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Histoire Lyonel Kaufmann

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Opinions&Réflexions

La colonisation est-elle juridiquement un crime contre l’humanité ?

22 février 2017 by Lyonel Kaufmann

En qualifiant de « crime contre l’humanité » la colonisation française en Algérie, le candidat à l’élection présidentielle Emmanuel Macron a suscité dernièrement la polémique.

Mais qu’en est-il de cette affirmation sur un plan juridique ? Le droit international appréhende-t-il la colonisation comme un crime contre l’humanité ?

La question est au cœur de l’actualité française ; elle est aussi au cœur de l’actualité internationale compte tenu de la colonisation d’Israël en territoires palestiniens. La Palestine étant désormais membre de la Cour pénale internationale (CPI), la question est actuellement sous examen préliminaire au sein de cette juridiction.

L’article de Catherine Le Bris se propose de répondre à la question sous l’angle des règles juridiques internationales.

Lire l’article : La colonisation est-elle un crime contre l’humanité ?

Source de la photo d’entête : Emmanuel Macron lors d’une visite d’un cimetière à Alger, le 14 février 2017. AFP

Classé sous :Histoire savante, Opinions&Réflexions

Peut-on dire, comme Emmanuel Macron, que la colonisation est un « crime contre l’humanité » ?

17 février 2017 by Lyonel Kaufmann

Pour Le Monde, l’historienne Sylvie Thénault revient sur les propos récents d’Emmanuel Macron jugeant la colonisation comme crime conte l’Humanité. Extrait.

«Historiquement : la colonisation forme un tout inséparable. Elle est l’appropriation illégitime, par la force, d’un territoire et de ses habitants. Cette appropriation a signifié, à la fois, la violence et les souffrances de ceux qui la subissaient et la mise en place d’infrastructures administratives et économiques. A leur sujet, en outre, il ne faut pas exagérer la mise en valeur de l’Algérie : tous les gouvernements qui, après 1945, ont cherché à combattre le succès du nationalisme, ont fait le constat du sous-développement économique et social de l’Algérie. Ils ont alors conçu des plans de développement mais le seul à avoir eu un impact réel a été très tardif : le plan de Constantine, lancé en 1958, quatre ans avant l’indépendance.»

Sylvie Thénault est directrice de recherche au CNRS et historienne. Ses travaux portent sur la colonisation de l’Algérie et sur la guerre d’indépendance algérienne. Elle s’est particulièrement intéressée à la répression et au droit dans le contexte colonial.

Source : Peut-on dire, comme Emmanuel Macron, que la colonisation est un « crime contre l’humanité » ?

Classé sous :Histoire savante, Opinions&Réflexions

Faut-il enseigner l’innovation aux étudiants ?

17 février 2017 by Lyonel Kaufmann

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Avec cet article intéressant concernant la question de l’innovation dans les organisations, il est également possible de réfléchir à la question de l’innovation dans l’enseignement. L’article donne ansi à réfléchir par rapport à la question du système scolaire et de la formation des enseignants :

«Finalement l’innovation n’est-elle pas juste une nouvelle manière de repenser certains outils ou certaines méthodes existants dans une logique accrue de différenciation et de compétitivité des organisations ?

Cette interrogation peut également être justifiée sur deux points. D’abord, les études des différents cabinets spécialisés et certains travaux académiques montrent que les organisations génèrent plus d’innovations de type incrémentale que radicale. On est donc davantage dans une logique de perfectionnement des produits et services existants que dans celle d’innovations de rupture permettant la création de nouveaux marchés et de nouveaux usages durables pouvant aller jusqu’à la création d’un écosystème.

Ensuite, l’innovation est très souvent une problématique de perception des acteurs et des consommateurs (Rogers, 2003). Il peut exister un décalage entre le niveau de R&D et les investissements des entreprises et le degré d’innovation perçu des consommateurs, et cela fonctionne aussi à double sens (par exemple certains produits sont perçus comme très innovants notamment par rapport à leur design et non leurs fonctionnalités techniques ou les inventions techniques qu’ils intègrent).»

L’innovation par le design indique ainsi qu’on peut s’attacher plus à la forme qu’au fond pour qu’on ait le sentiment de l’innovation. Un effet Canada Dry en quelque sorte. J’ai l’impression que c’est souvent le cas dans le domaine pédagogique avec certains de ces effets modes.

Cependant, dans les organisation, si les innovations sont de nature incrémentale et de perfectionnement plus que radicale et de rupture, ces démarches peuvent néanmoins amener à la création d’un (nouvel) écosystème.

Une telle conception se retrouve d’une certaine manière dans le modèle SAMR développé relativement aux questions des innovations pédagogiques numériques.

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En effet, si les deux premiers niveaux de ce modèles de l’introduction de nouvelles technologies par les enseignants ne débouchent par sur une véritable innovation pédagogique, les deux derniers niveaux amènent à de véritables innovations. De plus, il faut envisager ce modèle comme des étapes successives. À ce sujet, vous pouvez lire ma chronique pour le Café pédagogique (A quelles conditions la Classe inversée en histoire est-elle innovante ?)

Source : Faut-il enseigner l’innovation aux étudiants ?

Source de l’image d’en-tête : Incubateur de l’ISC Paris. ISC Paris

Classé sous :Humanités Digitales, Opinions&Réflexions

1917 – 2017 : Début et fin de l’hégémonie américaine ?

14 février 2017 by Lyonel Kaufmann

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L’année 1917 fut une année importante et même décisive dans le cours de la Première Guerre mondiale et le futur de la géopolitique mondiale. Pour le magazine Prospect, 2017 marquerait la fin de cette ère.

Pour Prospect, cette porte ouverte sur le futur de l’histoire mondiale à moins été la Revolution russe que parce qu’en 1917 ont pris le leadership mondial et qu’il a continué à le faire jusqu’à aujourd’hui.

A l’inverse 2017 marquerait la fin d’un siècle d’hégémonie américaine.

En deux articles, la revue présente la naissance de l’hégémonie américaine (1917—365 days that shook the world) et sa faillite en raison du pourrissement de la politique américaine, suite à l’élection de Donald Trump, qui infecte l’ordre mondial et pourrait potentiellement provoquer un effondrement aussi grand que l’effondrement de l’empire soviétique (America: the failed state1).

Pour Adam Tooze (1917—365 days that shook the world),

« 2017, c’est pas simplement l’anniversaire de 1917 — c’est la fin du siècle américain. Trump est inapte à prendre la parole pour le monde ».

Présentant ensuite l’année 1917 et son importance tant par rapport à la Première Guerre mondiale que pour la suite du 20e siècle, Tooze met en évidence les évènements suivants :

« First, there was the revolution in Russia. Second, an upheaval occurred in the politics of India and China, both of which overturned 19th-century stereotypes of Asian fatalism to claim a place for themselves on the world stage. Third, the US entered the Great War, transforming the terms of competition between the European powers and Japan, establishing that America—and above all the American economy—would now be decisive in world affairs. Finally, under the pressure of the war, European politics was transformed: the left grew in strength, the centre accommodated itself to mass democracy and, on the right, 19th-century nationalism underwent a dangerous mutation. »

Cependant, pour lui, plus que la Revolution Russe débutant à Petrograd, c’est à Berlin qu’a lieu, début janvier 1917, l’événement déclencheur du 20e siècle avec la décision d’utiliser les U-boats dans l’océan Atlantique et d’engager la guerre sous-marine contre les Etats-Unis. Cette décision fit basculer la Guerre européenne en Guerre mondiale et fera émerger un ordre géopolitique nouveau :

« From the forge of 1917 emerged a new kind of ideological politics and a new geopolitical order with the US at its heart—an order which was, as we are now learning, destined to last for a century. »

Woodrow Wilson demande au Congrès de déclarer la Guerre à l'Allemagne, 1917 ©Universal History Archive/Bridgeman Images
Woodrow Wilson demande au Congrès de déclarer la Guerre à l’Allemagne, 1917 ©Universal History Archive/Bridgeman Images

Pour Tooze, si 2017 marque la fin de cette hégémonie, ce n’est pas en raison d’une fin de sa puissance militaire, de ses ressources financières ou de ses prouesses technologiques, mais en raison de son incapacité désormais à parler pour le monde. C’est par défaut d’autorité :

« From an Atlanticist perspective, though, 2017 marks more than an anniversary—it is the end of the American century. Not that America’s military power, its technological prowess or its financial resources are exhausted. But its authority, the capacity to speak for the world, the authority first claimed by Wilson in January 1917, is gone. President Obama had the good grace no longer to claim it very loudly. Trump is unfit even to attempt the role. In political terms, the American century is ending not as it began, with a modernist bang, but in embarrassing atavism. »

Source image en-tête : ©Universal History Archive/UIG/Bridgeman Images

Source : 1917—365 days that shook the world | Prospect Magazine

Prospect est un magazine mensuel britannique couvrant un large spectre de sujets, mais mettant l’accent sur la politique et l’actualité. Classé au centre gauche sur l’échiquier politique, il propose des sujets sur la politique britannique, la politique internationale, la psychologie, la culture, l’art, la littérature, la musique, le cinéma et il publie souvent des essais sur l’économie, les questions sociales, l’architecture, les médias, la science et les technologies.

Prospect a une rubrique « opinions » qui propose des contributions provenant d’un large spectre politique. (Source : Wikipedia)

Adam Tooze, né en 1967, est un historien britannique. Il est professeur d’histoire à l’Université de Columbia et directeur de son Institut européen, après l’avoir été à l’Université de Yale.

Il est principalement connu pour ses études sur l’économie du Troisième Reich qui l’ont conduit à écrire le livre Le salaire de la destruction : formation et ruine de l’économie nazie (The Wages of Destruction (en) : The Making and Breaking of the Nazi Economy, 2006) pour lequel il remporte le Wolfson History Prize en 2007. Dans ce livre, l’expansion nazie est analysée sous l’angle économique. Pour un compte rendu de l’ouvrage : La machinerie économique nazie | La Vie des idées

  1. Pour une synthèse en français : http://www.politis.ch/carnets/2017/02/14/etats-unis-un-etat-en-deliquescence/ ↩

Classé sous :Opinions&Réflexions

Comment retenir l’attention de l’apprenant moderne ?

27 janvier 2017 by Lyonel Kaufmann

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Dans une recherche publiée en 2015 et intitulée «Meet the Needs des of the Modern Learner», David Mallon et Carol Leaman ont, pour Bersin by Deloitte, présentés les caractéristiques des personnes en formation (salariés).

L’infographie ci-dessous présente les principaux résultats :

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Selon Le résultats de cette recherche : l’apprenant moderne serait rapide, très connecté, mobile et plein de distractions. Les éléments les plus significatifs seraient les suivants :

  • La majorité des apprenants modernes ne regarderont pas une vidéo qui dure plus de 4 minutes,
  • en 2015, les apprenants modernes s’éloignent de leur travail sur Internet en moyenne 27 fois par jour (contre 5 fois il ya 15 ans),
  • vous disposez entre 5 et 10 secondes pour retenir leur attention avant qu’ils ne cliquent,
  • les gens déverrouillent leurs smartphones jusqu’à 9 fois par heure,
  • toutes les 5 minutes en moyenne les travailleurs modernes sont interrompus, souvent par des applications ou des outils collaboratifs.

En conséquence relativement à la formation de ces personnes :

  1. L’apprentissage doit être micro (microlearning) : scindez les cours d’apprentissage en ligne en petits morceaux qui ne nécessitent que 4 ou 5 minutes d’attention.
  2. Concevez des espaces de travail mieux adapté : il faut éliminer les distractions contreproductives chaque 5 minutes, notamment en créant un espace d’apprentissage silencieux.
  3. Rendez l’apprentissage mobile : les apprenants du 21e siècle sont sur leurs smartphones et c’est sur ceux-ci que les apprenants se précipitent pour trouver une réponse à leurs questions.
  4. Donnez-leur du temps pour s’entraîner : le temps est un facteur essentiel pour générer des apprentissages. Établissez des horaires d’apprentissage pour que cela représente plus de 1% de leur temps de travail.
  5. Ils ont vraiment envie d’apprendre.
  6. … mais trop peu apprennent sur leur lieu de travail : les entreprises qui le permettent possèdent un important avantage en terme de compétitivité.
  7. Les ressources et outils doivent être à disposition des apprenants là où ils se trouvent : avec Google ils ont pris l’habitude d’obtenir facilement et instantanément des réponses et des ressource à leurs demandes.

Ce sont des éléments à prendre en compte dans nos dispositifs de formation et l’évolution du profil de nos étudiant-e-s. L’évolution de la place des outils numériques (ordinateurs, tablettes, smartphones) est indéniable dans nos salles de cours depuis les débuts de la HEP Vaud. Sans parler de cette même question par rapport aux élèves dans nos établissements scolaires.

Sources :

  • 7 Things We Learned From Deloitte’s “Meet the Modern Learner”
  • Comment retenir l’attention de l’apprenant moderne

A lire également ici en complément : Après avoir tué l’ordinateur de bureau, l’internet mobile bouleversera-t-il l’institution scolaire ?

Classé sous :Humanités Digitales, Opinions&Réflexions

Du tableau noir au Serious Game : mesurer l’efficacité des technologies en classe

27 janvier 2017 by Lyonel Kaufmann

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C’est donc en absence de toute preuve formelle de plus-value pédagogique que l’usage du tableau noir fut rendu obligatoire en France par la loi du 19 juillet 1889.

Fin décembre, Eric Sanchez rapportait les résultat de différentes études réalisées au 19e siècle et portant sur les résultats d’expérience et les travaux de chercheurs portant sur l’impact du tableau noir sur les apprentissages et la pertinence de doter tous les enseignants d’une des premières technologies éducatives.

C’est ainsi qu’en 1881, Nah, D. et Vero, N.1 concluaient dans leur méta-analyse de 170 études que « the studies did not indicate significant différences in group test scores between blackboard and paper classrooms ».

Comme indiqué en incise, cela n’empêcha pas la généralisation des tableaux noirs, technologie fort coûteuse au demeurant.

Le caractère complexe de l’acte d’enseigner ne saurait se satisfaire du recours à des méthodes comparatistes importées de la recherche fondamentale et expérimentale.

Dès lors, pour Eric Sanchez,

Pour étudier les effets d’une technologie éducative, tableau noir ou jeu numérique, il ne suffit pas de mesurer les prétendues conséquences de sa présence dans le système didactique. Il est nécessaire d’en caractériser les usages pour comprendre les relations qui s’établissent entre ces usages et le processus d’apprentissage. Cela suppose que le chercheur aille dans les classes et travaille avec les enseignants pour décrire, voire imaginer, les usages des technologies qu’il sera amené à étudier et recueillir des données qui permette de mettre en évidence ces relations.

L’article : Quelles recherches pour l’étude des jeux numériques en classe?

Source de l’image : https://pixabay.com/fr/tableau-noir-l-école-apprentissage-218593/

  1. Nah, D., Vero, N. (1881) A systematic review and meta-analysis of the effectiveness of blackboard on learning. Blackboard & Instruction, 45(4), 624–634. ↩

Classé sous :Humanités Digitales, Médias et technologies, Opinions&Réflexions, Outils enseignement

Après avoir tué l’ordinateur de bureau, l’internet mobile bouleversera-t-il l’institution scolaire ?

25 janvier 2017 by Lyonel Kaufmann

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Pour la première fois dans l’histoire, il y a plus de personnes se connectant à internet à partir de mobiles que depuis un ordinateur. Si le mobile absorbe nos usages digitaux, les ordinateurs auront-ils encore leur place sur les bureaux de l’entreprise du futur ? Et quel impact pour la classe ?

La plupart des services numériques sont devenus « mobile first » voire « mobile-only » c’est à dire conçu en priorité ou exclusivement pour des expériences mobiles. Cette domination de l’internet mobile était annoncée depuis des années. La société de suivi des usages digitaux, StatCounter, vient de l’enregistrer dans les faits. Il aura donc fallu moins d’une décennie pour qu’il y ait plus d’accès à Internet via mobile et tablette que par notre ordinateur de bureau.

StatCounter

La plupart des nouveaux internautes ne découvrant le world wide web que sous mobile, la domination du mobile va continuer à s’accroître. Les initiatives comme celle de Facebook avec Internet.org, de connecter les 4 prochains milliards de personnes à Internet, se feront avant tout, si ce n’est exclusivement, par le mobile. Par ailleurs, même aux États-Unis, 20% des 18-34 ans n’utilisent pas d’ordinateur du tout, selon une étude comScore réalisé en décembre 2015.

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La montée du BYOD (Bring Your Own Device)

Près de 74% des entreprises autorisent ou ont prévu d’autoriser les collaborateurs à apporter leurs propres terminaux technologiques au bureau et à travailler depuis ces derniers, d’après une enquête menée par Crowd Search Partners. 40% d’entre elles l’autorisent même déjà pour tous les employés.

Les entreprises, face à l’intensité de la demande de leurs collaborateurs, vont donc au-delà des craintes de failles de sécurité. Les employés y voient plusieurs avantages : une meilleure mobilité (63%), une plus grande satisfaction (56%) et davantage de productivité (47%). Les entreprises peuvent également faire des économies de coûts.

A quel rythme, l’institution scolaire devra-t-elle suivre le même chemin emprunté par les entreprises ? Comment parviendra-t-elle, dans le même temps, à éviter et même réduire les inégalités scolaires qui pourraient en résulter? L’éducation aux usages et à la citoyenneté numériques devra être au cœur d’une telle transformation de l’institution scolaire.

A cet effet, l’institution scolaire devrait déjà prendre en compte les propositions de Michel Guillou concernant l’exercice de la publication en ligne permettant aux élèves d’exercer leur liberté d’expression.

Publier pour exercer sa liberté d’expression

Dans un billet récent, Michel Guillou interpelle l’Education nationale (mais la même interpellation pourrait être faite en Suisse romande aux Départements de l’éducation) :

que fait-elle pour permettre aux élèves qu’elle est censée accompagner et former d’exercer leur liberté d’expression. Ce droit fondamental est donné à tous les lycéens par la loi et l’importance de son exercice est rappelée dans tous les textes récents relatifs à l’éducation à la citoyenneté et à l’éducation aux médias et à l’information. En revanche, si « publier » est une compétence parfois rappelée dans les programmes, ne cherchez pas dans les référentiels du socle commun de compétences, de connaissances et de culture, le mot n’y est pas. Bon, il y a d’autres mots et phrases qui signifient la même chose mais c’est très dommage que leurs concepteurs, entravés par leur vision utilitaire du numérique, n’aient pas pris la mesure des enjeux à ce sujet.

D’autant plus, poursuit-il que «les jeunes, les élèves, n’ont pas attendu qu’on leur demande de le faire pour commencer à mettre en ligne articles, commentaires, poèmes, tweets, photos, vidéos, dessins, animations… de manière massive et ce depuis longtemps».

Après le constat, Michel Guillou formule trois propositions très concrètes pour y parvenir :

  1. la création d’une plateforme de publication de vidéos ou de séquences audios, une sorte d’Édutube à la disposition de la communauté éducative, professeurs mais aussi élèves ;
  2. la création d’une plateforme de blogues, une sorte d’Édublog à la disposition des projets d’établissement, de classe ou individuels des professeurs et des élèves mettant à disposition un ou des systèmes de gestion de contenu libres (WordPress, par exemple, à cause du nombre de contributeurs et d’auteurs) ;
  3. la création d’une plateforme de médias photographiques, une sorte d’Éduphoto, qui pourrait s’inspirer de Wikimédia.

Pour Michel Guillou, l’institution doit privilégier des outils sous licences libres. Non seulement pour des questions de cours, mais également pour favoriser une culture des Communs, le partage, les échanges, la coopération et la collaboration…

Compte-tenu du contexte global évoqué en première partie ainsi que par Michel Guillou, il y a urgence à prendre les choses en main.

Sources :

  • Comment l’internet mobile est en train de tuer l’ordinateur de bureau
  • 2017… et toujours pas de plateforme éducative pour publier…

Poursuivre la lecture avec :  Comment retenir l’attention de l’apprenant moderne ?

Classé sous :Médias et technologies, Opinions&Réflexions, Outils enseignement

Comment la Russie réécrit l’histoire de la Seconde Guerre mondiale

25 janvier 2017 by Lyonel Kaufmann

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Pour appuyer ses offensives, idéologiques comme territoriales, le régime de Vladimir Poutine opère une relecture très personnelle du pacte germano-soviétique et de la «Grande Guerre Patriotique».

La «photo de famille» du pacte germano-soviétique d'août 1939: de gauche à droite, le ministre allemand des Affaires étrangères Joachim Von Ribbentrop, le juriste allemand Friedrich Gaus, Joseph Staline et, tout à droite, le ministre soviétique des Affaires étrangères Vyacheslav Molotov. AFP.
La «photo de famille» du pacte germano-soviétique d’août 1939: de gauche à droite, le ministre allemand des Affaires étrangères Joachim Von Ribbentrop, le juriste allemand Friedrich Gaus, Joseph Staline et, tout à droite, le ministre soviétique des Affaires étrangères Vyacheslav Molotov. AFP.

Comment expliquer le pouvoir d’attraction qu’exerce la Russie de Vladimir Poutine sur une bonne partie de la classe politique française? Le chercheur Olivier Schmitt s’attaque à la question dans Pourquoi Poutine est notre allié? Anatomie d’une passion française (Hikari Éditions, 128 pages, 9,90 euros). Dans cet ouvrage, il décrypte quatre arguments souvent avancés pour justifier un rapprochement: le fait que Poutine serait un «vrai dirigeant», l’existence de valeurs communes entre la France et la Russie ou d’un intérêt de la France à un rapprochement, et enfin l’argument selon lequel l’alliance avec la Russie vaudrait bien celle avec les États-Unis.

Slate.fr a reproduit un extrait du chapitre consacré aux «valeurs communes», sur la façon dont la Russie réécrit l’histoire de la Seconde Guerre mondiale.

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Voici l’extrait relatif aux deux conceptions russes de la lecture du pacte de non-agression Molotov-Ribbentrop :

Deux interprétations de la Seconde Guerre mondiale ont toujours coexisté en Union soviétique puis en Russie, puisque l’URSS s’est trouvée des deux côtés durant la guerre: initialement dans le camp des agresseurs puis dans la grande alliance avec les Etats-Unis après qu’Hitler eut trahi Staline. Pendant longtemps, la glorification de la guerre défensive (1941-1945) a prévalu sous la forme de la «grande guerre patriotique», et permettait de présenter l’URSS comme l’épicentre de la résistance aux forces fascistes. Dans la glorification de cette période, le pacte Molotov-Ribbentrop devait être passé sous silence non pas tant pour ses conséquences (permettre le début de la Seconde Guerre mondiale), mais parce qu’il représentait une erreur de la part de Staline: le pacte laissa les troupes allemandes s’approcher des frontières de l’URSS bien avant l’invasion de 1941, permit à l’Allemagne de devenir la puissance européenne qui faillit s’emparer de Moscou et donna au dictateur soviétique une illusion de sécurité qui lui fit nier les renseignements selon lequel l’Allemagne se préparait à l’attaquer, le prenant complètement par surprise.

En revanche, réhabiliter le pacte Molotov-Ribbentrop revient à mettre en avant la période d’agression de 1939 à 1941, durant laquelle l’URSS entreprit l’invasion de la Finlande (une «guerre d’hiver» qui se révéla très coûteuse pour l’agresseur), mais aussi des pays baltes, où des référendums bidons furent organisés pour justifier et soutenir l’agression. Le climat politique russe actuel, qui glorifie les agressions contre la Géorgie et contre l’Ukraine, incite évidemment à valoriser une période de l’histoire qui présente des similitudes troublantes avec la Russie contemporaine. Entre 1939 et 1941, la propagande soviétique présenta l’Allemagne nazie comme un État ami, les dirigeants parlant du «camarade Hitler» et appelant au «triomphe du fascisme international», et des swastikas apparaissant sur les bâtiments publics.

Au final pour Olivier Schmitt :

La réhabilitation officielle du pacte Molotov-Ribbentrop par le régime russe actuel crée ainsi une mémoire du conflit alternative à celle répandue en Europe occidentale, en valorisant la guerre d’agression et la confusion idéologique entre extrême-gauche et extrême-droite. Cette orientation idéologique est finalement tout sauf surprenante, car elle correspond à l’alignement tactique qu’a entrepris la Russie avec les extrême-droites européennes.

Nous vivons vraiment un moment très particulier de notre histoire. Rien de très encourageant à vrai dire.

Lire l’article complet : Comment la Russie réécrit l’histoire de la Seconde Guerre mondiale | Slate.fr

Classé sous :Nouvelles de l'histoire, Opinions&Réflexions, Publications

Histoire de France – Patrick Boucheron : « Les Français ont toujours besoin d’afficher une irréductible singularité »

11 janvier 2017 by Lyonel Kaufmann

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Dans son dernier ouvrage, l’historien Patrick Boucheron s’attache à démontrer que le roman national ne s’est pas écrit sans le reste du monde. Sur France Inter, il est l’invité de Patrick Cohen.

Patrick Boucheron © Radio France
Patrick Boucheron © Radio France

L’historien a dirigé la publication de L’ Histoire mondiale de la France, publiée aux Editions du Seuil. Il fait la part belle à la ‘déconstruction’ de l’Histoire de la France: « L’ objectif était de réconcilier la pensée critique avec l’art de la narration » explique Patrick Boucheron, dont le livre balaie notre histoire dans les grandes largeurs, de la grotte Chauvet à 2015. Une histoire mondiale, car il ne peut désormais, aujourd’hui, en être autrement : « Nous sommes dans le monde. La France ne serait pas ce qu’elle est, si elle ne s’expliquait pas avec le monde (…) ce qui a mis le feu aux poudres, c’est une phrase de Michelet en 1831 : ‘Ce ne serait pas trop de l’histoire du monde pour expliquer la France' ».

L’émission :

Source : Patrick Boucheron : « Les Français ont toujours besoin d’afficher une irréductible singularité »

Classé sous :Histoire savante, Nouvelles de l'histoire, Opinions&Réflexions

Enseigner le numérique en licence d’histoire : un retour d’expérience – La boîte à outils des historiens

9 janvier 2017 by Lyonel Kaufmann

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Caroline Muller nous fait part de son expérience de cours menée à l’Université de Reims Champagne Ardenne er destiné aux etudiants en license d’histoire. Un article très intéressant que je vous invite à lire.

Sa présentation du dispositf comprenant une partie en cours magistral et une autre en travaux dirigés.

Je consacre le cours magistral à ce cadrage théorique indispensable : on aborde les transformations de l’histoire et du métier d’historien·ne, mais aussi, plus largement, les transformations sociales et économiques liées à cette révolution. Mon objectif est que tous sortent de ces 24h de cours magistral avec une vision un peu plus nette de ce que signifient, en vrac, la collecte de données, la démultiplication de l’information, l’identité numérique, les bouleversements de la notion de propriété intellectuelle (…). Je souhaite leur donner des outils conceptuels pour se repérer dans cette société du numérique dans laquelle nous sommes entré·es.

Plusieurs cours sont bien sûr consacrés aux questions disciplinaires : les deux heures de cours sur Wikipédia permettent de faire réfléchir à la notion d’épistémologie, à la construction des savoirs scientifiques ; de même le cours sur les humanités numériques est un temps de rappels historiographiques et de découverte du métier d’historien·ne pour des jeunes gens qui sortent tout juste de leur première année universitaire.

Les travaux dirigés fonctionnent différemment : chaque séance de deux heures combine mise en application des réflexions du CM et découverte/apprentissage d’un outil.

Lire la suite : Enseigner le numérique en licence d’histoire : un retour d’expérience – La boîte à outils des historiens

Classé sous :Humanités Digitales, Opinions&Réflexions

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Vernissage : Plateforme Assistance et coercition (16.09.2025)

10 septembre 2025 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

ÉVÉNEMENT 🗓️ Enseigner une histoire longtemps tue. Écouter les voix de celles et ceux qui l’ont vécue. Cinq témoins romands prennent la parole dans un nouveau média éducatif pour aborder les mesures de coercition à des fins d’assistance et des placements extrafamiliaux en Suisse. Conçue pour les élèves dès le secondaire I, la plateforme «Assistance […]

Tirés de nos archives

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Ces (im)possibles réformes scolaires – D’EVM à la LEO : nouvel et bref arrêt sur image (2017)

27 octobre 2017 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

En relisant 17 ans après mon texte précédent Ces (im)possibles réformes scolaires – EVM : arrêt sur image (2000), mais surtout la synthèse et mes propositions, je constate que mes présuppositions, voire prédictions, ont été confirmées par la suite. Ainsi, mes craintes sur la fragilité du projet pédagogique étaient fondées. Et cela sans que la […]

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Quand le prêtre formera l’instituteur, par Caroline Fourest – Opinions – Le Monde.fr

2 mai 2009 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Jusqu’ici, les établissements catholiques privés pouvaient parfaitement préparer des élèves au bac, mais ceux-ci devaient passer leur diplôme avec tous les autres. Petite astuce connue des professeurs : de nombreux établissements privés choisissent de ne présenter que les meilleurs élèves sous leurs couleurs et d’envoyer les autres en candidats libres pour améliorer leur score de réussite […]

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Comment enseigne-t-on l’Histoire en France depuis le XIXe siècle ? – Nonfiction.fr

1 juin 2018 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

L’ouvrage Sur l’enseignement de l’Histoire de Laurence de Cock est publié à un moment où les débats sur la place de l’Histoire dans la société et dans l’enseignement en France sont à nouveau exacerbés entre, d’une part, les historiens qui prônent une histoire scientifique et impartiale et, d’autre part, ceux qui, qualifiés par leurs adversaires « […]

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La mémoire immédiate du 13 novembre | La République des Livres

4 avril 2016 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Le Bataclan, la Belle équipe, le Petit Cambodge, c’était hier. Et pourtant, ces noms de théâtre et de cafés parisiens sont déjà entrés dans l’Histoire. Celle de la France en 2015, annus horribilis du terrorisme islamiste. S’emparant du concept tout neuf de « mémoire immédiate » en résonance avec celui d’ « histoire immédiate » cher à Jean Lacouture, l’historien et documentariste […]

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Guide 2010: l'iManuel a portée de main par CourseSmart

14 janvier 2010 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

En ce début 2010, plutôt que de bonnes résolutions, je me propose de m’attarder sur quelques tendances, opinions, réflexions relatives à l’emploi des média et technologies en milieu scolaire. A vous ensuite de trier, de vous faire un avis et/ou de prolonger. Cet été, CourseSmart, l’un de leaders de la distribution de manuels scolaires aux […]

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Qwant Calcule et Plan Calcul | binaire

7 octobre 2018 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

On peut passer son temps à se plaindre de l’impérialisme de grandes entreprises du Web ou, comme Qwant, on peut essayer de changer cela. Binaire a parlé de cette start-up l’an dernier : Qwant, aux armes citoyens ! Depuis, l’entreprise a fait un bout de chemin. En juin 2018, elle était créditée de 8% du […]

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Marignano – wie erinnern? | infoclio.ch

31 mars 2015 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Les commémorations du 500e anniversaire de la bataille de Marignan font débat en Suisse. Cet article d’infoclio.ch regroupe les contributions d’historiens parues dans les médias en Suisse alémanique au sujet de ces commémorations ou d’autres événements jubilaires de 2015. via Marignano – wie erinnern? | infoclio.ch.

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