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Histoire Lyonel Kaufmann

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Histoire savante

Les malheurs d’un million d’immigrants canadiens-français | Le Devoir

14 novembre 2018 by Lyonel Kaufmann

Un million d’immigrants entassés dans des ghettos ne survivent que dans des conditions sanitaires précaires. À Brunswick, au Maine, ils vivent dans une densité difficile à se représenter. Pourquoi en parler encore aujourd’hui ? Cette histoire des Canadiens français en Nouvelle-Angleterre reflète ce que d’autres groupes migrants connaissent actuellement.

« C’est difficile à imaginer. Ils sont environ 500 individus à l’acre, comparativement à une famille de 4 ou 5 personnes qui occupent d’ordinaire une maison sur un demi-acre », observe en entrevue David Vermette, auteur d’une histoire de l’immigration des Canadiens français en Nouvelle-Angleterre, A Distinct Alien Race.

Plus d’un million de Québécois immigrèrent pour échapper à la misère. Ils sont aujourd’hui à peu près oubliés. « Chaque famille québécoise a pourtant un lien avec cette immigration. Il est rare que je parle à quelqu’un du Québec dont un membre de la famille n’ait pas été lié avec cette fuite vers les États-Unis » qui court du milieu du XIXe siècle jusqu’à l’entre-deux-guerres

  • À lire sur Les malheurs d’un million d’immigrants canadiens-français | Le Devoir

Photo: National Child Labor Committee collection, Librairie du Congrès

Parmi les milliers d’immigrants canadiens-français qui peinent dans les usines de la Nouvelle-Angleterre, on trouve des enfants. Le sociologue et photographe Lewis Hine documente leurs conditions de travail. Il note à l’oreille leurs noms. Ici «Jo Bodeon», Joseph Beaudoin, photographié à la Chace Cotton Mill de Burlington, au Vermont, en 1909.

Classé sous :Histoire savante, Nouvelles de l'histoire, Opinions&Réflexions

La croisade contre les hérétiques

12 novembre 2018 by Lyonel Kaufmann

Les Cathares ont-ils vraiment existé ? Grand spécialiste de l’histoire des hérésies, Robert Moore livre une magistrale synthèse montrant comment la chasse aux hérétiques a joué un rôle décisif dans la genèse des États.

Bob Moore est sans aucun doute l’un des meilleurs spécialistes au monde des hérésies médiévales – un champ de recherche dans lequel il fut pionnier avec la publication, en 1975, de The Birth of Popular Heresy, puis, deux ans plus tard, de The Origins of European Dissent. En 1987, il faisait paraître un essai provocateur intitulé The Formation of a Persecuting Society : Power and Deviance in Western Europe, 950-1250, qui fut ensuite traduit en français, et dans lequel il montrait qu’une logique de persécution systématique des hérétiques, des juifs, des lépreux et des homosexuels s’était mise en place en Europe au milieu du XII siècle. De son propre aveu, Moore a, depuis, modifié sa perspective en prenant connaissance des travaux des historiens français des vingt dernières années, mais aussi en diversifiant et en recontextualisant les sources qu’il mobilise. Dans son monumental The War On Heresy. Faith and Power in Medieval Europe, dont Julien Théry livre ici une traduction remarquable, Moore évite le piège d’une vision trop homogène ou linéaire du phénomène hérétique, et repousse pour de bon la thèse d’une « montée » de l’hérésie au XII siècle, face à laquelle l’Église n’aurait eu d’autre choix que de « réagir ».

Recensé : Robert I. Moore, Hérétiques. Résistances et répression dans l’Occident médiéval, trad. par J. Théry, Paris, Belin, 2017, 576 p., 27 €.

Lire le compte-rendu: La croisade contre les hérétiques – La Vie des idées

Classé sous :Histoire savante, Publications

Gérard Noiriel blogue…

11 novembre 2018 by Lyonel Kaufmann

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L’historien Gérard Noiriel vient d’ouvrir son blogue. Il en explique les raisons et les finalités dans son premier billet. Laissons-le expliquer les raisons de sa démarche.

«  J’ai créé ce blog dans le but d’approfondir, d’expliciter et de discuter des questions que j’ai développées dans mon Histoire populaire de la France (Agone, 2018). Même si cet ouvrage dépasse les 800 pages, étant donné qu’il couvre une période extrêmement longue (de la guerre de Cent Ans à nos jours), j’ai souvent été contraint de limiter mes analyses, de faire des choix draconiens dans les exemples, dans les références bibliographiques, etc. Ce blog me permettra d’aller plus loin en tenant compte des réflexions, des critiques, des compléments apportés par les lecteurs.

La seconde raison de ce blog tient à ma volonté de reprendre pied dans l’espace public pour aborder les grands problèmes d’actualité en mobilisant les outils que nous offrent les sciences sociales. Je me range dans la catégorie des « intellectuels spécifiques». Elle regroupe les universitaires qui interviennent publiquement pour éclairer des questions qu’ils ont eux-mêmes étudiées, afin d’aider les citoyens à enrichir leur propre réflexion, mais en évitant les jugements de valeur, les dénonciations, les mises en cause personnelle, etc. Cette posture est aujourd’hui mal en point car les bouleversements récents des techniques de communication (réseaux sociaux, chaînes d’information continue, etc) marginalisent de plus en plus la réflexion et la connaissance, au profit des leçons de morale, des anathèmes, des plaidoyers de toutes sortes. 

[…]

C’est ce genre d’objectif que j’essaierai d’atteindre dans ce blog en m’efforçant de « reproblématiser » des questions brûlantes de notre actualité.

[…]

La troisième raison qui m’a poussé à ouvrir ce blog est résumée dans son titre : « le populaire dans tous ces états ». Je suis convaincu, en effet, qu’il s’agit-là d’un enjeu majeur quand on veut « reproblématiser » notre actualité. Voilà pourquoi la question du « populaire » (que je définis dans mon livre comme une relation de pouvoir entre ceux d’en haut et ceux d’en bas) sera le fil conducteur de mon blog.» 

Les deux premiers billets publiés depuis traitent de la question du rôle des intellectuels dans le débat public et du rapport de notre présent avec la situation politique des années 1930 :

  • Réflexions sur « la gauche identitaire » : l’origine de ce billet est la polémique récente, publiée dans le journal Le Monde (1er octobre 2018), sous le titre « La gauche s’occupe-t-elle trop des minorités ? » dans laquelle s’affrontent deux éminents universitaires : Marc Lilla, professeur de sciences humaines à l’université de Columbia (New York) et Eric Fassin, professeur de sociologie à l’université de Paris 8. Marc Lilla reprend, dans ce texte, les principaux arguments qu’il a développés dans un livre, récemment traduit en français sous le titre : La Gauche identitaire (Stock, 2018). Selon lui, la gauche américaine a abandonné la classe ouvrière au profit des minorités. Pour Noiriel, « ce genre de polémiques marginalise, et rend même inaudibles, celles et ceux qui souhaitent aborder les questions d’actualité tout en restant sur le terrain de la recherche scientifique ». En outre,

« Si nous voulons comprendre le processus qui conduit les dominés à s’affronter entre eux en pérennisant ainsi les formes de domination qu’ils subissent, il faut nécessairement prendre du recul par rapport à l’actualité et parfois même accepter de se replier dans sa « tour d’ivoire » afin d’éviter que la classe dominante exploite nos analyses pour alimenter ses discours réactionnaires. » 

  • Sommes nous dans les années 1930 ? : pour Noiriel, au-delà des calculs politiciens d’Emmanuel Macron dans la perspective des prochaines élections européennes « l’Europe est effectivement confrontée aujourd’hui à un engrenage dangereux pour la démocratie qui peut être comparé à celui des années 1930 ». Son analyse est à lire.

Deux premiers billets déjà passionnants et éloignés de tout « simplisme ».

Source : Reproblématiser l’actualité – Le populaire dans tous ses états

Classé sous :Histoire savante, Nouvelles de l'histoire, Opinions&Réflexions, Publications

« Femmes à Boches » : les stigmates du corps féminin à la loupe

10 novembre 2018 by Lyonel Kaufmann

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Emmanuel Debruyne retrace le sort douloureux des Françaises et des Belges jugées trop proches des Allemands pendant la Grande Guerre. Le compte-rendu est d’André Loez. Son avis.

L’intérêt du livre tient à la quantité de documents qu’il brasse pour dessiner un tableau complet et réfléchi du trouble alors semé dans les rapports de sexe et de genre. Dense, presque exhaustive, l’enquête interroge les réalités de la natalité et de l’avortement en guerre, et surtout les angoisses et les stéréotypes qui en découlent parmi les contemporains. Le propos aurait gagné à être resserré, mais cet amas de sources n’en rend que plus poignante l’absence de témoignages venant directement des femmes liées aux soldats occupants, protagonistes silencieuses, et pour longtemps déshonorées, de cette histoire. En creux, leur parole manquante illustre l’indicible de ces « rencontres bricolées », à la fois permises et interdites par le conflit.

« Femmes à Boches ». Occupation du corps féminin, dans la France et la Belgique de la Grande Guerre, d’Emmanuel Debruyne, Les Belles Lettres, 464 p., 25,90 €.

— À lire sur www.lemonde.fr/livres/article/2018/11/10/femmes-a-boches-les-stigmates-du-corps-feminin-a-la-loupe_5381702_3260.html

Classé sous :Histoire savante, Publications

L’antisémitisme et l’hospitalité canadienne et québécoise – HistoireEngagée.ca

7 novembre 2018 by Lyonel Kaufmann

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Par Christine Chevalier-Caron, candidate au doctorat en histoire à l’Université du Québec à Montréal et Philippe Néméh-Nombré, candidat au doctorat en sociologie à l’Université de Montréal

« Suite à l’attentat qui a eu lieu à la synagogue Tree of life de Pittsburgh samedi dernier, et alors que le premier ministre Justin Trudeau s’apprête à présenter les excuses officielles du gouvernement pour son refus d’admettre les réfugiés.es judéo-allemands.es se trouvant à bord du navire Saint-Louis en 1939, de nombreuses discussions sur l’antisémitisme ont émergé dans l’espace public. Exception faite des chroniques du Journal de Montréal où les sentiments antijuifs et l’antisémitisme sont couramment attribués à la gauche antiraciste, divers animateurs.rices, journalistes et commentateurs.rices ont soutenu que le Canada avait traditionnellement été une terre d’accueil pour les communautés juives. Et pour en rajouter, certains d’entre eux et elles ont même été jusqu’à exprimer leur surprise quant au soutien que les Musulmans et Musulmanes ont manifesté à l’égard des populations juives. Considérant nos recherches respectives sur l’histoire juive, l’antisémitisme et la multiplicité des formes d’oppression au Canada et au Québec, nous n’avons pas seulement été surpris.e par la tenue de ces propos inexacts, mais aussi profondément choqués.es par la déresponsabilisation qu’ils traduisent et par les assomptions qui sous-tendent l’étonnement quant à la solidarité exprimée par les communautés musulmanes. Il nous apparait donc essentiel de revenir sur la présentation du Canada comme une terre d’accueil, distorsion significative qui s’inscrit dans une falsification de l’histoire permettant aux Québécois.es et aux Canadiens.nes de banaliser l’antisémitisme propre à la société dans laquelle ils et elles vivent et de s’en déresponsabiliser. »

Lire la suite : L’antisémitisme et l’hospitalité canadienne et québécoise – HistoireEngagée.ca

Classé sous :Histoire savante, Opinions&Réflexions

e-Dossier: Les 80 ans de la Nuit de Cristal | dodis.ch

5 novembre 2018 by Lyonel Kaufmann

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Les Documents diplomatiques suisses nous proposent un nouveau dossier numérique concernant les 80 ans de la Nuit de Cristal. Il pourra être complété par leur dossier consacré à La Suisse, les réfugiés et la Shoah».
La synagogue de la Börneplatz de Francfort-sur-le-Main est incendiée par une foule nationale-socialiste dans la nuit du 10 novembre 1938. Source : www.alemannia-judaica.de

«Des hordes d’adolescents armés de haches et de pieds-de-biche écumaient la ville, détruisant les vitres des magasins juifs, y pénétrant et ravageant tout à l’intérieur», rapporte Hans Dasen à la légation de Berlin, le 11 novembre 1938. Il y a 80 ans, le gérant du consulat de Suisse à Francfort est le témoin de ladite «Nuit de Cristal» (dodis.ch/46704). Ni lui, ni son collègue, le consul Franz Rudolph von Weiss, à Cologne, ne perçoivent dans ce pogrom une «réaction spontanée du peuple allemand», comme le prétend le ministre du Reich Goebbels; ils reconnaissent au contraire clairement «que cette action inhumaine à l’encontre les juifs était menée conformément à un plan établi en haut lieu» (dodis.ch/46705).

Cf. aussi le e-Dossier «La Suisse, les réfugiés et la Shoah».

Lire la suite du dossier : e-Dossier: Les 80 ans de la Nuit de Cristal | dodis.ch

Classé sous :Histoire savante, Nouvelles de l'histoire, Outils enseignement, Publications

14-18 : Semaine spéciale sur France Culture du 05 au 11 novembre 2018

2 novembre 2018 by Lyonel Kaufmann

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Le 11 novembre 2018 s’achèveront 4 années de commémorations de la première guerre mondiale. France Culture nous propose une série d’émissions fort intéressante en lien avec le sujet. La présentation par la chaîne.

C’est un des paradoxes de l’époque : les chefs d’Etat et de gouvernement se retrouveront en France pour célébrer 100 ans après la paix retrouvée, alors que le continent européen et le monde entier voient resurgir les sentiments nationalistes.

Pour revivre au plus près le premier conflit mondial alors que les derniers témoins ont disparu, pour comprendre les enjeux historiques, géopolitiques, culturels de cette grande guerre et de ses suites jusqu’à aujourd’hui, France Culture propose une semaine exceptionnelle.

Au programme, littérature,  histoire, documents d’archives, et deux points d’orgues dans les soirées du 10 et du 11 novembre : un concert-fiction « Apollinaire » en direct du studio 104 de la Maison de la radio le samedi, et la diffusion d’une coproduction exceptionnelle réunissant France Culture, Gallimard, La Comédie française et la Mission du centenaire de la Première Guerre mondiale,  « Armistice », le dimanche 11 novembre.

A noter plus particulièrement l’émission de La Fabrique de l’Histoire d’Emmanuel Laurentin du lundi 5 novembre de 9h05 à 10h00: A l’est, la guerre ne s’arrête pas en 1918
Un grand entretien avec Ariane James-Sarazin (SR) directrice adjointe du musée de l’Armée pour l’exposition « A l’est, la guerre sans fin : 1918-1923 »
Après la signature de l’armistice, la guerre se poursuit à l’Est et au Proche-Orient jusqu’en 1923 : ponctuée de révolutions et de guerres civiles qui bousculent le travail des négociateurs de la paix, elle fait tomber des empires, crée de nouveaux pays et déplace des frontières.

Mais tout le programme mérite le détour. Avec le grand avantage de pouvoir les écouter en différer ou en podcast.

Source : La Grande guerre, cent ans après

Crédit image : La Grande guerre, cent ans après• Crédits : Kenzo TRIBOUILLARD / AFP – AFP

Classé sous :Histoire active, Histoire savante, Nouvelles de l'histoire

Le génocide des Tziganes et la mémoire – Carnets de Terrain

1 novembre 2018 by Lyonel Kaufmann

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A l’occasion du défilé annuel des Roms et des Sintis qui a lieu en République tchèque, Carnets de Terrain met en perspective l’actualité récente et notamment les propos tenu les propos tenus en juin par Matteo Salvini, le ministre de l’Intérieur italien et vice-président du Conseil avec le travail réalisé  par Michael Stewart, anthropologue à l’University College de Londres, dans le numéro 54 de Terrain qui indiquait en 2010 que le génocide des Tziganes était longtemps resté « une catastrophe invisible ».

Dans cet article, Michael Stewart analyse la persécution et le génocide particulièrement « désorganisés » et « désordonnés » des Tziganes durant la Seconde Guerre mondiale. Il rattache le caractère localisé de leur persécution à l’échec, après le conflit, de la reconnaissance de cette catastrophe. Il souligne ainsi le caractère problématique de la notion d’intention génocidaire:

« Vus de l’extérieur au moment où ils ont lieu, tous les génocides semblent par nature ambigus et non plausibles. Durant la Seconde Guerre mondiale, le monde regardait ailleurs, préférant ne pas savoir. En Bosnie, il se laissait représenter par un envoyé des Nations unies d’une incompétence criminelle, qui, à force d’atermoiements et de pleurnicheries, permit aux nettoyeurs ethniques de faire de sa présence l’une des armes les plus importantes de leur crime de masse. Au Rwanda, le monde fit mine de n’avoir pas le temps de remarquer ce qui se passait. À l’heure où j’écris, la communauté internationale rougit et regarde ses pieds, niant que la boucherie du Darfour constitue un génocide à proprement parler, et espérant que personne ne la forcera à agir contre le régime criminel de Khartoum.»

Avec ce constat qui, en raison de l’actualité récente et des dérives de gouvernements et de dirigeants actuels flirtant dangereusement, pour ne pas dire plus, avec l’extrême-droite, n’est guère rassurant que

« C’est toujours après coup qu’il est possible d’affirmer sans ambiguïté qu’un génocide a eu lieu.»

Référence : Michael Stewart, « Une catastrophe invisible. La Shoah des Tziganes », Terrain [En ligne], 54 | mars 2010. http://journals.openedition.org/terrain/13989.

Source : Le génocide des Tziganes et la mémoire – Carnets de Terrain

Crédit photo : Un groupe de Roms à Asperg, en Allemagne, rassemblés par les autorités du Reich pour être déportés, le 22 mai 1940. Par Bundesarchiv, R 165 Bild-244-48 / CC-BY-SA 3.0, CC BY-SA 3.0 de, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=5441619

Classé sous :Histoire savante, Nouvelles de l'histoire, Opinions&Réflexions, Publications

Les images ont-elles un pouvoir?

5 octobre 2018 by Lyonel Kaufmann

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Une très intéressante réflexion d’André Gunther, maître de conférences à l’EHESS, historien des cultures visuelles, relativement à la question et l’utilisation des images. Au travers de plusieurs photographies du 20e siècle ou iconiques de notre imaginaire collectif comme des images de la guerre du Vietnam, cette intervention interroge autant l’enseignant d’histoire que tout en chacun. A lire sans modération. Je vous livre l’introduction de l’article.

(Article publié par André Gunthert dans L’Eléphant, #24) Invité au festival des Rencontres d’Arles 2018, à l’occasion du cinquantenaire de mai 68, l’icône du mouvement étudiant Daniel Cohn-Bendit y évoque le «pouvoir des images», comme celles de la guerre du Vietnam, qui ont contribué à mobiliser l’opinion publique américaine et «ont fait perdre la guerre de l’intérieur ». «La photo du petit Aylan Kurdi sur la plage de Bodrum, explique-t-il, a bouleversé le monde et a sans doute joué aussi dans la décision d’Angela Merkel d’ouvrir les frontières de l’Allemagne aux migrants en septembre 2015.»

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Le Monde, 03/09/2015.

Une image peut-elle arrêter une guerre, changer le cours de l’actualité? Que la vision d’un événement malheureux puisse nous faire horreur, et ainsi affecter notre opinion, est une idée largement répandue, qui ne semble pas extravagante. Mais cette conviction repose sur une théorie implicite de l’image. Alors que le langage s’adresse à la raison, les images exciteraient nos émotions. Plus séduisantes que l’écrit, elles seraient l’instrument d’une influence occulte, de l’ordre de la suggestion.

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Pourtant, les choses ne sont pas si simples. En décembre 2016, le New York Times s’alarme: malgré la diffusion des images terribles de la destruction d’Alep en Syrie, l’opinion publique occidentale semble rester inerte. «S’il vous plaît, sauvez-nous, merci!», dit la vidéo de la petite Bana Alabed, 7 ans, qui s’adresse à nous les yeux dans les yeux. On ne peut donc pas évoquer un déficit émotionnel. Est-ce parce que les victimes sont musulmanes, s’interroge le quotidien? Est-ce à cause des réseaux sociaux, qui enchevêtrent les informations et émoussent notre capacité de réaction? Quoiqu’il en soit, l’image seule ne suffit pas.

Lire la suite:  L’image sociale

Photo d’en-tête : Malcolm Browne, auto-immolation d’un moine bouddhiste, 1963.

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Podcast : Histoire populaire de la France, avec Gérard Noiriel – Paroles d’histoire

4 octobre 2018 by Lyonel Kaufmann

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Les intervenants : Gérard Noiriel, directeur d’études à l’EHESS ; Philippe Olivera, historien, enseignant, éditeur (Agone)

Le Podcast: A jouer dans une nouvelle fenêtre | Téléchargement

Le livre : Une histoire populaire de la France, de Jeanne d’Arc à nos jours, Marseille, Agone, 2018
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La discussion : Les origines du livre, au regard du genre « histoire de France » et de l’ouvrage d’Howard Zinn, Histoire populaire des États-Unis (1’00) ; le « populaire » comme catégorie prise dans les relations entre dominés et dominants (5’20) ; l’idée d’écrire pour un public plus large que celui de la profession historienne (7’00) ; l’importance de s’approprier des objets comme l’histoire de France parfois monopolisés par des auteurs réactionnaires (11’20) ; le point de départ de cette histoire et le choix de démarrer à la fin du Moyen âge, en lien avec la construction d’un État monarchique (12’45) ; les singularités de la construction nationale française au regard des exemples britannique et allemand (15’50) ; le choix d’écrire une histoire sociale, et de faire de la question sociale la clef de lecture fondamentale des évolutions, par rapport aux questions identitaires (19’30) ; l’application de cet angle d’approche pour le XVIe siècle : les guerres de religion comme expression d’enjeux sociaux (26’25) ; les césures mises en lumière dans cette histoire de France (30’20) : les années 1750 (32’30), les années 1880 avec la Grande Dépression et les débuts de la IIIe République (34’25), l’attention portée dans le livre aux regards portés sur l’autre (colonisé, domestique, ouvrier, paysan…) et la question de la reconnaissance de l’autre, qui permet de « se rendre étranger à soi-même » (39’50), la capacité à toucher d’autres publics en sortant de ses habitudes historiennes, en travaillant avec des artistes (43’50).

Une évocation plus large du travail de Gérard Noiriel, par Nicolas Offenstadt, est à écouter dans l’épisode 11 du podcast.

via Paroles d’histoire : https://parolesdhistoire.fr/index.php/2018/10/03/22-histoire-populaire-de-la-france-avec-gerard-noiriel-et-philippe-olivera/

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