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Histoire Lyonel Kaufmann

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Opinions&Réflexions

TV/Série : Jon Snow est-il le nouveau roi Arthur ?

22 février 2018 by Lyonel Kaufmann

Aujourd’hui, les séries télé constituent désormais un vaste champ d’étude pour la recherche. Et oui, il y a des colloques, des publications et même des revues entières qui y sont consacrés !

C’est le cas du travail de Justine Breton, agrégée de Lettres modernes et docteur en littérature médiévale à l’Université de Picardie Jules Verne. Elle a publié dans la revue scientifique TV/Série un article intitulé « Jon Snow : le nouveau roi Arthur de Game of Thrones ».

Pour sa part, Manon Bril avec Avides de Recherches, la chaine Youtube du magazine Mondes Sociaux, présente en son et en images cet article de Justine Breton.

Pour en revenir à l’article de Justine Breton, en voici le résumé

« Bien que la Guerre des Deux Roses soit reconnue comme l’une des influences essentielles de Game of Thrones (HBO, 2011- ), certaines sources littéraires de la série demeurent dans l’ombre. Pourtant, la série adaptée des romans de George R. R. Martin, par définition née de l’écriture littéraire, présente d’importantes résurgences romanesques, en particulier lorsque l’on considère le célèbre texte de T.H.White, The Once and Future King (1938-1977), au regard du personnage de Jon Snow. L’œuvre de White retrace l’ascension d’Arthur de son enfance d’orphelin à la gloire puis la chute de la Table ronde. Si cette œuvre est peu connue du public français, elle demeure très célèbre dans les pays anglophones. Le parallèle entre les deux héros, Arthur et Jon, discret mais efficace, tant dans la diégèse que dans la structure de la série, offre une lecture nouvelle des scènes consacrées au bâtard Stark, et une approche éclairée de l’ensemble de la série. De son origine mystérieuse à son ascension militaire et sociale, habilement mise en scène tout au long de Game of Thrones, Jon semble suivre le même parcours que le roi Arthur. À travers le prisme de The Once and Future King, il est possible d’étudier l’évolution du personnage dans Game of Thrones, et d’établir ainsi quelques hypothèses sur son avenir. Les premières saisons forment le parcours initiatique de Jon Snow qui, à l’instar du jeune Arthur de White, vit des aventures formatrices participant à l’éducation d’un futur grand dirigeant. Postulats littéraires à l’appui, ce rapprochement permet de développer une lecture sérielle de l’œuvre de White, ainsi qu’une nouvelle analyse littéraire de Game of Thrones.»

A suivre aussi, le magazine Mondes Sociaux : http://sms.hypotheses.org/11071

Classé sous :Histoire active, Histoire savante, Médias et technologies, Nouvelles de l'histoire, Opinions&Réflexions

Place, rôle et fonction du témoignage et plus largement de l’enseignement de la Shoah. Bilan des journées des 22-23 janvier 2018, HEP Vaud, Lausanne

15 février 2018 by Lyonel Kaufmann

En conclusion de ces deux journées extrêmement riches en interventions de qualité et en diversité des approches, j’ai eu le plaisir d’intervenir dans une table ronde finale réunissant pour des interventions en français, allemand et anglais Peter Gautschi (Schweiz), Darius Jackson (United Kingdom), et Sabrina Moisan (Canada). Nous devions concevoir notre intervention sous la forme d’un billet de blog, puis engager la discussion. Mon intervention intiale.

En préambule, je tiens à mettre en exergue des propos suivants qui ont résonné en moi et ont été prononcés, lors de son atelier par Peter Gautschi (22.01.2018) :

« Aujourd’hui, il n’y a pas de sujet plus difficile que l’enseignement de la Shoah ».

Depuis hier, nous avons eu la chance d’assister à un nombre très impressionnant d’ateliers qui ont relevé le challenge représenté par cet enseignement de la Shoah en milieu scolaire comme dans d’autres contextes.

Les différentes sessions d’atelier ont permis de constater la grande diversité des situations dans lesquels des démarches pédagogiques ont été réalisées qui, à chaque fois, répondent à des visées propres au lieu et institution dans lesquels ces démarches s’inscrivent. Durant ces ateliers, j’ai eu l’occasion de rencontrer les situations suivantes :

  • le travail de médiation dans un musée;
  • la réalisation d’un matériel pédagogique par une Fondation luttant contre le racisme et l’antisémitisme;
  • la réalisation d’un moyen d’enseignement numérique au service d’un curriculum;
  • la création d’un site internet par un.e enseignant.e
  • une séquence didactique réalisée par un ou des enseignants disciplinaire (histoire) ou interdisciplinaire;
  • un projet pédagogique interdisciplinaire d’un établissement scolaire;
  • la réalisation d’un artiste (peintre, écrivain, vidéaste, réalisateur de film, …);
  • un site internet pédagogique de formation formelle ou informelle;
  • un programme de formation d’apprentissage de la langue pour des immigrés (nouveaux arrivants).

Au coeur de ces démarches, il y avait des témoignages des survivants de la Shoah sous différentes formes, mais plus particulièrement sur la base de capsules vidéos à partir desquelles des activités pédagogiques ou des démarches de médiation culturelles ont été conduites ou seraient à conduire. Une histoire d’en bas en quelque sorte qui fait écho et parfois s’inscrit en tension avec les plans d’études officiels et à l’instutionnalisation de l’enseignement de la Shoah. Ces pratiques représentent une incursion de la vie, voire en donne, face à la sécheresse des propos d’un plan d’études ou d’un matériel officiel pré-découpé.

Au coeur généralement de ces démarches, il y a la noble ambition, au travers de ce recours aux témoignages d’offrir aux élèves une multiplicité de point de vue (multiperspectivité) à partir desquels il s’agit pour eux d’accéder à une forme d’intelligibilité de la Shoah.

Cependant, il s’agit aussi de comprendre que les témoignages sont mis au service d’objectifs et de finalités qui dépassent leur valeur intrinsèque et l’histoire de la Shoah elle-même. S’ajoute, au témoignage lui-même, sa mise au service

  • d’un discours de maître;
  • d’un dispositif muséal;
  • d’un dispositif pédagogique ou didactique;
  • d’un plan d’étude avec ses finalités et objectifs propres;
  • de la construction de la compréhension historique au sens spécifique de la période étudiée ou plus large;
  • d’un travail d’enquête à mener par les élèves;
  • de la construction d’une leçon de morale;
  • d’une pure émotion…

Concernant la situation de l’enseignement dans le cadre scolaire, la situation finalement n’est pas différente de celle de tout sujet inclus dans les programmes. Les élèves ne sont pas à l’école pour faire oeuvre d’historien et contribuer directement au développment de la science historique, mais ils y sont pour développer, au travers des outils de la pensée historique et de l’historien, des compétences qui devront leur servir au-delà de l’enseignement de cette discipline. Je pense ici plus particulièrement à la question du développement de l’esprit critique et de la formation du citoyen, deux finalités très souvent assignées à l’enseignement de l’histoire à l’école. La « valeur » des témoignages n’est ainsi pas qu’intrinsèque et travaillée pour eux-mêmes, mais elle dépend des objectifs assignés par l’institution scolaire.

Par rapport à l’histoire de la Shoah et à son enseignement à l’école, il y existe donc une forme de dilemme, car l’événement ne peut pas être réductible aux seules finalités scolaires1. C’est là qu’intervient, à mon avis, la plus que nécessaire contribution de Noa Mkayton du mardi matin concernant l’importance de fonder cet enseignement sur un dispositif didactique solide oeuvrant dans le sens de la multiperspectivité historique. Son dispositif présente la grande qualité de pouvoir être utilisé pour tout sujet d’enseignement en histoire.

D’autre part, il paraît difficile de réduire un tel enseignement dans un curriculum scolaire qui n’offre généralament qu’espace-temps réduit2 ? Quelle place également faut-il laisser et jusqu’où à la pensée critique et à la créativité des élèves, deux compétences-clés de notre 21e siècle et de l’ère numérique ? Ces derniers éléments militent, comme certains ateliers l’ont proposé, pour un enseignement de la Shoah dépassant le seul cadre d’une classe et des heures d’histoire prévues à la grille horaire. A la multiperspectivité s’ajoute ainsi la multilittéracie et des approches interdisciplinaires.

  1. Et évidemment tout sujet sensible, voire tout sujet, enseigné ne devrait pas être réductible aux seules finalités scolaires. ↩
  2. Durant ce colloque, il a notamment évoqué des temps d’enseignement de 3 à 6 heures préconisés par les plans d’études. Donc 3 à 6 heures pour prendre la mesure d’un événement ayant conduit à l’assassinat de 6 millions de personnes au moins. ↩

Classé sous :Didactique, Histoire active, Histoire savante, Humanités Digitales, Nouvelles de l'histoire, Opinions&Réflexions

Vers la fin du Centenaire : l’importance de la commémoration de la Grande Guerre pour les relations franco-allemandes

22 janvier 2018 by Lyonel Kaufmann

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L’année 2018 marque la fin du Centenaire de la Première Guerre mondiale. Même si le cycle des actes commémoratifs se poursuit, cet article de The Conversation dresse un premier bilan de ce que ce Centenaire a signifié pour les relations franco-allemandes.

Pour les relations franco-allemandes, l’évènement a été crucial : jusqu’au début des années 1950, cette guerre a perpétué le mythe d’une haine héréditaire en France et en Allemagne, née au XIXᵉ siècle.

Ce n’est que dans la deuxième moitié du XXe siècle que la commémoration de la Première Guerre mondiale s’est peu à peu transformée en un lieu de mémoire commun : les deux mémoires « concurrentes » se sont rapprochées afin de devenir enfin un symbole de la réconciliation franco-allemande.

Lire la suite : Vers la fin du Centenaire : l’importance de la commémoration de la Grande Guerre pour les relations franco-allemandes

Légende de la photo : Le président François Mitterrand (G) et le chancelier allemand Helmut Kohl se tiennent la main en écoutant les hymnes nationaux français et allemand lors d’une cérémonie de réconciliation commémorant le souvenir des soldats français et allemands tombés pendant les deux guerres mondiales et scellant l’entente retrouvée, le 22 septembre 1984 à Douaumont, près de Verdun. Marcel Mochet/AFP

Classé sous :Nouvelles de l'histoire, Opinions&Réflexions

France : la fabrique de l’histoire scolaire

16 janvier 2018 by Lyonel Kaufmann

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Au fil de 51 épisode d’octobre 2016 à début 2018, l’émission de la Fabrique de l’histoire (France culture) a mené l’enquête, dans un feuilleton diffusé chaque jeudi, sur la fabrication de l’histoire scolaire en France. Cette enquête a été menée au travers de visites de classes ou de musée, d’entretiens avec des enseignants et des portraits d’élèves, de discussion avec la formation des enseignants à l’ESPE ainsi que des trois grandes associations d’enseignants (Clionautes, Aggiornamento, APGH) et d’un regard sur la fabrique des manuels scolaires.

Pour la Fabrique de l’histoire, il s’agit d’enquête de la fabrique des programmes d’histoire à leur application dans les classes et de réaliser une exploration de l’histoire telle qu’elle s’enseigne aujourd’hui en France du primaire au baccalauréat.

Suite aux 51 épisodes du feuilleton, La Fabrique de l’histoire scolaire conclut avec quatre émissions.

Dans une première émission (15 janvier 2018), la discussion est menée avec trois enseignants de lycée (Sébastien Durand, professeur au lycée Olympe de Gouges à Noisy-le-sec; Mathieu Giacomo, professeur au micro lycée Jean Macé de Vitry sur Seine et Camille Taillefer, professeur au lycée Jacques Feyder à Epinay-sur-Seine) et propose un retour d’expérience.

L’émission :

Dans la deuxième (16 janvier 2018), Séverine Liatard revient sur le concours national de la résistance et de la déportation. En 2017, le sujet était : La négation de l’homme dans l’univers concentrationnaire nazi. Fabien Pontagnier, enseignant d’histoire-géographie au collège Joliot-Curie de Stains, avec le concours d’Amaury Pierre, professeur d’éducation musicale ont mené avec un groupe d’élèves volontaires de troisième un projet foisonnant et multiforme sur la mémoire de la déportation. Au final, Fabien Pontagnier et ses élèves ont conçu une « malle pédagogique » pensée comme un outil de transmission des savoirs sur la déportation. Dans cette malle, des jeux pédagogiques, panneaux d’exposition, vidéos correspondent aux démarches et aux travaux menés tout au long de l’année. La restitution y été déposée le 31 mars à la Direction des services éducatifs de l’éducation nationale. Les élèves du collège Joliot-Curie de Stains ont reçu un prix spécial « passeurs d’histoire » et poursuivent aujourd’hui un travail de transmission avec les plus jeunes.

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Travaux des élèves• Crédits : Séverine Liatard

L’émission :

L’émission fait notamment entendre la voix des enseignants et d’élèves au cœur de ce projet.

Les 51 épisodes de la série : https://www.franceculture.fr/emissions/la-fabrique-de-lhistoire-scolaire/saison-28-08-2017-08-07-2018

A suivre…

Classé sous :Didactique, Opinions&Réflexions

Pamphlets de Céline : « un travail d’historiens et de politologues » est indispensable

11 janvier 2018 by Lyonel Kaufmann

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Alors que la discussion fait rage concernant le projet de publication des pamphlets antisémites de Céline, l’historien Zeev Sternhell explique, dans une tribune au « Monde », pourquoi un essai introductif sur ce que fut l’antisémitisme au XXe siècle en France doit précéder toute réédition de ces pamphlets antisémites.

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Zeev Sternhell à Berlin (2016). Source : Wikipedia. CC BY-SA 4.0

Tribune. Une édition critique des pamphlets de Céline ne saurait se réduire à une reprise de l’édition québécoise avec l’ajout d’une simple préface littéraire concoctée à Paris. Céline est une figure majeure de l’antisémitisme français, de la tentation nazie en France et de l’usage qui en fut fait par la droite fasciste ou fascisante française. Remettre ces textes sous les yeux du grand public permet, d’une part, de mieux reconstituer les réalités idéologiques du XXe siècle, ce qui est toujours positif et conforme aux devoirs d’un éditeur, mais, d’autre part, peut contribuer à rendre une certaine légitimité à l’antisémitisme, ce qui de toute évidence n’est pas l’objectif de Gallimard.

Si on se lance dans une telle entreprise, il est impératif de faire précéder ce recueil non pas d’une quelconque préface, mais d’un essai introductif savant sur ce que fut l’antisémitisme au XXe siècle en France, sur ses racines et sa fonction politique ainsi que sur sa signification pour le contexte culturel général. Une telle démarche demande non seulement de grandes connaissances mais un gros travail sur les réactions de l’opinion publique de l’époque. C’est un travail d’historiens et de politologues.

Pour lire la suite (accès payant) : Pamphlets de Céline : « un travail d’historiens et de politologues » est indispensable | Le Monde

Mise à jour :

Les Inrocks nous informent ce jour que La réédition des pamphlets antisémites de Céline est “suspendue”. La principale raison invoquée par l’éditeur Pierre Gallimard est que «les conditions méthodologiques et mémorielles ne sont pas réunies pour l’envisager sereinement». Il a donc décidé de reculer, sans préciser si ce n’était que partie remise. Les éditions Gallimard comptaient publier en mai 2018 les trois pamphlets antisémites de Céline.

Classé sous :Histoire savante, Opinions&Réflexions

Les Moyen Âge de Game of Thrones | Cahiers de recherches médiévales et humanistes

31 décembre 2017 by Lyonel Kaufmann

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Florian Besson, Catherine Kikuchi et Cécile Troadec nous offrent un très intéressant article relativement à la grande saga de George R.R. Martin, A Song of Ice and Fire, et sa célèbre adaptation en série télé, Game of Thrones. Au vu du succès rencontrés par cette saga, cette article intéressera tout enseignant en charge d’un enseignement du Moyen Age.

Là où tous les critiques soulignent le « réalisme » de ces cycles, les auteurs de cet article se demandent quel est ce réel représente et réimaginé : de quel Moyen Age parle-t-on ? Les auteurs s’intéressent de près  au monde crée par Martin, pour se demander quels éléments sont retenus ou laisses de côté, places au cœur de l’intrigue ou en marge de l’histoire, ce qui conduit aussi à s’interroger sur ce que cela nous dit des représentations contemporaines du Moyen Age.

Comme les auteurs l’indiquent en introduction à leur article :

il s’agit de comprendre ce qui se passe quand on parle de Moyen Âge dans un cycle littéraire et télévisuel. Si les critiques, on l’a dit, sont souvent prompts à souligner avec enthousiasme le réalisme de l’œuvre de Martin, c’est le réel de référence qu’il s’agit dès lors d’interroger. Car, alors que les critiques parlent sans cesse d’une série qui s’inspire du Moyen Âge, pensé comme une période unifiée, les médiévistes au contraire parlent de périodes et de lieux différenciés, bref, de plusieurs Moyen Âge. […] Il s’agit dès lors d’interroger le réalisme de l’œuvre, non pas pour se demander si elle est réaliste, mais pour se demander à quel réel on renvoie, autrement dit pour déconstruire le rapport au Moyen Âge historique de l’univers créé par George R. R. Martin, le tout pour comprendre, peut-être, ce que cela nous apprend sur la façon dont aujourd’hui le Moyen Âge est perçu et compris, au-delà des cercles universitaires.

Par ailleurs, pour bien souligner l’importance pour des historiens de s’attacher à l’oeuvre de George R. R. Martin, les auteurs rappellent

que les livres de Martin se vendent à plusieurs dizaines de millions d’exemplaires, ce qui est, est-il besoin de le souligner, bien plus que n’importe quel livre d’historien. À bien des égards, le Moyen Âge de Martin l’emporte sur celui des historiens – notamment chez les étudiants, et les auteurs de cet article, tous trois chargés de TD à l’université, s’en rendent bien compte.

A ce titre, l’enseignant d’histoire du secondaire se retrouve également dans une position semblable lorsqu’il aborde le Moyen Age avec ses élèves.

Après cette introduction, l’article de Florian Besson, Catherine Kikuchi et Cécile Troadec s’articulent en trois temps. En premier lieu, les auteurs portent leur attention sur les pouvoirs représentés dans la série, car le monde imaginaire de Martin met en scène des personnages qui interagissent, le plus souvent sur le mode de la compétition ou du conflit. Dans un deuxième temps, c’est le monde construit et extrêmement spatialisé du récit qui amène nos auteurs à l’étude des territoires. Enfin, ce monde est doté d’une histoire propre, qui participe puissamment de l’effet de réel mais suscite également des questionnements et est révélatrice de la manière dont le Moyen Âge est perçu et utilisé, d’où un dernier temps centré sur les histoires.

En conclusion de leur passionnante enquête, les auteurs relèvent qu’une partie de la raison du succès de la série réside dans le fait qu’elle offre au lecteur/spectateur plusieurs Moyen Âge et que chacun y reconnaît le sien. Ils le qualifie ainsi de Moyen Âge kaléidoscope, fusion de diverses temporalités et concentré, au sens chimique, de Moyen Âge.

Cependant,

Cette fusion de strates temporelles, qui n’est pas sans présenter parfois de véritables contradictions, doit être expliquée et analysée : à l’heure où une grande majorité du public, et notamment des étudiants, découvrent le Moyen Âge à travers Game of Thrones, le risque est que cette fusion devienne confusion.

Par ailleurs, l’article relève LE grand absent dans ce tableau : l’absence de l’Eglise et du clergé à Westeros alors que le médiéviste se doit de

rappeler leur rôle absolument fondamental dans l’histoire de l’Occident médiéval, au cœur de la production culturelle, de la structuration sociale, et de la vie politique, et faire comprendre que le Moyen Âge se joue au moins autant sur les champs des batailles que dans les grands monastères, et que les manuscrits enluminés en sont un symbole à part entière, au même titre que l’épée.

De plus,

là où Martin plaque souvent des réalités sociales contemporaines sur des structures politiques médiévales, il faut rappeler la grande altérité, anthropologiquement parlant, du monde médiéval.

Et, au final, les auteurs nous invitent à

refuser la tentation, très présente dans cette série, de penser le Moyen Âge comme un bloc, en en niant la diversité et les évolutions, notamment sociales et économiques. Impossible, aujourd’hui moins que jamais, de parler « du » Moyen Âge : s’il y a bien des cohérences et des continuités dans cette période, qui se prolongent d’ailleurs au-delà de la date limite de 1492 et autorisent à parler d’un « long Moyen Âge », reste que les différences entre les siècles sont nombreuses. Poser le Moyen Âge comme une unité relève moins de l’enquête scientifique que du fantasme, celui d’un monde socialement figé, économiquement replié, géographiquement clos.

Dès lors, en partant de l’univers de nos élèves ou de nos étudiants construits notamment à l’aide de l’Historie fantasy et plus particulièrement de Game of Thrones, il faut les amener à mener l’enquête pour réintroduire une « époque riche et complexe, tissée d’évolutions nombreuses qui se répondent les unes aux autres », « déjà ouverte sur le monde, et en étroite connexion avec les autres espaces ». En fait, il faut toujours combattre cette vieille antienne d’un Moyen Âge conçu comme une parenthèse que viendraient fermer les Grandes Découvertes ou un moment où l’histoire allait moins vite qu’aujourd’hui.

L’article : Florian Besson, Catherine Kikuchi et Cécile Troadec, « Les Moyen Âge de Game of thrones », Cahiers de recherches médiévales et humanistes [En ligne], 28 | 2014, mis en ligne le 31 décembre 2017, consulté le 31 décembre 2017. URL : http://journals.openedition.org/crm/13765 ; DOI : 10.4000/crm.13765

Le lecteur pourra également prolonger sa lecture sur un autre aspect fort présent dans la série : le climat. Ainsi,  le climat tel que décrit dans la série ainsi que dans les livres est-il plausible ? Et quels sont les facteurs permettant à la terre parallèle créée par George R. Martin de connaître de telles saisons ? Des scientifiques de  l’université de Bristol, de Cardiff et de Southampton en Angleterre se sont penchés sur la question de manière tout à fait érudite et argumentée. Mais, ils n’ont pas laissé pour autant leur humour au vestiaire: leur article collectif est signé de l’un des personnages de la série Samwell Tarly domicilié dans la citadelle de Westeros… Lire la suite : Comment expliquer le climat de Game Of Thrones ? | Sciences & Avenir (27.12.2017)

Classé sous :Histoire savante, Opinions&Réflexions, Publications Balisé avec :Game of Thrones, moyen-âge

L’éducation civique laissée à elle même en Europe

10 novembre 2017 by Lyonel Kaufmann

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Si l’éducation civique figure dans la plupart des systèmes éducatifs européens, son importance varie selon les pays , explique une nouvelle étude d’Eurydice. « Les autorités éducatives accordent moins d’attention à l’éducation civique dans l’enseigneemnt professionnel que dans l’enseignement général », note par exemple l’étude qui relève aussi du flou dans le pilotage de cette éducation. Partout l’éducation civique est basée sur 4 objectifs : construire avec les autres, avoir une pensée critique, agir de façon responsable et agir démocratiquement.

L’étude: https://webgate.ec.europa.eu/fpfis/mwikis/eurydice/index.php/Publications:Citizenship_Education_at_School_in_Europe_%E2%80%93_2017

Source : L’éducation civique laissée à elle même en Europe

Classé sous :Nouvelles de l'histoire, Opinions&Réflexions

Ces possibles réformes scolaires : penser global, agir local avec le numérique

30 octobre 2017 by Lyonel Kaufmann

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Depuis fin août, trois moments m’ont interpellé dans leur singularité et leur convergence dans l’approche à suivre dans le numérique éducatif.

Ludovia#14 : BarCamp sur la formation

Dans la cadre de la 14e édition de Ludovia, j’ai eu le plaisir d’animer un barcamp consacré à la formation. Le thème proposé proposait une réflexion et la détermination de moyens d’action afin de construire une formation au numérique pour toutes et tous et dépassant les (seuls) geeks.

Il était proposé de réfléchir autour de quelques axes : qui sont les acteurs de la formation au numérique ? Comment articuler la verticalité de la formation avec l’horizontalité induite par le numérique ? Comment articuler cette formation au numérique avec les dispositifs pédagogiques qui émergent à l’école, avec les modèles traditionnels de la formation ?

Réunissant une bonne vingtaine de formateurs du primaire, du secondaire et du supérieur très motivés, ce barcamp a permis de poser les enjeux, les obstacles à la généralisation de cette formation. Il a aussi fait émerger des éléments de solution (lire le compte-rendu de Caroline Jouneau-Sion http://ludovia.org/2017/synthese-du-barcamp-formation-depasser-les-seuls-geeks-construire-une-formation-au-numerique-pour-toutes-et-tous-quels-acteurs-de-la-formation/).

Dans les moteurs pour une telle généralisation, les participant.e.s ont relevés le rôle des pairs autour des notions de collaboration, de co-formation, de partage de compétences et de mutualisation. C’est une conception horizontale de la formation qui est ainsi apparue.

Parmi les freins, les participant.e.s ont souligné que les enseignant.e.s ont une vision du numérique qui mettrait de côté les contenus, oublie les savoirs, transforme l’école en lieu d’animation. Par ailleurs, le mot « peur » est largement cité : peur pour son métier, peur de l’échec, peur du temps passé, peur de s’exposer.

Pour dépasser ces freins, les participant.e.s ont indiqué que l’accompagnement à l’échelle locale était l’échelle la plus pertinente pour former au numérique ces enseignants peu assurés et peu autonomes. Il s’agirait de créer des communautés apprenantes intercatégorielle au sein des établissements permettant de répondre aux besoins. Il s’agit également d’être conscient que cette échelle d’une formation partant d’une équipe pédagogique d’établissement et de son projet comporte une prise de risque, car certains établissements ou certaines équipes pédagogiques ne seront demandeuses de rien et ne s’engageront pas dans une réflexion éducative autour de la place des questions numériques à l’école.

Première rentrée de la ministre vaudoise de l’éducation

Le 15 août dernier, Cesla Amarelle, nouvelle ministre de l’éducation du Canton de Vaud (Suisse) depuis le 1er juillet, annonçait lors de sa conférence de rentrée que l’éducation numérique à l’Ecole serait l’un des grands chantiers de la législature. Rompant largement sur le fond et la méthode avec les pratiques du Département de la jeunesse et de la formation, elle lançait un appel au sein des établissements scolaires pour mener des projets pédagogiques non pas autour du numérique mais avec le numérique. Il s’agit de ne pas généraliser d’emblée des mesures, par exemple, l’usage de tablettes dans tous les établissements scolaires, mais de partir des initiatives des établissements.

Pour initier la démarche, en décembre 2017, une journée cantonale sur la place de l’éducation numérique sera organisée, où enseignants, directeurs et chercheurs discuteront des expériences menées dans ce domaine.

Par ailleurs, un inventaire de toutes les mesures et de tous les projets mis en place dans les écoles vaudoises est en cours et un comité de pilotage pour le développement de l’éducation numérique a été constitué.

En procédant de la sorte, la nouvelle ministre opère une double révolution. Premièrement, en appelant directement les équipes pédagogiques à présenter et déposer des projets, la démarche se veut bottom up dans un département fonctionnant dans une forte à très forte verticalité (top down). Deuxièmement, en rompant avec la question du matériel d’abord avant de s’intéresser aux usages et pratiques pédagogiques, elle remet au centre la question des démarches et projets pédagogiques recourant à des outils numériques.

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Maison de l’éducation à Besançon et les projets attendus des équipes pédagogiques.

Le lundi 18 septembre, l’académie de Besançon lançait la maison universitaire de l’éducation. Ce projet prévoit de regrouper l’ensemble des organismes chargés de la formation des enseignants de la maternelle au lycée en un seul et même lieu. Les professeurs trouveront ainsi sur place différents interlocuteurs comme l’Ecole Supérieure du Professorat et de l’Education, Canopé, le réseau de création et d’accompagnement pédagogiques, anciennement le Centre Régional de Documentation Pédagogique, et tous les services académiques en charge de la formation des enseignants.

Jean-François Chanet, recteur de l’Académie, a indiqué en ouverture attendre beaucoup du partenariat avec la recherche dans la formation et l’accompagnement des enseignants.

Pour sa part, Catherine Caille-Cattin, directrice de l’ESPE de Bourgogne, a lancé son année académique en indiquant aux étudiants qu’elle souhaitait qu’ils deviennent tous des chercheurs-praticiens.

Pour le recteur de l’académie de Besançon, il faut plus de collectif.

Dans la table ronde de la matinée, Éric Sanchez, maître de conférences HDR, e.Education, Institut français de l’Éducation, professeur au Centre d’Enseignement et de Recherche pour la Formation à l’enseignement (Université de Fribourg, Suisse) et professeur associé à l’Université de Sherbrooke (QC, Canada), a insisté sur les démarches où chercheurs et enseignants collaborent pour produire des savoirs sur l’école. Dans ce cadre, il s’agit pour Eric Sanchez d’une redistribution à la fois des savoirs et des territoires. Les enseignants ne sont pas des simples usagers. Ils sont également co-concepteur de la ressource. Il ne s’agit nullement de démarches nouvelles puisque les principes des recherches-actions remontent à 70 ans.

Depuis les années 2000, on parle de recherches orientées par la conception (co-construire des savoirs). A l’université de Fribourg, un laboratoire de conception pédagogique a été initié. Les points saillants suivants ressortent :

  • la nécessité qu’il y ait des professionnels qui travaillent et la nécessité de disposer de méthodologies;
  • la nécessité d’avoir des gens capables d’être des passeurs entre le monde de la recherche et les praticiens;
  • la question de l’institutionnalisation des pratiques

Pour créer l’étincelle et la rencontre entre ses deux mondes, plutôt que de détruire des lieux de rencontre comme avec l’INRP, il convient pour Eric Sanchez d’institutionnaliser de tels lieux de rencontre, basés sur la mise en place de projets réunissant chercheurs et enseignants.

Pour Margarida Romero, professeur des universités à l’université de Nice et directrice du Laboratoire LINE Laboratoire d’Innovation et Numérique pour l’Éducation (#fabLINE), la communauté école doit prend en charge ces démarches avec de vrais enseignants-chercheurs qui se sentent impliqués. Ils seront des passeurs entre ce qui se fait en recherche et ce qui se fait en école. Il faut concevoir une formation continue et des recherches faites plus du bas vers le haut.

Pour conclure

Dans les trois cas, en procédant de la sorte sans discours moralisateur, idéologique ou englobant, les projets et démarches veulent remettre les enseignants et les équipes pédagogiques au cœur des démarches et des projets recourant aux technologies et outils numériques. Il s’agit d’initier des démarches rompant avec les principes du top-down pour les remplacer par des démarches bottom-up.

En revenant au billet d’août 2017 (Eight Anniversary of Blog) de Larry Cuban((voir notre billet précédent : Ces possibles réformes scolaires selon Larry Cuban)), professeur à Stanford et historien de l’éducation, celui-ci indiquait qu’aux Etats-Unis, depuis le milieu du 19e siècle jusqu’aux premières décennies du XXIe siècle, l’histoire des réformes top-down est une histoire des efforts ayant échoué pour modifier ce que les enseignants font tous les jours dans leurs classes. Il y inclut les nouveautés et façons d’enseigner la lecture, les mathématiques, les sciences ou l’histoire depuis un siècle.

Quand il y a eu des changements profonds dans l’enseignement en classe, les enseignants ont été impliqués dans la planification et la mise en œuvre de ces réformes. Lorsqu’il s’agit de modifier radicalement des pratiques enseignantes, il est impératif de travailler étroitement avec les enseignants dès le début d’un changement prévu en utilisant leurs compétences existantes et en développant leurs connaissances et leurs compétences.

Cuban indique également qu’au fil des décennies, les professeurs expérimentés sont devenus allergiques aux exigences des réformateurs de changements rapides et profonds de leur travail au quotidien dans les classes.

Ainsi donc, en suivant Cuban, il convient donc d’anticiper et de donner du temps au temps aux enseignant.e.s pour co-construire avec eux les changements à apporter à leurs pratiques quotidiennes en classe. Pour autant, la modestie s’impose et d’autres facteurs entrent en jeu, car si la méthode top-down amène à un échec des réformes scolaires, le seul renversement de la démarche ne garantit pas, à elle seule, la réussite d’une modification des usages, outils et pratiques pédagogiques.

Néanmoins, concernant le numérique éducatif, l’enjeu consiste à réaliser concrètement un programme permettant de mettre en œuvre la maxime « Penser global, agir local ». C’est une des seules, pour ne pas dire, la seule manière, à mon avis, pour le système éducatif et plus largement la société entière d’échapper à l’engloutissement du sytème éducatif dans les objectifs et projets des Google, Apple, Microsoft et Facebook.

Ce billet a été publié en premier sur le site du Café pédagogique sous le titre « École numérique : penser global, agir local ». Il est l’objet de ma chronique mensuelle du mois d’octobre 2017.

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Ces (im)possibles réformes scolaires – D’EVM à la LEO : nouvel et bref arrêt sur image (2017)

27 octobre 2017 by Lyonel Kaufmann

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En relisant 17 ans après mon texte précédent Ces (im)possibles réformes scolaires – EVM : arrêt sur image (2000), mais surtout la synthèse et mes propositions, je constate que mes présuppositions, voire prédictions, ont été confirmées par la suite.

Ainsi, mes craintes sur la fragilité du projet pédagogique étaient fondées. Et cela sans que la droite ait à reprendre le Département. Ainsi, il en a été avec la révision du cadre de l’évaluation sous l’égide d’Anne-Catherine Lyon. Par la suite, les quelques éléments instaurant en voie secondaire générale des démarches par projet (le projet interdisciplinaire en 8e/9e) sont également passés à la trappe.

Par ailleurs, il faut préciser que le projet EVM comportait initialement une contradiction fondamentale dans son projet pédagogique. En effet, d’un côté, la différenciation était prônée et le message était de laisser progresser les élèves à leur rythme. D’un autre côté, la sélection en trois voies était maintenue à l’issue du cycle de transition.

Les trois mandats d’Anne-Catherine Lyon ont amené une rigidité et une très forte verticalisation du système renforçant le côté pyramidal évoqué. Moins que jamais les initiatives pédagogiques n’ont été soutenues. C’est particulièrement flagrant en matière d’utilisation des outils numériques ou de l’établissement d’une culture de la formation qui serait développée par les équipes et au sein des établissement scolaires. Les Conseils d’établissement sont des coquilles vides.

Quelques avancées ont eu lieu. Sous l’impulsion de l’harmonisation scolaire voulue au niveau fédéral et concrétisée au niveau romand, la LEO organise désormais le primaire jusqu’à la fin de la 8e Harmos. Concernant les différentes catégories de maîtres présents au sein d’un même cycle, quelques avancées positives ont eu lieu également.

Concernant la HEP, la première phase de l’institution correspondait au développement d’un gymnase amélioré qui ne répondait pas (ou fort peu) à la nécessité d’une véritable tertiarisation de la formation. Cette phase s’est conclue par la non-accréditation de l’institution. Depuis lors, le cap a été modifié et la HEP se développe sous la forme d’une institution tertiaire indépendante et non intégrée à l’Université de Lausanne. Cependant, la démarche Swiss Universities et les accréditations qui en découlent amènent l’ensemble des institutions tertiaires (Universités, HES, HEP) à répondre à des exigences comparables notamment en matière de recherche.

Concernant la LEO, la réforme du secondaire n’a pas été dans une des deux directions que j’évoquais c’est-à-dire soit l’organisation en deux voies/filières (mais sans niveaux), soit une voie unique, mais avec niveaux. C’est un hydre à deux têtes qui pourrait bien augmenter les ségrégations scolaires plutôt que les aplanir. Sans compter les difficultés organisationnelles qui en résultent. Les modifications apportées à l’occasion de cette rentrée 2017 permettront certainement d’instaurer un meilleur confort, mais ne permettront pas, à mon avis, à terme de corriger durablement la situation.

Globalement ce qui me frappe en retraçant les différentes réformes ou tentatives de réformes initiées depuis la fin des années soixante dans le canton de Vaud par les travaux de la Commission dite « des quarante » (1960-1970), c’est l’arrêt des réflexions et projets pédagogiques menés localement et durablement par des équipes pédagogiques. A ce titre, le coup d’arrêt porté en 1981 en votation populaire au décret scolaire, intégrant des éléments développés dans les zones pilotes, aux démarches initiées sur le terrain est aujourd’hui encore lourd de sens plus particulièrement, à mon avis, au secondaire 1 (cycle 3). Ce marasme a été renforcé premièrement par des réformes structurelles centrées sur les questions de sélection et d’organisation scolaire et, deuxièmement, par la hiérarchisation renforcée du système, piloté par de multiples directives.

Par ailleurs, aujourd’hui encore, la question de la sélection reste, dans ce canton, une question socialement vive et peu apaisée. Elle amène les équipes pédagogiques à s’imposer elles-mêmes sur le terrain des dispositifs souvent hypercontraignants allant à l’encontre, y compris pour des disciplines n’intervenant pas dans les décisions d’orientation-sélection, de considérations pédagogiques élémentaires. C’est en outre trop souvent le seul élément de discussion au sein des équipes.

Plus que jamais avec les intentions affichées par Cesla Amarelle, nouvelle ministre vaudoise de l’éducation, en matière d’école numérique, l’enjeu sera de faire émerger des projets comprenant une ambition pédagogique réelle et de construire avec les équipes pédagogiques et leurs directions d’établissement. Et il faudra leur donner du temps, denrée indispensable, mais dépassant le temps d’une législature, à l’implantation réelle, incrémentale et durable de changements, voire d’innovations qui permettront à l’école de faire face aux défis de la société numérique. Sans cette base-là, il n’y aura pas de réforme possible.

Lyonel Kaufmann (2017)

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Ces (im)possibles réformes scolaires – EVM : arrêt sur image (2000)

26 octobre 2017 by Lyonel Kaufmann

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En l’an 2000, soit trois ans après l’introduction de la loi « Ecole vaudoise en mutation » (EVM), je tentais de faire un point de situation tout d’abord en tant que socialiste, engagé dans la Commission enseignement du Parti socialiste, ensuite comme syndicaliste et membre fondateur de la Fédération syndicale SUD-service public et enfin comme enseignant et formateur d’enseignants. A noter également, que cette période était une période de discussions et de réforme pour les institutions de formation des maîtres. En 2001, la Haute Ecole Pédagogique (HEP) organisera sa première rentrée.

En son temps, ce texte a été publié sur le site de la Fédération SUD-service public.

J’ai choisi de le publier sans modification. Je le prolongerai dans le billet suivant avec une actualisation de la synthèse et des propositions faites en 2000 à la lumière des évolutions du système scolaire vaudois depuis l’an 2000 et de la situation de 2017.

EVM: arrêt sur image

Voilà maintenant trois ans qu’EVM a été initié dans le canton de Vaud. Actuellement, cette réforme se situe en un point critique de sa mise en oeuvre. Pour certains, cette phase de tangage est « normale », car l’on se situerait au milieu du gué où il s’agit de décider soit de rebrousser chemin, soit de poursuivre jusqu’à Noirmoutier. Cependant personne ne connaît la force de la marée. Néanmoins, le moment est opportun pour s’interroger sur les raisons qui font qu’une réforme dont l’enjeu principal est de permettre au canton de Vaud de rejoindre les cantons romands voisins à pris des airs de révolution pour certains.

Pour comprendre la situation, il est bon de s’arrêter préalablement sur la réforme de 1984 et les mutations économiques des années quatre-vingt-dix.

La réforme de 1984

Par certains côtés, la réforme de 1984 apparaît comme une victoire de l’immobilisme par rapport au projet d' »Une meilleure école pour tous ». D’ailleurs pour certains tant à gauche qu’à droite (mais pour des raisons différentes), EVM ne serait que la reprise sous une autre forme des principes de l’initiative de la gauche.

Dans tous les cas, il est clair que, d’une certaine manière, la réforme de 1984 a marqué un arrêt dans le domaine de la recherche et de l’innovation pédagogique à un niveau institutionnel.

Fondamentalement, la réforme de 1984 est avant tout une réforme de structures. Cependant, cette réforme de structure est loin d’avoir été « neutre » et elle est bien plus importante qu’il n’y paraît à première vue. Néanmoins, elle est resté inaboutie à ce niveau-là et son « inaboutissement » n’est pas sans influence sur certains problèmes actuels rencontrés par EVM.

A ce sujet, trois points méritent d’être mis en évidence:

  • la réforme de 1984 ne concerne pas le primaire;
  • l' »unification » des structures du secondaire;
  • l’absence de réforme du gymnase.

Le point essentiel de la réforme de 1984, outre la suppression de l’examen du collège, réside dans la fin de l’apartheid scolaire qui prévalait alors et qui séparait -non seulement en voies, mais également en établissements- d’abord « l’élite » (les collégiens) du reste de la population scolaire, puis les contremaîtres (les « sup ») des ouvriers (les primaires).

Cette fin de l’apartheid a eu d’énormes conséquences notamment sur la composition des salles des maîtres ainsi que dans la composition des équipes pédagogiques. De nombreux maîtres d’ailleurs n’ont toujours pas intégré, vingt ans après, cette nouvelle donne et regrettent qui le collège, qui le primaire, qui la « sup ».

Cette cohabitation souvent difficiles entre différentes catégories de maîtres a été soigneusement entretenue depuis lors tant par l’Etat-patron avec la devise « diviser pour régner » que par les vieilles corporations d’enseignants.

Pour sortir de cette impasse, il aurait été nécessaire que la formation secondaire du maître issus des Ecoles normales passe par une certification académique afin d’harmoniser les statuts. Ou alors que le secondaire 5e/9e ne comporte plus d’enseignants universitaires et que la maturité académique passe ensuite à 4 ans. Mais le canton de Vaud a eu et a encore une politique du riche et du pauvre, Du riche en cherchant à distinguer une élite dès la 6e (dès la 7e avec EVM) et du pauvre en ne se donnant pas les moyens d’un véritable projet pédagogique pour les 5e/9e ainsi que d’une véritable démocratisation des études.

D’ailleurs, la nouvelle loi sur la formation des enseignants (HEP) reste largement au milieu du gué concernant la formation des enseignants 5e/9e. Nous nous trouv(er)ons ainsi avec 2 catégories de maîtres pour les 7e/9e et 3 catégories pour le CYT.

Les mutations économiques et politiques

Dans les années quatre-vingt-dix, les mutations économiques et politiques ont encore fragilisé l’ensemble du système éducatif vaudois. Ce mutations se sont ainsi ajoutées aux problèmes d’identité professionnelle des enseignants et à la situation de l’ensemble de la population.

D’une part, les mutations économiques ont définitivement destabilisé les filières scolaires du secondaire. Ces dernières étaient légitimées par les débouchés qui s’offraient à leurs élèves. Ceci y compris dans les représentations et les attentes des élèves de prégymnasiales. Ainsi, le chômage des universitaires, mis en avant par les médias, résonnait jusque chez des élèves latinistes ou scientifiques : le papier, la licence n’était plus le sésame de l’insertion professionnelle et sociale.

Bien sûr, les conséquences de la crise n’étaient pas comparables d’une section à l’autre, mais la crise économique débouchait néanmoins sur une crise de confiance dans le dispositif éducatif.

Dans le même temps, on a alors assisté à un « ripage » des voies. Désormais les élèves de la voie moyenne entrait en concurrence avec des élèves de prégymnasiale pour des professions qui jusqu’alors leurs étaient acquises. Au bout du compte, les élèves de terminale à option, concurrencés encore plus fortement par les élèves de supérieur, se retrouvaient avec presque rien.

Du côté des enseignants, encore nostalgiques de l’ancienne école d’avant 1984, l’explication facile à cette nouvelle situation était toute trouvée : le niveau baisse. Ils y ajoutaient encore leur nostalgie soit du maître seul face à sa classe, soit d’une élite resserrée.

Plus fondamentalement, une telle situation a remis en cause le contrat tacite existant entre élèves -familles- et professeurs: « je peux accepter ma situation d’élève à partir du moment où, à la fin de la scolarité, j’arrive à m’intégrer professionnellement et socialement ». Désormais, à partir de la 6e année, un sentiment de dévalorisation et d’échec scolaire ne pouvait que s’installer. De même qu’une volonté des parents et des élèves d’une sortie par le « haut » dès que l’occasion se présentait.

D’autre part, à la même époque, le monde scolaire était confronté aux premières mesures d’économies et au début de la pléthore d’enseignants. Très significativement, l’augmentation régulière du pourcentage d’enseignants temporaires par rapport aux enseignants nommés est un indice éclairant et significatif de la dégradation des conditions-cadres de travail.

Une telle situation ne pouvait qu’accroître l’instabilité du système et créer une nouvelle division au sein du corps enseignant. D’autant plus que les associations professionnelles n’ont réagi que mollement et tardivement à cette évolution préférant même défendre les prérogatives des maîtres nommés et de leur pouvoir d’achat. Ainsi, l’exigence d’une nomination cantonale pour tous les enseignants n’est intervenue qu’à la fin des années quatre-vingt-dix alors que le pourcentage des maîtres temporaires dépassait déjà les 40%.

Par ailleurs, pour la première fois sans doute, le chômage des universitaires mettait véritablement « en concurrence » non-licencié et licencié alors que jusqu’alors beaucoup de licenciés estimaient que c’était déchoir que d’enseigner à des supérieurs. Désormais, une « main d’oeuvre » déjà qualifiée -et non pas à qualifier à l’interne- était en mesure de prendre en charge tout le secondaire. Deux obstacles majeurs en limitaient la réalisation: le coût et les représentations des universitaires sur leur rôle et leurs attentes professionnelles; certains pouvant ressentir un sentiment de déqualification professionnelle.

Actuellement, l’esquisse d’une prochaine pénurie d’enseignants au secondaire, associée à un nombre croissant d’universitaires mis sur le marché et au changement de paradigme de l’enseignant induit notamment par EVM, laisse à penser que cette « universitarisation » du secondaire 7e-9e n’est pas qu’une vue de l’esprit1 .

Cependant, cette « universitarisation » ne découle pas d’un choix politique ou pédagogique clairement affirmé; nous sommes dans une évolution qui, si elle se confirme, est malsaine, car rampante. D’autant plus, que dans le même temps, des programmes de formation continue pour remplacer les actuels BFC I et BFC II sont également mis sur pied pour ces prochaines années. De plus, la situation politique, idéologique et économique de l’Etat de Vaud n’est pas faite pour revaloriser la profession, seule condition concrète tant pour faire face à la pénurie d’enseignants que pour une éventuelle « universitarisation » de tout le secondaire.

Le projet EVM

En préambule, il convient de préciser qu’avec EVM il s’agit

  • d’un projet de compromis entre la gauche et la droite2d’un compromis primaire/secondaire au niveau du CYT
  • d’un projet de réforme de structure
  • d’un projet pédagogique
  • d’un projet prenant en compte la nouvelle maturité fédérale
  • …et les changements de la formation professionnelle

Immédiatement, il convient de préciser que ce qui est essentiellement mis en cause actuellement, c’est le projet pédagogique. Or, c’est cet aspect-là avant tout qui est l’apport de Jean-Jacques Schwaab. En effet, en arrivant au sein département, Jean-Jacques Schwaab a mis ensemble des éléments de réflexion déjà en cours:

  • une « rénovation » du primaire (pas touché par la réforme 1984);
  • une sélection sur deux ans au lieu d’un;
  • une voie médiane sans section;
  • l’idée d’un tronc commun pour les élèves de prégymnasiale (en 6e alors);
  • une voie à option plus intégrée à la préparation d’une voie professionnelle;
  • une limitation des redoublements.

Pour une bonne partie, ces éléments permettaient, en quelque sorte, de compléter le dispositif de 1984, voire d’en atténuer les tensions. L’idée était également de réintroduire les anciens rac d’avant la réforme de 1984 pour éviter les classes à multiples vitesses en voie supérieure.

Au niveau des rapports de force politique, la droite était largement favorable à ces mesures. Pour deux raisons:

  • une partie de ces mesures permettaient des économies de structure;
  • électoralement et politiquement la sélection en une année n’était plus tenable.

Néanmoins, pour la droite, le caractère sélectif n’est pas remis en cause idéologiquement avec l’idée d’une sélection en deux phases: d’abord les niveaux3 sont faits pour que les « meilleurs » ne restent pas trop longtemps avec les « autres », puis la sélection est définitive à la fin de la 6e. D’autre part, le gain était énorme puisque, par la suite, les réorientations doivent être limitées et donc les redoublements. Les cycles du primaire participent à la même économie de l’ensemble en rendant les redoublements plus difficiles.

De plus, la voie médiane unique comporte de nombreux avantages économiques et de gestion. On peut même imaginer un retour à l’ancien maître sup d’avant 1984 avec des gains salariaux évidents. Seul le volet pédagogique rend problématique ces perspectives d’une certaine droite.

Notons en outre, au niveau économique, que le maintien de la dernière année du collège comme première année de maturité représente un gain intéressant pour la droite.

Ainsi, la droite a pu avec le projet EVM conserver à la fois une cohérence idéologique tant économique que pédagogique.

Pour la gauche, seul le volet pédagogique peut satisfaire ses aspirations. Mais il est susceptible d’entrer en conflit avec la droite tant au niveau de l’idéologie économique que de l’idéologie pédagogique. Dès lors, nous risquons de nous retrouver dans une course de vitesse à partir du moment où le parti radical se positionne actuellement pour reprendre le DFJ en 2002.

Synthèse et propositions

Dans les domaines des structures de l’Ecole vaudoise, il serait plus que nécessaire que nous poursuivions notre harmonisation avec les cantons romands voisins avec une école primaire jusqu’à la fin de la 6e, puis une école secondaire obligatoire 7e/9e années.

En outre, dès la 7e année, l’Ecole vaudoise ne devrait pas comporter plus de deux voies. L’idéal étant un « collège unique » jusqu’à la fin de la scolarité obligatoire. Evidemment, une telle mesure ne peut se décréter sans deux garde-fous:

  • une pédagogie véritablement adaptée à cette diversité
  • des effectifs de classes également adaptés (18-20 élèves par classe au minimum).

En outre, il conviendrait d’étudier l’application d’un véritable système de niveau qui ne réintroduisent pas, par la bande, de sélectivité déplacée.

De plus, chacun de ces « ordres scolaires » ne devrait comporter qu’une seule catégorie d’enseignants. La seule garantie d’ailleurs que l’on assiste pas au bradage des savoirs résiderait dans une formation à caractère véritablement universitaire des enseignants et pas seulement des enseignants secondaires.

Dans le domaine de la formation, la HEP devrait dès lors s’intégrer à l’université pour atteindre ces objectifs.

Par ailleurs, la mise en oeuvre d’EVM a largement privilégié une conception pyramidale du changement en partant du département, via les directions, puis les enseignants. Suivant les cas, les AFE sont devenus un rouage hiérarchique supplémentaire. C’est le rebours du bon sens, car la multiplication des éléments structurels empêche toute innovation pédagogique véritable.

Jusqu’à présent le département a peiné à faire également sa réforme EVM. Il convient de profiter de la réorganisation du DFJ pour le faire entrer dans une nouvelle phase de pilotage à distance du dispositif et de garant d’une ligne générale plutôt que d’interventions dans le détail que, de toute façon, il ne maîtrise pas.

Il s’agit aussi de favoriser en priorité les initiatives des équipes pédagogiques des établissements et de leur octroyer les moyens de leur formation sur la base de projets de leur part. L’exemple français actuel est éclairant à ce sujet avec, d’un côté, un Claude Allègre mis en échec-ayant décidé depuis en haut la généralisation de l’innovation pédagogique dans tous les établissements et finissant par décourager les réseaux pédagogiques alternatifs- et, d’un autre côté, un Jack Lang se réconciliant avec ces mêmes réseaux pédagogiques alternatifs -faisant machine arrière et lançant un Conseil pédagogique de l’innovation qui apportera son soutien à des projets existants ou proposés par les établissements eux-mêmes (cf article de Libération du 30 septembre 2000).

La réforme Etatcom incite également à miser à un développement basé sur une rénovation des établissements et à la décentralisation plus forte du système. Pour cela, il est nécessaire d’accélérer le processus visant à la création de véritables Conseil d’Ecole réunissant des représentants des parents, des enseignants et des autorités locales et bénéficiant de pouvoirs étendus.

A l’interne de l’établissement, la redéfinition des rôles doit aussi être à l’ordre du jour: quelles compétences pour la conférence des maîtres? quel rôle pour les élèves au quotidien dans la marche de l’établissement? quel type de direction d’établissement?

Au niveau des directions, la temps d’un conseil de direction, élu pour un temps limité et par les pairs, est peut-être venu. D’autant plus si un Conseil d’école prend en charge les orientations « stratégiques » de l’établissement.

Plus d’autonomie des établissements serait une garantie contre une volonté de reprise en main de la droite sur l’école qui mettrait très fortement à mal le volet pédagogique d’EVM. Il est clair cependant que de l’autonomie des établissements à leur privatisation, il peut n’y avoir qu’un pas. Néanmoins, dans les régions périphériques, l’attachement à son établissement scolaire sera d’autant plus grand que les habitants et les utilisateurs se sentent acteurs et responsables de son quotidien.

Lyonel Kaufmann (2000)

  1. Un indice peut-être: je constate cette année une augmentation du nombre de stagiaires du SPES qui enseignent en classe TO ou de VSO. Par ailleurs, il ne s’agit plus de stagiaires enseignant l’allemand ou l’anglais, mais également le français, l’histoire ou la géographie. ↩
  2. Il convient donc de relativiser l’impression que le projet « Une meilleure école pour tous » qui s’est ainsi réalisé avec EVM. Les tensions actuelles sur les questions de l’évaluation post-CYT en sont la preuve. Pour une bonne partie de la droite, il s’agissait essentiellement de passer d’une sélection en un an à une sélection sur deux ans avec une première phase d’orientation (les niveaux) à la fin de la première année du cycle de transition. Le gain pour nous socialistes a résidé dans l’introduction d’une nouvelle évaluation avec des effectifs adaptés. Or, on constate qu’au vue des pressions à faire des économies et l’attitude de la droite du Conseil d’Etat sur l’ouverture des classes (ou de la droite sur le budget 2001 en prévision du budget 2002), il s’agit de la partie la plus fragile de l’édifice, susceptible d’être remise en cause d’autant plus au vue des réactions (de parents, des médias, de l’opinion publique). ↩
  3. Actuellement la droite observe et reste attentive à ce que le principe des niveaux ne soit pas dévoyé de son but initial. Rappelons que, sans les niveaux, la droite n’acceptait pas le projet. Il est heureux que les pratiques de terrains s’éloignent tant que faire se peut de l’idée de la droite, mais ne rêvons pas trop. D’autant plus que le principe des niveaux est inscrit dans la loi. ↩

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