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Histoire Lyonel Kaufmann

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Une historienne découvre la plus ancienne vue de Venise, un dessin datant du XIVe siècle

20 janvier 2020 by Lyonel Kaufmann

Une vue de Venise remontant au XIVe siècle, dessin considéré comme la plus ancienne représentation de la Cité des Doges connue à ce jour, a été découverte par une chercheuse de l’université écossaise de St Andrews.

Le dessin considéré comme la plus ancienne vue de la ville de Venise. (AFP PHOTO / MINISTRY OF CULTURAL ACTIVITIES OF HERITAGE AND TOURISM)
Le dessin considéré comme la plus ancienne vue de la ville de Venise. (AFP PHOTO / MINISTRY OF CULTURAL ACTIVITIES OF HERITAGE AND TOURISM)

Le dessin, découvert par l’historienne Sandra Toffolo, fait partie d’un manuscrit racontant le voyage de Niccolò da Poggibonsi, un pèlerin italien qui s’est rendu à Jérusalem au cours de la période 1346-1350. « La découverte de cette vue de la ville a de grandes conséquences pour notre connaissance des représentations de Venise, car elle montre que la ville exerçait déjà très tôt une grande fascination sur ses contemporains« , a expliqué Sandra Toffolo.

Selon l’historienne de l’art, Kathryn Blair Moore, qui l’explique dans un article publié en 2018 sur le site de l’université de Cambridge, le manuscrit de Niccolò da Poggibonsi correspond à l’émergence d’un nouveau genre, celui du « guide de pèlerinage« . « Contrairement aux guides latins des siècles précédents, la volonté d’inclure ensemble des illustrations qui recréent l’expérience du pèlerinage et la description inédite de la prose suggèrent que l’ouvrage peut être considéré comme le texte fondamental pour le genre du guide illustré du pèlerinage« , écrit l’experte.

Source : France Info

Classé sous :Nouvelles de l'histoire

États- Unis : le commissariat aux archives au temps de Trump

20 janvier 2020 by Lyonel Kaufmann

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Dans des systèmes politiques où l’histoire adopte une géométrie variable, et au fur et à mesure que se dévoilent traîtres, agents de l’étranger, ennemis du peuple et autres renégats, l’image fixe est toujours en retard d’une purge ou d’une révision. D’où la tentation de la falsifier. En 1987, Alain Jaubert en détaillait les techniques (retoucher, détourer, découper, effacer) dans un ouvrage intitulé Le Commissariat aux Archives. Les photos qui falsifient l’histoire.

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En 2020, dans son blog consacré à la politique américaine. Richard Hétu nous apprend que l’Administration nationale des archives et des documents américaine présente sous son toit une exposition sur le centenaire du mouvement des suffragettes qui inclut des photos de la marche des femmes organisée à Washington au lendemain de l’investiture de Donald Trump, le 21 janvier 2017.

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Or, comme le révèle le Washington Post, certaines des photos ont été modifiées pour obscurcir le nom de Trump sur des affiches critiquant le président ou des mots, y compris chatte et vagin, employés dans divers messages. D’aucuns ont trouvé le procédé indigne d’une institution comme les Archives nationales et plutôt digne de la Chine ou de la Corée du Nord.

Dans un premier temp, les responsables de l’agence ont justifié leur décision en faisant valoir qu’ils ne voulaient pas entrer dans la «controverse politique actuelle». Puis elles ont reconnu que c’était une erreur :

We made a mistake.

As the National Archives of the United States, we are and have always been completely committed to preserving our archival holdings, without alteration. pic.twitter.com/VTWOS4R7GY

— US National Archives (@USNatArchives) January 18, 2020

Source : La Photo du jour | Le blogue de Richard Hétu

Crédit photo : Photos Getty Images

Classé sous :Médias et technologies, Nouvelles de l'histoire, Opinions&Réflexions Balisé avec :Feedly, IFTTT

Conférence-débat d’André Tricot « Des outils numériques pour quoi faire ?

19 janvier 2020 by Lyonel Kaufmann

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Conférence-débat d’André Tricot « Des outils numériques pour quoi faire ? Plaidoyer pour une prise en compte des tâches et des contenus d’apprentissage » aux #RNRE20. Très dense au niveau du contenu et de la réflexion : prise de note imagée #sketchnote https://t.co/J1ruujD30A

http://twitter.com/sophieallain25/status/1217766171157635078

via @sophieallain25

https://t.co/J1ruujD30A

Classé sous :Opinions&Réflexions

« L’Esprit européen en exil » : Stefan Zweig, dos à la catastrophe

19 janvier 2020 by Lyonel Kaufmann

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Un recueil d’essais inédits des dernières années du célèbre écrivain autrichien montre son impuissance, puis son désarroi, devant le nazisme et la guerre.

La publication de L’Esprit européen en exil, qui recueille des articles, discours et entretiens inédits, présentés et traduits par Jacques Le Rider et Klemens Renolder, permet au lecteur d’aujourd’hui de mieux connaître la vie et les prises de position de cet écrivain, condamné à s’engager alors qu’il se voulait passionnément détaché de tout pouvoir politique. Dans ces textes, il exprime, comme le souligne Jacques Le Rider, la « crise d’identité dans laquelle il a sombré, sa désorientation et son besoin de garder, au-dessus du déferlement des événements, sa propre liberté ».

EXTRAIT

« L’esprit européen existe, sans aucun doute, mais il est encore à l’état latent. Nous avons de cela la même certitude que l’astronome qui voit apparaître dans sa lunette un astre dont ses calculs lui ont révélé la présence. Bien que l’esprit européen ne se soit pas encore manifesté, nous savons avec une certitude ­mathématique qu’il existe. La tâche des intellectuels est de transformer cette force latente en force dynamique. Il leur faudrait essayer de paralyser les forces contraires qui s’y opposent. Tout d’abord, le nationalisme, qui devrait être, en Europe, et depuis longtemps déjà, un phénomène historiquement classé. Nous ne devons laisser passer aucune occasion de souligner que si le nationalisme, qui traduit l’existence de privilèges, existe, ne peut être nié comme tel, il est, dans l’ordre des valeurs, inférieur à l’Europe que nous devons réaliser. »

L’Esprit européen en exil (4 juillet 1936), page 192

« L’Esprit européen en exil. Essais, discours, entretiens (1933-1942) », de Stefan Zweig, traduit de l’allemand (Autriche) par Jacques Le Rider, édité par Jacques Le Rider et Klemens Renoldner, Bartillat, 416 p., 22 €.

Source :« L’Esprit européen en exil » : Stefan Zweig, dos à la catastrophe

Crédit photo ; L’écrivain autrichien Stefan Zweig (1881-1942), au Portugal, en 1938. LA COLLECTION

Classé sous :Opinions&Réflexions, Publications

Note de synthèse : enseignement de l’histoire et pensée computationnelle

16 janvier 2020 by Lyonel Kaufmann

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Depuis près d’une dizaine d’années, la pensée computationnelle (computational thinking) occupe une place grandissante au sein de la recherche en éducation. Qu’en est-il de l’origine de ce terme et de sa définition ? Qu’elle en peut être sa traduction dans notre enseignement de l’histoire ?

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Postulée par Seymour Papert en 1996, la pensée computationnelle est le processus réflexif impliqué dans la formulation de problèmes et de leurs solutions de manière que leur résolution puisse être effectuée par un agent de traitement de l’information. La pensée computationnelle s’intéresse à la résolution de problèmes, à la conception de systèmes ou même à la compréhension des comportements humains en s’appuyant sur les concepts fondamentaux de l’informatique théorique,

Concernant ce concept en éducation, Jeannette Wing est souvent citée en référence. Dans un article paru en 2011, Jeannette Wing soutient que la pensée computationnelle est une compétence fondamentale émergente qui devrait faire partie intégrante de l’éducation. Basiquement, la « pensée computationnelle » se composerait d’un ensemble d’outils de réflexion pour permettre à quelqu’un de décomposer un problème dans le genre d’étapes logiques dont un ordinateur aurait besoin pour résoudre ce problème.

Au niveau conceptuel, la pensée computationnelle se décompose en
– Logique (prévision et analyse)
– Algorithmes (étapes et règles)
– Décomposition (décomposition en parties)
– Modèles (repérer et utiliser des similitudes)
– Abstraction (suppression des détails inutiles)
– Évaluation (jugement)

Pour certains critiques cependant, la pensée computationnelle n’est qu’un nouvel emballage ou avatar de la science informatique.

[Lire plus…] à proposNote de synthèse : enseignement de l’histoire et pensée computationnelle

Classé sous :Didactique, Humanités Digitales, Nouvelles de l'histoire, Opinions&Réflexions

Rififi dans les Humanités numériques :  les Archives d’État de Venise rompent avec l’EPFL

14 janvier 2020 by Lyonel Kaufmann

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Les Archives d’État de Venise ont cessé, le 27 décembre 2019, unilatéralement toute collaboration avec la haute école vaudoise après sept années.

Dans leur communiqué, les responsables des archives vénitiennes dénoncent notamment des «erreurs méthodologiques» en matière de transfert et de conservation des données. Ils reprochent aussi à l’EPFL de vouloir mettre à disposition sur internet «une série d’images sans vérification scientifique».

Les Archives d’État disent également regretter le manque de transparence de l’EPFL, les relations entre les deux parties étant jugées «pas suffisamment exhaustives et claires». Le financement du projet, dont a bénéficié l’EPFL, pose également problème aux Italiens.

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Malgré ce coup d’arrêt, l’EPFL assure que Venice Time Machine pourra continuer sans les archives de la ville, en «s’appuyant sur des collaborations avec d’autres institutions que les Archives», comme par exemple l’Université Ca’Foscari de Venise.

Source : https://24heures.ch/31434147

Dans un article daté du 30 décembre 2019, le journal en ligne Bon pour la tête (BPLT) nous en dit plus sur la nature du différent :

« Une des pierres d’achoppement reste l’accessibilité des données: la direction lausannoise de VTM souhaite une disponibilité sur le web en mode «open», Venise répond que c’est impossible et veut des accords spécifiques sur «quelles données et comment». »

Source : https://bonpourlatete.com/actuel/clap-de-fin-entre-l-epfl-et-les-archives-d-etat-de-venise

Auparavant, dans un interview de BPLT du 3 octobre 2019, Gianni Penzo Doria, directeur des Archives répondait de la manière suivante à la question « Quels sont les avantages du projet Time Machine pour la ville de Venise ou pour l’Italie? »

« Le projet scientifique est de nature strictement informatique, il n’est d’aucun apport historique ou archivistique. Ses retombées se bornent donc à la divulgation de milliers d’images, totalement dénuées de pertinence en termes de fiabilité et de conservation du patrimoine. De plus, il n’existe aucun plan de conservation à long terme pour les images. Qu’en restera-t-il dans 5 ou 10 ans? Et qui peut garantir l’exhaustivité de l’information fournie? »

On peut y lire une opposition épistémologique fondamentale entre les méthodes de travail des informaticiens et des archivistes.

La question financière apparaît également en filigrane dans ce même interview lorsque le directeur est interrogé sur le financement du projet :

« Le projet bénéficie d’un financement suisse et d’un financement européen. Pas un seul euro n’est allé aux archives de l’Etat de Venise. »

On assiste également à de nouvelles formes de captation patrimoniale, via les humanités numériques :

« Il est surprenant que le professeur Kaplan affirme avoir fourni des fonds indirectement, par le biais d’appareils – scanners et serveurs – et de reproductions numériques: ce matériel [était] utilisé pour le travail à Lausanne! Il n’apporte strictement rien aux archives d’État de Venise. »

Source : https://bonpourlatete.com/actuel/pas-un-seul-euro-n-est-alle-aux-archives-d-etat-de-venisem

A suivre puisque la direction du projet de Venice Time Machine promet d’annoncer «les prochaines étapes de son développement dans les prochaines semaines» (BPLT, 30.12.2019).

NB : il est à noter que la revue Passé simple, no 50, comprend également un article sur ce sujet et intitulé « À Venise, la machine à remonter le temps au point mort » (p. 22-23). 

Crédit photo : Grand Canal Venise (2015) © Lyonel Kaufmann

Classé sous :Humanités Digitales, Nouvelles de l'histoire, Opinions&Réflexions

« Babylon Berlin », une immersion dans la capitale allemande des années 1920

10 janvier 2020 by Lyonel Kaufmann

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La série « Babylon Berlin » propose une grande fresque historique qui débute en 1929 alors que la République de Weimar est en pleine déliquescence. Doublée dʹune solide intrigue policière, elle questionne les similitudes avec nos sociétés dʹaujourdʹhui.
Le titre de la série juxtapose deux villes aux caractéristiques bien particulières. D’un côté Babylone, dont le mythe porte en lui l’image de la décadence et qui prêta son nom à la « grande prostituée » de l’Apocalypse de Jean. De l’autre Berlin, comme une Babylone moderne, secouée entre deux guerres par les révolutions alentour.

Pour une fois, une fiction allemande, la plus chère production télévisuelle de ce pays, ne s’intéresse pas directement à la Deuxième Guerre mondiale. Elle s’ancre dix ans plus tôt, dans une période qui voit s’achever la République de Weimar, née à la fin de la Première Guerre mondiale pour être effacée en 1933 et laisser la place au Troisième Reich.

« Babylon Berlin« , saison 1 inédite, diffusée en bicanal à partir du 5 janvier 2020 sur RTS Un, à revoir en version originale sous-titrée et en version française durant 5 semaines sur Play RTS (avec logo rouge).

Source : https://www.rts.ch/info/culture/cinema/10994083–babylon-berlin-une-immersion-dans-la-capitale-allemande-des-annees-1920.html

Classé sous :Nouvelles de l'histoire

Taner Akçam, auteur d’« Ordres de tuer. Arménie 1915 » : « Le déni du génocide des Arméniens est une politique d’Etat »

8 janvier 2020 by Lyonel Kaufmann

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« Ordres de tuer. Arménie 1915. Les télégrammes de Talaat Pacha et le génocide des Arméniens » (Killing Orders. Talat Pasha’s Telegrams and The Armenian Genocide), de Taner Akçam, traduit de l’anglais par Gilles Berton, préface d’Annette Becker, CNRS Editions, 324 p., 24 €.

Taner Akçam est un sociologue et historien turc, professeur au Centre pour l’étude de l’Holocauste et des génocides de l’université du Minnesota, aux Etats-Unis, et auteur de plusieurs livres importants sur l’histoire turque contemporaine, en particulier Un acte honteux. Le génocide arménien et la question de la responsabilité turque (Denoël, 2008). Dans son nouvel essai, Ordres de tuer. Arménie, 1915, il établit l’authenticité des télégrammes controversés par lesquels les plus hautes autorités ottomanes ordonnèrent, entre 1915 et 1917, la déportation et le massacre des Arméniens – on estime le nombre de victimes à 1,5 million. Sa parution, alors que le sujet continue de faire l’objet d’un déni officiel dans la Turquie de Recep Tayyip Erdogan, est un événement.

Son interview par le journal Le Monde pour accompagner la sortie de l’ouvrage en français : Taner Akçam, auteur d’« Ordres de tuer. Arménie 1915 » : « Le déni du génocide des Arméniens est une politique d’Etat »

La présentation de l’ouvrage par l’éditeur :

Dès 1915, le gouvernement jeune-turc à la tête de l’Empire ottoman a cherché à présenter l’annihilation du peuple arménien comme un simple projet de déplacement et de réinstallation. A cette fin, des documents accablants ont été très vite détruits et ceux qui ne l’ont pas été sont considérés jusqu’à aujourd’hui par les autorités turques comme des  » faux « . Parmi eux figurent des télégrammes de Talaat Pacha et les mémoires de Naïm Efendi, bureaucrate ottoman qui travaillait au bureau des déportations d’Alep pendant les années 1915-1916.

Ces documents ont longtemps été controversés, et les historiens, en l’absence de preuves suffisantes, évitaient de les citer. Ce livre rouvre le dossier. En véritable enquêteur, Taner Akçam s’est en effet lancé dans une minutieuse analyse de ces mémoires et des télégrammes qu’ils contiennent. En comparant les systèmes de codage de ces câbles avec ceux employés dans d’autres documents conservés dans les Archives ottomanes, en étudiant le papier utilisé et la datation de ces pièces à conviction, en regardant de près les signatures, et en confrontant les événements mentionnés par Naïm Efendi avec d’autres sources, Taner Akçam parvient à démontrer qu’il ne peut y avoir aucun doute sur l’authenticité de ces « ordres de tuer ».

Apportant ainsi de nouvelles preuves quant aux plans d’extermination de la population arménienne, ce livre rend aussi manifeste la politique de destruction systématique par le gouvernement ottoman de toutes traces relatives à ces atrocités.

Livre disponible à partir du 9 janvier.

Classé sous :Histoire savante, Nouvelles de l'histoire, Publications

L’esprit d’entreprise français en Chine (1890-1940)

6 janvier 2020 by Lyonel Kaufmann

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La Chine est redevenue un enjeu de la compétition mondiale depuis les années 1980 en adoptant une stratégie de « croissance en économie ouverte ». Ce serait peu ou prou un retour à la situation d’avant l’étatiste communiste instauré dans les années 1950. Mais les rapports de force sont inversés : « les traités inégaux » des années 1840-1860, l’octroi de concessions, la colonisation de Hong Kong qui incarnaient l’impérialisme européen, puis aussi japonais et américain, ont rejoint l’histoire des « humiliations » étudiée aujourd’hui par l’enseignement chinois. Un capitalisme purement autochtone a pris corps, entraîné par l’esprit d’entreprise et d’innovation et une volonté de pouvoir au sein de l’économie mondiale.

Dans le cadre des études qui se multiplient sur les liens entre géopolitique et géoéconomie, la mobilisation des archives des banques ou aussi des consuls de France permet de déterminer la convergence des stratégies diplomatiques, financières, bancaires et commerciales afin d’affûter la compétitivité des intérêts économiques français face aux rivaux, notamment britanniques.

Cette convergence concerne globalement des rapports de force géopolitiques, sur le champ des territoires coloniaux au nom de l’impérialisme territorial (d’où l’Indochine et la Nouvelle-Calédonie), sur celui des accords commerciaux de fourniture d’armements (avec des seigneurs de guerre chinois, dans les années 1920-1930), sur celui des bases militaires navales (en Indochine) ou de la présence de navires de guerre (sur le cours du Yang Ze Kiang, notamment, jusqu’à Wuhan/Hankéou , sur le delta de la rivière des Perles, au sud de Guangzhou/Canton) pour assurer la sécurité de la navigation, notamment face aux pirates ou aux pillards. L’enjeu général est de maintenir la position de la France au sein des « Puissances », les pays qui ont mis peu ou prou la Chine sous tutelle financière, pour qu’elle paye les indemnités imposées après la révolte des Boxers ou qu’elle rembourse quelques emprunts internationaux.

Les rapports de force géoéconomiques s’insèrent dans ce cadre mais le dépassent largement puisque c’est la loi du marché qui s’applique. Dans ce contexte, l’économie des réseaux (guanxi) devient l’enjeu géoéconomique au sein de chaque système productif et marchand régional, au-delà de l’animation du capital de réputation et du portefeuille de savoir-faire.

Cette problématique de l’esprit d’entreprise et de compétition était bel et bien celle de la France des années 1880-1910. Elle subissait la domination thalassocratique, industrielle et commerciale du Royaume-Uni héritée de la première révolution industrielle ; elle voyait les firmes d’outre-Rhin se ruer sur la Chine, développant les concessions allemandes au tournant du xxe siècle. De leur côté, les concessions japonaises et les américaines étaient instituées elles aussi en Chine au fur et à mesure de l’insertion de ces pays parmi les Grands de la deuxième révolution industrielle. Une guerre géoéconomique accompagnait donc les enjeux géopolitiques. Préoccupés de ne pas laisser le champ libre à l’impérialisme britannique, les diplomates français ont donc mobilisé leurs réseaux politiques et patronaux afin que la France prenne sa part du « gâteau chinois » en cours de partage.

Bonin, H. (2019). French Banking and Entrepreneurialism in China and Hong Kong. From the 1850s to 1980s. Abingdon-on-Thames : Routledge.

Lire la suite : L’esprit d’entreprise français en Chine (1890-1940) | Mondes sociaux

Crédit image : Pixabay OpenClipart-Vectors

Classé sous :Histoire savante, Nouvelles de l'histoire, Publications

Etats-Unis : Pourquoi l’éducation sur l’Holocauste est si importante aujourd’hui

6 janvier 2020 by Lyonel Kaufmann

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Article de Claudia Moscovici, auteure de Holocaust Memories: A Survey of Holocaust Memoirs, Novels, Histories and Films, dans History News Network.

Dans cet article, Claudia Moscovici présente le Never Again Education Act. Le Never Again Education Act est un effort d’un groupe bipartite de législateurs américains, tant à la Chambre des représentants qu’au Sénat, pour promouvoir l’éducation sur l’Holocauste.

Ce dernier paraît être d’autant plus important au moment où une enquête de février 2018, menée par Schoen Consulting à la demande de la Conférence sur les revendications matérielles des Juifs contre l’Allemagne, indique qu’il y a une grave lacune dans la connaissance de l’Holocauste chez les adultes américains et que moins de gens se soucient de l’Holocauste qu’ils ne le faisaient dans les années 1950 à 1990.

Selon les résultats de Schoen, un tiers des Américains, et un pourcentage de 40% des Millennials, croient que substantiellement moins de 6 millions de Juifs ont été tués dans l’Holocauste (ils considèrent à tort que le chiffre est plus proche de 2 millions). La moitié des personnes interrogées n’ont pas pu nommer un seul camp de concentration ou ghetto juif parmi les 40 000 camps et ghettos d’Europe. 41% des adultes et 66% des Millennials n’avaient pas entendu parler d’Auschwitz. Malgré ces graves lacunes dans leurs connaissances historiques, la grande majorité des personnes interrogées lors de ce sondage commandé par la Claims Conference, 93% des adultes américains pensent qu’il devrait y avoir un enseignement obligatoire de l’Holocauste dans les écoles et 80% estiment que l’éducation sur l’Holocauste peut aider à prévenir de tels génocides à l’avenir.

Concernant le Never Again Education Act, plusieurs sénateurs ont présenté un projet de loi qui contribuerait à financer et à encourager les programmes d’éducation sur l’Holocauste dans les écoles américaines. Le projet de loi prévoit de combiner les dons privés ainsi que le financement fédéral et celui des États pour le Fonds du Programme d’assistance à l’éducation sur l’Holocauste. Le programme aiderait à payer la formation des enseignants et des conférenciers invités sur l’Holocauste, à couvrir le coût des manuels scolaires, ainsi qu’à financer le transport et le logement des enseignants pour leur permettre d’assister à des conférences et à des séminaires sur l’Holocauste.

Proposé par le sénateur démocrate Jacky Rosen du Nevada en 2016, ce projet de loi a trouvé un soutien bipartite – rare dans le contexte politique américain actuel – au Sénat de la part des sénateurs républicains Ted Cruz (Texas), Marco Rubio (Floride), Kevin Cramer (Dakota du Nord) et des sénateurs démocrates Tim Kaine (Virginie) et Richard Blumenthal (Connecticut). Le projet de loi a également de solides partisans à la Chambre des représentants. Parrainé par la représentante Carolyn B. Maloney (démocrate, New York) et Elise Stefanik (républicaine, New York), le projet de loi a été présenté à la Chambre des représentants le 10 avril 2018 et a obtenu 209 soutiens bipartites.

Le Never Again Education Act financerait et faciliterait l’enseignement de l’Holocauste dans tous les Etats des Etats-Unis. Jusqu’à présent, plusieurs Etats ont déjà mis en œuvre certains codes ou directives locaux qui exigent que l’information sur l’Holocauste et d’autres génocides soit enseignée dans les écoles publiques, notamment la Californie (1985), l’Illinois (1989), le New Jersey (1991), la Floride (1994), New York (1994) et, plus récemment, le Maryland (2019).

Source : Why Holocaust Education Is So Important Today | History News Network

Classé sous :Didactique, Opinions&Réflexions, Outils enseignement

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22 avril 2010 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

L’état actuel de la civilisation en Europe est aussi injuste dans ses principes, qu’odieux dans ses conséquences : on en est généralement convaincu, et c’est ce sentiment intime qui fait craindre les progrès des lumières, et qui fait trembler les possesseurs des propriétés à la seule idée d’une révolution ; […]. Lorsque la richesse et l’éclat, au […]

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