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Histoire Lyonel Kaufmann

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Opinions&Réflexions

Les écrans rendent-ils crétins ? « Non, c’est l’usage que l’on en fait »

25 octobre 2019 by Lyonel Kaufmann


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Séverine Erhel, maîtres de conférences en psychologie cognitive à Rennes 2 bat en brèche les discours alarmistes sur l’usage des écrans pour les enfants.

Les écrans sont-ils dangereux pour la santé ? Leur multiplication dans notre quotidien engendre-t-elle « une décérébration à grande échelle », comme l’affirme le neuroscientifique Michel Desmurget, directeur d’une équipe de recherche sur la plasticité cérébrale au CNRS, dans son ouvrage La Fabrique du crétin digital, les dangers des écrans pour nos enfants (ed. Seuil) ? Depuis des années, le ‘danger des écrans » est un sujet qui passionne aussi bien le monde scientifique que les médias et le grand public quitte à, parfois, glisser vers un « catastrophisme » facile que regrette Séverine Erhel, maître de conférences en psychologie cognitive et ergonomie à l’Université Rennes 2. Selon elle, la règle est simple : le problème ne vient pas de l’écran, mais de l’usage que l’on en fait. Extrait

Des discours alarmistes qui s’inscrivent dans une longue histoire lors de l’apparition d’un nouveau dispositif technique et dont se saisit les jeunes.

« En 1931, lorsque le flipper est sorti aux États-Unis, une panique morale s’est instaurée – le jeu était suspecté de favoriser la fainéantise – jusqu’à ce qu’il soit interdit. Si on remonte un peu moins loin, le jeu de rôle Donjon et Dragon a longtemps été accusé de rendre violent et de favoriser les suicides. Plus récemment, il y a évidemment la télévision et surtout les jeux vidéo qui, depuis la fusillade de Columbine aux États-Unis, en 1999 les deux tueurs étaient joueurs, NDLR sont souvent incriminés. Cette panique se prolonge avec Internet, les réseaux sociaux et donc les écrans. Il est pourtant nécessaire d’avoir un discours nuancé sur ce sujet, sous peine de se retrouver avec des personnes qui activent des paniques morales et qui, je pense, ne sont pas désintéressées. »

Source image en-tête : Photo par Konstantin Dyadyun sur Unsplash

-A lire : Les écrans rendent-ils crétins ? « Non, c’est l’usage que l’on en fait » | L’Express

Classé sous :Médias et technologies, Opinions&Réflexions

La Culture Maker avec ou contre les Humanités numériques ? | LINE 21 octobre 2019

25 octobre 2019 by Lyonel Kaufmann

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En ce début de semaine, j’ai eu la chance de participer au Séminaire de recherche international du LINE à Nice et à l’invitation de Margarida Romero. La thématique du lundi 21 octobre était la suivante Techno-créativité: des espaces aux activités d’apprentissage. L’entier du programme de cette journée est consultable ici : : http://bit.ly/2F9BbNv.

Ma contribution du jour concernait les liens possibles entre la Culture Maker et les Humanités numériques. En voici l’orientation :

Orientation de ma présentation

« Alors que les TICE ont historiquement constitué le paradigme structurant pour le monde éducatif français, son allant de soi est aujourd’hui contesté par le paradigme anglo-saxon. Les EdTech ont une ambition mondiale clairement hégémonique (…). De ce point de vue, les Humanités Numériques pourraient permettre à certains acteurs de trouver des ressources et des modalités curriculaires alternatives à la fois aux TICE et aux EdTech, qu’il s’agisse de logiques de production, de rapport aux savoirs ou encore de propriété intellectuelle. » (Mondes Sociaux, 15.07.2019)

L’idée que le monde éducatif doive évoluer avec les technologies n’a en soi rien de nouveau.

En 1997, dans la Revue Recherche et Formation, le Prof. Larry Cuban titrait : « Salle de classe contre ordinateur. Vainqueur la salle de classe ». Relativement à la place des ordinateurs à l’école, trois scénarios possibles pour les dix ans à venir étaient présentés. Le scénario des « optimistes prudents » prévoyait que les approches nouvelles qui étaient apparues avec la présence de l’ordinateur deviendraient banales et provoqueraient alors une transformation des situations pédagogiques. On attend toujours…

En 2019, l’institution scolaire est-elle toujours aussi différente fondamentalement des entreprises commerciales ou industrielles ainsi que d’autres organismes ? La culture Maker comme les Humanités numériques connaîtront-ils le même sort que leurs prédécesseurs ? Y aura-t-il une lutte entre la culture Maker et les Humanités numériques ? Sont-elles au contraire compatibles et à quelles conditions ?

Mise en garde : cette intervention vous fera courir le risque de susciter en vous plus de questions et de doutes que de réponses et de certitudes.

Le support de ma présentation est lui consultable à l’adresse suivante : https://frama.link/maker_histoire. Bonne lecture.

Je reviendrai plus tard relativement à ma participation au MakerEd Workshop toujours au LINE Nice des 22 et 23 octobre 2019.

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Crédit image : Porte de Brandebourg – dimanche 13 octobre 2019 © Lyonel Kaufmann

Classé sous :Humanités Digitales, Opinions&Réflexions

« Les oubliées du numérique » : Le digital est « un univers conçu, programmé et installé par des hommes », explique Isabelle Collet

18 octobre 2019 by Lyonel Kaufmann

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C’est un secteur en pleine croissance. Pourtant, les femmes ne représentent que 15 % des effectifs en France. Les métiers de la tech et du numérique sont aujourd’hui massivement dominés par les hommes. Un constat inquiétant, dans un monde où le digital est omniprésent et sert d’interface avec le monde social. « La situation est la même dans tous les pays occidentaux. L’absence des femmes dans le numérique est très problématique, mais ce n’est pourtant pas une fatalité », explique Isabelle Collet, informaticienne et enseignante-chercheuse à l’université de Genève, qui travaille sur les questions de genre dans le monde digital depuis une quinzaine d’années.

Cette spécialiste de l’inclusion des femmes, également experte pour l’Union européenne sur ces questions, vient de publier Les oubliées du numérique (éditions Le Passeur), un ouvrage qui décortique les constructions historiques et sociales à l’origine du manque de diversité dans le monde digital. Pourquoi les femmes sont-elles aussi peu nombreuses ? Comment stopper cette marginalisation ? Quelles mesures prendre pour améliorer l’inclusion des femmes ? 20 Minutes a interrogé la chercheuse, qui revient sur les principaux enjeux de cette sous-représentation des femmes, et propose des solutions pour y remédier.

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Importance du rôle de l’éducation pour améliorer l’inclusion des femmes dans le numérique ? :

« Il faut d’abord travailler sur le terrain de l’éducation. Il faudrait que les professeurs reçoivent une formation afin de pouvoir enseigner de manière parfaitement égalitaire les matières scientifiques (maths, physique…) Il me semble aussi indispensable d’apprendre aux enfants, et donc aussi aux filles, ce qu’est le numérique, comment on code… Et de rappeler qu’un certain nombre de femmes dans l’informatique ont fait des découvertes fondamentales, histoire de montrer aux jeunes que la représentation féminine a toujours existé, et que cela devrait être banal. »

Lire l’interview complet : « Les oubliées du numérique » : Le digital est « un univers conçu, programmé et installé par des hommes », explique Isabelle Collet | 20minutes.fr

Pour poursuivre la réflexion et le débat concernant la question du genre en éducation, une sélection d’articles d’Isabelle Collet :

  • Collet, I. (2018). Dépasser les éducations à : vers une pédagogie de l’égalité en formation initiale du personnel enseignant. Recherches féministes, 31(1), 179-197.
  • Collet, I., Operiol, V., & Sgard, A. (2018). La question du genre dans la formation des enseignant·es d’histoire et de géographie, enjeux et perspectives. Revue GEF, (2), 22-33.
  • Morley, C., & Collet, I. (2017). Femmes et métiers de l’informatique : un monde pour elles aussi. Cahiers du genre, (62), 183-202.
  • Collet, I. (2017). Les informaticiennes : de la dominance de classe aux discriminations de sexe. 1024 – Bulletin de la société informatique de France, (2), 25-41.
  • Collet, I. (2016). Des papillons pour les filles, des cyclones pour les garçons. Les enseignements de sciences à l’école primaire genevoise. Tréma, (46), 63-76.
  • Collet, I. (2016). Former les enseignant-e-s à une pédagogie de l’égalité. Le Français Aujourd’hui, (193), 111-119.
  • Ferrière, S., & Collet, I. (2016). Tablettes tactiles à l’école primaire en France : illusions essentialistes et pratiques genrées chez les enseignant.e.s du primaire. Revue de recherches en littératie médiatique multimodale, 4.

La liste complète de ses publications ainsi que sa page à l’Université de Genève : http://www.unige.ch/grifege/equipe/isabelle-collet/

Crédit photo : La chercheuse Isabelle Collet. — Sabine Papilloud / Le Nouvelliste

Classé sous :Didactique, Humanités Digitales, Médias et technologies, Opinions&Réflexions

« L’attention est devenue le nouveau pétrole »

9 octobre 2019 by Lyonel Kaufmann

Mathématicien et médiateur scientifique à l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), Lê Nguyên Hoang revient avec  Usbek & Rica sur les notions d’éthique by design et de transparence algorithmique. Objectif : faire en sorte que les intelligences artificielles de demain soient plus responsables que celles d’aujourd’hui. Extrait.

« De ce point de vue, on peut dire que certaines entreprises du numérique n’ont aucun modèle d’affaire. Instagram est l’exemple typique de ce phénomène : son fonctionnement ne repose sur aucun modèle d’affaire, si ce n’est la recherche permanente d’un maximum d’utilisateurs. L’objectif de ces entreprises n’est plus le profit, mais l’attention. La même chose peut être dite des youtubeurs : à titre personnel, je ne fais pas ma chaîne YouTube pour l’argent, je ne la monétise pas. Mais en grandissant, je peux obtenir des contrats et c’est beaucoup plus facile d’écrire un livre, par exemple. L’attention est devenue le nouveau pétrole et, aujourd’hui, les gens se battent pour l’attention peut-être plus encore que pour l’argent.»

— À lire sur usbeketrica.com/article/certaines-entreprises-du-numerique-n-ont-aucun-modele-d-affaire

Classé sous :Opinions&Réflexions

Du code… et bien d’autres choses : quelle est la capacité du numérique à transformer les méthodes pédagogiques des enseignant.e.s ?

5 octobre 2019 by Lyonel Kaufmann

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Dans un entretien réalisé par DocPourDocs en 2014, Louise Merzeau1, décédée en 2017, est interrogée sur les question de culture numérique, de média, des communs et du vivre ensemble. Dans ce passage, elle est interrogée sur les questions de transmission et de la capacité du numérique à transformer les méthodes pédagogiques des enseignants et dans quel sens. Plutôt que de technologie du numérique, elle en appelle à une écologie. Brillant.

« C’est tout un ensemble de facteurs (économiques, démographiques, culturels…) qui contraint les enseignants à remettre en question certaines méthodes et certains principes. Mais l’avènement du numérique constitue bien sûr un tournant fondamental qui transforme les processus de fabrication et de transmission du savoir.

Pour en mesurer la portée, il faut s’affranchir d’une pensée instrumentale, qui est encore celle de l’informatique, et prendre conscience que le numérique désigne désormais un milieu beaucoup plus qu’un outil. C’est ainsi que le vivent la plupart des utilisateurs au quotidien, mais l’institution l’envisage encore bien souvent dans un rapport d’extériorité au système de connaissance, de mémoire et de transmission qu’elle est censée perpétuer. Ainsi, on insiste sur les effets de vitesse, d’automatisme ou de formalisme inhérents à la technologie numérique, là où les usagers ressentent au contraire des effets d’enveloppement, de continuum, voire de naturalisation des prothèses techniques. On a tendance à confiner le numérique dans des sections, des lieux et des créneaux séparés, alors qu’il faudrait le penser comme le contexte qui réorganise l’ensemble des connaissances. Le débat récent autour de l’apprentissage du code à l’école illustre bien ce décalage. L’institution scolaire voit dans cette initiation une nouvelle « matière », qui lui permettrait de combler ce qu’elle considère elle-même comme un retard, sans affecter le reste des disciplines. Or si la compréhension du code informatique doit être généralisée, ce n’est pas pour former une nouvelle classe d’experts, mais pour appréhender la manière dont il reconfigure tous les contenus, opérations et liaisons dans le savoir. L’enjeu est de passer d’un face à face avec la machine (le fameux « rapport homme-machine » et la question centrale de l’interactivité qui a occupé les années 1990), à une relation avec un environnement, qui réclame moins une technologie qu’une écologie. »

Sur l’innovation pédagogique et les méthodes d’enseignement :

« Le principal changement consiste précisément à travailler à partir du savoir déjà implanté chez les utilisateurs pour le systématiser (expliciter des règles, des logiques, des choix possibles), le mettre en perspective (le situer dans une histoire ou une philosophie) et en révéler les aspects non visibles (dégager ses modèles économiques et idéologiques).

Concrètement, cela revient à faire remonter la pratique en amont de la théorie. Donner aux apprenants la possibilité de réaliser quelque chose, en réinvestissant leurs routines, en bricolant et en s’aidant les uns les autres, pour les pousser dans un deuxième temps à analyser et critiquer leur manière de faire et le produit de leur travail. J’ai pu moi-même constater que les étudiants sont beaucoup plus réceptifs aux cadrages conceptuels quand ceux-ci leur apportent une intelligibilité de l’effort de conception et de réalisation qu’ils ont eux-mêmes fourni. Il ne s’agit donc pas de considérer que les élèves n’ont plus rien à apprendre, mais que le savoir à transmettre est en relation directe avec leurs compétences, leurs besoins, leurs expériences. »

—A lire : Entretien avec Louise Merzeau : culture numérique, média, communs et vivre ensemble

Crédit photo : Photo de Kevin Ku sur Unsplash

  1. Louise Merzeau était Maître de conférences HDR en sciences de l’information et de la communication à l’université Paris Ouest Nanterre La Défense. Elle y était responsable de l’axe « Culture informationnelle et médiation sociotechnique : biens communs numériques »du master « Industries culturelles et environnement numérique ». Elle était aussi codirectrice du département Infocom et directrice adjointe du laboratoire Dicen-IDF. ↩

Classé sous :Humanités Digitales, Médias et technologies, Opinions&Réflexions

Publication – Béatrice Finet, “La Shoah racontée aux enfants : une éducation littéraire ?”

30 septembre 2019 by Lyonel Kaufmann

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Résumé : depuis 2002, l’enseignement de la Shoah est inscrit aux programmes des écoles primaires, et les enseignants du premier degré sont invités à s’appuyer sur des ouvrages de littérature pour la jeunesse pour assurer cette étude. Mais ces livres sont-ils vraiment des outils pédagogiques ? Quels impacts leurs illustrations, leurs personnages ont-ils sur les jeunes élèves lecteurs ? Comment parviennent-ils à montrer aux enfants que l’extermination des Juifs est un fait historique réel sans les choquer ? À travers une analyse d’ouvrages de littérature pour la jeunesse parus sur le thème entre 1944 et 2013, Béatrice Finet propose une double analyse, littéraire et didactique, pour servir une réflexion plus générale sur les enjeux éducatifs de l’enseignement de la Shoah à l’école élémentaire. Cet ouvrage sera une ressource pour les enseignants et futurs enseignants, et intéressera aussi les chercheurs et éditeurs en littérature pour la jeunesse.

  • En savoir plus sur le site des PUG

Source : Publication – Béatrice Finet, “La Shoah racontée aux enfants : une éducation littéraire ?”

Classé sous :Didactique, Histoire savante, Opinions&Réflexions, Publications

Le futur de l’éducation numérique | Mondes sociaux

24 septembre 2019 by Lyonel Kaufmann

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 »Hacker c’est donc se rebeller, détourner les codes, être à la limite de la légalité… pour faire avancer la société (..) Parce qu’une action vaut mieux qu’une critique, j’ai créé HackEdu, avec une conviction : l’éducation ne peut-être disruptée que par ceux qui la font ». (Stéphanie Pfeiffer, créatrice de HackEdu)

Le recours à ce vocabulaire de la « disruption » (anglicisme, de « rupture ») directement issu de la Silicon Valley aurait été impensable dans le contexte éducatif français avant les années 2010. On le voit aujourd’hui fleurir, dans un réseau français des EdTech de plus en plus visible et soutenu par un ministre lui étant particulièrement favorable.

L’idée que le monde éducatif doive évoluer avec les technologies n’a en soi rien de nouveau (Cuban, 1986). La transformation numérique du monde éducatif est l’objet d’innombrables discours médiatiques et politiques, de programmes et de curricula d’enseignement, d’expérimentations et de pratiques pédagogiques. Tous s’inscrivent dans un contexte idéologique marqué par des représentations révolutionnaires : une révolution numérique serait en cours, l’école devrait donc en être partie prenante (Selwyn & Facer, 2013).

Pour le magazine Mondes sociaux,

«  Alors que les TICE ont historiquement constitué le paradigme structurant pour le monde éducatif français, son allant de soi est aujourd’hui contesté par le paradigme anglo-saxon. Les EdTech ont une ambition mondiale clairement hégémonique (…). De ce point de vue, les Humanités Numériques pourraient permettre à certains acteurs de trouver des ressources et des modalités curriculaires alternatives à la fois aux TICE et aux EdTech, qu’il s’agisse de logiques de production, de rapport aux savoirs ou encore de propriété intellectuelle.

Un beau programme, non ?

—A lire : Le futur de l’éducation au numérique – Mondes Sociaux

Crédit image : Pixabay License. Free for commercial use. No attribution required

Ouvrages cités :

  • Selwyn N., Facer, K., éd., 2013, The politics of education and technology : conflicts, controversies, and connections, New York : Palgrave Macmillan.
  • Cuban L.,1986, Teachers and machines: the classroom use of technology since 1920, New York : Teachers College Press.

Classé sous :Humanités Digitales, Médias et technologies, Opinions&Réflexions

Débat : Enseignement supérieur, replaçons la salle de cours au cœur de la cité !

14 septembre 2019 by Lyonel Kaufmann

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Les infrastructures de l’Internet ont fourni un support à un rêve déjà ancien, celui de diffuser la connaissance au plus grand nombre. Mais l’ambition des sciences ouvertes ne se limite pas aux questions d’accès que de nouveaux moyens techniques et juridiques facilitent un peu plus chaque jour. Si elles visent à faire circuler les résultats de recherche de manière bien plus fluide, il s’agit aussi d’agir en amont, en rendant la recherche plus participative.

L’idée est de ne pas envisager les citoyens comme de simples sujets de recherche mais également comme des partenaires des chercheurs. D’ailleurs, les initiatives de science citoyenne se propagent rapidement à travers le monde, que cela soit pour collecter des données ou pour les analyser, parfois à travers des dispositifs ludiques.

Ce mouvement invite à s’interroger sur la bipartition entre l’enseignement et la recherche. Les étudiants n’ont-ils pas aussi un rôle à jouer dans la construction de « communs » pédagogiques ? Dans le prolongement des sciences ouvertes et citoyennes se dessinerait aussi une « éducation ouverte ».

C’est l’une des hypothèses centrales de la note Vers une éducation ouverte : Faire, réflexivité et culture pour une éducation-recherche, qui vient d’être publiée par le think tank Research Group Collaborative Spaces (RGCS), à partir de huit expériences innovantes menées dans l’enseignement supérieur, dans des contextes assez différents – universités, écoles de management, écoles d’ingénieurs.

Des questions également à se poser pour les institutions de formation tertiaire telle que la HEP Vaud.

Lire la suite : Débat : Enseignement supérieur, replaçons la salle de cours au cœur de la cité ! – The Conversation

Crédit photo : Par une journée pluvieuse, des milliers de personnes défilent sur Washington DC pour se battre pour le financement de la science et l’analyse scientifique en politique. Photo de Vlad Tchompalov sur Unsplash.

Classé sous :Didactique, Opinions&Réflexions

«Technopoly. Comment la technologie détruit la culture» de Neil Postman enfin traduit en français

12 septembre 2019 by Lyonel Kaufmann

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L’un des ouvrages majeurs du théoricien ­américain des médias Neil ­Postman (1931-2003) paraît aujourd’hui en français : il reste d’une actualité frappante.

Quand le théoricien ­américain des médias Neil ­Postman (1931-2003) publia Technopoly aux Etats-Unis, en 1992, Internet n’en était qu’à ses débuts. Seul le nom d’Arpanet, ancêtre du réseau des réseaux, apparaît d’ailleurs dans le livre.

Son propos n’en reste pas moins pertinent à l’heure où l’intelligence artificielle occupe tous les esprits et apparaît comme le dernier avatar ou une nouvelle étape de l’ère de la Technopoly caractérisée par la « soumission de toute forme de culture à la souveraineté des machines et de la technique ».

Postman remet lui une forme d’humanisme au cœur de la pensée de la technique.

Pour Postman, l’histoire des techniques est celle des relations entre technique et culture. Il identifie trois grandes périodes de cette histoire. Avant le temps de la technopoly, il y a eu

  • les « civilisations de l’outil », où les techniques étaient soumises à un ordre religieux et moral traditionnel;
  • puis vint, en Occident, le temps de la « technocratie » (Francis Bacon, Galilée), où la rationalité techno-scientifique entre en conflit ouvert avec l’idéologie religieuse.

Ce n’est qu’au XXe siècle, avec l’avènement de l’organisation scientifique du travail, la domination du scientisme bureaucratique et la naissance de l’informatique, que la technique serait parvenue, dans la « technopoly », à subordonner à ses propres fins toute forme de pensée.

La présentation de l’ouvrage par l’éditeur (https://www.lechappee.org/collections/pour-en-finir-avec/technopoly):

« Nous sommes entrés dans l’ère de la Technopoly. Soit une société dans laquelle la culture est entièrement soumise aux impératifs technologiques. Tout doit y être mesuré, évalué avec le plus haut degré de précision, converti sous forme de données quantifiables et objectives, pour permettre à des machines ou à des experts d’assurer, pour notre plus grand bonheur, la gestion de nos vies.

Bien que l’information n’ait jamais été aussi facile d’accès et présente en telle quantité, nous sommes désemparés, incapables d’appréhender un monde devenu d’une grande complexité. D’autant que les institutions sociales (l’école, la famille, les organisations politiques…) et les valeurs au fondement de la culture humaniste – qui structuraient jusqu’alors nos existences tout en favorisant le développement de notre autonomie et de notre faculté de jugement – ont rendu les armes face au monopole de la technique.

Les réflexions développées dans ce livre retentissant de Neil Postman, publié pour la première fois aux États-Unis en 1992, n’ont rien perdu de leur actualité. Bien au contraire, elles révèlent avec une rare lucidité les fondements des mutations profondes qui n’ont fait que s’accélérer depuis. En remontant aux origines de la science moderne et de l’idéologie du progrès, l’auteur dresse un constat sans appel : la soumission de la culture à la technique menace à terme de détruire les sources vitales de notre humanité. »

Référence : « Technopoly. Comment la technologie détruit la culture », de Neil Postman, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par le collectif Technologos, L’Echappée, 224 p., 18 €.

Source : « Technopoly » : Neil Postman, rebelle à l’idéologie technophile

Classé sous :Médias et technologies, Nouvelles de l'histoire, Opinions&Réflexions, Publications

« Il n’y a pas une histoire d’Internet, mais des généalogies, de réseaux, de communautés… »

30 août 2019 by Lyonel Kaufmann

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L’histoire de la naissance d’Internet serait une fabuleuse aventure scientifique menée en Californie, dans les laboratoires de recherche de la Défense américaine et ceux des universités californiennes ; une révolution technique rendue possible par des visionnaires, comme Vinton Cerf ou Bob Kahn , ou encore, plus tard et en Suisse, Tim Berners-Lee .

Pourtant, à l’ombre de ce mythe fondateur, d’autres histoires existent, écrites dans d’autres pays, par d’autres communautés, avec d’autres généalogies. Elles sont précieuses : en approfondissant et complexifiant les récits dominants sur Internet, elles permettent d’imaginer pour le réseau d’autres avenirs.

Le « Digital Society Forum » d’Orange lance en en cette rentrée un cycle sur les histoires et les généalogies méconnues d’Internet. Pour l’inaugurer, ils ont rencontré l’historienne Valérie Schafer, spécialiste de l’histoire des réseaux français, aujourd’hui professeure à l’université du Luxembourg.

Extrait de ce passionnant entretien que je vous incite instamment à lire en entier.

« Quand nous avons travaillé avec Benjamin Thierry sur l’histoire du Minitel, nous nous sommes attachés à montrer autant les continuités que les ruptures. Car, même s’il est indéniable qu’il y a eu des ruptures, il est frappant de constater combien, sur 30 ans d’histoire des cultures numériques, on retrouve de débats et continuités. La question de la neutralité du Net, le fait que l’opérateur puisse ou non « regarder » ce qu’il y a dans les tuyaux, se pose déjà au moment du Minitel. Le mouvement « Free The Nipple » soulève des questions qui sont posées vingt ans plus tôt, quand au milieu des années 1990 en Bavière un newsgroup sur le cancer du sein est supprimé au milieu d’une centaine d’autres dans le cadre de la lutte contre la pornographie. La question de l’intercession des intermédiaires, des hébergeurs, en cas de propos racistes, de pédopornographie, de terrorisme, se pose déjà au milieu des années 1990. Les fake news existent depuis les débuts du Web, et même historiquement avant dans l’histoire des médias. On observe des tendances récurrentes, qui existent avec plus ou moins de force selon les époques. »

Lire la suite : ”Il n’y a pas une histoire d’Internet, mais des généalogies, de réseaux, de communautés…„

Crédit photo : l’historienne Valérie Schafer

Classé sous :Histoire savante, Humanités Digitales, Médias et technologies, Opinions&Réflexions

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Comment enseigne-t-on l’Histoire en France depuis le XIXe siècle ? – Nonfiction.fr

1 juin 2018 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

L’ouvrage Sur l’enseignement de l’Histoire de Laurence de Cock est publié à un moment où les débats sur la place de l’Histoire dans la société et dans l’enseignement en France sont à nouveau exacerbés entre, d’une part, les historiens qui prônent une histoire scientifique et impartiale et, d’autre part, ceux qui, qualifiés par leurs adversaires « […]

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La mémoire immédiate du 13 novembre | La République des Livres

4 avril 2016 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Le Bataclan, la Belle équipe, le Petit Cambodge, c’était hier. Et pourtant, ces noms de théâtre et de cafés parisiens sont déjà entrés dans l’Histoire. Celle de la France en 2015, annus horribilis du terrorisme islamiste. S’emparant du concept tout neuf de « mémoire immédiate » en résonance avec celui d’ « histoire immédiate » cher à Jean Lacouture, l’historien et documentariste […]

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Guide 2010: l'iManuel a portée de main par CourseSmart

14 janvier 2010 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

En ce début 2010, plutôt que de bonnes résolutions, je me propose de m’attarder sur quelques tendances, opinions, réflexions relatives à l’emploi des média et technologies en milieu scolaire. A vous ensuite de trier, de vous faire un avis et/ou de prolonger. Cet été, CourseSmart, l’un de leaders de la distribution de manuels scolaires aux […]

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Qwant Calcule et Plan Calcul | binaire

7 octobre 2018 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

On peut passer son temps à se plaindre de l’impérialisme de grandes entreprises du Web ou, comme Qwant, on peut essayer de changer cela. Binaire a parlé de cette start-up l’an dernier : Qwant, aux armes citoyens ! Depuis, l’entreprise a fait un bout de chemin. En juin 2018, elle était créditée de 8% du […]

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Marignano – wie erinnern? | infoclio.ch

31 mars 2015 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Les commémorations du 500e anniversaire de la bataille de Marignan font débat en Suisse. Cet article d’infoclio.ch regroupe les contributions d’historiens parues dans les médias en Suisse alémanique au sujet de ces commémorations ou d’autres événements jubilaires de 2015. via Marignano – wie erinnern? | infoclio.ch.

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