- Ce dictionnaire et guide des témoins est réalisé collectivement par le Crid 14-18 sous la direction de Rémy Cazals, chaque notice étant signée par son auteur. Il vise à s’enrichir pour inclure la plus grande partie des textes de témoins publiés, outre ceux déjà présents dans l’ouvrage de J.N. Cru, ainsi que des inédits. Pour cela, des propositions de travaux et de notices peuvent être adressées à l’éditeur; et des commentaires ou compléments peuvent être apportés et publiés après modération.
Blog
Kindle est-il l'avenir des manuels scolaires?
Amazon réinventera-t-il les manuels scolaires avec son modèle Kindle conçu pour les collège et les universités américaines?
Ce week-end Amazon a confirmé les rumeurs qui évoquait la sortie d’un nouveau modèle Kindle à destination des collèges et université américaines. Ce marché de manuels est estimé à 5,5 milliards de $ annuellement (5,5 billion) et la plupart des éditeurs proposent maintenant des versions électroniques de leur manuels. Cependant, il n’existait pas encore de lecteur spécifique pour les consulter.
Ce nouveau modèle du Kindle d’Amazon disposera d’un écran plus large que le modèle original.
Selon les estimations, environ 240’000 exemplaires du Kindler, première mouture, auraient été vendues par Amazon depuis novembre 2007. Mais Amazon, sans donner de chiffres, a indiqué que si le Kindle s’était bien vendu, ces chiffres étaient exagérés.
A noter que le Kindle n’est pour l’instant vendu qu’aux Etats-Unis.
Source de l’information: Amazon Confirms Student Version of Kindle (TechCrunch)
Cartes heuristiques et histoire (Histoire de bloguer)
Histoire de bloguer est un blog consacré à l’utilisation de cartes heuristiques (ou cartes mentales) dans l’enseignement de l’histoire, la géographie et de l’éducation civique. Juste avant la rentrée, il fait le bilan de leur utilisation en classe et via son blog. C’est une excellente introduction aux utilisations possibles des cartes heuristiques et à leur utilisation. Tour d’horizon.
Je résume les points principaux du billet que je vous encourage vivement à lire dans le détail.
Premièrement: comment peut-on utiliser les cartes heuristiques ? Dans quels cas peut-on s’en servir ?
- la carte heuristique peut-être un résumé de cours;
- elle peut être un exercice, une recherche individuelle ou collective;
- elle peut être la base de construction (le canevas) d’un résumé de cours, d’une rédaction;
- elle peut servir d’introduction à un cours ;
- elle peut servir à la prise de notes.
Mais il n’y a de limitations à leur emploi que celles de votre imagination…
Deuxièmement: quel est l’écho du côté des élèves?
- pour avoir l’adhésion des élèves à une nouvelle pratique pédagogique, il faut la leur expliquer;
- le blog a suscité l’intérêt des élèves et des parents qui «y ont trouvé une source d’inspiration» alors que le blog était destiné en premier lieu à susciter l’intérêt des collègues et le partage d’expérience;
- les cartes heuristiques ont particulièrement «profité» aux classes «jugées faibles» en facilitant leur attention et la mémorisation (dessin, couleurs);
- elles sont profitables, selon les témoignage de plusieurs parents d’élèves, aux élèves dyslexiques.
Troisièmement, l’auteur d’Histoire de bloguer va-t-il continuer d’utiliser cet outil ? oui, par ce qu’il permet de jouer sur les savoirs et les savoir-faire.
Le billet: http://leprofdhistoire.wordpress.com/2008/08/14/bilan/
Source de l’illustration: Les débuts de l’histoire de Rome
Related Tags: Histoire, Cartes heuristiques, Didactique, Outils
Guy Môquet et Wikipedia
- L’article Guy Môquet de Wikipédia se trouve au croisement d’un certain nombre de pistes qui ont jalonné, depuis 1995, les activités d’amateur d’histoire d’Emmanuel de CHAMBOST, plus particulièrement en lien avec l’histoire du PCF (Parti communiste français). Depuis 2005, il contribue de manière assez intense aux articles de Wikipedia. Le 25 août 2005, il rédige la première mouture de l’article relatif à Guy Môquet. Ce dernier n’est pas encore l’icône que cherche à en faire un certain Nicolas Sarkozy. L’histoire des versions successives de cet article éclaire la manière dont la communauté wikipédienne fonctionne, la manière dont cette communauté peut être soumise à des aléas extérieurs par exemple avec l’actualité et la manière dont la comunauté régule ces perturbations. Au final c’est une très bonne introduction à la construction des savoirs par cette encyclopédie loin des polémiques stériles.
- En parallèle avec la genèse et l’histoire de l’article sur Wikipedia consacré à Guy Môquet, je vous mets le lien correspondant à l’article actuel. Grâce à l’article d’Emmanuel de CHAMBOST (et aux possibilités de Wikipedia de suivre les différents états d’un article), vous pourrez suivre les principales étapes et état de l’article et en faire la comparaison. Pourquoi pas en confiant la tâches à vos élèves.
Acquis des élèves et pratiques d'enseignement en histoire-géographie et éducation civique (Publication)
- Comment l’histoire et la géographie sont-elles enseignées à l’école primaire ? Quelles compétences sont acquises ? Quels regards porter sur l’enseignement au collège ? Ces questions structurent les actes du séminaire national tenu en décembre 2007 sur l’enseignement de l’histoire-géographie
Images du récit standard international : la Révolution spectacle ? (Révolution Française)
- Le site Wikimedia commons propose une série de 167 images de la Révolution française à la fois hétéroclite (des gravures d’époque ou plus tardives, des peintures, des photos d’objets de la période révolutionnaire, des images de textes et d’archives, etc) et convenu. Nous disposons là d’une mesure du récit standard international de la Révolution française.
Histoire suisse: Et si le Pacte de 1291 était un faux?
Hier soir, c’était l’heure du cortège aux flambeaux à La Tour-de-Peilz. Soudain, la question posée à l’historien: que s’est-il passé le 1er août 1291? que fête-t-on? Question éminement piège entre la mythologie politique et la réalité historique. D’autant que le journal Le Temps du 31.07.2008 se fait l’écho des thèses de l’historien médiéviste Roger Sablonier qui révise l’histoire des trois cantons fondateurs —mais de quoi en 1291?— jusqu’à affirmer que la Suisse primitive comme berceau de la Confédération n’a pas existé. Et qui nous pose la question: et si le Pacte de 1291 était un faux? Cette question fait l’objet du premier volet de ma série de l’été consacrée à l’Histoire suisse.
Bon les historiens savaient déjà depuis longtemps que le Pacte de 1291 n’avait rien d’extraordinaire ou d’exceptionnel. D’abord, il avait été retrouvé par hasard en 1724 après avoir été cité une première fois vers 1530 soit près de 150 ans après les faits. Ensuite, les Waldstaetten n’avaient pas été les seuls à produire ce type de document à la mort de Rodolphe de Habsbourg et c’était une pratique courante à la mort de l’Empereur. Enfin, les soucis exprimés par ces communautés portaient plus sur la sécurité économique de la voie commerciale du Gothard que sur la sécurité extérieure et il ne parle ni de liberté, ni de résistance.
Bon depuis le temps aussi, tout le monde devrait savoir que les histoires de Guillaume Tell et du serment du Grütli ne sont que des mythes et n’ont aucune réalité historique. De même que la fête nationale et le choix du premier août datent de 1891.
Bon mais tout ceci n’a pas beaucoup fait évolué la connaissance du grand public et du monde politique. D’autant que comme le disait Hans Ulrich Jost, mon estimé professeur d’université, l’histoire suisse et son historiographie** ont toujours été sous l’influence du politique:
« L’impact du discours politique sur l’historiographie suisse ne date pas seulement des temps modernes, […]. En effet, l’identité nationale de la Suisse moderne [qui naît en 1848] est en premier lieu de caractère politique. Face aux Etats nationaux exprimant leur identité par un concept culturel qui relève de la langue, d’un espace géo-culturel et même de la race, l’Etat fédéral du XIXe siècle s’est vu contraint de fonder l’esprit national sur le discours politique. La nation suisse, manquant d’un concept culturel cohérent, se réfère à la volonté politique. A l’histoire donc de trouver des valeurs traditionnelles, voire mythiques, conformes au discours politique. A partir de cette conjonction, l’historiographie est devenue davantage le corollaire du développement politique. »
Jost H. U. (2005). «L’historiographie contemporaine suisse sous l’emprise de la Défense spirituelle». In A tire d’ailes. Contributions de Hans Ulrich Jost à une histoire critique de la Suisse. Lausanne Antipodes, p. 174
Mise en place par des historiens radicaux dès le XIXe siècle (Dierauer et Dändliker), cette histoire politique est reprise par les historiens des années 1930 et vulgarisée par ceux des années 1950 et 1960 qui accentuent les légendes de la création de la Confédération « afin de mieux s’inscrire dans l’idée de la Défense spirituelle ». [idem, p. 175]
La remise en cause de cette hagiographie historique (l’hagiographie étant l’histoire d’un-e saint-e, faite pour permettre sa canonisation en regroupant notamment les miracles fait-e-s par lui) date de l’après-guerre, mais sera en premier lieu l’oeuvre d’écrivains suisses, avec en tête de liste Max Frisch et Friedrich Dürrenmatt. Pour le grand public, il faudra attendre la publication de la Nouvelle Histoire de la Suisse et des Suisses en 1982 pour que soit portée à sa connaissance les changements apportés l’histoire de cette période par les travaux universitaires de nos historiens.
Mais personne jusqu’à présent ne s’était intéressé à l’authenticité des documents phares de cette Suisse primitive. Or, comme le relate le journal Le Temps dans son édition du 31 juillet sous la plume de l’excellente Catherine Cossy, un nouveau livre de l’historien Roger Sablonier (Professeur d’histoire à l’université de Zurich de 1979 à 2006), publié en Suisse alémanique, non seulement fait des fiers Waldstätten épris de liberté des ancêtres imaginaires, mais conteste l’authenticité de deux documents principaux : le Pacte de 1291 et le Pacte de Brunnen de 1315:
«Maintenant que l’on a une autre manière d’aborder les sources écrites, que l’on accepte qu’elles ont avant tout un caractère symbolique, car rédigées après coup pour justifier des rapports de pouvoir, c’était le moment de présenter une synthèse sur cette époque.»
Ainsi, une analyse au carbone 14 d’un minuscule fragment du Pacte de 1291 réalisée par l’Institut de physique des particules de l’EPFZ révélerait que celui-ci pourrait avoir été rédigé en 1309. De même;
«La Charte de Brunnen, qui renouvelait l’alliance des Confédérés après la bataille de Morgarten en 1315, et dont on n’a jamais douté de la date originale jusqu’à maintenant, est écrite sur un parchemin datant au minimum de la fin du XIXe siècle. Comme certains privilèges impériaux, conservés précieusement aux côtés du Pacte fédéral dans le musée de Schwyz, ces textes ont été généralement écrits ou recopiés et arrangés après coup par ceux qui détenaient le pouvoir pour justifier de leurs prétentions.» (Le Temps)
Comme l’indique l’historien Jean-Daniel Morerod, professeur à l’Université de Neuchâtel, interrogé par Le Temps:
Alors que le caractère particulier de la Suisse se trouve aujourd’hui confirmé par son refus d’entrer dans l’Europe, c’est précisément à ce moment-là que la légitimité du Sonderfall disparaîtrait. Cela a des conséquences pour le pays: le cas particulier que nous vivons aujourd’hui est moins séduisant. On perd la caution des ancêtres. C’est une perte au niveau symbolique. On atteint à l’idée mythique d’une continuité dans l’esprit de résistance et de liberté.
L’occasion aussi pour la Suisse de faire véritablement un travail d’histoire dont une des premières conséquences pourrait être de réévaluer son rapport et la place accordée à l’étranger dans sa construction. Ceci fera l’objet du deuxième épisode de notre série de l’été:
Sans la France, la Suisse aurait-elle pu voir le jour?
Que cela ne vous empêche pas, si le temps vous le permet, de participer ce soir aux festivités du premier août dans votre région…
Notes:
* Pour les personnes intéressées, la lecture du livre de Jean-François Bergier (1988) Guillaume Tell. Paris: Fayard apportera tous les éclairages voulus non seulement sur le mythe de Guillaume Tell, mais sur la soi-disant Naissance de la Confédération en 1291.
** L’historiographie désigne l’histoire de l’écriture de l’histoire. Érigée en spécialité de la discipline historique, l’historiographie présente généralement le regard d’un historien sur ses prédécesseurs et sur leur travail.
Légende et source de l’illustration: La mère patrie Helvétie danse avec ses filles, les cantons, sur la prairie du Grütli. Cette carte postale datée de 1900 et déposée aux archives du canton de Schwyz fait partie de cette iconographie qui exalte le mythe fondateur du Grütli. Comme il se doit, Uri, Schwyz et Unterwald sont au centre . (photo: Hier & JetztVerlag für Kultur und Geschichte)
Ouvrage: Roger Sablonier (2008) Gründungszeit ohne Eidgenossen. Zurich: Verlag hier+ jetzt. Voir aussi Swissinfo: http://www.swissinfo.ch/fre/swissinfo.html?siteSect=43&sid=9404117
Histoire 2.0 sur FriendFeed
Histoire 2.0 sur FriendFeed est un espace dédié à l’enseignement de l’histoire avec les médias et les nouvelles technologies. Vous voulez faire part d’une expérience, renvoyer à un site que vous trouvez intéressant, poser une question, signaler un nouveau logiciel ou une nouvelle plate-forme web 2.0, initier une discussion sur l’apprendre 2.0… alors n’hésitez pas à vous rendre et à vous inscrire sur Histoire 2.0 sur FriendFeed.
La période estivale est propice au farniente, à la décompression bien méritée ainsi qu’à la préparation de la rentrée. Cette préparation à la rentrée concerne aussi désormais ma réflexion concernant mon univers de travail en ligne et des outils collaboratifs de travail tant pour le formateur que pour les étudiant-e-s.
Ma réflexion autour d’un enseignement de l’Histoire 2.0 lancée en août 2007 trouve ici son prolongement (Et si, à la rentrée, nous passions à un enseignement de l’Histoire 2.0 ?). Elle s’appuie aussi sur la démarche initiée ce printemps avec mes étudiant-e-s que je me dois encore de finaliser et synthétiser ainsi qu’élargir pour la rentrée.
Dans le cadre de cette expérience, l’intérêt de Google Documents comme outil collaboratif et de travail pour et avec mes étudiant-e-s me paraît désormais évident et je compte poursuivre l’expérience l’année prochaine.
Dans ma démarche, j’ai également profité des réflexions initiées ainsi que des échanges du Réseau francophone d’échange savoirs et pratiques autour Apprendre 2.0.
C’est ainsi que voulant aller plus loin que l’utilisation de del.icio.us pour l’échange de sites et de ressources historiques, j’ai choisi de créer un espace (nommé « rooms ») Histoire 2.0 sur FriendFeed.
Quels sont les avantages de FriendFeed?
Premièrement, il permet la centralisation de ressources de provenances diverses, certaines pouvant être agrégées automatiquement lors de leur publication comme les articles publiés sur ce site ou d’autres blogs d’histoire et d’autres signalées lors de votre visite sur le web (comme avec del.icio.us). Vous pouvez aussi y ajouter votre compte Flickr ou Picasa dont les nouvelles entrées seront répercutées et signalées sur votre espace FriendFeed
Deuxièmement, vous pouvez ajouter des notes et des commentaires à ces différentes ressources récoltées sur la toîle, des citations issues de la page, voire des images présentes sur cette même page (uniquement lors de la création de l’entrée). Une entrée est donc évolutive et les personnes inscrites dans votre espace peuvent y apporter leurs propres remarques et commentaires ou indiquer s’ils apprécient cette ressource.
Troisièmement, ces espaces peuvent être publics, semi-publics ou privés. Si l’espace est public toute personne peut consulter ce que vous avez publié et toutes celles qui disposent d’un compte personnel sur FriendFeed à la possibilité de s’abonner à votre espace, de déposer ses commentaires/appréciations et également d’y publier/échanger des informations récoltées sur le net. Si l’espace est semi-public, tout le monde peut s’abonner, lire et commenter, mais seuls les administrateurs peuvent publier de nouvelles informations. Si l’espace est privé, seules les personnes inscrites par les administrateurs peuvent accéder à l’espace et échanger. Cette dernière solution me paraît intéressante pour un travail avec une classe (pas besoin d’un site ou d’un blog pour le suivi par exemple du travail en classe et à la maison, le partage de ressources, des informations/nouvelles, les consignes d’une activité à réaliser en ligne ou une mise en commun style «chat»).
Quatrièmement, un flux rss vous permet d’être tenu automatiquement au courant des nouvelles entrées publiées dans votre ou vos espaces. Avec votre compte individuel, vous pouvez aussi recevoir un résumé journalier des activités concernant vos abonnements.
Comme il est possible de créer autant d’espaces que possible, vous pouvez ouvrir un espace pour chacune de vos classes si vous le souhaiter, voire disposer d’un espace regroupant toutes les informations de chacun des espaces. Pour ma part, actuellement, j’ai ouvert un espace public « Histoire 2.0 » ainsi qu’un espace privé qui servira au suivi des cours et aux interactions avec mes étudiant-e-s. Les informations publiées dans Histoire 2.0 sont automatiquement republiées dans l’espace privé destiné à mes étudiant-e-s. Ceux-ci n’ont donc plus qu’un seul lieu auquel se rendre et à s’abonner pour avoir accès à un ensemble d’informations. Comme la publication de commentaires est quasi instantanée, je pense également utiliser l’espace privé comme chat dans certaines occasions.
Ainsi donc «Histoire 2.0 sur FriendFeed» participe-t-il pleinement à l’invitation « et si, à la rentrée, nous passions à un enseignement de l’Histoire 2.0 ? » C’est avec plaisir que je vous y accueillerai et que j’échangerai en ligne avec vous sur l’enseignement de l’histoire.
L'invention du monde. Une géographie de la mondialisation
- Compte-rendu d’un livre où, au travers du thème de la mondialisation, les auteurs mènent une réflexion fouillée sur l’outil cartographique et l’intérêt du cartogramme. A l’enseignant ensuite de s’interroger sur son utilisation de la carte en classe
L'enseignement de la Shoah oublie Sarkozy
Source: L’Expresso du 19 Juin 2008: « L’enseignement de la Shoah oublie Sarkozy »
La mission Waysbord-Loing sur l’enseignement de la Shoah au CM2 a remis le 18 juin son rapport au ministre de l’éducation nationale. Cette mission avait était mise en place suite à la polémique déclenchée par la volonté de Nicolas Sarkozy, président de la République française, d’associer un enfant mort à tout écolier.: »(voir notre article Chaque écolier devra connaître une victime de la Shoah) »:.
Cette commission estime maintenant que
«la thématique des enfants victimes a été d’emblée retenue comme une approche particulièrement adaptée aux élèves de CM2. Elle leur permet par le biais de récits et de figures particulières de s’initier à un passé qui a déterminé l’organisation présente du monde.»
Mais les enseignants devront veiller à ne pas traumatiser les enfants. Aussi insiste-t-elle sur
«le conseil donné d’élargir le travail mené en classe, aux enfants cachés et sauvés pour éviter aussi une vision trop simplifiée de la réalité… C’est donc avant tout l’itinéraire des enfants avant leur déportation qui est évoqué. Les enfants sauvés et les Justes sont associés.»
La circulaire (à paraître) reprend imparfaitement ces orientations (entre autre sur l’appel à la vie) mais garantit la liberté des enseignants.
«Pour aborder cet enseignement, les maîtres sont libres de leurs choix pédagogiques et plusieurs approches, souvent complémentaires, sont possibles. La thématique des enfants victimes est cependant une entrée à privilégier au CM2 : partir d’un nom, d’un visage, d’un itinéraire, de l’exemple singulier d’une famille dont l’histoire est liée aux lieux proches – l’école, la commune, le département – constitue une approche pédagogique respectueuse de la sensibilité des enfants. À partir d’un exemple, les élèves appréhenderont la déshumanisation systématique des victimes jusqu’à l’extermination : la discrimination, les arrestations, les camps d’internement, les convois, puis les camps d’extermination. À partir des exemples des maisons d’enfants, des enfants cachés, des justes, ils approcheront aussi les notions de solidarité et de valeurs universelles.»
Un livret pédagogique diffusé auprès des enseignants de CM2 ainsi qu’un site Internet sont annoncés par la circulaire.
Ainsi, face à la réprobation quasi unanime suscitée par la proposition sarkozienne, le repli des positions «présidentielles» a été réalisé en deux temps. D’abord une première atténuation via la mission Waysbord-Loing, puis via les directives d’orientation de l’Education nationale. Il n’en demeure pas moins que cela ressemble fortement à une défaite en rase campagne pour le président de la République. On est loin aussi du panache d’un autre 18 juin…