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Histoire Lyonel Kaufmann

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Opinions&Réflexions

Les blogs meilleurs que la dissertation

25 août 2012 by Lyonel Kaufmann

Dans son livre « Now you see it », présenté par le New York Times, Cathy Davidson — qui veut remettre au goût du jour certaines inventions pédagogiques plus anciennes — flingue l’exercice de la dissertation au profit des blogs pédagogiques. Je plussoie. 

Au contraire de la dissertation, les blogs offrent, par exemple, une solution adéquate à la question du plagiat:

«Les blogs destinés aux pairs présentent moins d’erreurs typographiques et factuelles, moins de plagiat, et sont généralement mieux écrits, en prose élégante et plus persuasive, que ne le seront jamais toutes ces dissertations rédigées en classe par les mêmes auteurs »

Comme j’ai déjà eu l’occasion de l’indiquer dans l’affaire détestable de l’enseignant piégeur (Piéger les élèves ou les former avec les médias sociaux? | Chronique no 132):

de tout temps, ces exercices [comme la dissertation] ont plus favorisé la recopie et le couper/coller que le développement de la réflexion autonome des élèves…

Cathy Davidson abonde dans le même sens lorsqu’elle prend le contre-pied de ses collègues, qui se désolent souvent de ce que les étudiants sont globalement «mauvais en dissertation» et qu’elle suppose que c’est la forme de la dissertation, qui est n’est pas adaptée aux étudiants d’aujourd’hui.

De plus elle constate que même ses étudiants les plus réfractaires à l’exercice sont devenus prolixes lorsqu’elle leur a proposé de publier leur écrit sur Internet, de le soumettre à la critique et de le modifier en ligne. Et

«cela vaut pour tout, des commentaires politiques à la photographie en passant par la réalisation de vidéos satiriques.».

Plus largement, Cathy Davidson indique que

« Nous ne pouvons pas continuer à préparer les étudiants à un monde qui n’existe pas. Nous ne pouvons pas ignorer les compétences cognitives redoutables qu’ils développent en apprenant par eux-mêmes.

Et par-dessus tout, nous devons cesser de dénigrer les prouesses numériques, simplement parce que certains d’entre nous, quadragénaires et au-delà, ne parviennent pas à les égaler. Un bras de fer basé sur des rancunes institutionnelles entre les générations peut saboter toute une culture ».

Sur ce je vous souhaite une bonne rentrée des classes.

Source : REGARDS SUR LE NUMERIQUE | L’école de demain pourrait ressembler à celle… d’avant-hier.

Mise à jour (18:13) :

Pour prolonger sur l’utilité des blogs en éducation, je vous propose l’intéressante lecture de cet article récent : What are you writing for? et qui rejoint les observations de Cathy Davidson et mon avis sur l’utilité des blogs en éducation.

Mise à jour (31.08.2012): Le blog, la star du web 2.0 ?

L’avis de Caroline Chanlon en ce vendredi 31 août journée du blog :

«Au départ et je n’apprends rien à personne, le blog était très personnel. De mon point de vue, il avait un côté assez péjoratif, c’était le mauvais côté du web 2.0 qui ressortait : on laissait la parole à des personnes qui n’avaient pas grand chose à dire et qui n’intéressaient pas grand monde. […] Et FB est arrivé ! La finalité du blog est envisageable via un autre support plus simple, plus ergonomique, gratuit.
Je pense que l’explosion des réseaux sociaux a un peu détourné l’utilisation du blog, on a mieux apprécié ses vraies valeurs : produire du contenu (du vrai contenu), le commenter, le partager.
Car aujourd’hui et avec l’utilisation professionnelle que j’en ai, le blog représente pour moi un outil de haute qualité.»

Source : http://blog.educpros.fr/blog/2012/08/31/le-blog-la-star-du-web-20/

Classé sous :Didactique, Médias et technologies, Opinions&Réflexions

Un travail qui empêche le plagiat | Faculty Focus

16 août 2012 by Lyonel Kaufmann

Une étude qualitative sur le plagiat a indiqué que même si les élèves savent que le plagiat est mauvais, la plupart sont assez confus au sujet de ce qui constitue réellement un plagiat. La multiplication de ressources en ligne a exacerbé le problème. Un travail mené par McGowan et Lightbody avec des étudiants a permis à la fois de conscientiser les étudiants et d’obtenir ensuite des résultats convaincants.

Des études montrent également que les étudiants ne pensent pas que les principes d’appropriation s’appliquent aux ressources en ligne de la même façon que pour des documents imprimés. Enfin, de nombreux professeurs maîtrisent encore du mal les règles du référencement qui s’appliquent à des ressources Web.

McGowan et Lightbody ont proposé à leurs étudiants un travail spécifique pour travailler concrètement et de manière non stigmatisante avec eux la question du plagiat en mixant des ressources en lignes ou issues de la bibliothèque, y compris une revue académique, une publication professionnelle et un journal. Les étudiants avaient à travailler sur un essai comportant 10 exemples de plagiat. Certains passages étaient copiés mot pour mot, d’autres utilisaient la paraphrase pour des phrases ou des paragraphes et d’autres reprenaient les idées des auteurs ou les données de leurs recherches sans le mentionner.

Pour identifier ses emprunts, les étudiants ont eu à consulter les sources originales et les utiliser pour identifier le contenu plagié dans l’essai. Puis ils ont présenté l’essai avec les cas de plagiat corrigés. Ils ont également dû préparer une synthèse correctement référencées en 250 mots de l’essai rectifié.

Avant ce travail, 32% des étudiants ayant réalisé cette tâche la première année et 42% la deuxième année avaient, préalablement à ce travail, un bonne connaissance initiale du plagiat et de ses manifestations. Lors de la correction de l’essai, les étudiants étaient à 70% au moins en mesure d’identifier et d’apporter les corrections nécessaires pour éviter le plagiat. Après le travail, ce pourcentage est passé à 85% pour les deux volées d’étudiants.

Plus révélateur encore, aucun nouveau cas de plagiat ont été détectés avec ces deux volées, et l’instructeur d’un cours suivi ultérieurement par ces étudiants a noté une baisse importante du nombre de cas de plagiat.

L’étude : McGowan, S., and Lightbody, M. (2008). Enhancing students’ understanding of plagiarism within a discipline context. In Accounting Education, 17 (3), 273-290.

L’article sur cette étude: An Assignment that Prevents Plagiarism | Faculty Focus.

Classé sous :Didactique, Opinions&Réflexions, Outils enseignement

Revue de presse : FAQs for a Skeptic on Technology | Larry Cuban

16 août 2012 by Lyonel Kaufmann

Dans son dernier billet, Larry Cuban répond aux principales questions qu’on lui pose sur ses raisons d’être un sceptique relativement à l’emploi des technologies dans l’enseignement.

Cet article est aussi un bon moyen pour prendre connaissance de ses principaux travaux en la matière depuis les années 1980. D’autant que l’article est très synthétique et clair tout en présentant ceux-ci du point d e vue de l’auteur lui-même.

Cependant, il revient plus particulièrement sur les raisons de ses réserves à l’égard des technologies à l’école, des discours les promouvant et sur leurs capacités à changer les pratiques et l’institution scolaire.

Il profite donc de ce billet pour répondre aux questions qui lui sont régulièrement posée concernant ce scepticisme technologique. A l’une de ces questions, il en profite d’ailleurs de préciser qu’il est un utilisateur régulier de celles-ci — il possède aujourd’hui un ordinateur de bureau, un ordinateur portable, un iPad et un iPhone — tant pour son usage propre que dans son enseignement depuis les années 1950… à l’exception de PowerPoint.

Le passage suivant résume le mieux, à mon avis, ses réserves à l’égard des technologies éducatives :

«the enormous amount of money spent on new technologies without much evidence of their efficacy on teaching and learning means that other options such as investing in more teachers and their professional development are lost. That is inefficient and ineffective policymaking.»

Rappelons, en outre, que Larry Cuban est un enseignant progressiste. Il n’est pas un conservateur en manière éducative, bien au contraire. En 1984, il a publié un livre important intitulé «How Teachers Taught: Constancy and Change in American Classrooms, 1890-1980.» Et comme il le dit lui-même :

«In that book, I tracked the repeated (and failed) efforts of progressive reformers over a century to change classroom practice in urban, suburban, and rural classrooms from teacher-centered to student-centered lessons. […]. The idea that reforming teaching was linked to the introduction of new technologies intrigued me. »

De How Teacher Thaught (1984) à Oversold and Underused: Computers in Classrooms (2001), le grand mérite des travaux de Cuban est d’avoir systématiquement observé non pas les discours sur les pratiques, mais les réalités de celle-ci dans les classes avec ou sans ordinateurs. Ces travaux nous interrogent tant sur la manière de faire évoluer les pratiques des enseignants que sur celle d’intégrer véritablement et durablement les technologies à l’école au-delà de l’effet «Canada dry». ((Ca a la couleur de la technologie, le goût de la technologie utilisée à l’école, mais cela n’en est pas au-delà du colifichet.))

A lire donc : FAQs for a Skeptic on Technology | Larry Cuban

Classé sous :Médias et technologies, Nouvelles de l'histoire, Opinions&Réflexions Balisé avec :éducation, Histoire, LarryCuban, médiasTice, RevuePresse

Le retour de la Chine au centre | Histoire Globale

13 août 2012 by Lyonel Kaufmann

La Chine se réapproprie-t-elle la place qui était la sienne au 18e siècle, alors qu’elle pesait aussi lourd dans l’économie mondiale que l’Europe ? Après la « grande divergence » qui s’est opérée après le 18e siècle, assiste-t-on aujourd’hui à une « grande convergence » des économies chinoise et occidentales, avec un spectaculaire retour de la Chine au centre ?

Surpassant le Japon en 2011, la Chine est devenue la deuxième économie mondiale. Son objectif : dépasser les États-Unis, se hisser au rang de première puissance mondiale. Son ascension dans les hautes technologies et la finance se confirme…

Histoire Globale vous propose ce voyage dans cette Chine économique du 18e siècle au-delà des clichés. Ce faisant, l’article présente quelques-uns des débats qui ont marqué l’interprétation de la dynamique de l’économie chinoise sur la longue durée.

via Le retour de la Chine au centre « Histoire Globale.

Classé sous :Histoire savante, Nouvelles de l'histoire, Opinions&Réflexions

La rentrée des tablettes | Veille et Analyse TICE

13 août 2012 by Lyonel Kaufmann

Ce texte de Bruno Devauchelle est une autre manière d’aborder la question du «conservatisme dynamique» (notre billet «Conservatisme dynamique» et stabilité des pratiques enseignantes | Larry Cuban) a l’oeuvre lors du déploiement de projets d’intégration des tice en milieu scolaire et leur échec à modifier véritablement et durablement la structure scolaire. 

En effet, sans remettre en question l’organisation scolaire ou universitaire qui pourraient évoluer devant ces nouvelles possibilités d’apprendre:

La mutation essentielle qui est en train de se produire sous nos yeux est celle de la « possibilité d’apprendre ». Pour aller plus loin que Michel Serres dans son dernier ouvrage « Petite Poucette », la modification des procédures et processus potentiels de l’apprendre du fait des moyens numériques doit être placée au coeur de toute réflexion sur le numérique en éducation. Tablettes, smartphones, applications de toutes sortes n’ont aucun intérêt si l’on ne repense pas cette question et donc l’organisation scolaire et universitaire qui vont avec. Certes des projets sur l’école inversée ou la flip éducation laissent penser que l’on va dans ce sens, mais en grattant un peu on retrouve rapidement les mêmes manques sur les processus apprenant qui se développent, de manière particulièrement inégalitaire dans nos sociétés.

Le numérique, comme l’indique Bruno Devauchelle, ne sera qu’un alibi au maintien et ne sera qu’intégré l’organisation scolaire actuelle sans développer un savoir émancipateur.

A lire : La rentrée des tablettes « Veille et Analyse TICE.

Classé sous :Nouvelles de l'histoire, Opinions&Réflexions

Revue de presse : Cours massif en ligne (MOOC) | Techniques innovantes pour l'enseignement supérieur

12 août 2012 by Lyonel Kaufmann

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Si vous envisagez de suivre un MOOC (massive open online course, ou cours massif en ligne) un de ces jours, il vous faudra prendre un temps pour comprendre le mode de fonctionnement de ce type de cours. Un point d’entrée si vous êtes francophone pourrait être cette vidéo de Stephen Downes qui nous fait le plaisir de nous faire une petite introduction en français sur le sujet.


Source : Cours massif en ligne (MOOC) | Techniques innovantes pour l’enseignement supérieur

Classé sous :Médias et technologies, Nouvelles de l'histoire, Opinions&Réflexions, Outils enseignement Balisé avec :blogcafé, e-learning, Histoire, MOOC, RevuePresse

La salle de classe planétaire | Le Monde

11 août 2012 by Lyonel Kaufmann

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Hier à la bibliothèque, au rayon des nouveautés, mon regard a été attiré par le titre d’un ouvrage intitulé «L’intelligence et l’école». Ma première réaction a été de me dire que les deux choses paraissent disjointes. Autrement le titre en aurait été «L’intelligence à l’école», non? Aujourd’hui, je m’arrête devant l’article suivant du journal «Le Monde» et son histoire relativement à Daphne Koller. Et je me dis qu’effectivement l’intelligence à l’école, c’est encore du chemin à parcourir.

Même avec la volonté de fer de Daphne Koller, c’est pas encore gagné par rapport au «conservatisme dynamique» dont je vous entretenais hier. Tout espoir n’est cependant pas perdu puisqu’ici l’initiative vient de professeurs et non de la superstructure.

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Daphne Koller. | Wikimedia commons – Creative Commons Attribution 2.0 Generic

Daphne Koller a une dent contre l’école. Enfant, cette Israélienne veut découvrir les équations du troisième degré et la danse, l’histoire de la Grèce antique et la poésie. Comme tous les élèves, elle doit subir le programme, rentrer dans les cases. Sa soif d’apprendre se cogne à l’éducation formatée. Elle abandonne l’école, avec le soutien de ses parents. Elle entre à l’université hébraïque de Jérusalem à 13 ans, obtient sa maîtrise à 18 ans. A 21 ans, elle quitte Israël pour Stanford et un PHD en génie informatique. « Grâce à ma famille, j’ai pu contourner le cursus éducatif traditionnel et devenir moi-même. J’ai eu beaucoup de chance. Depuis, une question m’obsède : comment rendre cela possible pour tous ? »

[…]

Devenue l’une des enseignantes les mieux notées de l’un des campus les plus réputés, l’ennui revient pourtant : « Passer ma vie à aller dans la même salle de classe, faire la même leçon, raconter les mêmes blagues, au même moment…, ce n’est pas une bonne utilisation de mon temps ni de celui des élèves. » Avec d’autres, elle réfléchit à un moyen de rendre le travail en classe plus attractif. Morne plaine.

Pour en savoir plus sur la manière dont Daphne va s’y prendre, lire la suite: La salle de classe planétaire.

Classé sous :Didactique, Histoire active, Opinions&Réflexions Balisé avec :blogcafé, e-learning, Histoire, MOOC, RevuePresse

«Conservatisme dynamique» et stabilité des pratiques enseignantes | Larry Cuban

10 août 2012 by Lyonel Kaufmann

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Cet article fondamental de Larry Cuban traite de la grande stabilité des pratiques scolaires malgré les réformes initiées par les autorités pour les faire évoluer.

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L’école avant l’arrivée des ordinateurs portables…

Certes, les choses ont changé dans les classes. Les ordinateurs de bureau et  les ordinateurs portables se sont répandus dans les écoles, les enseignants utilisent l’Internet pour utiliser des vidéos dans leurs cours, les étudiants font des présentations PowerPoint. Les enseignants réalisent des sondages immédiats de réponses des élèves à leurs questionnaires à choix multiples avec cliqueurs; ils utilisent de nouveaux manuels scolaires, dont certains sont en ligne.

Pourtant, malgré ces changements, il ya une banalité dans le déroulement d’une leçon, les activités que les élèves des enseignants directs à faire, et le Question/Réponse reste la norme entre enseignants et élèves.

Comment expliquer que la continuité se perpétue dans l’enseignement familier?

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et après l’arrivée des ordinateurs portables en classe…

Pour Larry Cuban, le concept organisationnel de «conservatisme dynamique» explique  à la fois la continuité et le changement à l’oeuvre à l’école comme dans d’autres institutions qui permet de maintenir un équilibre fragile dans les salles de classe et les écoles. Les institutions doivent souvent se battre et embrasser le changement, afin de rester les mêmes. Les familles, les hôpitaux, les entreprises, les tribunaux, la ville et l’état des bureaucraties, et les militaires répondent souvent à d’importantes réformes en adoptant les parties du changement qui soutiendront la stabilité.

Ainsi la demande sociale et les départements scolaires ont introduit les ordinateurs portables dans les classes tout en demandant de former les élèves à la pensée critique et aux compétences du 21e siècle. De leur côté, les enseignants ont alors utilisés ces ordinateurs en classe pour amener leurs élèves à faire des recherches sur Internet, à prendre des notes et pour faire des présentations PowerPoint, seuls ou groupe, en classe. Ces enseignants ont apporté des changements dans la façon dont ils enseignent tout en conservant leur ordre habituel des tâches et des activités dans les cours. Ils ont mixé moyens traditionnels et non traditionnels.

Pour Larry Cuban, le changement se produit tout le temps dans les écoles et les salles de classe, mais ni à la portée, ni dans les conceptions, ni aux rythmes des réformes initiées par les décideurs politiques. Fondamentalement, ces derniers veulent la transformation de l’institution et non pas quelques changements cosmétiques. Dès lors, les obstacles aux réformes scolaires se multiplient rapidement pour les déjouer en les détournant dans la pratique.

Dans cet échec de la compréhension du «conservatisme dynamique» se cachent les nombreuses erreurs que les décideurs font dans leurs efforts répétés pour transformer l’école, l’enseignement et l’apprentissage.

“Dynamic Conservatism” and Stability in Teaching | Larry Cuban on School Reform and Classroom Practice.

Classé sous :Didactique, Opinions&Réflexions

«Conservatisme dynamique» et stabilité des pratiques enseignantes | Larry Cuban

10 août 2012 by Lyonel Kaufmann

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Cet article fondamental de Larry Cuban traite de la grande stabilité des pratiques scolaires malgré les réformes initiées par les autorités pour les faire évoluer.

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L’école avant l’arrivée des ordinateurs portables…

Certes, les choses ont changé dans les classes. Les ordinateurs de bureau et  les ordinateurs portables se sont répandus dans les écoles, les enseignants utilisent l’Internet pour utiliser des vidéos dans leurs cours, les étudiants font des présentations PowerPoint. Les enseignants réalisent des sondages immédiats de réponses des élèves à leurs questionnaires à choix multiples avec cliqueurs; ils utilisent de nouveaux manuels scolaires, dont certains sont en ligne.

Pourtant, malgré ces changements, il ya une banalité dans le déroulement d’une leçon, les activités que les élèves des enseignants directs à faire, et le Question/Réponse reste la norme entre enseignants et élèves.

Comment expliquer que la continuité se perpétue dans l’enseignement familier?

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et après l’arrivée des ordinateurs portables en classe…

Pour Larry Cuban, le concept organisationnel de «conservatisme dynamique» explique  à la fois la continuité et le changement à l’oeuvre à l’école comme dans d’autres institutions qui permet de maintenir un équilibre fragile dans les salles de classe et les écoles. Les institutions doivent souvent se battre et embrasser le changement, afin de rester les mêmes. Les familles, les hôpitaux, les entreprises, les tribunaux, la ville et l’état des bureaucraties, et les militaires répondent souvent à d’importantes réformes en adoptant les parties du changement qui soutiendront la stabilité.

Ainsi la demande sociale et les départements scolaires ont introduit les ordinateurs portables dans les classes tout en demandant de former les élèves à la pensée critique et aux compétences du 21e siècle. De leur côté, les enseignants ont alors utilisés ces ordinateurs en classe pour amener leurs élèves à faire des recherches sur Internet, à prendre des notes et pour faire des présentations PowerPoint, seuls ou groupe, en classe. Ces enseignants ont apporté des changements dans la façon dont ils enseignent tout en conservant leur ordre habituel des tâches et des activités dans les cours. Ils ont mixé moyens traditionnels et non traditionnels.

Pour Larry Cuban, le changement se produit tout le temps dans les écoles et les salles de classe, mais ni à la portée, ni dans les conceptions, ni aux rythmes des réformes initiées par les décideurs politiques. Fondamentalement, ces derniers veulent la transformation de l’institution et non pas quelques changements cosmétiques. Dès lors, les obstacles aux réformes scolaires se multiplient rapidement pour les déjouer en les détournant dans la pratique.

Dans cet échec de la compréhension du «conservatisme dynamique» se cachent les nombreuses erreurs que les décideurs font dans leurs efforts répétés pour transformer l’école, l’enseignement et l’apprentissage.

“Dynamic Conservatism” and Stability in Teaching | Larry Cuban on School Reform and Classroom Practice.

Classé sous :Didactique, Opinions&Réflexions

Histoire «sérieuse» et histoire grand public : la concurrence des histoires ? | Chronique no 134

4 juillet 2012 by Lyonel Kaufmann

A intervalle régulier, l’histoire universitaire renvoie auprès du grand public une image peu flatteuse d’elle-même. Dans son numéro de mars 2012 et sur son site internet, l’American Historical Association (AHA) débattait du «Professionnal Boredom» in History (L’ennui professionnel en histoire) et son président William Cronon plaidait pour une écriture de l’histoire qui soit attrayante et accessible à un large public. 

Dans son article, William Cronon (( Le site professionnel de W. Cronon et ses travaux historiques : http://williamcronon.net)) part du constat suivant:

«L’un des paradoxes de l’histoire, c’est que aucune autre discipline universitaire n’a fait un meilleur travail pour conserver une grande audience publique alors que de nombreux non historiens trouvent l’histoire académique ennuyeuse à l’extrême.» ((Professional Boredom : http://www.historians.org/perspectives/issues/2012/1203/Professional-Boredom.cfm L’article a suscité notamment les réactions suivantes : http://blog.historians.org/articles/1622/debating-professional-boredom-in-history))

W. Cronon met également en évidence l’intérêt du public pour les programmes de la chaîne historique «History Channel», les expositions à succès des musées ou les best-sellers historiques qui recouvrent des sujets très différents, voire à l’opposé, des thèmes et spécialisation que l’on peut trouver dans les départements d’histoire des Facultés universitaires. Ainsi, malgré l’appétit du grand public pour l’histoire, les historiens professionnels produisent rarement des travaux destinés à la consommation publique.

Quelle est alors la meilleure manière de servir les intérêts des historiens professionnels dans ces autres contextes que la production universitaire au moment où la révolution numérique aggrave et accentue cet écart — qui n’est pas nouveau — entre histoire académique et histoire prisée par le public?

Pour Cronon, il s’agit premièrement de garder un œil sur l’ennui et s’interroger dans quelle mesure cet ennui est le résultat de la manière de faire de l’histoire à un niveau académique. Il se réjouit également que l’AHA dispose en son sein d’historiens académiques qui participent à des documentaires historiques ou des expositions, réalisent des sites internet, tiennent des blogs, enseignent à d’autres degrés ou publient des livres grands publics.

Fondamentalement, pour Cronon, les historiens universitaires se doivent de communiquer de manière claire et engageante, de raconter de «bonnes» histoires et surtout de rendre le passé vivant pour les non-professionnels qui autrement le trouverait aride, mort et ennuyeux.

Il est à noter que ce débat et ces constats de W. Crono ne sont pas neufs et reviennent avec constance. Ainsi, le rapport de 1926 du comité de l’AHA s’interrogeait déjà à ce sujet. Le comité de l’AHA lui-même est issu d’une prise de conscience que l’écriture de l’histoire aux États-Unis n’était pas dans un état satisfaisant. A cette même époque, Jean Jules Jusserand, ancien ambassadeur français et président d’alors de l’AHA, remontait même jusqu’au satiriste grec Lucien de Samosate dans le deuxième siècle après JC, à Cicéron en 55 avant notre ère et à Jean Bodin en 1566 pour des discours comparables. ((Jean Jules Jusserand (1926). Historian’s Work. In AHA, The Writing of History: http://www.historians.org/pubs/archives/WritingofHistory/Jusserand_HistoriansWork.cfm))

Ces débats et constats sont également transposables au niveau de l’histoire à l’école que ce soit relativement à la concurrence au cours d’histoire représentée par les usages publics de l’histoire (télévision, histoire grand public, spectacles historiques, musées et l’internet) ou la manière de combattre l’ennui dans nos cours. Aujourd’hui, s’y ajoutent les difficultés à atteindre les objectifs ambitieux des programmes avec un nombre de périodes d’enseignement insuffisant et parfois en diminution de la discipline, voire l’absence d’un accompagnement et d’une formation professionnelle digne de ce nom. ((A l’exemple des programmes de Première : Des programmes ambitieux ou invraisemblables ? In Aggiornamento hist-géo : http://aggiornamento.hypotheses.org/831))

Tout cela concourt à s’interroger sur la place de la discipline et de l’image que celle-ci renvoie. Comment également concilier attractivité de la discipline et rigueur intellectuelle que nécessite notamment l’exigence de développer au moyen de l’histoire l’esprit critique et citoyen chez nos élèves?

Cet article est la reprise de ma chronique mensuelle du Café pédagogique. (No 134, Juin)

Classé sous :Histoire savante, Opinions&Réflexions, Publications

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Tags: Histoire Culture unhcr liberté Education civique réfugié game serious

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6 novembre 2019 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Chute du mur de Berlin : trente ans après, 9 cartes sur le décalage persistant entre l’ex-RDA et le reste de l’Allemagne https://ift.tt/2WPpp2E Par Pierre Breteau Publié aujourd’hui à 10h36, mis à jour à 14h02 DécryptagesSur les revenus, le chômage, la démographie ou les résultats électoraux, la frontière est toujours visible entre les deux Allemagnes. Trente […]

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