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Histoire Lyonel Kaufmann

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Opinions&Réflexions

APPEL À CONTRIBUTION POUR DIDACTICA HISTORICA N° 6/2020

18 décembre 2018 by Lyonel Kaufmann

Je vous laisse prendre connaissance de l’appel à communication pour le 6e numéro Didactica Historica, Revue suisse pour l’enseignement de l’histoire. N’hésitez pas à le diffuser dans vos réseaux, également auprès des enseignant.e.s d’histoire susceptibles de proposer un texte pour la rubrique « pratiques enseignantes » qui publie des récits d’expérience. 

DIDACTICA HISTORICA est composée de cinq rubriques pour lesquelles il est possible de soumettre une proposition :

1. DOSSIER : L’Altérité à travers l’histoire. Les processus d’inclusion et d’exclusion dans l’histoire

La rubrique « dossier » du numéro 6/2020 de DIDACTICA HISTORICA est consacrée au thème de l’Altérité et aux expériences et aux processus d’inclusion et d’exclusion.

Le terme « Altérité » définit la reconnaissance de l’Autre, et par là-même de Soi. Toutefois, cette reconnaissance peut déterminer la construction de stéréotypes positifs ou négatifs, ainsi que l’instauration de rapports de force, de pouvoir, de genre, de race, de classe… qui peuvent conduire à une banalisation, voire à une normalisation des discriminations.

Comment, au fil des différentes époques historiques, l’Autre a-t-il été perçu ? Comment les catégories « étranger » et « autre » ont-elles été construites dans diverses sociétés ? Quels sont les mécanismes d’inclusion et d’exclusion que l’on peut observer ? Que signifie pour une société de se définir en fonction d’appartenances et pour des individus d’être privés de droits politiques ou exclus de la participation à la vie en société en fonction de la couleur de la peau, de la religion, du sexe ou de l’orientation sexuelle, de la catégorie sociale, d’une appartenance ethnique ou d’une autre nationalité ? Par qui, par quels moyens et avec quels arguments, les droits des « autres » ont-ils été défendus à différentes périodes de l’histoire ?

Les processus et les expériences d’altérité, de stéréotypes et de discrimination, dans leur mise en récit et dans leur traitement par l’enseignement de l’histoire, constituent l’objet de ce dossier. Peuvent être soumises des propositions offrant des perspectives historiques, ainsi que des contributions didactiques qui réfléchissent aux enjeux de l’étude des mécanismes historiques d’inclusion et d’exclusion pour le présent des élèves.

Pour les articles qui s’inscrivent explicitement dans la recherche en didactique de l’histoire, il est possible de proposer, en plus de la version courte, une version longue (32’000 signes) expertisée en double aveugle par le Comité international de lecture de DIDACTICA HISTORICA – en fonction de la grille de critères annexée – et mise en ligne sur le site de l’éditeur. Une version courte « papier », expertisée par le comité de rédaction, est cependant obligatoire pour accéder à l’édition en ligne de la version longue expertisée en peer review. Les deux textes (article court et article long) doivent avoir un titre différent.

Nombre de signes pour les versions courtes (espaces compris) : maximum 16’000 signes + résumés, biographie et mots-clés + deux ressources iconographiques (image, tableau, schéma, graphique, …) libres de droits et de qualité suffisante (>300 dpi).

Nombre de signes pour les versions longues (espaces compris) : maximum 32’000 signes + résumés, biographie et mots-clés + deux ressources iconographiques (image, tableau, schéma, graphique, …) libres de droits et de qualité suffisante (>300 dpi).

2. DIDACTIQUE DE L’HISTOIRE

La rubrique « didactique de l’histoire » publie des articles scientifiques issus de la recherche en didactique de l’histoire ou de disciplines associées.

Dans cette rubrique, il est possible de proposer, en plus de la version courte (16’000 signes), une version longue (32’000 signes) expertisée en double aveugle par le Comité international de lecture de DIDACTICA HISTORICA – en fonction de la grille de critères annexée – et mise en ligne sur le site de l’éditeur. Une version courte « papier », expertisée par le comité de rédaction, est cependant obligatoire pour accéder à l’édition en ligne de la version longue expertisée enpeer review. Les deux textes (article court et article long) doivent avoir un titre différent.

Nombre de signes pour les versions courtes (espaces compris) : maximum 16’000 signes + résumés, biographie et mots-clés + deux ressources iconographiques (image, tableau, schéma, graphique, …) libres de droits et de qualité suffisante (>300 dpi).

Nombre de signes pour les versions longues (espaces compris) : maximum 32’000 signes + résumés, biographie et mots-clés + deux ressources iconographiques (image, tableau, schéma, graphique, …) libres de droits et de qualité suffisante (>300 dpi).

3. PRATIQUES ENSEIGNANTES

La rubrique « pratiques enseignantes » publie des récits d’expériences, avec des séquences didactiques ou des projets pédagogiques réalisés par des enseignant.e.s. De tels récits d’expérience n’exigent pas une écriture scientifique. Ils sont un reflet de la pratique, de ses expériences quotidiennes ou annuelles, de ses enjeux, de ses réussites et de ses difficultés.

Nombre de signes (espaces compris) : maximum 16’000 signes + résumés, biographie et mots-clés + deux ressources iconographiques (image, tableau, schéma, graphique, …) libres de droits et de qualité suffisante (>300 dpi). Des documents en annexe peuvent être mis en ligne sur le site de l’éditeur.

4. RESSOURCES POUR L’ENSEIGNEMENT

La rubrique « ressources pour l’enseignement » présente des documents, des outils, des lieux, des ressources, etc. qui constituent autant de moyens intéressants et inspirants pour l’enseignement.

Nombre de signes (espaces compris) : maximum 16’000 signes + résumés, biographie et mots-clés + deux ressources iconographiques (image, tableau, schéma, graphique, …) libres de droits et de qualité suffisante (>300 dpi). Des documents en annexe peuvent être mis en ligne sur le site de l’éditeur.

5. COMPTES-RENDUS

La rubrique «comptes-rendus» présente quelques parutions récentes qui traitent de l’histoire et de son enseignement.

Nombre de signes (espaces compris) : 4’500 à 6’000 + image de couverture de l’ouvrage de qualité suffisante (>300 dpi).

MARCHE À SUIVRE POUR PUBLIER UN ARTICLE

Les propositions d’article doivent être envoyées au format suivant :

  • Auteur.e.s
  • Titre
  • Rubrique envisagée, avec justification du choix
  • Présentations de l’article proposé (environ 2’000 signes) ou de l’ouvrage dans le cadre d’un compte-rendu
  • Présentation de l’auteur.e ou des auteur.e.s

Date limite pour soumettre une proposition d’article : 1er mars 2019
Date limite de réponse du comité de rédaction : 15 mars 2019
Date limite de remise des articles : 15 juin 2019

Pour les demandes de renseignement, les propositions d’article et les articles définitifs, voir l’appel à contribution sur le site de la revue : https://www.alphil.com/pdf/appelpublicationn62020.pdf

CONSIGNES ÉDITORIALES :

Merci de nous retourner votre article dans les délais, en ayant soin de respecter les consignes rédactionnelles fournies en annexe par notre éditeur Alphil – Presses universitaires suisses, Neuchâtel.

COMITÉ DE RÉDACTION DE DIDACTICA HISTORICA

Nadine Fink, HEP Vaud, directrice de rédaction ; Prisca Lehmann, Gymnase d’Yverdon-les-Bains, co-directrice de rédaction ; Pierre-Philippe Bugnard, émérite de l’Université de Fribourg ; Nicolas Guillaume-Gentil, HEP BEJUNE Neuchâtel ; Nathalie Masungi, HEP Vaud ; Michel Nicod, ES Marens Nyon ; Nadine Ritzer, PH Bern (co-responsable des articles germanophones) ; Béatrice Rogéré Pignolet, HEP Vaud ; Béatrice Ziegler, PH FHNW, Aarau (responsable des articles germanophones).

Classé sous :Nouvelles de l'histoire, Opinions&Réflexions, Outils enseignement, Publications

Quand les algorithmes tournent mal, nous avons besoin de plus de pouvoir pour nous défendre, disent les chercheurs de l’IA

15 décembre 2018 by Lyonel Kaufmann

Le public ne dispose pas des outils nécessaires pour tenir les algorithmes responsables.

Les gouvernements et les entreprises privées déploient des systèmes d’IA à un rythme rapide, mais le public n’a pas les outils nécessaires pour tenir ces systèmes responsables lorsqu’ils échouent. C’est l’une des principales conclusions d’un nouveau rapport publié par AI Now, un groupe de recherche regroupant des employés d’entreprises technologiques comme Microsoft et Google et affilié à l’Université de New York.

Le rapport examine les défis sociaux de l’intelligence artificielle et des systèmes algorithmiques, en se concentrant sur ce que les chercheurs appellent  » l’écart de responsabilité « , car cette technologie est intégrée  » à travers les principaux domaines sociaux « . Ils ont formulé dix recommandations, dont une demande de réglementation gouvernementale de la reconnaissance faciale (ce que le président de Microsoft, Brad Smith, a également préconisé cette semaine) et des lois sur la  » vérité dans la publicité  » pour les produits d’IA, afin que les entreprises ne puissent pas simplement faire du commerce sur la réputation de la technologie pour vendre leurs services.

Le rapport est clair : le danger pour la justice civique est particulièrement évident lorsqu’il s’agit de l’adoption de systèmes de décision automatisés (SDA) par le gouvernement. Il s’agit notamment des algorithmes utilisés pour le calcul des peines d’emprisonnement et l’attribution de l’aide médicale. Selon les auteurs du rapport, les logiciels sont généralement introduits dans ces domaines dans le but de réduire les coûts et d’accroître l’efficacité. Mais il s’ensuit souvent que les systèmes prennent des décisions qui ne peuvent être expliquées ou faire l’objet d’un appel.

Whittaker, du Google’s Open Research Group, et Kate Crawford, co-fondatrice d’AI Now et chercheuse chez Microsoft, affirment que l’intégration de l’ADS dans les services gouvernementaux a dépassé notre capacité à vérifier ces systèmes. Mais, disent-ils, des mesures concrètes peuvent être prises pour y remédier. Il s’agit notamment d’exiger que les fournisseurs de technologie qui vendent des services au gouvernement renoncent à la protection du secret commercial, ce qui permet aux chercheurs de mieux examiner leurs algorithmes.

« Il faut être capable de dire :  » Vous avez été coupé de Medicaid, voilà pourquoi « , et vous ne pouvez pas le faire avec des systèmes de boîte noire « , dit M. Crawford. « Si nous voulons rendre des comptes au public, nous devons pouvoir vérifier cette technologie. »

Un autre domaine où une action immédiate est nécessaire, disent les deux chercheurs, est l’utilisation de la reconnaissance faciale et la reconnaissance des affects. Le premier est de plus en plus utilisé par les forces de police, en Chine, aux États-Unis et en Europe. Le logiciel Rekognition d’Amazon, par exemple, a été déployé par la police à Orlando et dans le comté de Washington, même si des tests ont montré que le logiciel peut fonctionner différemment selon les races. Dans un test où Rekognition a été utilisé pour identifier les membres du Congrès, le taux d’erreur était de 39 % pour les membres non blancs, contre seulement 5 % pour les membres blancs. Et pour ce qui est de la reconnaissance des affects, où les entreprises prétendent que la technologie peut balayer le visage de quelqu’un et lire son caractère et même son intention, les auteurs d’AI Now disent que les entreprises vendent souvent de la pseudoscience.

Traduit de :When algorithms go wrong we need more power to fight back, say AI researchers | The Verge

Classé sous :Humanités Digitales, Opinions&Réflexions, Publications

20 Pistes pédagogiques pour un usage réfléchi du numérique dans les cours d’histoire

14 décembre 2018 by Lyonel Kaufmann

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Thierry Karsenti vient de publier un document proposant 20 pistes pédagogiques pour un usage réfléchi du numérique. J’ai déjà eu l’occasion d’explorer plusieurs de ces pistes dans le cadre de la formation de mes étudiants du secondaire 1. D’autres l’ont également été dans le cadre de ce semestre et l’approche didactique de la démarche d’enquête en histoire. Néanmoins, ce document servira de document d’orientation pour le semestre de printemps 2019. Il correspond largement à ma conception de l’ensegnement de la discipline.

Par Thierry KARSENTI, M.A., M.Ed., Ph.D. Titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les technologies en éducation, Université de Montréal.

« Dans un monde où la place du numérique s’affirme chaque jour davantage, et où les jeunes sont captivés par les technologies, les enseignants d’histoire ne semblent avoir d’autre option que de donner une place de choix au numérique dans le cadre de leur enseignement. Nous proposons ici 20 pistes pédagogiques pour l’enseignement de l’histoire avec le numérique. Il ne s’agit pas de faire usage du numérique à tout prix. Il s’agit plutôt de trouver un juste équilibre entre le maintien de certains aspects traditionnels qui ont fait la richesse de l’enseignement depuis des siècles et la mise à profit des nouvelles possibilités qu’offre le numérique pour l’enseignement de l’histoire. Pour ce faire, il ne faut pas se limiter à la seule vision utilitaire du numérique, mais bien cerner les transformations éducatives qu’il pourrait alimenter. En fait, le numérique, s’il est bien utilisé, peut aussi œuvrer pour mieux tous nous comprendre et nous respecter, entre humains. »

Les 20 propositions :

  1. Proposer des tâches signifiantes.
  2. Proposer des problèmes à résoudre et des défis à la portée de tous les apprenants.
  3. Ludifier certains apprentissages. Faire apprendre par le jeu éducatif… numérique. Faire également apprendre par des jeux non faits pour l’éducation, mais dont le potentiel éducatif est grand.
  4. Explorer l’usage de la réalité virtuelle.
  5. Amener les élèves à créer avec le numérique. Encourager créativité et innovation.
  6. Fournir une rétroaction personnalisée et rapide (feedback).
  7. Favoriser la collaboration entre tous les apprenants.
  8. Développer les compétences numériques des élèves.
  9. Développer la compétence informationnelle de tous les apprenants.
  10. Amener les enseignants à utiliser les vidéos à des fins éducatives. Amener les enseignants à créer des vidéos éducatives. Amener les enseignants à amener les élèves à créer des vidéos.
  11. Faire participer les apprenants au développement de l’intelligence collective planétaire, comme par exemple avec leur participation comme « éditeurs » à Wikipedia.
  12. Donner une dimension planétaire aux travaux de vos élèves par l’usage du numérique, comme par exemple avec l’usage de Twitter.
  13. Apprendre à ses élèves à exploiter le potentiel des outils numériques pour mieux communiquer. Faire écrire ses élèves avec le numérique. Il est inconcevable ne pas montrer à apprendre à utiliser le numérique pour écrire dans notre société du savoir.
  14. Développer l’esprit critique des élèves, et ce, dans divers contextes.
  15. Faire confiance, à tous les apprenants, et ce, afin de les amener à présenter une (petite) partie du contenu de formation, avec le numérique. La meilleure façon d’apprendre est parfois d’enseigner quelque chose.
  16. Tirer profit des technologies que les apprenants utilisent si souvent déjà, comme leur téléphone intelligent.
  17. Apprendre à apprendre avec le numérique
  18. Explorer l’usage de l’intelligence artificielle en éducation.
  19. Amener les apprenants à agir en citoyens numériques responsables.
  20. Garder des traces, à la fois du processus d’apprentissage…mais aussi des réalisations des apprenants.

Le document au format .pdf : http://www.karsenti.ca/20numeriquehistoire.pdf

Source : 20 Pistes pédagogiques pour un usage réfléchi du numérique dans les cours d’histoire

Classé sous :Humanités Digitales, Médias et technologies, Opinions&Réflexions, Outils enseignement

Éducation numérique : moins une question d’algorithme qu’une question d’éthique, d’education aux médias et de société

12 décembre 2018 by Lyonel Kaufmann

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L’histoire est de celles qui font monter les larmes. C’est celle d’une femme qui à perdu son enfant à la naissance. Un enfant mort-né. Une femme qui écrit aux patrons des GAFA, aux patrons des « Tech Companies », pour leur demander d’arrêter de lui proposer des liens publicitaires sur une maternité dont elle doit faire le deuil.

Sss

Cette femme s’appelle Gillian Brockell. Et voici la lettre qu’elle a publié sur Twitter :

« Chères entreprises technologiques,

Je sais que vous avez su que j’étais enceinte. C’est ma faute, je n’ai pas pu résister aux Hashtags #30weekspregnant et #Babybump sur Instagram. Et j’ai été tellement stupide que j’ai même cliqué une fois ou deux sur des publicités que me proposait Facebook pour des vêtements de maternité.

Vous avez certainement vu ma lettre de remerciement à toutes mes amies qui sont venues pour la fête prénatale et à mes soeurs qui ont pris un vol depuis l’Arizona et qui m’ont tagué dans leurs photos. Vous m’avez certainement vu taper sur Google « robe de vacances maternité » et même « barrière de sécurité pour lit bébé ». Et je parie qu’Amazon vous a même donné ma date de terme, le 24 Janvier, lorsque j’y ai créé ma liste de voeux de cadeaux de naissance.

Mais ne m’avez vous pas vu également taper « est-ce que c’est une contraction de Braxton Hicks ? » et « bébé qui ne bouge pas » ? N’avez vous pas remarqué les trois jours de silence, très inhabituels pour une utilisatrice très connectée comme moi ? Et puis n’avez-vous pas vu non plus l’annonce avec les mots-clés « coeur brisé » et « problème » et « mort-né » et les 200 émoticônes larmes de mes amis ? Cela ne fait-il pas partie des choses que vous pouvez surveiller ?

Vous savez, il y a 26 000 décès à la naissance aux USA chaque année, et des millions de plus parmi vos utilisateurs à l’échelle de la planète ; et laissez-moi vous expliquez ce que sont les réseaux sociaux quand vous rentrez finalement chez vous en sortant de l’hôpital avec les bras les plus vides du monde, après que vous avez passé des jours à sangloter dans votre lit et que vous allumez votre téléphone pour quelques minutes de distraction avant de vous effondrer de nouveau en larmes. C’est exactement, de manière écrasante, la même chose que si votre bébé était encore en vie. (La lettre de Gillian mentionne ici les trois principales marques de vêtements pour les femmes enceintes et les jeunes mamans)

Et lorsque des millions de gens avec le coeur brisé cliquent sur « je ne veux pas voir cette publicité », et que là encore votre réponse est « pourquoi ? » avec le cruel mais vrai « ce n’est pas pertinent pour moi », vous savez, vous, les entreprises technologiques, ce que votre algorithme décide ? Il décide que vous avez accouchée, il suppose que tout s’est bien passé, et il vous inonde de publicités pour les meilleurs soutien-gorge d’allaitement (j’ai des feuilles de chou sur mes seins parce que c’est que la médecine offre de mieux pour stopper la montée de lait), il vous inonde de trucs et astuces pour endormir bébé (je donnerai n’importe quoi pour pouvoir l’entendre crier la nuit), et d’annonces pour les meilleures poussettes pour ses premières années de croissance (le mien pèsera pour toujours 1 kilo et 800 grammes)

Et puis, après tout ça, Expérian (société spécialiste du ciblage marketing) s’enfonce encore avec le ciblage le plus inapproprié qui soit : un courriel non-sollicité (spam) qui m’encourage à « finir la déclaration de naissance de mon enfant » (que je n’ai hélas jamais commencée) pour pouvoir le suivre tout au long de la vie qu’il ne mènera jamais.

S’il vous plaît, entreprises technologiques, je vous en supplie : si vous êtes assez intelligentes pour comprendre que je suis enceinte, que j’ai accouchée, alors vous êtes également suffisamment intelligentes pour comprendre que mon bébé est mort et pour me diffuser des publicités appropriées, ou peut-être, peut-être, pour ne pas me diffuser de publicités.

Sincèrement

Gillian. »

A l’heure où le canton de Vaud se lance dans l’introduction l’éducation numérique dès la première année de la scolarité et prévoit de centrer cette éducation sur la notion d’algorithme au cycle 2, cet exemple démontre que cette éducation numérique est fondamentalement moins une question de technique et de science informatique, mais bien plus une question d’éthique, d’éducation aux médias et de société. Elle est bien trop importante pour être laissée aux seuls informaticiens.

-Source : ALGORITHMES PARTOUT, INTELLIGENCE NULLE PART. A PROPOS DE GILLIAN BROCKELL

Crédit photo : CC0 Creative Commons. Libre pour usage commercial. Pas d’attribution requise

Classé sous :Humanités Digitales, Médias et technologies, Opinions&Réflexions

L’équilibre entre jeu et serieux | S’CAPE

11 décembre 2018 by Lyonel Kaufmann

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Concernant la question toujours sensible du nécessaire équilibre entre jeu et sérieux dans une séquence d’enseignement, S’CAPE précise les éléments essentiels suivants :

Ce fragile équilibre entre jeu et sérieux – certains auteurs évoquent plutôt une tension entre jeu et non jeu – dépend de la façon dont est construit l’escape game, mais aussi de la manière dont il sera mené (j’allais dire « joué ») par l’enseignant. Le lâcher-prise, qui se traduit par la diminution des temps d’intervention du professeur, se prépare en amont lors de la conception, notamment par la réduction des consignes dans les exercices afin de les transformer en énigmes.

Durant l’indispensable étape de débriefing, l’institutionnalisation des connaissances permettra de les extraire du jeu et de les transformer en savoir.

La phase de conception se révèle être cruciale et doit permettre ce passage de la consigne à l’énigme. Elle est loin d’aller de soi. Elle nécessite une certaine maîtrise didactique. En ce sens, le site S’CAPE offre des ressources et des scénarions plus qu’intéressants pour les enseignant.e.s souhaitant se lancer dans une telle démarche. Pour commencer, je vous invite à consulter l’espace « Aide à la création ».

L’illustration en tête de l’article met également en évidence l’importance des objectifs pédagogiques à l’oeuvre dans un scénario de ludfification ou de gamifcation.

Source : S’CAPE-L’équilibre entre jeu et serieux

Classé sous :Histoire active, Opinions&Réflexions, Outils enseignement

Cathy O’Neil : « Les algorithmes exacerbent les inégalités »

9 décembre 2018 by Lyonel Kaufmann

Dans son livre « Algorithmes, la bombe à retardement », Cathy O’Neil, ex-analyste à Wall Street, étudie les dérives de ces algorithmes qui influencent tous les domaines de la société.

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Education, justice, emploi, politique… Les algorithmes s’invitent dans tous les pans de la société, avec des conséquences parfois dramatiques. C’est, en tout cas, le constat de Cathy O’Neil, ancienne analyste à Wall Street, frappée par le rôle joué par ces « armes de destruction mathématique », comme elle les surnomme, dans la crise financière de 2008. Depuis, cette mathématicienne américaine dénonce les effets pervers de ces programmes informatiques, notamment dans son livre Algorithmes, la bombe à retardement, sorti en 2016 aux Etats-Unis et dont la traduction française vient d’être publiée aux Arènes, mercredi 7 novembre (352 pages, 20,90 €). Entretien.

—A lire sur : Cathy O’Neil : « Les algorithmes exacerbent les inégalités »

Crédit photo : La mathématicienne américaine Cathy O’Neil en 2017. Sara Arnald / CC0 1.0

Classé sous :Médias et technologies, Nouvelles de l'histoire, Opinions&Réflexions, Publications

L’esclavage, une histoire à étudier

4 décembre 2018 by Lyonel Kaufmann

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Après l’abolition de l’esclavage, l’État français a indemnisé… les propriétaires d’esclaves. Découvrez, dans cette vidéo publiée en partenariat avec LeMonde.fr, les travaux d’une équipe de recherche qui, en étudiant l’esclavage et son abolition, dévoile une image complexe de cet héritage douloureux.

À propos de cette vidéo Titre original : P(a)nser l’esclavage Année de production : 2018 Durée : 6 min 42 Réalisateur : Alexandra Ena Producteur : CNRS Images Intervenant(s) : Myriam Cottias, Directrice du Centre International de Recherches sur les esclavages et post-esclavages (CIRESC)
Jessica Balguy, Doctorante, Centre International de Recherches sur les esclavages et post-esclavages (CIRESC)

Source : L’esclavage, une histoire à étudier | CNRS Le journal

Crédit image : PROCLAMATION DE L’ABOLITION DE L’ESCLAVAGE PAR SONTHONNAX, COMMISSAIRE DE LA RÉPUBLIQUE, EN CRÉOLE. 29 AOÛT 1793. © Centre historique des Archives nationales – Atelier de photographie. Voir l’analyse de cette image : https://www.histoire-image.org/etudes/abolition-antilles

Classé sous :Histoire savante, Opinions&Réflexions, Outils enseignement

UNIGE : 10 ans après «La saveur des savoirs» de Jean-Pierre Astolfi

1 décembre 2018 by Lyonel Kaufmann

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Le 27 novembre 2018 dernier, à l’Université de Genève, l’Équipe de didactique de l’histoire et de la citoyenneté consacrait sa journée d’études à un bilan critique, 10 ans après sa publication, de l’ouvrage de Jean-Pierre Astolfi «La Saveur des savoirs». Il s’agissait, sous la forme d’un bilan critique, d’en dégager son actualité et sa pertinence pour la didactique de l’histoire.

Présentation des journées :

Il y a 10 ans, Jean-Pierre Astolfi (1943-2009) publiait La saveur des savoirs. Disciplines et plaisir d’apprendre, un ouvrage de référence pour les didactiques disciplinaires. Il proposait une synthèse des connaissances en la matière et revendiquait l’importance d’une centration sur les savoirs. À travers les modes de pensée et les regards spécifiques sur le monde de chaque discipline scolaire, son projet consistait à favoriser un apprentissage par les élèves de savoirs savoureux, mais aussi rigoureux, et en fin de compte émancipateurs.

Dix ans après, dans quelle mesure la didactique de l’histoire s’est-elle emparée des propositions de cet ouvrage pour dépasser la fausse alternative entre les enjeux relatifs aux contenus de l’histoire à enseigner et ceux qui concernent les modalités de leur appropriation possible par les élèves ? S’en est-elle inspirée ou a-t-elle encore à s’en inspirer ?

Cette journée d’études centrée sur la didactique de l’histoire et la pensée historienne intégrera aussi dans une table ronde les points de vue d’autres didactiques disciplinaires.

Personnellement, il ne m’a pas été possible d’assister à la séance du matin, centrée sur les autres didactiques disciplinaires. Par contre, l’après-midi, deux interventions étaient spécifiquement centrées sur la didactique de l’histoire :

  • Bénédicte Girault (Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines/ École supérieure du professorat et de l’éducation de Versailles) : La place des gestes de l’historien dans la saveur des savoirs
  • Sabrina Moisan (Université de Sherbrooke) : Conceptions de la pensée historienne dans l’espace nord-américain¨

Bénédicte Girault : La place des gestes de l’historien dans la saveur des savoirs

Dans un premier temps, Bénédicte Girault s’est interrogée concernant la situation de la didactique de l’histoire en France :

2008-2018 : que s’est-il passé en France ?

Reprenant un article publié et le constat dressé par Nicole Lautier et Nicole Allieu-Mary en 2008 ((Nicole Lautier et Nicole Allieu-Mary, « La didactique de l’histoire », Revue française de pédagogie [En ligne], 162 | janvier-mars 2008, mis en ligne le 01 janvier 2012, consulté le 02 décembre 2018. URL : http://journals.openedition.org/rfp/926 ; DOI : 10.4000/rfp.926)) d’une didactique de l’histoire objet d’indifférence et de mépris dans le monde de l’histoire académique, Bénédicte Girault indiquait que ce constat n’avait pas changé alors que la didactique de l’histoire, didactique « jeune », avait produit entre le début des années 1990 et 2009 un certain nombre de travaux significatifs parmi lesquelles Bénédicte Girault signalait ceux d’Henri Moniot (1993 et 1996), Nicole Tutiaux-Guillon (1998), Didier Cariou (sur l’écriture de l’histoire en 2003) et Sylvain Doussot (sur la problématisation en 2009).

Pour sa part, l’année 2008 marque également une réforme des programmes d’histoire (« expliquer en histoire-géographie) et de la formation (masterisation). Les premières menaces de disparitions concernant l’INRP se font jour et aboutirons à sa disparition en 2010. Or, Jean-Pierre Astolfi a conduit en premier lieus ses recherches à l’INRP, avant de les poursuivre à l’université de Rouen, où il était professeur de sciences de l’éducation. Il est à noter également que «La saveur des savoirs» constitue un aboutissement de ses travaux de recherche plutôt qu’un point de départ dans l’espace français.

Si globalement, la didactique de l’histoire rencontre l’indifférence, voire le mépris, de l’histoire scientifique, quelques historiens français, principalement en histoire médiévale, proposent d’éclairer, de développer la méthode historique utilisée dans leurs travaux :

  • en 2007, Jacques Dalarun avec Vers une résolution de la question franciscaine. La Légende ombrienne de Thomas de Celano (Paris: Fayard) ce livre s’attaque à un texte souvent négligé : la Légende ombrienne. Pour analyser le sens et la postérité de ce texte, Jacques Dalarun propose trois scénarios. Quelle que soit l’hypothèse retenue, Thomas de Celano n’atteignit pas son objectif, mais il contribua à construire l’imbroglio hagiographique de la « question franciscaine ». L’ouvrage est aussi une leçon de méthode historique (recension : https://www.lhistoire.fr/vers-une-résolution-de-la-question-franciscaine-la-légende-ombrienne-de-thomas-de-celano).
  • en 2008, Didier Leff avec Un procès de canonisation au Moyen Âge. Essai d’histoire sociale (Paris: PUF) publie son Habilitation à Diriger des Recherches soutenue en 2006 et développe, autour d’un objet historique extrêmement précis, le procès de canonisation de Nicolas de Tolentino, une analyse centrée sur l’étude de la production des documents historiques. Son travail propose une approche micro-historique qui aboutit au final à élaborer une véritable histoire totale d’un fait social. Au final, il propose une leçon de méthode «montrant concrètement et rigoureusement l’utilisation bénéfique que l’historien peut faire des grilles de lecture fournies par la sociologie et l’anthropologie» (citation : https://journals.openedition.org/chrhc/1367).
  • en 2009, Joseph Morsel avec La noblesse contre la ville ? : comment faire l’histoire des rapports entre nobles et citadins (en Franconie, vers 1500) ? (mémoire inédit d’habilitation) se propose de présenter son corpus sous l’angle de sa constitution, de sa transmission et de son usage.

Bénédicte Girault signale également les travaux de Patrick Boucheron et plus particulièrement Léonard et Machiavel (2008) et Le Monde au XVe siècle (dir, 2009) et ceux d’Etienne Anheim (« La lumière des étoiles lointaines. Réflexivité et science de l’homme au XXIe siècle », Quel avenir pour les sciences humaines et sociales au XXIe siècle ? Congrès des Maisons des Sciences de l’Homme, Caen, 6-7 décembre 2012, Réseau des MSH, 2015, p. 75-82).

D’une manière générale, ces travaux font entrer l’histoire scientifique dans l’ère de la réflexivité, appelle à un changement de posture et refusent un discours unifié et surplombant de la part de l’historien.

Cependant, on assiste depuis 2015 en France à une offensive de l’histoire identitaire portées par des personnes telles que Jean Sévillia, Dimitri Casalli ou Michel De Jaeghere auquel s’oppose un auteur comme Etienne Anheim :

«Pour le chercheur comme pour l’élève, l’histoire doit être un problème intellectuel» (et non une solution rassurante pour distinguer le bien du mal) (Le Monde, septembre 2016)

Récemment, Patrick Boucheron est l’initiateur de deux initiatives intéressantes. Avec son ouvrage collectif « Une histoire mondiale de la France», Boucheron propose un récit polyphonique, met en scène le travail de l’historien et offre à son lecteur un répertoire lui permettant d’étudier les gestes de l’historien. Certains de ces textes sont même accessibles pour les élèves. Dans «Quand l’histoire fait dates » (2018), Boucheron nous propose d’observer les variations des périodisations.

En dernier lieu, Bénédicte Girault nous propose d’observer un très intéressant travail de la bande-dessinée Philippe Auguste (Scénario : Mathieu Gabella. Dessin : Michael Malatini ) et de la présentation du récit de la bataille de Bouvines (1214) par le clerc Guillaume Le Breton. Cette BD prend appui sur les travaux de Dominique Barthélémy et offre en image une critique de la source de ce récit par l’entremise de Philippe Auguste lui-même. Il est à noter que le conseiller historique de cette BD n’est autre qu’Etienne Anheim lequel est associé à Valérie Theis.

Bénédicte Girault termine son intervention avec quelques lignes de fuite en rapport avec «La Saveur des savoirs»

  • existe-t-il un autre récit, intégrant une polyphonie, qui pourrait s’opposer au récit de l’histoire identitaire (univoque);
  • la prise de risque, par rapport à cette histoire identitaire, représentée par la « Saveur des savoirs ».

Sabrina Moisan (Université de Sherbrooke) : Conceptions de la pensée historienne dans l’espace nord-américain¨

D’entrée, Sabrina Moisan indique que, dans l’espace nord-américain, on ne trouve pas de référence à Jean-Pierre Astolfi. Dans les trois espaces que sont les Etats-Unis, le Canada et le Québec et concernant la pensée historienne, l’influence est celle du modèle britannique. Sa présentation s’attache aux principales réflexions concernant le concept de pensée historienne.

La pensée historienne : une pensée «contre-nature»

En premier lieu, la pensée historienne est une pensée « contre-nature », c’est-à-dire quelle va à l’encontre du sens commun qui voit l’histoire comme une vérité objective et qui est perçue comme telle dans le grand public.

Cette pensée du sens commun s’oppose à l’histoire considérée comme une construction sociale, une interprétation. Cette pensée historienne doit donc être enseignée formellement en classe.

La pensée historienne : une pensée subjective

Dans ce cadre-là, les travaux de deux historiens revêtent d’une importance certaine dans le monde anglo-saxon.

En premier lieu, dans les année 1960, David Carr, philosophe de l’histoire, est à l’origine du concept d’agentivité qui prend en considération l’individu comme un être historique, développant un rapport personnel au passé alors que l’historien construit un rapport thématique par rapport à ce même passé.

Pour sa part, dans son ouvrage The Past is a Foreign Country, David Lowenthal, développe les concepts d’altérité et d’empathie historique.

Le processus de la pensée historienne peut être schématisé de la manière suivante :

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La pensée historienne : une pensée investigatrice

On retrouve ici le paradigme de l’histoire-problème de Marc Bloch, d’Henri-Irénée Marrou et de l’Ecole des Annales au Québec.

Il s’agit ici d’un passage du rapport empirique au rapport scientifique du monde (clin d’oeil de Sabrina Moisan à Jean-Pierre Astolfi).

Après avoir posé ces éléments, Sabrina Moisan s’est attachée à décrire les trois configurations de la pensée historienne dans l’espace nord-américain.

La pensée historienne : l’influence britannique en Amérique du Nord (1970-1980)

Il s’agit ici concernant le monde britannique des travaux du School History Project et du CHATA (Shemill, Lee, Ashby, Dickinson).

Dans ses travaux, les auteurs s’attachent à comprendre la nature de la discipline historique (Historical Understanding). L’accent est porté sur le travail sur les sources historiques pour appuyer ses affirmations. Le mode d’explication en histoire est fondé sur l’analyse causale.

A la suite de ces travaux, les concepts utilisés relativement à l’enseignement de l’histoire sont les suivants : changement, continuité, causes, conséquences, similitude, différence, signification (Lee & Ashby, 2000).

Etats-Unis : S. Wineburg et al. – la littérature historienne

Samuel Wineburg est issu de la psychologie. L’influence de la psychologie et du cognitivisme (Historical cognition) est patente.

Par ailleurs, il s’agit pour l’élève de lire les sources comme un historien. Un fort accent est mis sur la lecture et l’écriture.

Pour mener l’enquête à partir de sources historiques, il s’agit pour les élèves de mener l’enquête pour répondre à des questions telles que « Pourquoi le boycottage d’un autobus de Montgomery a été un (tel) succès en 1955 ? (Rosa Parks):

Canada anglophone : P. Seixas – la pensée/conscience historienne

Les premiers travaux de P. Seixas sont marqué par l’influence de S. Wineburg, son directeur de thèse.

On y retrouve donc une centration sur les documents historiques et le cognitivisme. Il s’y ajoute une forte influence des études britanniques.

Il centre son travail sur les usages de l’histoire par les élèves.

Il a développe le modèle des 6 concepts de la pensée historienne (The Historical Thinking Project) :

  1. Historical Significance (établir la pertinence historique)
  2. Evidence (utiliser des sources primaires)
  3. Continuity and Change (définir la continuité et le changement)
  4. Cause and Consequence (analyser les causes et les conséquences)
  5. Historical Perspectives (adopter une perspective historique)
  6. The Ethical Dimension (comprendre la dimension éthique des interprétations historiques)

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Dans les différents modèles de la pensée historique, il faut noter que P. Seixas est le seul à introduire la dimension éthique. Elle fait d’ailleurs débat.

Diapositive de la présentation de Sabrina Moisan
Diapositive de la présentation de Sabrina Moisan

Si le modèle de Seixas est repris par l’ensemble des gouvernements provinciaux du Canada anglophone, il faut souligner que ce dernier concept est généralement évacué des programmes.

Pour chacun des concepts, dans son ouvrage « The Big Six » conçu avec Peter Morton, Seixas propose des activités en lien avec chacun des concepts qui jouent le rôle d’organisateur des connaissances.

Québec : Robert Martineau – la pensée historienne, un raisonnement scientifique

Robert Martineau cherche à mettre en place une démarche scientifique en classe d’histoire.

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Elle s’éloigne du modèle anglo-saxon.

Précision personnelle : C’est la démarche qui se rapproche le plus de la démarche d’enquête proposées et mise en oeuvre dans le Plan d’études romand (PER)

Diapositive de Sabrina Moisan
Diapositive de Sabrina Moisan

Quelle saveur des savoirs ?

Pour terminer son intervention, Sabrina Moisan a relié ces démarches anglo-saxonnes à la Saveur des savoirs d’Astolfi. Elle note que ces différentes démarches se focalisent sur les savoirs disciplinaires, mettent très fortement sur des éléments de méthodes, éclaircissent le processus de construction des savoirs historiques et développent une multiperspectivité.

Par contre, l’usage des documents historiques n’est pas problématisé et non argumentée. On assiste à une application très mécanique de la méthode qui débouche sur des savoirs peu savoureux. La prédominance du cognitivisme amène à évacuer la dimension sociale de l’histoire.

Les contenus historiques (savoirs historiques) sont peu interrogés par ces modèles. L’interaction entre mémoire et histoire apparaît peu exploitée. Les enjeux actuels sont peu explorés (les Premières nations, le post colonialisme, les rapports de pouvoir, …); il en est de même concernant le travail sur les narrations et les usages de l’histoire. A travers ces différents éléments critiques, un travail de conceptualisation reste largement à faire.

Indications bibliographiques :

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Diapositive de Sabrina Moisan

.Crédit photo d’en-tête : Jean-Pierre Astolfi (1943 – 2009). © Centre de recherche sur l’intervention éducative (Université de Sherbrooke).

Classé sous :Didactique, Opinions&Réflexions

Des jeunes au bord de l’illettrisme numérique – Libération

30 novembre 2018 by Lyonel Kaufmann

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Les nouvelles générations seraient capables d’utiliser de façon intuitive les outils du Web. Ce mythe menace les plus défavorisés.

« Philippe Marchal, qui a récemment conduit une étude sur ces Français déconnectés, met en avant ce qu’il appelle des «abandonnistes». Ce sont des personnes qui, par manque de maîtrise, renoncent à faire une démarche administrative sur Internet, à envoyer un mail important ou à faire un achat. L’abandon est encore plus ou moins permis aujourd’hui, il ne le sera plus avec la dématérialisation rampante.

Ils sont d’ailleurs 21 % de soi-disant digital natives à être des abandonnistes, selon cette même étude. Preuve, s’il en fallait encore, que des spécificités telles qu’un effet de génération ne sauraient supplanter d’autres déterminants sociologiques aussi puissants que l’appartenance sociale. «Chaque génération possède un million de visages et autant de voix», disait l’article du Time. C’est toujours aussi vrai, et l’oublier revient à fermer les yeux sur un fléau qui promet, aux jeunes les plus fragiles, l’extension du domaine de leur exclusion sociale.»

— À lire sur www.liberation.fr/debats/2018/11/21/des-jeunes-au-bord-de-l-illettrisme-numerique_1693449

Crédit photo : Photo par Headway sur Unsplash

Classé sous :Médias et technologies, Opinions&Réflexions

Annonce : Littérature 2.0 en contexte scolaire. Recherches et pratiques enseignantes | HEP VAUD

28 novembre 2018 by Lyonel Kaufmann

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Le vendredi 7 décembre, l’UER Didactique du français de la HEP Vaud organise, avec le soutien de la Société suisse pour la recherche en éducation, une demi journée d’études sur l’impact du numérique sur la littérature en contexte scolaire.

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Cliquez pour télécharger le flyer

 

La recherche et les observations des pratiques enseignantes reconnaissent aujourd’hui unanimement que l’entrée du numérique dans les classes ne se limite pas à une simple transformation des outils, mais qu’elle implique une évolution des gestes et des objets d’enseignement, de la posture d’élève, ainsi que de l’accès au savoir. Le numérique constitue aujourd’hui un champ d’intérêt pluridimensionnel en didactique du français et dans les études littéraires, à l’heure où les pratiques renouvelées d’écriture, de lecture et de communication expérimentent de nouvelles formes de sociabilité et interrogent les contours de notre identité et de notre vie privée. Dès lors, qu’en est-il, dans la recherche et les pratiques enseignantes, de la discipline «littérature» et de son lien au numérique?

Un cadre pour une réflexion didactique

Cette demi-journée d’étude se propose d’offrir un cadre à une réflexion prioritairement didactique: comment des enseignants, des didacticiens, des critiques littéraires et des écrivains s’emparent de ces questions dans leur contexte professionnel? Quels projets construit-on autour de l’enseignement et du numérique? En poursuivant quels objets d’apprentissage? Les objets littéraires numériques influencent-ils les dispositifs d’enseignement? Et plus encore, appellent-ils à une «re-définition» de la littérature? En conclusion de la journée, il s’agira également d’évaluer les plus-values didactiques et pédagogiques inhérentes aux innovations numériques et de questionner l’influence de la technologie sur le renouvellement des pratiques enseignantes.

Programme

8h15 – 8h25      Sonya Florey, UER Didactique du français, HEP Vaud : Mot de bienvenue

8h25 – 9h05        Serge Bouchardon :  «Pourquoi enseigner la littérature numérique?»

9h05 – 9h45        Caroline Duret :  «L’invention du quotidien à l’école du XXIème ou l’art de
faire de la littérature autrement
»

9h45 – 10h          Pause

10h – 10h40        Delphine Regnard : «Pratiques pédagogiques avec le numérique au service d’une appropriation vivante de la littérature»

10h40 – 11h10    Albertine Meunier : «Présentation de quelques oeuvres»

11h10 – 11h45 Table ronde modérée par Noël Cordonier avec la participation de
Magali Brunel et de Romain Badouard

Informations pratiques et inscriptions

Vendredi 7 décembre 2018
8h15 à 11h45
Salle C33-620

Accéder au formulaire d’inscription
Entrée libre mais inscription obligatoire

Renseignements: uer-fr(at)hepl.ch

Aucune place de parc disponible
Bus 1 ou 25 direction Maladière: arrêt Beauregard
Métro M2 direction Ouchy: arrêt Délices

Source :  HEP VAUD | Littérature 2.0 en contexte scolaire – Actu HEP – Actualités et agenda

Classé sous :Humanités Digitales, Nouvelles de l'histoire, Opinions&Réflexions

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