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Histoire Lyonel Kaufmann

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Opinions&Réflexions

Histoire «sérieuse» et histoire grand public : la concurrence des histoires ? | Chronique no 134

4 juillet 2012 by Lyonel Kaufmann

A intervalle régulier, l’histoire universitaire renvoie auprès du grand public une image peu flatteuse d’elle-même. Dans son numéro de mars 2012 et sur son site internet, l’American Historical Association (AHA) débattait du «Professionnal Boredom» in History (L’ennui professionnel en histoire) et son président William Cronon plaidait pour une écriture de l’histoire qui soit attrayante et accessible à un large public. 

Dans son article, William Cronon (( Le site professionnel de W. Cronon et ses travaux historiques : http://williamcronon.net)) part du constat suivant:

«L’un des paradoxes de l’histoire, c’est que aucune autre discipline universitaire n’a fait un meilleur travail pour conserver une grande audience publique alors que de nombreux non historiens trouvent l’histoire académique ennuyeuse à l’extrême.» ((Professional Boredom : http://www.historians.org/perspectives/issues/2012/1203/Professional-Boredom.cfm L’article a suscité notamment les réactions suivantes : http://blog.historians.org/articles/1622/debating-professional-boredom-in-history))

W. Cronon met également en évidence l’intérêt du public pour les programmes de la chaîne historique «History Channel», les expositions à succès des musées ou les best-sellers historiques qui recouvrent des sujets très différents, voire à l’opposé, des thèmes et spécialisation que l’on peut trouver dans les départements d’histoire des Facultés universitaires. Ainsi, malgré l’appétit du grand public pour l’histoire, les historiens professionnels produisent rarement des travaux destinés à la consommation publique.

Quelle est alors la meilleure manière de servir les intérêts des historiens professionnels dans ces autres contextes que la production universitaire au moment où la révolution numérique aggrave et accentue cet écart — qui n’est pas nouveau — entre histoire académique et histoire prisée par le public?

Pour Cronon, il s’agit premièrement de garder un œil sur l’ennui et s’interroger dans quelle mesure cet ennui est le résultat de la manière de faire de l’histoire à un niveau académique. Il se réjouit également que l’AHA dispose en son sein d’historiens académiques qui participent à des documentaires historiques ou des expositions, réalisent des sites internet, tiennent des blogs, enseignent à d’autres degrés ou publient des livres grands publics.

Fondamentalement, pour Cronon, les historiens universitaires se doivent de communiquer de manière claire et engageante, de raconter de «bonnes» histoires et surtout de rendre le passé vivant pour les non-professionnels qui autrement le trouverait aride, mort et ennuyeux.

Il est à noter que ce débat et ces constats de W. Crono ne sont pas neufs et reviennent avec constance. Ainsi, le rapport de 1926 du comité de l’AHA s’interrogeait déjà à ce sujet. Le comité de l’AHA lui-même est issu d’une prise de conscience que l’écriture de l’histoire aux États-Unis n’était pas dans un état satisfaisant. A cette même époque, Jean Jules Jusserand, ancien ambassadeur français et président d’alors de l’AHA, remontait même jusqu’au satiriste grec Lucien de Samosate dans le deuxième siècle après JC, à Cicéron en 55 avant notre ère et à Jean Bodin en 1566 pour des discours comparables. ((Jean Jules Jusserand (1926). Historian’s Work. In AHA, The Writing of History: http://www.historians.org/pubs/archives/WritingofHistory/Jusserand_HistoriansWork.cfm))

Ces débats et constats sont également transposables au niveau de l’histoire à l’école que ce soit relativement à la concurrence au cours d’histoire représentée par les usages publics de l’histoire (télévision, histoire grand public, spectacles historiques, musées et l’internet) ou la manière de combattre l’ennui dans nos cours. Aujourd’hui, s’y ajoutent les difficultés à atteindre les objectifs ambitieux des programmes avec un nombre de périodes d’enseignement insuffisant et parfois en diminution de la discipline, voire l’absence d’un accompagnement et d’une formation professionnelle digne de ce nom. ((A l’exemple des programmes de Première : Des programmes ambitieux ou invraisemblables ? In Aggiornamento hist-géo : http://aggiornamento.hypotheses.org/831))

Tout cela concourt à s’interroger sur la place de la discipline et de l’image que celle-ci renvoie. Comment également concilier attractivité de la discipline et rigueur intellectuelle que nécessite notamment l’exigence de développer au moyen de l’histoire l’esprit critique et citoyen chez nos élèves?

Cet article est la reprise de ma chronique mensuelle du Café pédagogique. (No 134, Juin)

Classé sous :Histoire savante, Opinions&Réflexions, Publications

14-18 : obéir est-ce adhérer ? | Chronique no 133

4 juin 2012 by Lyonel Kaufmann

Après le maelström en 2008 des commémorations du quatre-vingt-dixième anniversaire de la signature de l’armistice de Rethondes et de la disparition la même année du dernier poilu, le temps de la recherche historique est peut-être revenu. Renouvellera-t-il notre enseignement de 14-18, voire notre enseignement de l’histoire tout court à l’ère du numérique ?

Dans le champ éditorial, il faut relever la parution à fin 2011 de l’ouvrage d’Emmanuel Saint-Fuscien, À vos ordres ? La relation d’autorité dans l’armée française de la Grande Guerre ((Emmanuel Saint-Fuscien, À vos ordres ? La relation d’autorité dans l’armée française de la Grande Guerre, Paris, Éditions de l’EHESS, 2011, 310 p.)) qui apporte une nouvelle pierre à notre compréhension des liens entre les soldats du rang et leur hiérarchie au long de la Grande Guerre. Dans cet ouvrage, note La Vie des idées

«[Emmanuel Saint-Fuscien] prend le problème à bras-le-corps en cherchant à décrire et à expliquer les mécanismes par lesquels l’autorité militaire a pu s’exercer, apparemment sans trop de heurts, quatre années durant.» ((Nicolas Mariot, « Obéir en 1914-1918 », La Vie des idées, 3 mai 2012. ISSN : 2105-3030. URL : http://www.laviedesidees.fr/Obeir-en-1914-1918.html))

Saintfuscien avosordres

Ce compte-rendu met en évidence la qualité du travail réalisé sur les archives par l’auteur sur quatre grands massifs documentaires soit environ 150 écrits militaires consacrés à l’autorité et à l’obéissance avant et dans l’immédiat après-guerre confrontés à 140 témoignages de guerre visant à saisir ce qu’a été, sur le terrain, l’exercice effectif de l’autorité auxquels s’ajoutent encore les archives du contrôle postal et finalement les archives judiciaires du tribunal du conseil de guerre de la 3e division d’infanterie (DI).

Un tel ouvrage sera utile à l’enseignant dans l’appréhension d’une dimension importante dans le champ historiographique français comme il pourrait permettre à l’élève d’appréhender le métier de l’historien et la distance qui sépare le travail scolaire sur un corpus limité, formalisé et généralement convenu de sources et documents du travail de bénédictin réalisé ici pour un travail de thèse désormais publié.

Par ailleurs, avec la lecture du compte-rendu, l’enseignant dispose même de deux problématiques à proposer à ses élèves.

La première se poserait de la manière suivante : «obéir est-ce adhérer à la guerre?»

Une deuxième problématique envisageable prend corps alors que l’analyse des archives judiciaires mettent en évidence que

«la justice militaire vise quasi exclusivement (97% des 1 078 individus incriminés) les hommes du rang, […], issus presque exclusivement des classes populaires et marginalement, de la petite bourgeoisie.»

Cela amène Nicolas Mariot, auteur du compte-rendu, à poser la question : «une justice de classe?»

Ainsi donc deux questionnements issus d’un travail d’historien deviennent un matériau pour la compréhension historique de nos élèves et peuvent s’inscrire dans l’espace de la classe. ((D’autres matériaux sont disponibles en la matière. Concernant les travaux d’Emmanuel Saint-Fuscien, signalons le dossier du CNDP sur les fusillés de la Grande Guerre qui comprend notamment un interview de l’auteur [http://www.cndp.fr/pour-memoire/les-fusilles-de-la-grande-guerre/les-fusilles-de-la-grande-guerre-essai-de-definition/crimes-et-delits-que-juge-t-on-dapres-emmanuel-saint-fuscien.html] et des documents issus de son travail ainsi qu’une émission du «Bien commun» sur France culture (20 mai 2010) sur les Conseils de Guerre [http://www.franceculture.fr/emission-le-bien-commun-les-conseils-de-guerre-en-14-18-2010-11-13.html]))

Ceci doit nous amener à réfléchir aux conséquences de l’enseignement à l’ère numérique en rapport avec nos pratiques habituelles, car  l’enseignant qui complète sa connaissance d’une problématique historique côtoiera peut-être l’élève qui cherche de l’information sur le même sujet. A moins qu’ils n’abordent cette histoire côte à côte dans un enseignement renouvelé de l’histoire ? ((A ce titre je vous invite à méditer sur les propos d’Eric Sanchez

«Il faut arrêter de se dire on va transposer des pratiques usuelles avec le numérique et on va faire moins bien finalement parce qu’on va forcer les choses, mais plutôt on va se dire « ok » ça nous offre des possibilités de faire des choses qu’on ne pouvait pas faire avant.»

Eric Sanchez. Être enseignant à l’ère du numérique, défis et opportunités. URL : http://www.canal-u.tv/))

Cet article est la reprise de ma chronique mensuelle du Café pédagogique. (No 133, Mai)

Classé sous :Histoire active, Histoire savante, Médias et technologies, Opinions&Réflexions

Être enseignant à l’ère du numérique, défis et opportunités

19 mai 2012 by Lyonel Kaufmann

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Généralement, je décroche très rapidement lorsque je visionne une conférence mise en ligne. Tel n’est pas le cas avec cette intervention d’Eric Sanchez sur l’enseignant et l’enseignement à l’ère du numérique. S’il part de son expérience dans l’enseignement supérieur, sa conférence interpelle tout enseignant et futur enseignant sur l’évolution de l’enseignement à l’ère numérique.

Eric Sanchez a le grand mérite de ne pas tomber dans l’idolâtrie béate devant le numérique, mais de jalonner et de documenter intelligemment le paysage de l’enseignement à l’ère du numérique.

See on Scoop.it – Médias sociaux et enseignement

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Présentation de son intervention :

L’éducation est aujourd’hui soumise à un changement de référentiel ((cf  Serres, M. (2011). Petite poucette. Séance inaugurale de l’Académie des sciences.)). Ce changement porte plus particulièrement sur les rapports qu’un apprenant entretient avec le savoir, sur les temps et les espaces éducatifs et sur l’importance du collectif dans l’apprentissage. Ainsi, les mutations en cours viennent interroger le rôle et la formation des enseignants qui d’une part bénéficient de nouvelles opportunités en terme de développement de pédagogies centré sur l’élève mais, d’autre part, doivent aussi affronter de nouveaux défis. En effet, les enseignants sont concurrencés, en tant que détenteurs du savoir, par un fantastique vivier de ressources largement ouvert et libre qui permet d’accéder à des connaissances sur un nombre incroyable de sujets. Leurs méthodes sont remises en question par la possibilité, pour tout-un-chacun, d’apprendre et d’exercer son imagination et sa créativité en utilisant des environnements numériques qui autorisent des expérimentations selon un nombre illimité de combinaisons. De plus, toujours connectés, ils sont sollicités partout et tout le temps et sommés de répondre sans délais. Dans un tel contexte, une réflexion sur ce que signifie être enseignant, aujourd’hui, et pour les trente prochaines années, apparait cruciale. Quels rôles les enseignants doivent et devront-il assumer ? De quelle formation devront-t-il bénéficier ?

Au final, je vous propose la citation suivante issue de son intervention ((intervention faite après avoir présenté une situation d’écriture collaborative fort intéressante en elle-même réalisée par ses étudiants à l’aide d’Etherpad. Cette production collective réalisée en direct à 20 étudiant-e-s ne serait, comme l’indique Eric Sanchez, impossible à réaliser de manière traditionnelle.))

«Il faut arrêter de se dire on va transposer des pratiques usuelles avec le numérique et on va faire moins bien finalement parce qu’on va forcer les choses, mais plutôt on va se dire « ok » ça nous offre des possibilités de faire des choses qu’on ne pouvait pas faire avant.»

Il n’en demeure pas moins que le défi reste entier et important lorsque l’on prend connaissance des résultats du mini-sondage réalisé par Eric Sanchez auprès de ses étudiant-e-s et futurs enseignant-e-s:

Ecole futur etudiant

Capture d’un slide de la conférence d’Eric Sanchez

Mais l’institution scolaire a-t-elle un avenir si elle se déconnecte durablement de la société ? Deux mondes s’affrontent, mais le monde scolaire issu du 19e siècle prenait son sens en reproduisant le monde du bureau, de l’atelier et de l’usine que les élèves allaient rencontrer ensuite dans leur vie d’adulte. Ce monde a profondément changé de même que la culture de nos élèves et étudiants. Ce monde-là a aussi connu deux guerres industrielles mondiales…

2mondes

Capture d’un slide de la conférence d’Eric Sanchez

A voir sur www.canal-u.tv

Le blog portfolio d’Eric Sanchez : http://comenius.blogspirit.com/

Classé sous :Médias et technologies, Opinions&Réflexions, sur le web

Enfermé, limité, mais utilisé…. | Veille et Analyse TICE

11 mai 2012 by Lyonel Kaufmann

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Bruno Devauchelle nous gratifie à nouveau d’un excellent article relativement à l’intégration des TICE à l’école.

Son point de départ est la lecture du rapport fait par l’inspection générale sur l’expérience de Corrèze ((http://www.ordicollege.cg19.fr/index.php?option=com_content&view=frontpage&Itemid=2))  et plus généralement des expériences des utilisateurs des TIC en classe.

Il en ressort que la question de la simplification technique semble essentielle pour la réussite du développement des usages pédagogiques des TIC. ((La simplification technique s’applique ici aussi bien au matériel qu’au logiciel, que ce soit le logiciel système ou les applications.)) Ce constat de la simplification technique renjoint des constats déjà formulé ici.

Bruno Devauchelle pose ensuite un certain nombre de questions. Il relève notamment que c’est

dans l’écart entre des pratiques personnelles ordinaires et des pratiques professionnelles pionnières qu’il y aurait un frein au développement des usages.

Enfin concernant les tablettes numériques, le rapport et Bruno Devauchelle rejoignent un autre de mes constats à savoir que

L’arrivée des tablettes, comme le souligne le rapport de l’IGEN sur la Corrèze, pourrait bien être le vecteur clef pour l’usage dans la classe, car leur mode de fonctionnement semble correspondre avec ces contraintes à ces réalités humaines.

L’article Enfermé, limité, mais utilisé…. « Veille et Analyse TICE.

Classé sous :Médias et technologies, Opinions&Réflexions

Piéger les élèves ou les former avec les médias sociaux? | Chronique no 132

5 mai 2012 by Lyonel Kaufmann

Pendant que certains préfèrent pourrir le web et piéger leurs élèves, il reste des allumeurs de réverbères qui cherchent heureusement à élever leur élèves à la culture et au savoir historique en se saisissant des médias sociaux.

L’affaire de l’enseignant pourrisseur du web ((on trouvera ici une série d’articles critiques concernant ce «pourrissage» : L’affaire du « pourrisseur du web ». Points de vue critiques)) et de ses élèves en fournissant, via le web, et en particulier Wikipedia, des fausses informations au nom de la défense de la culture, avec un grand C, et de la nécessité pour les élèves d’apprendre à penser avant d’aller sur le web en dit long sur la perception d’un grand nombre d’enseignants à vivre l’école comme une citadelle assiégée et leur peur d’enseigner avec les médias sociaux, voire d’enseigner tout court. ((Je fais bien sûr allusion indirectement au livre de Serge Boimare]. Mais je vous renvoie aussi à cette conférence, donnée à mi-mars, par la sociologue Dana Boyd consacrée au “le pouvoir de la peur chez les publics en réseaux”, traduite par InternetActu, danah boyd : pourquoi avons-nous peur des médias sociaux ?. Elle s’appuie notamment sur l’ouvrage de Barry Glassner, la Culture de la peur.))

Nul doute qu’enseignant au moment de l’arrivée de cette nouvelle technologie qu’a été en son temps le livre, cet enseignant et ses congénères prôneraient également que leurs élèves doivent apprendre à réfléchir par eux-mêmes avant de lire leur premier livre!

Ainsi, au lieu d’apprendre à bien de maîtriser leurs vies numériques et d’être leur propre maître, les utilisateurs-producteurs d’élèves seront livrés pieds et poings liés au marché numérique et parfois vendus sans crier gare, comme le montre le rachat récent d’Instagram par Facebook, avec leurs données et contenus à de nouveaux maîtres. Car si l’école ne s’occupe pas des médias sociaux et du numérique, le marché et principalement Facebook s’en chargeront.

Concernant la culture, l’exercice proposé était bien loin de ce qui aurait permis d’y élever les élèves en venant à leur rencontre et la démarche choisie lors de cette mascarade a, comme l’indique fort bien Emmanuel Jaffelin, ((Internet fait place nette dans la pédagogie))

moins prouvé la tricherie des élèves que mis en évidence la date de péremption des exercices demandés.

Sans parler que, de tout temps, ces exercices ont plus favorisé la recopie et le couper/coller que le développement de la réflexion autonome des élèves…

Heureusement, dans le même temps, d’autres initiatives vont à la rencontre des élèves, s’approprient les outils de la culture numérique pour véritablement les élever à la culture, au savoir et les former avec les médias sociaux.

C’est ainsi que Laurence Juin a remis le couvert et recourt avec ses élèves à Twitter pour préparer le bac. Il s’agit ainsi en histoire d’«inciter les élèves à réviser, à chercher en posant des questions, en donnant des réponses.» ((Réviser le bac avec Twitter?))

Le principe est simple. L’enseignant pose une question d’histoire, de géographie ou d’éducation civique en rapport avec le programme et les élèves y répondent en reformulant la question et donnant leur réponse. En cas d’erreur, d’imprécision ou de faute d’orthographe, l’enseignant demande à l’élève de reformuler. De plus, tout «tweeteur» peut participer en rédigeant des questions.

Mais mon coup de cœur du mois, l’illustration que, plutôt que rejeter les élèves et le lieu central de leur vie qu’est devenu l’Internet et le numérique, ((«[Nous les enfants du Web] n’utilisons pas Internet, nous vivons sur Internet et à ses côtés. Nous nous sommes fait des amis et des ennemis en ligne, nous avons préparé des antisèches en ligne pour passer des examens. nous avons prévu des soirées et des sessions de travail en ligne, nous sommes tombés amoureux et avons rompu en ligne. Le Web n’est pas pour nous une technologie que nous avons dû apprendre et sur laquelle nous aurions mis la main. Le Web est un processus en constante évolution sous nos yeux ; avec nous et grâce à nous.»

Propos de Piotr Czerski, né en 1981, un poète, auteur, musicien, informaticien et blogueur polonais.Celui-ci a publié début février 2012 dans le journal local de Poméranie Dziennik Baltycki, un article qui a des allures de manifeste pour la nouvelle génération.

Nous les enfants du Web [ Framablog)) il faut aller à leur rencontre là où ils sont pour faire œuvre de culture et d’enseignement, vient de l’initiative de Boruch Szlezinger.

Boris Szlezinger est un rescapé de la Shoah, ancien déporté politique des camps de concentration nazis, survivant des marches de la mort. Bel exemple de collaboration et de savoir partagé et reconnu entre les générations, c’est son petit-fils qui lui a créé un compte sur Twitter et le gère dans le but de faciliter la transmission de la mémoire de la Shoah. ((https://twitter.com/#!/BSzlezinger))

Mise à jour 10.01.2014 : Note du rédacteur : Depuis la publication de cette chronique, Boruch Szlezinger est intervenu pour que le tweet présenté et les propos tenus par son petit-fils le concernant soient supprimés. Il n’en demeure pas moins que le compte twitter  existe toujours (expurgé, mais actif les deux derniers tweets datant du 28 décembre 2013 et d’hier) et que, si l’article en ligne du Nouvel Observateur que nous citions a été supprimé, il existe notamment un interview du petit-fils et de son grand-père publié par une revue papier, disponible au format .pdf en ligne. L’article est illustré par le tweet que nous présentions. Nous vous y renvoyons donc : Hayom, no 45, page 26.

On perçoit ainsi et notamment le formidable effet multiplicateur, de diffusion et d’appropriation des médias sociaux. Il serait incompréhensible, voire criminel, que l’éducation nationale s’en détourne.

Pour notre part, nous préférons espérer, à la suite d’Olivier Ertzscheid, que l’activité de publication avec les média sociaux sera enseignée pour «en faire le pivot de l’apprentissage de l’ensemble des savoirs et des connaissances», ((Et si on enseignait vraiment le numérique ?)) car

Cet enjeu est essentiel pour que chaque individu puisse trouver sa place dans le monde mouvant du numérique, mais il concerne également notre devenir collectif, car comme le rappelait Bernard Stiegler : « la démocratie est toujours liée à un processus de publication – c’est à dire de rendu public – qui rend possible un espace public : alphabet, imprimerie, audiovisuel, numérique. »

Les allumeurs de réverbères, parsemés sur la toîle, que je rencontre me donnent à penser qu’il reste de l’espoir et un avenir pour l’école.

Cet article est la reprise de ma chronique mensuelle du Café pédagogique. (No 132, Avril)

Classé sous :Médias et technologies, Opinions&Réflexions

Patrick Boucheron, un historien qui bouscule les siècles | La république des livres

13 avril 2012 by Lyonel Kaufmann

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Et si Denys le Petit, ce moine du VIème siècle à qui l’on doit l’invention de l’ère chrétienne, avait choisi d’adopter l’ère de la Passion et non celle de l’Incarnation pour faire débuter notre ère? Alors notre chronologie s’en trouverait décalée de 33 ans.

« A ce jeu, le XIXème siècle perd les guerres napoléoniennes, la Restauration, Stendhal, Hegel, Goethe, Keats, Byron, qui tous rejoignent un très convaincant siècle des Lumières. Celui-ci comprend enfin le romantisme : Rousseau, Chateaubriand et Musset se situent du même côté de la cassure, sans qu’il soit nécessaire aux exégètes de l’histoire littéraire d’ergoter interminablement. Evidemment, ce que le XIXème siècle perd d’un côté, il le récupère de l’autre : la Grande guerre bien entendu … et du côté culturel : Joyce, Proust, Kafka, Schoenberg, Freud, Einstein. Ainsi décalé d’un tiers, le XIXème siècle devient le grand siècle moderniste et révolutionnaire, englobant largement 1848 et 1917, faisant la part belle aux avant-gardes politiques et esthétiques »

Patrick Boucheron dans L’entretemps (135 pages, 13 euros, Verdier),

via Patrick Boucheron, un historien qui bouscule les siècles | La république des livres.

Classé sous :Histoire savante, Nouvelles de l'histoire, Opinions&Réflexions

Plaidoyer pour une rencontre entre la culture populaire et la culture élitiste

31 mars 2012 by Lyonel Kaufmann

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Une fois pour toute, il est important de comprendre que ce ne sont ni les jeunes, ni les technologies qu’ils utilisent qui sont les ennemis de la culture; ce sont plutôt ceux qui ne savent pas comment leur apprendre à s’en servir au quotidien de façon adéquate.

via Plaidoyer pour une rencontre entre la culture populaire et la culture élitiste |.

Classé sous :Médias et technologies, Opinions&Réflexions

Nous les enfants du Web | Framablog

25 février 2012 by Lyonel Kaufmann

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Quels seront les enseignants du Web en mesure de prendre en compte ces enfants du Web? Quel sera l’histoire du Web en phase avec cette nouvelle et durable réalité?

«Pour nous, le Web est une sorte de disque dur externe. Nous n’avons pas besoin de nous souvenir des détails qui ne sont pas indispensables : dates, sommes, formules, clauses, noms de rues, définitions détaillées. Il nous suffit d’avoir un résumé, le nécessaire pour traiter l’information et la transmettre aux autres.»

Via Scoop.it – Médias sociaux et enseignement
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«Nous avons appris à accepter qu’au lieu d’une réponse unique nous en trouvions beaucoup d’autres, et dégager de celles-ci la plus réponse la plus probable, en laissant de côté celles qui ne semblent pas crédibles.»

Né en 1981 Piotr Czerski est un poète, auteur, musicien, informaticien et blogueur polonais. Il a publié il y a deux semaines, dans le journal local de Poméranie Dziennik Ba? Désormais, après avoir été traduit en anglais et en allemand, le texte est traduit en français.
Via www.framablog.org

Classé sous :Médias et technologies, Nouvelles de l'histoire, Opinions&Réflexions

Le rôle des média généralistes dans le devenir-référence de Shoah (1985-1987)

28 janvier 2012 by Lyonel Kaufmann

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Merci à Rémy Besson pour sa mise à disposition de sa contribution  Le rôle des média généralistes dans le devenir-référence de Shoah (1985-1987) proposée lors du colloque Si la photographie est bonne, organisé par André Gunthert (Lhivic/ EHESS), à l’INHA le 20 octobre 2011.
[issuu width=600 height=158 backgroundColor=%23222222 documentId=120125171628-382929ba69004299824d2f589344970b name=devenir-reference username=remybesson tag=cinema unit=px id=f4cc457e-f54f-13ab-d88f-821c4cbb0f23 v=2]
Source : Le devenir référence de Shoah (1985-1987)

Classé sous :Histoire savante, Médias et technologies, Opinions&Réflexions Balisé avec :film&histoire, Lanzman, Shoah

Le rôle des média généralistes dans le devenir-référence de Shoah (1985-1987)

28 janvier 2012 by Lyonel Kaufmann

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Merci à Rémy Besson pour sa mise à disposition de sa contribution  Le rôle des média généralistes dans le devenir-référence de Shoah (1985-1987) proposée lors du colloque Si la photographie est bonne, organisé par André Gunthert (Lhivic/ EHESS), à l’INHA le 20 octobre 2011.
[issuu width=600 height=158 backgroundColor=%23222222 documentId=120125171628-382929ba69004299824d2f589344970b name=devenir-reference username=remybesson tag=cinema unit=px id=f4cc457e-f54f-13ab-d88f-821c4cbb0f23 v=2]
Source : Le devenir référence de Shoah (1985-1987)

Classé sous :Histoire savante, Médias et technologies, Opinions&Réflexions Balisé avec :film&histoire, Lanzman, Shoah

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Réformer le pupitre | François Guité

28 février 2009 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Voici une réflexion intéressant de François Guité sur son blog Relief » Réformer le pupitre: « Pendant que le mobilier domiciliaire et industriel progresse à la vitesse du génie et du design, le pupitre de l’élève évolue au rythme des bancs d’église, c’est-à-dire au train de l’érosion. » Cette réflexion nous rappelle également les origines toute religieuse […]

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Fanny Starr une dame de 87 ans témoigne dans Second Life sur les…

30 janvier 2009 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Fanny Starr une dame de 87 ans témoigne dans Second Life sur les atrocités de la seconde guerre mondiale. Non seulement le témoignage est bouleversant mais il permet d’être diffusé à une audience espacée sans que cette dame subisse les contraintes d’un déplacement et tout ce que cela occasionne à cet age.

Un Témoignage sur l’holocauste différent « 

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Générations Y/Z« Netflix, ben c’est de la télé ! »

8 avril 2016 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

La claque ! Mon accompagnatrice de Reed Midem n’en revient pas. Ces jeunes venus de plusieurs pays européens* et d’Australie ne ressemblent vraiment pas aux autres festivaliers. Résultat : je devais leur faire un speech, j’ai passé mon temps à les écouter !  Et jamais le fossé des usages médias n’a paru aussi grand ! Deux […]

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Revue de Presse : La tradition dans la rue | La vie des idées

2 juin 2015 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Comment comprendre les manifestations récentes contre le mariage pour tous, leur occupation de l’espace public et leur dimension spectaculaire ? Deux ouvrages récents mettent en évidence les recompositions idéologiques que ce mouvement implique, et son inscription dans l’histoire longue des mobilisations de droite. En résumé: Docteur en science politique, Gaël Brustier décrypte dans Le mai […]

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Revue de presse – Histoire 2.0 06/21/2010

21 juin 2010 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

1918 : la fin de la Première Guerre mondiale ? | Revue historique des armées En modifiant un peu la citation la plus connue de Clausewitz, on pourrait dire que : « la paix, c’est la poursuite de la guerre par d’autres moyens ». Cette formule s’applique en tout cas très bien à la période qui commence le 11 novembre 1918. En fait, […]

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History of Visual Communication

9 janvier 2009 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

“This website attempts to walk you through the long and diverse history of a particular aspect…

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Wired Campus: Professor Encourages Students to Pass Notes During Class — via Twitter – Chronicle.com Une expérience à suivre… et à retenir pour les cours ex-cathedra.

9 avril 2009 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Cole W. Camplese, director of education-technology services at Pennsylvania State University at University Park, prefers to teach in classrooms with two screens — one to project his slides, and another to project a Twitter stream of notes from students. He knows he is inviting distraction — after all, he’s essentially asking students to pass notes […]

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Cette création est mise à disposition sous un contrat Creative Commons. Lyonel Kaufmann 2004-2025

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