Figurez-vous qu’un chercheur français, nous apprend The Guardian, vient peut-être de résoudre une des énigmes les plus taraudantes de la Préhistoire : la disparition des Néanderthaliens. D’après Fernando Rozzi du CNRS, leur extinction n’a rien de si mystérieux, ils auraient juste été bouffés par les hommes modernes : Cro-Magnon considérait son lointain cousin à gros pif comme un vulgaire animal de boucherie ! A l’appui de cette hypothèse, le paléo-nutritioniste nous explique qu’un nombre impressionnant de squelettes néanderthaliens porte des micro-traces de dépeçage, qui laissent peu de doutes sur l’identité des coupables et sur leurs mobiles. La coexistence pacifique entre les deux catégories d’homos était jusque-là un des thèmes récurrents de la plupart des séries de vulgarisation scientifique, genre L’odyssée de l’espèce. Il est vrai qu’elle présentait l’insigne avantage de faire remonter à la nuit des temps la mondialisation forcément heureuse et l’enrichissement obligé par les différences. Avec cette réécriture du mythe du bon sauvage, va falloir trouver autre chose à se mettre sous la dent…
Nouvelles de l'histoire
Le Néolithique : pourquoi et comment?
La révolution néolithique. Les origines de la culture. Jean-Paul Demoule (dir.), Le Pommier, 2008, 124 p.
Le Néolithique. Jacques Tarrête et Charles-Tanguy Le Roux (dir.), Picard, 2008, 423 p.
Aussi différents par la forme que par le fond, ces deux ouvrages traitent tous deux de la période du Néolithique qui commence au Proche-Orient il y a un peu plus de dix mille ans et s’achève avec l’apparition de la métallurgie et de l’écriture vers – 3300. L’Europe de l’Ouest et le pourtour de la Méditerranée sont progressivement gagnés par les nouvelles connaissances et les nouvelles pratiques caractérisant le Proche-Orient à partir de 6500 av. J.-C. Celles-ci suivent différentes voies et différents moyens de propagation, qu’il s’agisse de diffusion des pratiques ou de migrations de populations.
Le premier ouvrage, un petit livre tourné par la plume alerte de Jean-Paul Demoule, fait un survol rapide de l’état de nos connaissances sur la « révolution néolithique ». Pour expliquer les différences dans les conséquences sociales différentes du passage au Néolithique selon les espaces, la thèse de J.‑P. Demoule est que l’espace restreint (îles, presqu’îles ou culs-de-sac géographiques) entraînerait des contraintes démographiques débouchant sur une plus grande hiérarchisation sociale et sur l’émergence de sociétés étatiques et, qu’à l’inverse, les populations agricoles ayant suffisamment d’espace continueraient à mener une vie villageoise, sans hiérarchisation prononcée.
Le second ouvrage est un livre illustré qui réunit les contributions de trente auteurs et dresse le bilan de nos connaissances sur le Néolithique de la France. La précédente synthèse de ce type datait d’il y a plus de cinquante ans. L’aspect documentaire de l’ouvrage est renforcé par plusieurs textes consacrés aux méthodes dont disposent les préhistoriens pour analyser les documents extraits du sol.
Le compte-rendu complet de la Revue Sciences humaines.
Concernant la Suisse, on lira avec intérêt l’article en ligne «Néolithique» du Dictionnaire historique de la Suisse (DHS).
Concernant la diffusion du Néolithique en Europe, on consultera avec intérêt l’article de la revue M@ppemonde intitulé La diffusion du Néolithique en Europe (7000-5000 av. J.-C.) et sa représentation cartographique
Un entretien avec Jean Delumeau, historien, professeur honoraire au Collège de France, qui publie la Peur en Occident. Crise économique, menace de pandémie… depuis 2001, notre actualité est dominée par la notion de danger. La mondialisation de la peur
Pour l’auteur de la Peur en Occident, sommes-nous à nouveau confrontés à de « grandes peurs » ? Jean Delumeau : Je ne dirais pas que nous assistons au retour des « grandes peurs ». D’abord, parce que cette expression a une signification historique précise. Elle fait référence à ce qu’on a appelé la « grande peur » de 1789. Dans les campagnes françaises, la crainte du retour en force d’aristocrates ayant fui la France au moment de la prise de la Bastille éveillait une inquiétude profonde. Or, justement, depuis 2001, notre actualité est dominée par la confluence de dangers objectifs d’origines très variées.
Carte des blogs francophones en histoire-géographie
Etienne Augris nous proposait déjà un Portail des blogs histoire-géo (un de ses blogs) non seulement une belle brochette de blogs consacrés à l’histoire-géographie au collège, mais également la tenue à jour de leurs dernières publications.
Désormais, il a ajouté à sa palette une cartographie, réalisée avec Google Maps, des blogs français (+ un suisse, le mien!) en histoire géographie.
Merci à lui pour ce travail et pour y avoir inclus mon blog.
Afficher Géographie des Blogs Histoire-géo sur une carte plus grande
Et si on refaisait de l'histoire ? | Nonfiction.fr le portail des livres et des idées
Compte-rendu par le site nonfiction.fr de l’ouvrage de F. d’Almeida et A. Rowley (2009). Et si on refaisait l’histoire. Paris: Odile Jacob
L’introduction du compte-rendu:
Comme le romancier – pour des raisons certes fort différentes – l’historien connaît «la fin de l’histoire». Si son rôle est d’interpréter le passé et d’élaborer des «faits» qui soient vraisemblables, il n’en reste pas moins limité dans ses capacités imaginatives, à la fois par la documentation dont il dispose, mais aussi par le poids (souvent oppressant) de la causalité historique. Aussi n’échappe-t-il que difficilement aux «biais rétrospectifs» et commet-il, parfois sans le savoir, cet affreux péché de «téléologie», qui consiste à comprendre des événements passés à l’aune de leur issue supposée. Cette fâcheuse tendance, F. d’Almeida et A. Rowley ont fait le pari de la pourfendre par un essai d’histoire «contre-factuelle».
Le compte-rendu complet: Et si on refaisait de lhistoire ? – Nonfiction.fr le portail des livres et des idées
«From Memory to Action: Meeting the Challenge of Genocide», Musée de l’Holocauste, Washington www.ushmm.org/genocide/take_action/gallery/portrait/ceppi
«L’école d’aujourd’hui pense davantage au bien-être des adultes qu’à celui des enfants.» A 66 ans, Remo Largo a provoqué du remue-ménage dans le milieu scolaire en Suisse alémanique. Pédiatre durant trente ans à l’Hôpital des enfants de Zurich, aujourd’hui à la retraite, il avait déjà écrit Babyjahre et Kinderjahre, devenus des références. Il remporte à nouveau un succès de vente avec son dernier livre Schülerjahre. Selon lui, l’école actuelle ne tient pas compte de la réalité des enfants. Et n’est pas un lieu de socialisation adéquat
LeTemps.ch | «L’école oublie l’essentiel»
Les enfants passent au moins 10 000 heures à l’école. Il y suivent un processus éducatif, cela va de soi. Beaucoup côtoient davantage leur professeur que leur père. Il est donc idiot de prétendre que l’école n’éduque pas. Il faut plutôt se demander comment elle le fait. Tous les enfants ne sont pas capables d’apprendre la même chose au même moment. Il faudrait que l’école soit sensible à ces différences. Une formation supplémentaire pour les enseignants est nécessaire. Pour qu’ils puissent assumer ce rôle. L’enfant se socialise à l’école et celle-ci doit transmettre des valeurs, un cadre pour l’âge adulte.
Découvrir les secrets des momies d’Égypte…en les faisant soi même. Exposition du Musée de la civilisation Quebec jusqu’au 4 avril 2010. Trois jeux en ligne sont proposés aux internautes-visiteurs.
Eric Hobsbawm à l'âge des incertitudes | Mediapart
Mediapart nous propose un interview vidéo en cinq parties avec Eric Hobsbawm à l’occasion de la sortie en français de deux ouvrages de cet important historien britannique, spécialiste des 19e et 20e siècles. Le premier de ces ouvrages est consacré à L’Empire, la démocratie et le terrorisme et l’autre à Marx & l’histoire.
Dans cet entretien, Eric Hobsbawm analyse la crise du capitalisme, la compare à celle qu’il a connue dans les années 30, s’inquiète de l’état de la gauche et des atteintes répétées aux libertés publiques depuis le 11 Septembre.
Vous pouvez consulter les vidéos de cet entretien ainsi que d’autres de cet historien britannique sur DailyMotion, tag « Hobsbawm« .
Qui est Eric Hobsbawm, né en 1917 à Alexandrie, d’un père britannique et d’une mère autrichienne, deux citoyens juifs de pays en guerre lorsqu’ils se sont rencontrés?
C’est au tout début des années 30, alors lycéen à Berlin, qu’Eric Hobsbawm est entré en histoire. Témoin de la Grande Crise et de l’arrivée au pouvoir de Hitler, il découvrira, adolescent, avec ses deux événements mais aussi la lecture du Manifeste du Parti communiste, sa vocation d’historien.
Quatre-vingts ans plus tard, alors que nous vivons une deuxième Grande Crise, il est souvent présenté, dans le monde anglo-saxon, comme le plus grand historien vivant, sans qu’il soit toujours besoin de préciser «marxiste» – ce qu’il revendique encore fièrement.