réduction faite concernant l’enseignement de l’histoire à l’école à une simple entreprise d’enseignement de la mémoire.
De plus, très rapidement d’ailleurs, cet enseignement de la mémoire glisse vers la mémorisation de dates. Ainsi, dans une autre annonce faite hier, Nicolas Sarkozy présentait hier les grandes lignes du programme de Xavier Darcos, ministre de l’éducation, concernant l’école primaire. Ce programme prône le retour aux fondamentaux à l’école primaire et fleure bon la nostalgie à l’école mythique de Jules Ferry comme bouée de sauvetage aux enjeux actuels de l’éducation. Relativement à la culture générale et à l’histoire, ces dernières devraient également être remise à l’honneur, notamment au travers de la connaissance de dates historiques centrales, selon «Le Figaro».
D’un simplisme déroutant, l’équation suivante se dessine donc :
A cette équation s’ajouterait donc la variable émotionnelle comme ersatz didactique.
Il est plus que temps de relire certains textes sur la différenciation entre histoire et mémoire:
• Paul Ricoeur. Entre la mémoire et l’histoire in Tr@nsit
• Histoire et mémoire par Laurent WIRTH
• Histoire ou mémoire ? par Denis Collin
En ce temps de confusion soigneusement entretenue, le temps est venu de rejoindre l’entreprise « Pour un réseau des enseignants-chercheurs en historiographie et épistémologie de l’histoire » ou pour le moins de lire les articles de référence mis en ligne.
Mise à jour (18.02.2008)
Voici la réaction et le témoignage d’une enseignante du primaire:
Il faut donc émouvoir.
Il faut donc que nos enfants soient les confidents intimes des douleurs de ce monde.
Il faut donc enseigner l’Histoire par le sentiment.
Mais Monsieur le Président, mes élèves me verront donc pleurer tous les vendredi matin?
Rien à ajouter sur cette nouvelle démarche pédagogique d’un enseignement de l’histoire compassionnel déjà initié concernant les lycéens avec la lecture de la lettre de Guy Môquet.
Si en fait, lisez l’entier du billet de cette enseignante, intitulé sobrement L’Ecole et la Shoah. Et merci à Ostiane.
Carnets québécois de pédagogie critique (lien)
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«Une des premières connaissances que l’on m’a transmise, à l’école, c’est que Christophe avait découvert l’Amérique en 1492. C’était un fait, je l’ai assimilé et sans l’ombre d’un doute, j’y ai cru.
Ce que j’ai compris plus tard, toutefois, c’est que les connaissances sont des constructions humaines, issues de l’interprétation de celui ou celle qui les construit. La vérité absolue, c’est toujours la vérité de quelqu’un qui interprète, selon son cadre de référence, un phénomène qu’il perçoit.»
A lire et à suivre…
Quand la plèbe fait l'Histoire (compte-rendu de lecture)
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L’insurrection n’est ni la révolte ni une révolution : c’est une dimension fondamentale de notre rapport au monde, aux autres et à nous-mêmes. Cette expérience est celle de la « plèbe », telle que la présente ici Martin Breaugh.
Sur le chemin de l'école 2.0 (liens)
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Il y avait le Web 2.0. Il y a maintenant aussi l’Ecole 2.0. Site gouvernemental US.
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Article de synthèse sur l’école 2.0 en écho au web 2.0. A replacer dans le débat sur la place des technologies à l’école.
Lazare Ponticelli, le dernier poilu (témoignage)
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Désormais, Lazare Ponticelli est le dernier poilu en vie. Voici son témoignage de 2005 pour Libé, sous-titré pour plus de clarté, et mis en images avec le concours du service documentaire des armées en quatre épisodes.
Mise à jour
Suite au décès le 12 mars 2008 de Lazare Ponticelli, voir aussi l’article:
« Décédé, Lazare Ponticelli fait basculer la Grande Guerre dans l’Histoire »
Tradition et temporalité des images – Images Re-Vue
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La revue en ligne Images re-vues annonce la publication de son numéro hors-série consacré aux actes de la série de rencontre « Tradition et temporalités des images » (EHESS, 2003-2005). Les articles sont consultables en ligne.
Rome et les Barbares (expo-liens)
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La superbe expo en ligne du Palazzo Grassi de Venise intitulée « Rome et les Barbares ». L’expo du monde réelle est à voir jusqu’au 20 juillet 2008. Courez aux deux!
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Compte-rendu du Nouvelliste de l’exposition « Romes et les barbares » du Palai Grassi à Venise
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Article du Figaro sur l’exposition « Rome et les Barbares » du Palazzo Grassi de Venise.
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Superbe exposition « Rome et les Barbares » au Palazzo Grassi à Venise. Plus de 2000 objets venus de 200 musées. Pour montrer que l’Europe d’aujourd’hui est le fruit du mariage entre Rome et ces « Barbares » méprisés à tort.
Rallye histoire 6e (lien)
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Ta mission consiste à répondre à vingt questions qui seront posées sur ce site tout au long de l’année scolaire. Pour cela, tu devras consulter les sites internet et les documents affichés sur la gauche de cet écran. La suite sur le site…