Les archives de l’État belge ont mis en ligne plus de six mille photographies, souvent inédites, de la Première Guerre mondiale (1914-1918), ont-elles annoncé mercredi dans un communiqué. Cette initiative a été rendue possible grâce à l’opération d’inventaire et de numérisation lancée fin 2014, précisent-elles.
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Le Musée de Londres recrée le grand incendie de 1666 dans Minecraft et propose aux internautes de reconstruire la ville
Le grand incendie de Londres en 1666 fut l’une des plus grandes catastrophes de l’histoire de la capitale britannique. Afin de commémorer le 350ème anniversaire de ce désastre qui avait ravagé la ville, le musée de Londres a recréé cet incendie sur Minecraft.
Pour mener à bien ce projet innovant, le Museum of London a signé un accord de partenariat avec Microsoft afin d’offrir cette expérience aux joueurs de Minecraft. Une expérience qui se déroulera en 3 étapes.
La première étape du jeu démarre le 29 juillet.
Lire la suite : club-innovation-culture.fr
Histoire-Géographie au collège et au lycée – Du témoignage à l’émission de radio, enseigner la Shoah en classe de Première en initiant les élèves à la pratique historienne
Enseigner la Shoah en classe de Première consiste le plus souvent à conduire les élèves à investir un champ qui leur est doublement familier du fait de leur parcours scolaire mais aussi de leur appartenance à une société pour partie façonnée par les mémoires de la Shoah. Paradoxalement, cette familiarité se dresse souvent comme un frein à une compréhension nuancée de ce processus historique. En témoigne notamment la centralité d’Auschwitz dans les représentations des élèves. Elle se traduit également par un manque de précision dans le vocabulaire, conséquence possible d’une formulation parfois peu précise dans les programmes.
Pour pallier ces difficultés, cette séquence pédagogique a été mise en œuvre avec des élèves de Première L. Cette approche les initie à la démarche historienne à travers l’étude d’un témoignage. Dans un second temps, une production numérique mobilise les compétences liées à un tel travail.
La séquence pédagogique : Lien
Deux B.D. avec la Guerre d’Algérie en toile de fond
Un Maillot pour l’Algérie
Par Kris, Bertrand Galic et Javi Rey,
Dupuis, 136 p., 24 euros.
C’est une histoire d’hommes, méconnue, ignorée, oubliée en France alors qu’il s’agit de l’un des mythes fondateurs de la jeune nation algérienne. Le 14 avril 1958, deux mois avant le début de la Coupe du monde, quatre footballeurs stars du championnat de France, originaires de Sétif, en Algérie «française», passent clandestinement la frontière avec la Suisse. Ils rejoignent à Rome six autres camarades, qui viennent comme eux de tout abandonner pour fonder… l’équipe nationale algérienne de football ! Une équipe pour un pays qui n’existait pas (encore).
Parmi les footballeurs de cette fuite rocambolesque : quatre joueurs sélectionnables en équipe de France pour la Coupe du monde. Ils entreront dans la légende. Avec leurs amis, rejoints par d’autres «déserteurs» au fil des années, ils deviendront les ambassadeurs d’une nation sans Etat, et porteront haut leurs couleurs et leur hymne dans les stades d’Europe de l’Est ou d’Asie.
« Vous avez fait gagner 10 ans à la cause algérienne», lancera en 1962 le président du Gouvernement provisoire de la République algérienne, Ferhat Abbas, à ces «fellaghas au ballon rond». Avec «Un maillot pour l’Algérie», Kris, Bertrand Galic et Javi Rey retracent la folle aventure de cette équipe, parfois comparée au Barça de Messi. A savourer en ces temps de ferveur footballistique. R.F.
À lire aussi : “Un maillot pour l’Algérie”, ou l’incroyable histoire des footballeurs du FLN
Salam toubib, chronique d’un médecin appelé en Algérie, 1959-1961
Par Claire Dallanges, Delcourt, 158 p., 18,95 euros.
Avril 1984. Gare d’Austerlitz. Un inconnu attaque au couteau Pauline, une jeune fille de 18 ans, et son père. Ex-médecin appelé de la guerre d’Algérie, ce dernier contre-attaque et le tient à distance. Impressionnée par les facultés de son père, Pauline en profite pour l’interroger longuement sur son passé pendant la guerre, entre 1959 et 1961. L’ex-docteur Tardieu n’a encore jamais raconté: les soins aux Algériens, des nomades, des gars du FLN, l’accompagnement des militaires en mission, la découverte des tortures, le questionnement perpétuel sur place…
Le jeune homme, qui a 24 ans quand tout commence pour lui, va sortir progressivement de l’âge tendre. Et cette vision d’un homme en retrait est passionnante. D’autant que le scénario écrit par Claires Dallanges, la scénariste de cette BD, est une histoire vraie : celle de son père, qu’elle a interviewé pendant dix-huit mois, cinquante ans après les faits. Les dessins jaunes et ocre de Marc Védrines, aussi secs que le désert des Aurès, sont aussi d’une grande qualité. Une BD à lire, et à offrir les yeux fermés.
Fanny Lesbros
Source de l’information : 10 BD pour tous les goûts à emporter cet été – Bibliobs – L’Obs
Periscope : un cheval de Troie ou une chance pour l’école ?
Quelle mouche a piqué le microcosme ? Que s’est-il passé exactement sur Twitter et autres réseaux proches ces derniers jours ? Tout cela faisait suite, en effet, à un article du Huffington Post qui interrogeait quelques témoins du milieu, lycéens, professeurs, syndicalistes… Bref un échauffement généralisé et très peu raisonnable en ces journées où le printemps tarde à arriver quand l’été a déjà commencé.
Je retiens de cette excellente contribution du non-moins excellent Michel Guillou :
«Où sont passés les réflexes éducatifs qui auraient dû primer sur toute répression ? Où est passée la bienveillance de l’école et de ses maîtres ? Où est passé l’esprit de Célestin Freinet qui n’hésitait pas, à son époque, à s’emparer d’une technologie et à négocier avec ses élèves les conditions de son utilisation dans les apprentissages ?»
Autrement vivement l’été et les vacances scolaires !
À lire : Periscope : un cheval de Troie ou une chance pour l’école ? | Culture numérique
“Rebels”, la révolution américaine en comic-book par Brian Wood
Détail de la couverture du quatrième numéro de Rebels par Tula Lotay – Dark Horse
Il serait difficile de compter tous les films, les livres, les chansons, qui dissertent sur la question de ce qu’est vraiment l’Amérique, de ce qu’elle représente. Au centre de la vision idéalisée, et parfois très personnelle, que chaque Américain a de son pays, il y a une histoire, bien particulière, dont tout découle : celle de la déclaration d’indépendance et de la guerre qui a opposé la couronne britannique aux insurgés continentaux. C’est ce sujet qu’a décidé d’aborder Brian Wood dans Rebels, qui a commencé à paraître en avril 2015 et dont le recueil, qui compile les 10 numéros de la série, est sorti aux Etats-Unis début mai chez Dark Horse. Elle suit le parcours de plusieurs personnages durant cette guerre d’indépendance initiée en 1775.
“Le concept de Rebels est de montrer cette histoire d’une nouvelle façon à travers le regard et l’expérience de gens normaux, explique Brian Wood. Ce qui inclut évidemment des citoyens de tous genres et origines ethniques, aussi divers que l’Amérique était à l’époque”.
Brian Wood écrit même un chapitre du point de vue d’un soldat loyaliste, venu des Îles britanniques pour se battre contre les révolutionnaires :
“J’avais l’impression qu’il était juste et légitime d’écrire un chapitre du point de vue de l’autre camp. Et les parallèles avec le monde actuel sont difficiles à ignorer : on parle d’un soldat moyen envoyé loin de chez lui pour tuer des gens au nom de raisons politiques.”
À lire le très intéressant compte-rendu : http://www.lesinrocks.com/2016/06/25/livres/rebels-revolution-americaine-remise-gout-jour-11832797/
Pour l’instant « Rebels » est uniquement disponible en version originale. Urban Comics publiera une traduction courant novembre 2016.
À la poursuite des origines de l’humanité | CNRS Le journal
Au printemps 2016, des chercheurs français sont partis en Namibie à la recherche de pièges à fossiles humains. Carnet de voyage de cette première mission d’exploration.
Durant quinze jours, du 25 avril au 5 mai derniers, le géomorphologue Laurent Bruxelles et ses collègues Marc Jarry et Grégory Dandurand ont mené une expédition en Namibie. Leur but ? Découvrir et explorer des grottes où les scientifiques pensent pouvoir mettre au jour des vestiges pouvant appartenir à un nouveau morceau du berceau de l’humanité en Afrique.
Lire le journal de l’expédition : https://lejournal.cnrs.fr/articles/a-la-poursuite-des-origines-de-lhumanite
Pesante mémoire – La Vie des idées
Dans un ouvrage pluridisciplinaire, Catherine Coquio montre que le culte contemporain de la mémoire et de la vérité cache en fait une crise qui empêche d’avancer.
En un sens, on ne s’est jamais autant souvenu de la mémoire que depuis quelques décennies, c’est-à-dire qu’on l’a perdue comme mode d’organisation sociale et structure de continuité temporelle, puis réinventée au sein d’un modèle culturel, comme patrimoine, commémoration, phantasme identitaire, nostalgie ou marché d’antiquités.
La Grande Guerre est devenue de fait le moment où l’on réfléchit de plus en plus au travail de la mémoire collective, comme si elle resurgissait d’autant plus dans l’actualité qu’elle semblait avoir disparu des manières de valoriser le passé.
Après les traumatismes des deux guerres mondiales et des génocides successifs, depuis celui des Arméniens et des Juifs jusqu’à ceux du Rwanda et du Cambodge, la mémoire a repris une importance collective tout en restant fondée sur un terrain miné : cette revalorisation de la mémoire passe, en effet, par sa mise en forme culturelle (le patrimoine en est un bon exemple). Or, en même temps, comme le disait avec son ironie habituelle l’écrivain Imre Kertész, « notre époque est celle de la vérité ». Le grand mérite du Mal de vérité ou l’utopie de la mémoire consiste justement à tâcher de penser conjointement mémoire et vérité, actualité des traumas et recherche de catharsis dans un monde marqué par ce que Catherine Coquio, spécialiste de la littérature de témoignage (notamment sur les crimes de masse), appelle la « Catastrophe » : « un phénomène anthropologique complexe issu d’une certaine opération politique : rupture des liens sociaux, brutale dévaluation de la vie, altération de la figure humaine ou scission d’humanité, et dans l’après-coup deuil impossible, hantise de la vérité » (p. 124). C’est à l’examen minutieux de ce phénomène anthropologique qu’elle consacre un livre riche et dense.
Lire la suite de cet important compte-rendu : Pesante mémoire – La Vie des idées
Cinq ans de prison pour un ancien gardien de camp nazi – Libération
L’Allemand Reinhold Hanning avait été en poste durant deux ans à Auschwitz.
Un tribunal de Detmold, au centre de l’Allemagne, a condamné vendredi dans l’après-midi Reinhold Hanning à cinq ans de prison. Cet ancien gardien d’Auschwitz, âgé de 94 ans, a été reconnu coupable de «complicité dans l’extermination d’au moins 170 000 Juifs». «Vous avez travaillé près de deux ans à Auschwitz et avez ainsi soutenu le génocide», a estimé la juge Anke Grudda. Hanning avait travaillé dans le camp d’Auschwitz entre 1942 et 1944. Au moins 170 000 personnes sont décédées dans le camp pendant cette période.
Ouvrier d’usine, Reinhold Hanning a 18 ans lorsqu’il s’enrôle chez les Waffen SS. Blessé au front, il est muté à Auschwitz en 1942, en charge de la garde du camp. Son unité se rend également régulièrement à Birkenau (la partie du camp où se trouvaient les chambres à gaz) à l’arrivée de nouveaux convois de prisonniers. La plupart des détenus sont envoyés dans les chambres à gaz dès leur descente du train. Hanning a bien reconnu avoir travaillé à Auschwitz mais a toujours nié avoir participé à l’assassinat des prisonniers.
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« A tous les Français » : l’affiche de Londres | L’histoire par l’image
De l’Appel du 18 juin au premier bulletin officiel des FFL
Le 18 juin 1940, Charles de Gaulle prononce à Londres un message radiophonique où il exhorte ses compatriotes à ne pas cesser le combat contre l’Allemagne nazie, inscrivant ce dernier dans un contexte de guerre mondialisée. Alors que le célèbre Appel diffusé sur les ondes de la BBC est peu entendu sur le moment, il est publié dans la presse française (Le Petit Marseillais, Le Petit Provençal, Le Progrès) le lendemain, puis repris ultérieurement par les radios et journaux étrangers.
Si elle reprend les mêmes arguments et répète certaines formules de cette déclaration, l’affiche « A tous les français » en est cependant une version différente. Suivant l’Appel, elle est d’abord tirée à 1 000 exemplaires dans la seconde quinzaine de juillet, puis placardée sur les murs de Londres et des grandes villes anglaises les 3 et 4 août. L’affiche est ensuite publiée (à côté du texte de l’Appel proprement dit) en première page du premier et unique numéro du Bulletin officiel des Forces françaises libres qui paraît à le 15 août 1940.
Edité à environ 10 000 exemplaires, le document ici étudié est surtout diffusé auprès des Français de Londres. Il joue cependant un rôle symbolique et politique très fort dans le contexte d’émergence, de structuration et d’organisation de la Résistance, en Angleterre comme en France.
Lire l’analyse et l’interprétation de l’image : « A tous les Français » : l’affiche de Londres | L’histoire par l’image
Référence : Alexandre SUMPF, « « A tous les Français » : l’affiche de Londres », Histoire par l’image [en ligne], consulté le 18 Juin 2016. URL : http://www.histoire-image.org/etudes/tous-francais-affiche-londres