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Histoire Lyonel Kaufmann

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Nouvelles de l'histoire

Une lanceuse d’alerte au placard : l’archiviste qui avait raconté le massacre du 17 octobre 1961 | France Culture

20 novembre 2018 by Lyonel Kaufmann

France Culture rend hommage à Brigitte Lainé, morte début novembre, archiviste remarquable placardisée pour avoir dit, en février 1999, la vérité sur le massacre d’Algériens le 17 octobre 1961 à Paris lors d’une manifestation pacifique. Concernant ce massacre, François Hollande reconnaîtra la responsabilité de l’Etat français en septembre 2012.

« Brigitte Lainé est morte début novembre. On lui doit un apport historiographique inestimable sur le 17 octobre 1961, quand des milliers d’Algériens ont été réprimés dans les rues de Paris par le préfet Maurice Papon. Elle a payé cher d’avoir fait connaître cet épisode tabou de la guerre d’Algérie.

Vous aurez beau chercher, vous ne trouverez nulle part le nom de Maurice Papon. Pas une seule mention du préfet de police collaborationniste sauvé de l’épuration, qu’on retrouvera plus tard à le tête de la Préfecture de police de Paris, dans le court texte publié par les Archives de Paris cette mi-novembre à la mort de Brigitte Lainé. L’historienne y fut pourtant archiviste la majeure partie de sa carrière, entre 1977 et 2008, et c’est elle, avec un autre archiviste, Philippe Grand, qui a joué un rôle immense dans l’historiographie du massacre des Algériens le 17 octobre 1961 à Paris. 

C’est ce rôle qui est complètement passé sous silence, alors que Brigitte Lainé est morte dix ans après son départ à la retraite. Ce silence a une histoire, aussi incroyable que méconnue, même si archimag, la revue professionnelle des métiers de la documentation, s’en est fait l’écho. »

  • Lire la suite sur Une lanceuse d’alerte au placard : l’archiviste qui avait raconté le massacre du 17 octobre 1961 | France Culture

Credit image : Arrestations par milliers après la manifestation du 17 octobre 1961 à Paris, contre la guerre d’Algérie.• Crédits : AFP

Classé sous :Histoire savante, Nouvelles de l'histoire

Enseigner les questions vives en histoire-géographique avec Pastel 

19 novembre 2018 by Lyonel Kaufmann

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La revue «Pastel» de l’académie d’Aix Marseille consacre un numéro à l’enseignement des questions sociales vives (QSV), notamment en histoire et géographie. 

Enseigner les questions sensibles en histoire et en géographie : quelles difficultés ?

Dans son article « Enseigner les questions sensibles en histoire et en géographie : quelles difficultés ? », Florian Nicolas, Président de la Régionale Midi-Pyrénées de l’Association des Professeurs d’Histoire et de Géographie (APHG), s’interroge sur les thématiques des programmes français pouvant être considérées comme sensibles. Si, spontanément, il serait possible de répondre qu’elles le sont toutes, son article offre un tableau des questions soulevant des débats plus marqués que d’autres en histoire et en géographie en se rapportant au cadre français.

Le tableau ci-dessous en synthésise les résultats :

Sans titre

Concernant la situation en Suisse et l’enseignement de l’histoire, la plupart des sujets présentés ci-dessous s’y retrouvent. Concernant les faits religieux, l’enseignement de la Réforme en Suisse a longtemps été enseignée différement selon la nature catholique ou protestant des cantons concernés. Pour le 20e siècle, la Grève générale de 1918, le rôle de la Suisse durant la Deuxième Guerre mondiale et la politique à l’égard des réfugiés figurent dans la catégorie des QSV.

Les questions sensibles dans l’enseignement de la géographie : émergence et enjeux actuels

Christine Vergnolle Mainar, Professeur des Universités en Géographie, rappelle que

« la géographie scolaire s’est construite sur une approche que François Audigier (1993) caractérise comme marquée par un « Refus du politique », une « recherche de Référent consensuel », un « enseigne- ment fondé sur le Réalisme » et s’appuyant sur des «Résultats» ; ce qu’il a nommé les « 4 R ». Ce type d’approche a conduit la géographie scolaire à privilégier des démarches et des notions fortement référencées sur les avancées de la recherche en géographie, dans une logique de transposition didactique privilégiant les savoirs de- venus consensuels au niveau universitaire.  »

Cependant, à compter des années 1980, des thématiques plus en phase avec les questions sociales ont été introduites dans les enseignements de géographie, principalement en lycée concernant d’abord les problèmes liés à l’environnement, puis au début des années 1990 la question de l’Europe en relation avec la construction de la CEE et la signature du Traité de Maastricht et la question de la mondialisation. Dans les  années 2000, c’est au tour des problématiques concernant l’introduction du développement durable qui interpellent en matière de QSV. L’introduction de la thématique de la mondialisation répond à ce même souci.

Plus récemment, dans les années 2000, l’introduction du développement durable, comme fil conducteur des programmes de plusieurs niveaux de classe, répond à cette même logique en relation avec la diffusion de la problématique de la durabilité dans l’aménagement des territoires. L’introduction de ces enjeux, de nature très politique, ont questionné les pratiques scolaires (Doussot, 2015) : enseigne-t-on de la même façon l’acquisition de connaissances géographiques sur un objet non discuté et un sujet politique so- cialement débattu et médiatisé ?

Elle note que

« L’introduction de ces enjeux, de nature très politique, ont questionné les pratiques scolaires (Doussot, 2015) : en- seigne-t-on de la même façon l’acquisition de connaissances géographiques sur un objet non discuté et un sujet politique so- cialement débattu et médiatisé ? »

Si la démarche géographique habituelle permet de comprendre les débats d’acteurs et leurs conséquences sur les territoires à partir de faits, elle n’est dans le cadre des questions dites sensibles en géographie qu’un point de départ pour penser le(s) futur(s).

« Or pour se projeter dans des scénarii, il faut mettre en regard et en débat des points de vue : ceux des acteurs en charge de ces sujets, ceux des habitants qui sont concernés… Mais se limiter à cette mise à plat de ce que pensent les différents acteurs est de nature à « refroidir » le sujet et à le réduire à une approche géographique classique. Une autre posture vise à outiller l’élève par une connaissance des arguments des parties prenantes, pour lui permettre de construire sa propre opinion et en débattre avec les autres. Cette démarche s’inscrit dans une logique de formation d’un citoyen responsable, réfléchi et – s’il le souhaite – acteur. »

Pour ces raisons, les questions sensibles comme les QSV questionnent les didactiques et le travail de l’enseignant. Elles nécessitent de se poser quatre questions :

  • Quelles références mobiliser ?
  • Quelles finalités d’apprentissage ?
  • Quels dispositifs d’enseignement ?
  • Quelle posture de l’enseignant ?

Christine Vergnolle Mainar conclut en indiquant

« Considérer l’enseignement de la géographie sous l’angle des questions sensibles, c’est donc moins identifier des sujets vifs (ils peuvent tous l’être à un niveau plus ou moins fort) que questionner la façon de les traiter : celle-ci peut faire (ou non) du caractère sensible un levier d’éducation à la citoyenneté.»

Enseigner les questions sensibles dans le 1er degré

Jean-Luc Parmentelot, inspecteur de l’Education nationale, aborde les questions sensibles dans le 1er degré et plus particulièrement pour l’enseignement de l’histoire. Dans le contexte français, trois thèmes sont susceptibles d’être des questions sensibles

  • l’enseignement du fait religieux  : dès la partie introductive du programme d’Histoire une considération est apportée sur la nécessaire prise en compte de l’histoire des faits religieux ou des marques du religieux dans l’histoire.
  • La question de la colonisation et de l’esclavage.
  • La question du génocide des Juifs durant la Seconde guerre mondiale.

Il ajoute les situations où, en fonction de l’actualité et d’intervention politique, l’enseignement de l’histoire fait la une des médias et où les enseignant.e.s peuvent alors être interpellés par les parents. A titre d’exemple, il cite l’exemple de Nicolas Sarkozy, alors président de la République lorsqu’il proposa que chaque élève de CM2 adopte un enfant juif déporté ou la question des fusillés de 14-18 sous Lionel Jospin, alors premier ministre.

Au niveau des pratiques pédagogiques liées à l’enseignement des questions sensibles dans le 1er degré, il souligne que cet enseignement «passe très souvent par la pédagogie du projet facilitée par la polyvalence des enseignants du premier degré».

Concernant l’enseignement de la Shoah, obligation institutionnelle dans le programme du cycle 3, il indique quelques principes de base sont – fortement – rappelés lors des formations :

  • Rejeter la pédagogie de l’horreur : il est ainsi totalement inapproprié de placer sous les yeux des élèves du Primaire des images (fixes ou animées) des camps et/ou des déportés.
  • Entrer par des itinéraires/biographies d’enfants pour à la fois relier la «grande histoire» à celle des «petites gens» et donner vie à la première.
  • Ne pas vouloir tout – trop – dire.
  • Mobiliser l’ensemble des champs disciplinaires notamment la culture littéraire et les pratiques artistiques.

Il conclut :

« Le rôle de la formation reste une des clés essentielles pour que ces questions perdent leur caractère sensible et deviennent des objets d’enseignement, certes différents des autres, mais que le professeur des écoles abordera et traitera avec toute la sé- rénité nécessaire. »

Le débat à l’école : une question sensible ?

La pratique du débat est un des outils régulièrement utilisé concernant l’enseignement des questions sensibles en classe.  Nathalie Panissal propose que le débat en milieu scolaire sur une QSV s’appuie sur une démarche d’enquête. Elle prend appui sur les étapes de la démarche d’enquête proposé par Dewey (1938) pour proposer un canevas permettant de penser la conception d’un dispositif didactique d’enquête sur une QSV. Le canevas reprend les cinq étapes de l’enquête ainsi que les compétences de pensée critique correspondantes mobilisées :

  1. Étape 1 : installer le doute, une situation douteuse et un sujet qui doute : déséquilibre Capacité à se mettre en doute. Capacité à accepter à se déstabiliser.
  2. Étape 2 : définir le problème. Capacité à définir un problème.
  3. Étape 3 : mener l’enquête. Capacité à construire un cahier des charges de l’enquête.
  4. Étape 4 : synthétiser. Capacité à dégager une synthèse de l’enquête.
  5. Étape 5 : se prononcer. Capacité à construire une opinion raisonnée et de l’amener à la délibération critique. Capacité à participer aux débats publics pour «défendre» son opinion.

Pour Nathalie Panissal, le débat n’est qu’un outil didactique pour l’enseignant qui doit l’inscrire dans une démarche d’enquête. Un débat peut être utilisé à n’importe quelle étape de l’enquête.

Après cette série d’articles posant le cadre général, théorique et didactique concernant l’enseignement des questions sociales vives (QSV) qui se termine sur la question du devoir de neutralité de l’enseignant, la suite du numéro propose une série d’articles permettant de faire le point sur une série de sujet sensibles liés à l’enseignement ou d’autres traitant d’un exemple d’enseignement d’une QSV. Voici les principaux sujets abordés :

  • Enseigner les conflits israélo-arabes et israélo-palestinien.
  • Enseigner une question socialement vive à travers l’exposition « la guerre d’Algérie, histoire commune, mémoires partagées ? »
  • Enseigner les faits religieux
  • Enseigner le judaïsme et l’islam
  • La laïcité : une question sensible?
  • Enseigner l’histoire de la Shoah
  • Traites, esclavages, abolitions
  • Enseigner les génocides
  • Éducation au Développement Durable et enseignement des questions socialement vives en histoire-géographie Quels principes et quels enjeux ?
  • Les cathares, une question sensible ?

Voici la table des matières de l’ensemble de ce numéro :

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Au final, ce numéro aborde nombre de questions et de sujets d’enseignements concernant les QSV. Il fournit aux enseignants autant des outils de réflexion ou des démarches didactiques que des articles permettant de faire le point sur l’une ou l’autre de ces thématiques sensibles.

Ouvrage cités (sélection)

Audigier (F.), Les représentations que les élèves ont de l’histoire et de la géographie. À la recherche des modèles disciplinaires entre leur définition par l’institution et leur appropriation par les élèves, Paris, Thèse de doctorat, Université Paris 7, 1993

Doussot (S.), Enjeux didactiques de la recomposition des dispositifs scolaires en histoire et géographie, dans Audigier (A.), sgard, (A.) et Tutiaux-Guillon (.N) (dir.), Sciences de la nature et de la société dans une école en mutation. Fragmentations, recompositions, nouvelles alliances, 2015, p. 151-162

Julien (M-P.), Futur, dans Barthes (A.), Lange (J-M.) et Tutiaux-Guillon (N.) (dir.), Dictionnaire critique des concepts et enjeux des «éducations à», Paris, L’Harmattan, 2017, p. 461-466

Legardez (A.) et Simonneaux (L.) (dir.), L’école à l’épreuve de l’actualité. Enseigner des questions vives, Paris, ESF, 2006

Legardez (A.) et Simonneaux (L.) (dir.), Développement durable et autres questions d’actualité. Questions socialement vives dans l’enseignement et la formation, Dijon, Educagri, 2011

Accès à la revue intégrale en ligne (.pdf) : Pastel : Enseigner les questions socialement vives

 

Classé sous :Didactique, Nouvelles de l'histoire, Outils enseignement

Cent après… Eugène Burnand aux Invalides

18 novembre 2018 by Lyonel Kaufmann

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Le peintre franco-suisse des poilus de 14-18 est exposé aux Invalides à Paris. Au coté de l’artiste urbain C215.

Connu dans nos contrées et de générations d’écoliers pour son tableau de la fuite de Charles Le Téméraire lors de la bataille de Grandson

Eugène Burnand. La fuite de Charles-le-Téméraire (1895). © Musée Eugène Burnand. Moudon
Eugène Burnand. La fuite de Charles-le-Téméraire (1895). © Musée Eugène Burnand. Moudon

ou pour ses scènes alpestres ou rurales gigantesques

Eugène Burnand. Le taureau dans les Alpes (1884). © Musée Eugène Burnand, Moudon
Eugène Burnand. Le taureau dans les Alpes (1884). © Musée Eugène Burnand, Moudon

Eugène Burnand a également réalisé une série impressionnante de portrait des combattants de la Première Guerre mondiale.

Le Musée des Invalides à Paris propose jusqu’au 31 janvier 2019 une exposition intitulée Cent après en mettant en parallèle les tableaux de Burnand et les travaux de l’artiste urbain C215.

« Comment peindre aujourd’hui les combattants de la Grande Guerre? Comment dire, un siècle plus tard, les douleurs de ce conflit que l’on surnomma bien à tort la «der des ders» dans l’entre-deux-guerres? L’exposition Cent ans après… exposées en clichés grand format dans les douves des Invalides, à Paris, apporte une réponse audacieuse. A travers un face-à-face inédit entre un artiste français d’aujourd’hui, Christian Guémy alias C215, et le peintre suisse des poilus Eugène Burnand, dont les portraits des vétérans des tranchées sont d’ordinaire exposés, dans la capitale française, dans les collections permanentes du Musée de la Légion d’honneur sur les bords de la Seine.»

—A lire l’article du Temps sur cette exposition : https://www.letemps.ch/culture/cent-ans-apres-eugene-burnand-aux-invalides

Crédit image d’en-tête : Tirailleur marocain d’Ouled Zigiane (Atlas). | Eugène Burnand / Musée de la Légion d´honneur

Classé sous :Nouvelles de l'histoire

La Documentation photographique désormais éditée par CNRS Editions. – DILA

16 novembre 2018 by Lyonel Kaufmann

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Alors que l’on craignait fortement sa disparition,La revue La Documentation photographique, éditée par la Documentation française, sera dorénavant publiée par CNRS éditions ce qui devrait assurer son maintien avec la même ligne éditoriale. De quoi ravir de nombreux enseignant.e.s.

Le communiqué de presse :

Paris, le 5 novembre 2018.

Souhaitant concentrer ses activités sur l’éclairage des politiques publiques actuelles, la DILA a cherché un éditeur partenaire de confiance, partageant la culture de service public pour la reprise de la revue. C’est donc à CNRS Éditions, dont la vocation est de valoriser les travaux de recherche, de promouvoir la science, et de transmettre la connaissance dans divers domaines, qu’incombera cette tâche dès début 2019.

Même ligne éditoriale, même périodicité, même maquette, même prix : l’identité propre et les valeurs de la revue seront conservées.

À CNRS Éditions, la revue sera préparée avec le même souci d’exigence scientifique et d’accessibilité, avec tous les deux mois, un numéro thématique d’histoire ou de géographie, accompagné de ses compléments numériques. La revue continuera ainsi à contribuer à la diffusion du savoir auprès des citoyens et à être un précieux outil pour les étudiants et les enseignants. La Documentation photographique continuera d’être imprimée à la DILA.

La DILA et CNRS Éditions se réjouissent de la pérennisation de la Documentation photographique.

Source : La Documentation photographique désormais éditée par CNRS Editions. – DILA

Classé sous :Nouvelles de l'histoire, Publications

Le rêve du tombeau de Champlain | Le Devoir

16 novembre 2018 by Lyonel Kaufmann

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En annonçant la découverte d’une fortification de 1693 dans le Vieux-Québec, la semaine dernière, le maire Régis Labeaume a lancé à la blague qu’il ne restait plus qu’à retrouver les ossements du fondateur de la ville. « Une fois qu’on aura trouvé le tombeau de Champlain, on pourra lâcher prise ! » La question se pose. Mais où se terre donc le fondateur de Québec ?

  • Lire la suite : Le rêve du tombeau de Champlain | Le Devoir

Crédit image : Photo: MNBAQ, Jean-Guy Kérouac «Étude pour l’arrivée de Samuel de Champlain à Québec», de Marc-Aurèle de Foy Suzor-Coté, 1908-1909

Le reportage de Radio-Canada sur la découverte des fortifications

D’une longueur de 20 mètres, ces fortifications étaient enfouies dans la glaise, ce qui explique leur excellent état de conservation même si elles ont 325 ans.

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© radio-canada

En 1693, Québec était une toute petite ville d’environ 800 habitants, constamment menacée par les Anglais et les Iroquois. Si le cap Diamant a toujours constitué un efficace rempart naturel au sud-est, Québec était toutefois vulnérable sur son flanc ouest.

Environ 500 hommes ont contribué à la construction de la palissade. Elle est composée de pièces massives de cèdre taillées à la hache.

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Une carte de l’époque où l’on distingue l’emplacement de la palissade de Beaucours Photo : Courtoisie

Référence de l’article de Radio-Canada : https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1134201/decouvertes-archeologique-fortifications-1693-decouvertes-a-quebec

Classé sous :Nouvelles de l'histoire

« 11-11 : Memories Retold » : un jeu vidéo peut-il montrer l’horreur de la Grande Guerre ?

15 novembre 2018 by Lyonel Kaufmann

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Comment s’inspirer de la réalité de la guerre sans la trahir ? Et s’en détacher sans taire l’horreur ? Les développeurs de ce jeu sur 14-18 s’expliquent.

Le journal Le Monde nous présente de manière très intéressante le travail du Français Yoan Fanise, du studio Digixart Entertainment, à l’occasion de la sortie le vendredi 9 novembre dernier de son jeu vidéo «11-11 Memories Retold» sur PC, PlayStation 4 et Xbox One. L’article nous permet de réfléchir notamment sur le travail de conception d’un tel jeu et des relations complexes entre un jeu vidéo et l’histoire. Dans un autre article, le journal présente « 8 jeux vidéo inspirés de la première guerre mondiale ».

Débutons par une présentation du jeu lui-même

11-11 Memories Retold raconte la Grande Guerre, de deux points de vue : celui d’un photographe canadien, Harry, et celui d’un ingénieur allemand, Kurt. Pour restituer leurs deux histoires, les créateurs du jeu ont donc consulté deux historiens, un Anglais et un Allemand.

S’inspirer du réel

Yoan Fanise explique s’être documenté grâce à la littérature, aux poèmes d’époque. Il explique également comment, pour lui le texte d’une carte postale écrite par son arrière-grand-pères, permet de dire en trois mots quelque chose d’émotionnellement intense. Il y a ainsi cette carte écrite en 1922 concernant son frère disparu : « Suis arrivé à bon port, mais las. Ai fait faire exhumation. Je n’ai plus aucun doute. »

« En quatre mots on comprend qu’il a retrouvé son frère. C’est quelque chose que je dis aux scénaristes, qui aiment bien écrire très long : parfois, en trois mots, on arrive à dire quelque chose de plus intense qu’en quarante. C’est important de voir des lettres avec des mots simples. »

Montrer le quotidien

Yoan Fanise évoque des lettres, des témoignages d’époque, qui décrivent des moments de joie, de camaraderie.

« 97 % du temps, les soldats ne se battaient pas. Ils jouaient aux cartes, créaient des liens. On s’est dit que ces moments, il fallait les montrer. Mais à partir du moment où ils connaissaient la date de l’assaut, la peur commençait à monter. Plus on s’en approche, plus elle monte. Ils savaient non seulement qu’ils pouvaient mourir, mais ils connaissaient aussi la date. »

Savoir se détacher du réel

Concernant son travail, Yoan Fanise assume prendre ses distances avec la réalité. Il montre ainsi l’importance de la narration dans le jeu vidéo :

« « 11-11 », c’est une fable. Il se passe des choses à la fin qui ne sont pas du tout crédibles. Les historiens ont sauté au plafond. Je leur ai dit qu’on en avait besoin pour la narration, pour faire vivre quelque chose de fort, provoquer une sorte d’électrochoc. Le but, c’est de faire réagir le joueur, de lui dire « tu vois, la guerre, c’est ça aussi ». »

La nécessaire « horreur de la guerre »

L’horreur s’invite par deux fois dans le récit, le temps d’autant de scènes de bataille. Pour Yoan Fanise,

« Ils sont importants, ces moments, parce que ce sont ceux où on se pose des questions morales. On le voit dans les lettres, la peur la plus grande, ce n’est pas celle de mourir, c’est celle de devoir tuer quelqu’un. Et de se préparer à devoir vivre avec le souvenir d’avoir tué. Et d’ailleurs, ce sont des témoignages qu’on entend chez tous les traumatisés de guerre, encore aujourd’hui. C’est rassurant : tant qu’on pense comme ça, ça veut dire qu’on est encore humain. »

Distraire malgré tout

Yoan Fanise le reconnaît volontiers : gamin, l’histoire ne l’intéressait pas. Il le regrette aujourd’hui, et entend œuvrer, à son niveau, à ce que les enfants d’aujourd’hui ne fassent pas la même erreur.

« Pourquoi cela n’intéresse pas plus les gens ? Il y a un problème dans la façon dont on raconte l’histoire. Donc il faut trouver un truc ! Et le nôtre, c’est de faire des jeux vidéo. »

Pour les scénaristes Stephen Long et Iain Sharkey,

« On veut faire une histoire distrayante, qui peut aussi trouver des échos dans notre histoire moderne. Pourquoi ? Parce qu’on vit dans un monde où il y a encore la guerre partout. »

  • A lire sur « 11-11 : Memories Retold » : un jeu vidéo peut-il montrer l’horreur de la Grande Guerre ?

Prolongements

En complément à cet , Le Monde a publié « 8 jeux vidéo inspirés de la première guerre mondiale ».

Abondamment traitée par la littérature et le cinéma, la guerre 1914-1918 inspire de plus en plus d’expériences vidéoludiques, du banal jeu d’action aux expériences plus marquantes.

Les 8 jeux sont

  • « Soldats inconnus : mémoires de la grande guerre », le plus touchant
  • « Battlefield 1 », le plus spectaculaire dont beaucoup considère qu’il a incité passablement de (jeunes) joueurs à s’intéresser à la Première Guerre mondiale
  • « Victoria II », le plus sophistiqué
  • « 1916 – Der Unbekannte Krieg », le plus cauchemardesque
  • « Verdun », le plus rugueux
  • « Red Baron », le plus rétro
  • « 11-11 Memories Retold », le plus impressionniste
  • « Sid Meier’s Ace Patrol », le plus léger

L’article : https://www.lemonde.fr/pixels/article/2018/11/09/huit-jeux-video-inspires-de-la-premiere-guerre-mondiale_5381257_4408996.html?utm_term=Autofeed&utm_medium=Social&utm_source=Twitter#Echobox=1541790870

Crédit image : Un jeu de guerre qui se passe souvent loin du front. Bandai Namco

Classé sous :Histoire active, Médias et technologies, Nouvelles de l'histoire

Les malheurs d’un million d’immigrants canadiens-français | Le Devoir

14 novembre 2018 by Lyonel Kaufmann

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Un million d’immigrants entassés dans des ghettos ne survivent que dans des conditions sanitaires précaires. À Brunswick, au Maine, ils vivent dans une densité difficile à se représenter. Pourquoi en parler encore aujourd’hui ? Cette histoire des Canadiens français en Nouvelle-Angleterre reflète ce que d’autres groupes migrants connaissent actuellement.

« C’est difficile à imaginer. Ils sont environ 500 individus à l’acre, comparativement à une famille de 4 ou 5 personnes qui occupent d’ordinaire une maison sur un demi-acre », observe en entrevue David Vermette, auteur d’une histoire de l’immigration des Canadiens français en Nouvelle-Angleterre, A Distinct Alien Race.

Plus d’un million de Québécois immigrèrent pour échapper à la misère. Ils sont aujourd’hui à peu près oubliés. « Chaque famille québécoise a pourtant un lien avec cette immigration. Il est rare que je parle à quelqu’un du Québec dont un membre de la famille n’ait pas été lié avec cette fuite vers les États-Unis » qui court du milieu du XIXe siècle jusqu’à l’entre-deux-guerres

  • À lire sur Les malheurs d’un million d’immigrants canadiens-français | Le Devoir

Photo: National Child Labor Committee collection, Librairie du Congrès

Parmi les milliers d’immigrants canadiens-français qui peinent dans les usines de la Nouvelle-Angleterre, on trouve des enfants. Le sociologue et photographe Lewis Hine documente leurs conditions de travail. Il note à l’oreille leurs noms. Ici «Jo Bodeon», Joseph Beaudoin, photographié à la Chace Cotton Mill de Burlington, au Vermont, en 1909.

Classé sous :Histoire savante, Nouvelles de l'histoire, Opinions&Réflexions

Battlefield 1 : un sacripant profite de la trêve des joueurs qui commémorent l’armistice pour les bombarder – Numerama

14 novembre 2018 by Lyonel Kaufmann

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À l’occasion du centième anniversaire de l’armistice, ce dimanche 11 novembre 2018, des joueurs australiens de Battlefield 1 ont décidé d’instaurer un cessez-le-feu. À 11 heures, heure de Canberra, ils ont arrêté les combats, en même temps que les deux minutes d’hommage national. Mais la trêve n’a pas tenu la durée, après le bombardement d’un avion allemand.

Ce n’est pas la première trêve instaurée in game. Le jeu de simulation référence de la guerre 14-18, Verdun, avait introduit un événement pour la trêve de noël, sur les fronts où le cessez-le-feu avait été respecté.

  • A lire sur Battlefield 1 : un sacripant profite de la trêve des joueurs qui commémorent l’armistice pour les bombarder – Numerama

Classé sous :Médias et technologies, Nouvelles de l'histoire

Première Guerre mondiale : au terme de 5 ans de commémorations

13 novembre 2018 by Lyonel Kaufmann

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En ce dernier week-end des 10 & 11 novembre 2018, les commémorations de l’armistice de 1918 marquent grandement la fin des commémorations de la Première Guerre mondiale. Ces commémorations sont les plus longues de l’époque récente. Ces derniers jours, elles ont connu une intensité particulière. Pour certains, c’est également l’occasion d’un (premier) bilan.

Dans le contexte politique européen et mondial actuel, l’attention devrait rapidement se porter sur notre rapport à l’entre-deux-guerres et plus particulièrement sur la crise des années trente et la montée du fascisme.

Quelques publications récentes en lien avec les commémorations du 11 novembre 2018. Bien entendu, vous disposez également de plusieurs articles sur ce site. A l’aide du mode recherche et de mots-clés comme « Première guerre mondiale », « Grande Guerre » ou « 14-18 », vous accéderez à l’ensemble des articles.

Bonne lecture !

 FIGDATA

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Une tranchée en Champagne. Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France

FIG DATA – 1,4 million de militaires français ont perdu la vie au cours de la Première Guerre mondiale. Fig Data vous propose de visualiser où sont tombés ces «Morts pour la France». Fig Data est une publication du Figaro.

Lien : http://www.lefigaro.fr/histoire/centenaire-14-18/2018/11/08/26002-20181108ARTFIG00219-tombes-au-champ-d-honneur.php?redirect_premium

Verdun, Chemin des Dames, Bataille de la Marne, contre-offensive des Cent-Jours… Quel fut le rythme des pertes? Comment chronologiquement se sont enchaînées les différentes batailles? Voir la cartographie inédite.

Comment évaluer le nombre de morts de la Première Guerre mondiale ?

En complément au travail effectué par le Figaro, on lira l’article d’Anne-Aël Durand pour les Décodeursdu journal Le Monde. Il y a cent ans s’achevait la première guerre mondiale, un conflit qui a marqué les esprits, tant les morts ont été nombreux. Alors que l’on commémore le centenaire de ce massacre, il n’est pas si facile d’obtenir des décomptes précis des millions de mortscausées par cette guerre. Les données disponibles montrent toutefois l’ampleur du traumatisme. L’article pose et répond aux questions suivantes :

  1. Pourquoi est-il difficile d’obtenir des chiffres précis ?
  2. Quels pays ont été les plus touchés ?
  3. Quel impact du conflit en France ?

Le lien : Comment évaluer le nombre de morts de la Première Guerre mondiale ?

Mon centenaire : cinq ans avec les poilus sur le front

Pendant cinq ans, Stéphanie Trouillard a couvert pour France 24 le centenaire de la Première Guerre mondiale. À travers plus de 160 articles, elle aessayé de décrypter ce conflit qui a bouleversé le monde, tout en allant à la rencontre de ma propre histoire familiale. Dans cet article, elle dresse un bilan de ses publications sans oublier la dimension personnelle et familiale prise par cette aventure éditoriale.

L’article : https://www.france24.com/fr/20181109-centenaire-bilan-cinq-ans-poilus-front-memoire-premiere-guerre-mondiale?ref=tw

Les combattants de la grande guerre, fervents patriotes ou victimes de la contrainte étatique ?

Depuis plus de vingt ans, deux camps d’historiens français s’opposent notamment sur les ressorts de la mobilisation des appelés et la contrainte étatique. A l’occasion de la publication du livre de Frédéric Rousseau 14-18, penser le patriotisme,« Folio histoire », inédit, 482 p., le journal Le Monde revient sur ce débat historiographique français et interoge l’historien en lui demandant notamment «Pourquoi était-il nécessaire de revenir aujourd’hui sur ces débats ?».

L’entretien du Monde: https://mobile.lemonde.fr/livres/article/2018/11/09/1914-1918-frederic-rousseau-historien-il-faut-clarifier-ce-que-l-on-entend-par-consentement_5381071_3260.html?xtref=

Entretien : retrouver 14-18 : cent ans de cinéma (3/3)

Cet article de Nonffiction.fr consitue la troisième et dernière partie d’un grand entretien avec Laurent Véray, professeur d’études cinématographiques et audiovisuelles à l’université Paris III, portant sur le cinéma « de » et « sur » la Grande Guerre. L’époque de la Grande Guerre a été l’occasion de la mise en place d’un modèle du « film de guerre », d’un dispositif cinématographique pérenne qu’on retrouve jusque dans la production contemporaine. Sur le fond aussi, 14-18 constitue un objet cinématographique récurrent, souvent retravaillé, notamment dans les deux dernières décennies. Au-delà de ces continuités, Nonfiction interroge Laurent Veray sur ce qui lui semblent être les grandes ruptures de cette histoire des films « sur » 14-18, après les films « de » 14-18.

L’entretien : https://www.nonfiction.fr/article-7334-entretien__retrouver_14_18__cent_ans_de_cinema__33.htm

Le centenaire de la Grande Guerre vu d’Allemagne, avec Arndt Weinrich | Paroles d’histoire

Le podcast de Nicolas Offenstadt donne la parole à l’historient allemand Arndt Weinrich.

La discussion : la dimension franco-allemande du 11 novembre 2018 et sa perception en Allemagne (1:00), les crispations que cela suscite et la place de la « victoire » dans les commémorations (3;10), la faible importance du 11 novembre par rapport au 9 novembre en Allemagne (6:40), un bilan global du centenaire allemand (9:05), le succès du livre de Christopher Clark, qui participe d’une « normalisation » du passé allemand (11:00), un parallèle entre le contexte de réception du livre de Daniel Goldhagen sur le nazisme, et celui de Clark sur 1914 (14:35), les parutions marquantes dans le champ historiographique allemand, synthèses plus que monographies (17:00), les variations régionales de la mémoire de la Grande Guerre en Allemagne (20:20), le mémorial franco-allemand du Hartmannswillerkopf (21:25), la mémoire très vive des mutins de la marine en 1918 à Kiel (22:15), le contraste avec les commémorations des mutineries françaises (24:25), la disproportion est-ouest de la mémoire avec la difficulté plus grande de commémorer le front oriental (26:40), l’absence complète de la dimension coloniale dans les mémoires allemandes de la guerre, et le contraste avec le cas français (29:50), la question des civils et du blocus paradoxalement pas très présente non plus (32:25), les formes de révisionnisme historique appliquées à la question des atrocités allemandes lors de l’invasion de la France et de la Belgique (34:30), la question des continuités ou ruptures entre Grande Guerre et nazisme, aujourd’hui envisagée de façon bien moins linéaires, y compris pour la question du traité de Versailles, et le « masochisme français » à ce propos (37:40), la place des historiennes et des historiens dans l’espace public au moment du centenaire, de part et d’autre du Rhin (42:15).

L’émission : Play in new window | Download| Le billet

 Dans les tranchées avec les poilus suisses de 14-18: Nés en Suisse, ils sont morts pour la France.

Dans son édition du samedi 10 novembre 2018, le journal vaudois 24Heures propose un dossier permettant de découvrir l’histoire oubliée des Suisses partis combattre pour la France.

En Suisse, tout le monde ne rejoint pas l’armée fédérale, envoyée garder les frontières ou fortifier des recoins du pays appeler à résister en cas d’invasion, comme le Vully. Pour des raisons qui nous échapperons sans doute dans leurs détails, des milliers d’hommes nés chez nous, sans doute plus de 12’000, partent dans les rangs de l’armée française.

Qui sont-ils ? Des gens modestes, des intellectuels, qui se portent volontaires pour défendre une patrie dont ils se sentaient proche. Il y a aussi des citoyens de l’hexagone, expatriés, qui choisissent de ne pas disparaître dans la nature et de rejoindre leurs copains mobilisés. Il y a ce qu’on appelle aujourd’hui aussi les réservistes. Des vétérans de la Belle époque, rappelés sous les drapeaux. Un mélange hétérogène d’hommes, d’histoire et de volontés, qu’une seule chose va finalement réunir. Ils vont vivre la première guerre industrielle et mondiale de l’humanité. Ils vont vivre l’horreur.

Outre une série d’article et d’analyse, 24Heures propose une base de données permettant à tout en chacun d’identifier les personnes ayant combattu durant la Première Guerre mondiale et qui y ont perdu la vie. Sur les plus de 12’000 Suisse partis combattre en France, 1901 ont perdus la vie. 24Heures a compilé les données déclassifiées par les archives françaises. Ces registres et fiches noircies par un siècle d’histoire révèlent les noms des 1901 soldats tombés durant le premier conflit mondial. Des noms, des prénoms, des biographies ordinaires et extraordinaires, qui permettent de comprendre comment, il y a cent ans, des gens d’ici sont partis faire la guerre.

Le lien vers les articles du dossier : https://webspecial.24heures.ch/longform/suisse14-18/14-18-intro/

Cérémonie en mémoire des Suisses tombés durant la Grande Guerre | RTS

Un hommage a été rendu samedi aux volontaires suisses engagés au côté de la France durant la Première Guerre mondiale. Organisé par des anciens combattants français, il s’est déroulé au cimetière du Bois-de-Vaux à Lausanne.

C’est la première fois qu’une telle cérémonie était organisée dans notre pays, selon Dominique Vanthier, président de l’Union des anciens combattants français en Suisse. 2939 engagés volontaires suisses sont tombés pour la France durant le conflit.

L’hommage s’est déroulé en présence de la conseillère d’Etat vaudoise Béatrice Métraux et de l’adjudant-chef Anne-Marie Glady, adjointe de l’attaché militaire français en Suisse. Plusieurs officiers supérieurs suisses étaient également sur place.

> Lire aussi le dossier réalisé en 2016: Votre aïeul suisse a-t-il combattu dans les tranchées en 1916?

Lien : Cérémonie en mémoire des Suisses tombés durant la Grande Guerre | RTS

Classé sous :Nouvelles de l'histoire, Publications Balisé avec :14-18, Allemagne Suisse, commémoration, commémorations, France, Première Guerre mondiale

Gérard Noiriel blogue…

11 novembre 2018 by Lyonel Kaufmann

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L’historien Gérard Noiriel vient d’ouvrir son blogue. Il en explique les raisons et les finalités dans son premier billet. Laissons-le expliquer les raisons de sa démarche.

«  J’ai créé ce blog dans le but d’approfondir, d’expliciter et de discuter des questions que j’ai développées dans mon Histoire populaire de la France (Agone, 2018). Même si cet ouvrage dépasse les 800 pages, étant donné qu’il couvre une période extrêmement longue (de la guerre de Cent Ans à nos jours), j’ai souvent été contraint de limiter mes analyses, de faire des choix draconiens dans les exemples, dans les références bibliographiques, etc. Ce blog me permettra d’aller plus loin en tenant compte des réflexions, des critiques, des compléments apportés par les lecteurs.

La seconde raison de ce blog tient à ma volonté de reprendre pied dans l’espace public pour aborder les grands problèmes d’actualité en mobilisant les outils que nous offrent les sciences sociales. Je me range dans la catégorie des « intellectuels spécifiques». Elle regroupe les universitaires qui interviennent publiquement pour éclairer des questions qu’ils ont eux-mêmes étudiées, afin d’aider les citoyens à enrichir leur propre réflexion, mais en évitant les jugements de valeur, les dénonciations, les mises en cause personnelle, etc. Cette posture est aujourd’hui mal en point car les bouleversements récents des techniques de communication (réseaux sociaux, chaînes d’information continue, etc) marginalisent de plus en plus la réflexion et la connaissance, au profit des leçons de morale, des anathèmes, des plaidoyers de toutes sortes. 

[…]

C’est ce genre d’objectif que j’essaierai d’atteindre dans ce blog en m’efforçant de « reproblématiser » des questions brûlantes de notre actualité.

[…]

La troisième raison qui m’a poussé à ouvrir ce blog est résumée dans son titre : « le populaire dans tous ces états ». Je suis convaincu, en effet, qu’il s’agit-là d’un enjeu majeur quand on veut « reproblématiser » notre actualité. Voilà pourquoi la question du « populaire » (que je définis dans mon livre comme une relation de pouvoir entre ceux d’en haut et ceux d’en bas) sera le fil conducteur de mon blog.» 

Les deux premiers billets publiés depuis traitent de la question du rôle des intellectuels dans le débat public et du rapport de notre présent avec la situation politique des années 1930 :

  • Réflexions sur « la gauche identitaire » : l’origine de ce billet est la polémique récente, publiée dans le journal Le Monde (1er octobre 2018), sous le titre « La gauche s’occupe-t-elle trop des minorités ? » dans laquelle s’affrontent deux éminents universitaires : Marc Lilla, professeur de sciences humaines à l’université de Columbia (New York) et Eric Fassin, professeur de sociologie à l’université de Paris 8. Marc Lilla reprend, dans ce texte, les principaux arguments qu’il a développés dans un livre, récemment traduit en français sous le titre : La Gauche identitaire (Stock, 2018). Selon lui, la gauche américaine a abandonné la classe ouvrière au profit des minorités. Pour Noiriel, « ce genre de polémiques marginalise, et rend même inaudibles, celles et ceux qui souhaitent aborder les questions d’actualité tout en restant sur le terrain de la recherche scientifique ». En outre,

« Si nous voulons comprendre le processus qui conduit les dominés à s’affronter entre eux en pérennisant ainsi les formes de domination qu’ils subissent, il faut nécessairement prendre du recul par rapport à l’actualité et parfois même accepter de se replier dans sa « tour d’ivoire » afin d’éviter que la classe dominante exploite nos analyses pour alimenter ses discours réactionnaires. » 

  • Sommes nous dans les années 1930 ? : pour Noiriel, au-delà des calculs politiciens d’Emmanuel Macron dans la perspective des prochaines élections européennes « l’Europe est effectivement confrontée aujourd’hui à un engrenage dangereux pour la démocratie qui peut être comparé à celui des années 1930 ». Son analyse est à lire.

Deux premiers billets déjà passionnants et éloignés de tout « simplisme ».

Source : Reproblématiser l’actualité – Le populaire dans tous ses états

Classé sous :Histoire savante, Nouvelles de l'histoire, Opinions&Réflexions, Publications

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