« Tu crois pas qu’on nous a bourré le crâne avec la « haine des races » ? »
Sortie le 12 août du film La Peur, basé sur le livre de Gabriel Chevalier. Sa bande-annonce :
« La terre molle, gorgée d’hommes, vivants ou morts, semblait maudite. Les jeunes gens, ceux du pays de Balzac et ceux du pays de Goethe, qu’ils fussent retirés des facultés, des ateliers ou des champs, étaient pourvus de poignards, de revolvers, de baïonnettes, et on les lançait les uns contre les autres pour s’égorger, se mutiler, au nom d’un idéal… »
Rarement un livre aura été aussi mal servi par le sort. Paru en 1931, parmi une pléthore de témoignages de la Grande guerre et de récits cocardiers, La Peur a été retiré de la vente en 39 pour « Défaitisme ». Le livre est republié en 1951, sans réel écho. Puis les éditions les Belles Lettres en reprennent d’abord les droits… mais les exemplaires brûlent dans l’incendie du stock de l’éditeur, le 29 mai 2002.
En 2004, Dominique Gaultier, patron des éditions du Dilettante, retente sa chance auprès de la veuve de Chevallier. Il le réédite en 2008 La Peur, ouvrage magistral sur la guerre de 14, qui mérite alors de rencontrer enfin son public, l’année du 90eanniversaire de l’armistice et de la mort du dernier poilu, Lazare Ponticelli.