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Histoire Lyonel Kaufmann

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Publications

Philippe Meirieu : L’heure de La Riposte

30 août 2018 by Lyonel Kaufmann

« Comment accepter la suffisance et le mépris de ceux qui , face aux difficultés éducatives d’aujourd’hui, tout en n’ayant que le mot « confiance » à la bouche, ne proposent comme grille de lecture que la désignation de boucs émissaires – le pédagogisme et l’égalitarisme – et le recours à des remèdes miracles – les neurosciences et le numérique. » Philippe Meirieu lance « La Riposte », un nouvel ouvrage qui sort aujourd’hui. Face aux bonnes vieilles méthodes qui trient les élèves, aux écoles alternatives qui exploitent les parents et aux usages abusifs des neurosciences il appelle à « en finir avec les miroirs aux alouettes » et à relever les vrais défis éducatifs. La pédagogie est de retour. Le Café pédagogique l’a interrogé. Extrait relativement à la question des finalités de l’école et des neurosciences:

« oublier ou minimiser la question des finalités, c’est faire fi d’un certain nombre de problèmes épistémologiques délicats. Les connaissances disponibles ne sont, en effet, ni homogènes ni même, parfois, compatibles ; elles ne progressent pas de manière linéaire et on ne voit pas pourquoi les neurosciences seraient, à cet égard, un meilleur appui que la psychologie de Winnicott ou la sociologie de Bernstein. Choisir les unes plutôt que les autres n’est donc pas « neutre » : en réalité, cela en dit long sur les finalités implicites auxquelles on se réfère : le choix des neurosciences comme « fondement » – et non comme éclairage – des pratiques renvoie, pour moi, à une représentation de l’ « homme-machine » difficilement articulable avec des finalités d’émancipation, mais tout à fait compatible avec la nouvelle « industrialisation du numérique », comme dit Bruno Devauchelle. Pour ma part, je m’appuie clairement sur des connaissances – la phénoménologie, la psychologie du développement chez Vygotsky et Bruner, l’analyse institutionnelle – que j’articule avec ce que je crois devoir être les finalités prioritaires aujourd’hui – apprendre à penser et construire du commun – et des propositions concrètes en matière institutionnelle et instrumentales. L’important, pour moi, était bien de rechercher un « modèle » où les trois pôles seraient explicites et en cohérence, afin de pouvoir le soumettre au débat.»

Lire l’interview dans son intégralité : Philippe Meirieu : L’heure de La Riposte | Le Café pédagogique

Classé sous :Opinions&Réflexions, Publications

«Journal d’un témoin». Camille Gorgé, diplomate suisse dans le Japon en guerre (1940–1945) | Quaderni di Dodis

28 août 2018 by Lyonel Kaufmann

Dernier volume de la série «Quaderni di Dodis», « Journal d’un témoin», consacré aux mémoires du diplomate suisse Camille Gorgé dans le Japon de la Deuxième guerre mondiale. Pierre-Yves Donzé, Claude Hauser, Pascal Lottaz et Andy Maître ont publié ce document, de plus de 500 pages et couvrant la période du 7 janvier 1940 au 2 octobre 1945, sous la forme d’une édition thématique et critique.

Ministre de Suisse à Tokyo de 1940 à 1945, Camille Gorgé fait figure de témoin privilégié de cette période tragique de l’histoire mondiale. Ses Mémoires inédits, intitulés «Débâcle au Soleil-Levant: Journal d’un témoin», ont été rédigés dans l’immédiat après-guerre à partir de ses souvenirs, notes personnelles, rapports officiels et correspondances soigneusement mis en récit. Représentant neutre des intérêts de nombreux pays en guerre contre le Japon, Camille Gorgé a ainsi noté faits et réflexions sur son travail diplomatique quotidien et l’évolution du conflit. Ce document inédit de plus de 500 pages, couvrant la période du 7 janvier 1940 au 2 octobre 1945, est présenté ici sous la forme d’une édition thématique et critique. La sélection des extraits choisis, rédigés dans un style élégant et personnel, offre ainsi une perspective originale qui complète les sources diplomatiques habituelles portant sur les relations bilatérales entre la Suisse et le Japon et les événements dramatiques du conflit mondial vécu sur le terrain de l’Asie-Pacifique. Un document unique.

Les «Quaderni di Dodis» sont conçus comme e-book et fonctionnent selon le principe de l’Open Access. Le volume 10 peut être téléchargé gratuitement sous https://www.dodis.ch/q10 dans les formats courants e-reader ou être commandé auprès d’Amazon sous forme de livre par le biais du Print on Demand.

Source de l’information : http://www.infoclio.ch/en/quaderni-di-dodis-10-«journal-dun-témoin»

Classé sous :Histoire savante, Humanités Digitales, Nouvelles de l'histoire, Publications

Ce que l’enquête historique doit aux voyages et à la pratique collective

14 août 2018 by Lyonel Kaufmann

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« Par le voyage se découvre la matérialité sensible de l’histoire, son âpreté et son opiniâtreté. […] C’est ce qui ma convaincu n’était pas l’histoire comme discipline, mais son enseignement comme pratique collective. […] Deux idées simples, qui emportaient mon adhésion et que je tâche depuis lors de défendre : la première est qu’enseigner l’histoire est terriblement amusant — on a pas l’air de s’en lasser de sitôt; la seconde est qu’avec l’histoire peut se transmettre et s’éprouver une pensée critique qui a souvent un effet d’émancipation — on ne perd jamais son temps à l’enseigner. »

Patrick Boucheron (2016). Pourquoi faire profession d’historien. Paris: Seuil, Points histoire, p. 74.

Voir les choses en grand ou l’enseignement de l’#histoire par grand vent. Une pratique collective. L’exemple de Georges #Duby.

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Patrick Boucheron (2016). Pourquoi faire profession d’historien. Paris: Seuil, Points histoire, p. 92-93.

enquête #pensée historienne

Classé sous :Histoire savante, Opinions&Réflexions, Publications Balisé avec :Enquête, Enseignement, Georges Duby, Histoire, Patrick Boucheron, pensée historienne, pratiques historiennes

Sac de plage : Margaret Hamilton, la femme qui a fait atterrir l’Homme sur la Lune

23 juillet 2018 by Lyonel Kaufmann

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C’est grâce à une femme que l’Homme a pu marcher sur la Lune. Longtemps méconnue, Margaret Hamilton est à l’origine du succès de la mission Apollo 11, mais aussi du développement des logiciels informatiques.

Sans elle,  Neil Amstrong et Buzz Aldrin  n’auraient sans doute pas marché sur la Lune. Son nom est pourtant resté longtemps méconnu, il a d’ailleurs fallu 47 ans au gouvernement des Etats-Unis pour récompenser Margaret Hamilton de ses services… En aidant à développer les logiciels de la mission Apollo 11, elle a posé les bases de ce que sera l’informatique moderne.

En 2003, 27 ans après son départ de la NASA, l’agence spatiale lui remettra enfin un « Exceptionnal Space Act Award » pour l’ensemble de ses contributions scientifiques et techniques au programme Apollo. Le Dr Paul Corto, qui l’a nommée pour la récompense se déclare « surpris de découvrir qu’elle n’avait jamais été officiellement reconnue pour ses travaux pionniers. Ses concepts de logiciel asynchrone, de programmation des priorités, de tests de bout en bout et de capacité de décision humaine, comme l’affichage des priorités, ont posé les bases de la conception de logiciels ultra-fiables ». Non seulement Margaret Hamilton a créé les fondements de ce qu’est l’informatique moderne, mais elle est même l’origine du nom de sa discipline, le « software engineering », pour « génie logiciel ».

Quelques années plus tard, en 2017, elle reçoit la Médaille présidentielle de la liberté, remise par Barack Obama, la plus haute distinction aux Etats-Unis. Elle sort alors un peu plus de l’ombre. Elle n’était pourtant pas la seule femme, parmi les 400 personnes qui travaillaient sur le logiciel Apollo, comme le rappelait le roman Les Figures de l’ombre, de Margot Lee Shetterly, adapté au cinéma en 2016 :

A lire : Margaret Hamilton, la femme qui a fait atterrir l’Homme sur la Lune

Crédit image : Margaret Hamilton durant le programme Apollo.• Crédits : NASA

Classé sous :Nouvelles de l'histoire, Publications

Sac de plage : Marina Bers – la pensée informatique dans la petite enfance | Vidéo

18 juillet 2018 by Lyonel Kaufmann

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«La programmation en tant que place de jeu développementale: la pensée informatique et la robotique dans la petite enfance», conférence de Marina Umaschi Bers — Professeure à la Tufts University, États-Unis — donnée dans le cadre du colloque Didapro 7 – DidaSTIC Jeudi 8 février 2018, HEP Vaud, Lausanne.

Marina Umaschi Bers est professeure au Eliot-Pearson Department of Child Study and Human Development  et professeur adjoint au département des sciences informatiques à l’ Université Tufts. Elle dirige le groupe de travail interdisciplinaire du développement des technologies. Sa recherche porte sur la conception et l’ étude des technologies d’apprentissage novatrices pour promouvoir le développement positif des enfants. Elle a également développé et dirigé le programme de certificat d’études supérieures sur la petite enfance de la technologie  de l’Université Tufts.

La professeure Umaschi Bers est née en Argentine, où elle a fait ses études de premier cycle en communication sociale à l’ Université de Buenos Aires . En 1994 , elle est venue aux États – Unis où elle a obtenu un diplôme de maîtrise en éducation, médias et technologie de l’Université de Boston et une maîtrise en sciences et un doctorat du MIT Media Laboratory où elle a travaillé avec Seymour Papert.

Depuis le milieu des années 90, la professeure Umaschi Bers a conçu et conçu divers outils technologiques allant de la robotique aux mondes virtuels. Ses recherches actuelles portent sur les nouvelles technologies telles que la robotique et les langages de programmation dans la promotion de nouvelles façons de penser et d’apprentissage dans la petite enfance associées au développement socio-affectif.

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La Prof.  Umaschi Bers a, par exemple, co-développé le langage de programmation ScratchJr en collaboration avec Mitch Resnick du MIT Media Lab et Paula Bonta, de la société PICO. Elle a également développé le kit robot KIBO pour les enfants de 4 à 7 ans. KIBO peut être programmé avec des blocs en bois sans utiliser de claviers ou d’écran.

Coding as a Playground: Programming and Computational Thinking in the Early Childhood Classroom (Paperback) book cover

La philosophie de Bers et l’approche théorique, ainsi que les méthodes pédagogiques et d’évaluation ont donné lieu aux ouvrages suivants :  “Coding as Playground: Programming and Computational Thinking in the Early Childhood Classroom” (Routledge, 2018); “The Official ScratchJr Book” (2015; No Starch Press); “Designing Digital Experiences for Positive Youth Development: From Playpen to Playground” (2012, Oxford University Press); and “Blocks to Robots: Learning with Technology in the Early Childhood Classroom” (2008; Teacher’s College Press).

Source : Marina Bers – la pensée informatique dans la petite enfance

Classé sous :Opinions&Réflexions, Publications

Histoire générale de l’Afrique | UNESCO

2 juillet 2018 by Lyonel Kaufmann

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L’Histoire générale de l’Afrique, écrite entre 1964 et 1999 sous l’égide de l’Unesco par plus de 200 historiens, est disponible en ligne. Le deuxième volet du projet, en cours de développement, est centré sur l’exploitation pédagogique de cette somme.

L’UNESCO a lancé en 1964 l’élaboration de l’Histoire générale de l’Afrique pour remédier à l’ignorance généralisée sur le passé de l’Afrique. Pour relever ce défi qui consistait à reconstruire une histoire de l’Afrique libérée des préjugés raciaux hérités de la traite négrière et de la colonisation et favoriser une perspective africaine, l’UNESCO a fait appel aux plus grands spécialistes africains et internationaux de l’époque. Désormais, les 8 premiers volumes publiés sont disponibles gratuitement en ligne sous format .pdf.

Supervisée par un Comité scientifique international dont deux tiers étaient africains, l’élaboration des huit volumes de l’Histoire générale de l’Afrique a mobilisé plus de 230 historiens et autres spécialistes pendant plus de 35 années. Achevé en 1999, ce travail colossal qui eut un grand retentissement en Afrique et, au-delà, dans les milieux scientifiques et universitaires, est considéré comme une contribution majeure à la connaissance de l’histoire et de l’historiographie africaines.

Cette œuvre pionnière a pour son ambition de couvrir l’histoire de la totalité du continent africain, depuis l’apparition de l’homme. Une Histoire qui ne laisse plus dans l’ombre la période pré-coloniale et qui insère profondément le destin de l’Afrique dans celui de l’humanité en mettant en évidence les relations avec les autres continents et la part des Africains dans le dialogue des civilisations. La collection complète est publiée en huit volumes. Poursuivant son action en faveur de l’Afrique, l’UNESCO vient de lancer la seconde phase de ce projet : l’utilisation pédagogique de l’Histoire générale de l’Afrique.

Le résumé des volumes de la collection :

  • Volume I – Méthodologie et préhistoire africaine
    Ce volume, consacré au développement de l’historiographie africaine à la lumière des techniques archéologiques récentes et de la tradition orale, aborde l’art préhistorique, les techniques agricoles et le développement de la métallurgie sur le continent.
  • Volume II – Afrique ancienne
    Ce volume traite environ 9 000 ans d’histoire, de la fin du Néolithique jusqu’au VIIe siècle avant l’ère chrétienne, période dominée par l’apogée des anciennes civilisations égyptiennes. Les différents chapitres traitent des civilisations de la vallée du Nil et des hauts plateaux éthiopiens, du Sahara, d’Afrique du Nord, du reste de l’Afrique et de certaines îles de l’Océan Indien.
  • Volume III – L’Afrique du VIIe au XIe siècle
    Ce volume analyse la propagation de l’Islam et ses interactions avec les traditions africaines ainsi que l’expansion bantu qui transforme la carte démographique et linguistique de l’Afrique centrale et australe. Les contacts entre l’Afrique et le reste du monde se multiplient.
  • Volume IV – L’Afrique du XIIe au XVIe siècle
    Ce volume traite du développement de l’islam, des grands empires et royaumes (Mali, Songhaï, Almohades, etc.) ainsi que de l’augmentation des échanges commerciaux et culturels. L’ouvrage traite de l’ensemble des civilisations africaines de l’époque dans leur diversité culturelle, religieuse et linguistique.
  • Volume V – L’Afrique du XVIe au XVIIIe siècle
    Ce volume aborde les grandes formations sociopolitiques du continent marquées par la fin des grands empires, les premiers contacts avec les Européens et le début de la traite Atlantique, qui prendra son plein essor avec le développement des grandes plantations dans le Nouveau Monde.
  • Volume VI – Le XIXe siècle jusque vers les années 1880
    Cette période cruciale de l’histoire du continent africain fut le théâtre de grandes transformations économiques et sociales résultant de l’émergence des nouveaux États africains.
  • Volume VII – L’Afrique sous domination coloniale, 1880-1935
    Le partage du continent et ses répercussions sur le développement socioculturel, démographique, économique de l’Afrique. La montée des mouvements anticolonialistes, le renforcement des nationalismes, les interactions avec les populations noires d’Amérique du nord sont abordés dans ce volume.
  • Volume VIII – L’Afrique depuis 1935
    Ce volume aborde l’histoire contemporaine de l’Afrique sous un angle culturel, politique et économique, analysant l’effort entrepris par le continent à l’époque postcoloniale pour s’affranchir des relations de dépendance subsistant encore à l’égard des anciennes puissances coloniales.
  • Volume IX
    Ce volume traitera l’histoire récente depuis la décolonisation, la fin de l’apartheid et la place de l’Afrique dans le monde.

Source : https://www.unesco.org/fr/general-history-africa

Crédit image : © Sulaiman Ishola « African Faces », acrylique sur toile

Classé sous :Histoire savante, Publications

Nengue Nengue : L’histoire oubliée des esclaves des guyanes

30 juin 2018 by Lyonel Kaufmann

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En 1877, Jules Crevaux réalise son rêve : celui d’être nommé par l’État français à la tête d’une mission d’exploration de l’intérieur des terres de la Guyane. En remontant le fleuve Maroni, frontière naturelle avec la Guyane néerlandaise (aujourd’hui le Suriname), le médecin français va parcourir cette région du monde comme jamais auparavant et côtoyer un de ses peuples et son histoire : les Bonis.

Stéphane Blanco l’explique dès la préface, ce sujet lui tenait à cœur, aussi bien d’un point de vue personnel que pédagogique, tant, en métropole notamment, l’histoire de ce département ultramarin est souvent méconnue. En s’appuyant sur la vie (et les écrits) de Jules Crevaux, il propose un récit documenté et didactique, passionnant. Malgré la masse d’informations distillées, la chronologie et les évènements relatés restent clairs.

Lire la suite de la chronique : Nengue Nengue : L’histoire oubliée des esclaves des guyanes

Classé sous :Nouvelles de l'histoire, Publications

L’Histoire dans le jeu vidéo, une généalogie narrative problématique ? | Sciences du jeu

29 juin 2018 by Lyonel Kaufmann

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Dans son numéro 9/2018, la revue Sciences du jeu propose un article intéressant de Marc Marti à propos de la narration dans les jeux vidéos et intitulé « L’Histoire dans le jeu vidéo, une généalogie narrative problématique ? Le cas de la guerre d’Espagne (1936-1939) et de sa ludicisation ».

Le résumé de l’article :

Les jeux vidéo utilisant l’Histoire offrent de nombreux scénarios ludiques par leur fictionalisation de la narration historique. Si cette généalogie narrative est intéressante d’un point de vue formel, elle dépend par ailleurs d’un imaginaire collectif en prise avec les réalités idéologiques de son temps. Nous proposons dans cet article d’examiner le rapport entre le jeu vidéo et l’Histoire du point de vue des enjeux sociaux mobilisés et mis en confrontation sous la forme narrative. Dans ce cadre, nous nous intéresserons à un épisode historique particulier, celui de la guerre d’Espagne (1936-1939), et à la façon dont il a été traité dans quelques jeux vidéo et reçu dans le contexte national au cours des années 2000. Il s’agira d’examiner comment les jeux s’inspirant de la narration historique en constituent une forme de réception et d’appropriation qui peut en dire long sur les sociétés qui les consomment, la place qu’elles accordent à l’Histoire et la façon dont elles bâtissent leur roman national.

Sur la narration historique versus narration vidéoludique

Concernant la narration historique, l’article se propose d’en explorer trois dimensions1 :

  • jouer dans l’Histoire : ici « la narration vidéoludique utilise d’abord la narration historique comme simple référent. Dans ce cas, il s’agit essentiellement de créer un chronotope cohérent renvoyant à l’Histoire, avec des décors destinés à provoquer un « effet de réel » (Barthes, 1968, p. 87) par leur ressemblance avec ce qui a existé et que l’Histoire nous a transmis. »
  • jouer avec l’Histoire : dans ce cadre, « jouer dans le passé ne suppose pas toujours le respect du récit historiographique mais uniquement de ses éléments référentiels et formels : par exemple, l’objectif de Wolfenstein, tuer Hitler, repose sur une uchronie. On voit ainsi que le jeu ouvre un autre angle possible pour l’analyse : jouer dans le passé peut aussi impliquer de jouer avec le passé, comme dans les jeux de stratégie historique (Rabino, 2013, p. 112). »
  • pourquoi jouer dans et avec l’Histoire : cette troisième approche considère le jeu vidéo dans son rapport avec la narration historique, « c’est la dimension idéologique de la vision de l’Histoire. Au-delà des simples intentions des créateurs, il s’agit de déterminer la place qu’occupent certains épisodes historiques dans la mémoire collective et pourquoi joue-t-on ou ne joue-t-on pas avec l’Histoire. »

Concernant ces trois dimensions, Marc Marti a choisi d’examiner les rapports du récit historique de la guerre civile espagnole (1936-1939) avec les très rares jeux vidéo qui s’en inspirent. Il en identifie 7 édités entre 2001 et 2013. Deux ont été retenus à l’analye :

« il nous a semblé particulièrement intéressant d’analyser, dans leurs rapports avec le récit historique et le débat de société, le jeu de stratégie Sombras de la guerra (Legend Studios, 2007), produit et réalisé par une équipe espagnole ainsi que l’extension de Call of Duty 2, réalisée aussi en Espagne par un groupe de fans et qui porte le titre de 1936, España en llamas. Ces deux réalisations posent simultanément deux questions narratives : celle de la place des cultures nationales (et leurs récits historiques) dans le cadre du jeu vidéo, fortement identifié comme une forme transnationale (Genvo, 2012, p. 2) et celle de la ludicisation de la guerre et des débats que cette pratique peut susciter.

En conclusion

En conclusion de son article, Marc Mardi met en évidence les éléments suivants

  • l’histoire dans les jeux vidéo est plus qu’un simple décor servant uniquement à consolider l’immersion du joueur. « Le récit historique sous-tend le récit vidéoludique et il s’agit alors tout autant de jouer dans l’Histoire qu’avec l’Histoire. Les attitudes ludiques vont alors de la simple évasion contextuelle jusqu’au jeu avec la narration historique (Ter Minassian, 2016, p. 12). Dans ce dernier cas, le récit vidéoludique explore une vaste zone entre deux pôles presque opposés, d’un côté le respect de l’Histoire et de l’autre l’exploration de fiction historiques et/ou uchroniques. »
  • dans le cas des deux jeux sur la Guerre d’Espagne, « l’univers ludique est aussi soumis au questionnement social : la légitimité de la ludicisation d’une période est alors posée, car jouer avec un scénario historique suppose de laisser de côté les questions morales – du moins pour certains types de jeu comme les jeux de tir à la première personne ou les jeux de stratégies. Pour Marc Marti, « la dimension fictive du jeu – la feintise ludique – est difficilement séparable de son acceptation sociale ».
  • « Bien que répondant à une autre pratique sociale (celle du divertissement), le jeu peut aussi avoir à répondre de sa légitimité, car tout récit historique ne pourra, sans problème, donner lieu à un jeu (Rabino, 2013, p. 114b). Les jeux issus de la narration historique en constituent une forme de réception et d’appropriation qui peut révéler le rapport à la mémoire des sociétés qui les consomment, la place qu’elles accordent à l’Histoire et la façon dont elles bâtissent leur roman national. De ce point de vue, le jeu vidéo constitue sans doute un document de choix pour l’historiographie de l’époque contemporaine. »

Source de l’article : Marc Marti, « L’Histoire dans le jeu vidéo, une généalogie narrative problématique ? », Sciences du jeu En ligne, 9 | 2018, mis en ligne le 08 juin 2018, consulté le 29 juin 2018. URL : http://journals.openedition.org/sdj/1041 ; DOI : 10.4000/sdj.1041

Crédit image d’en-tête : La milicienne Marión Barreno du jeu 1936 España en llamas

  1. Dans son approche, Marc Marti laisse de côté l’usage libre de l’histoire dans le jeu vidéo :« on peut distinguer deux usages du passé dans le jeu vidéo. Le premier relève d’un usage « libre », terme non connoté que nous préfèrerons à « fantaisiste ». Le référent n’est plus le passé fabriqué par l’Histoire, mais un passé préalablement fictionalisé par des pratiques culturelles antérieures, comme le Moyen-Âge dans la fantaisie (fantasy), c’est-à-dire un passé déjà perçu et donné comme un monde fictif, permettant l’évasion ludique. On comprend bien qu’ici l’exigence pour les créateurs reposera avant tout sur la vraisemblance, c’est-à-dire un monde cohérent et homogène, dont le référent relève de l’imaginaire. » ↩

Classé sous :Histoire savante, Humanités Digitales, Publications Balisé avec :Histoire

1848-2018, à la recherche des barricades oubliées | Libération

26 juin 2018 by Lyonel Kaufmann

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En partant de daguerréotypes pris dans la rue du Faubourg-du-Temple, le journal Libération nous propose un retour sur l’insurrection ouvrière de juin 1848 à Paris. En élargissant la focale, on retrouve un quartier, ses habitants, une ambiance. Le chercheur Olivier Ihl avait identifié le photographe et le lieu de la prise de vue, «Libé» a refait le cliché 170 ans plus tard. Que reste-t-il du Paris populaire et de ces journées écrasées dans le sang ?

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Les 25 juin 1848 et 2018. (Photos Charles-François-Thibault (Version retouchée Wikipédia. Musée d’Orsay) et Denis Allard pour Libération)

Juin 1848. Un matin pas comme les autres rue du Faubourg-du-Temple. Depuis le grenier de la maison du n°92, propriété du jardinier-maraîcher Jean-Pierre Piver, Thibault prépare son étrange machine. Il s’apprête à fixer l’image du quartier sur des plaques de cuivre recouvertes d’argent (daguerréotypes). La capitale est à feu et à sang. Les ouvriers parisiens se révoltent contre la toute jeune Seconde République, née après la révolution de février et la chute du roi Louis-Philippe. Le régime avait soulevé tant d’espoirs, tant d’idées nouvelles : c’est l’époque des socialismes «utopiques», des systèmes en tout genre, des clubs foisonnants, des abolitions de l’esclavage et de la peine de mort en matière politique. Les journaux s’arrachent, les prêtres bénissent des arbres de la liberté. La Commission du Luxembourg devait mettre en application le «droit au travail», mais après la défaite des socialistes aux élections à la Constituante, en avril (au suffrage universel masculin) et surtout la dissolution des Ateliers nationaux (censés garantir l’emploi pour tous), le prolétariat prend les armes. Pas question de se faire confisquer la révolution.

L’ouvrage : La Barricade renversée, histoire d’une photographie, Paris 1848, Editions du Croquant, 2016.

L’article complet de Libération : 1848-2018, à la recherche des barricades oubliées

A lire également : Le photographe des barricades | L’Histoire

Classé sous :Nouvelles de l'histoire, Publications

Lecture : Embarquement pour la Scandinavie du haut Moyen Âge – Nonfiction.fr

21 juin 2018 by Lyonel Kaufmann

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Professeur à l’Université de Yale (États-Unis), Anders Winroth compte parmi les plus éminents spécialistes de l’histoire de la Scandinavie du haut Moyen Âge. Ses travaux portent principalement sur les religions et la culture nordiques, particulièrement étudiées dans son The Conversion of Scandinavia (2014). En 2014, il a également publié une synthèse, The Age of the Vikings, portant sur l’histoire du phénomène viking entre la fin du VIIIe et le milieu du XIe siècle. C’est précisément cet ouvrage, rebaptisé Au temps des Vikings, que les éditions de La Découverte ont décidé de faire paraître avec le concours de Philippe Pignarre qui en a assuré la traduction. Préfacé par Alban Gautier, le livre d’Anders Winroth est donc désormais accessible au public français.

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L’avis de nonfiction.fr

Au bout du compte, l’auteur propose une synthèse stimulante sur l’épopée viking. Recourant à de nombreuses sources de nature variée (chroniques, archéologie, numismatique, poésie scaldique, inscription runique …), Anders Winroth offre panorama original et scientifique. Plus qu’une histoire du « temps des Vikings », sentence qui – tel un leitmotiv – rythme (un peu trop ?) la narration, l’ouvrage constitue une bonne introduction à l’histoire des peuples scandinaves en général. Les quelques illustrations qui le parsèment permettent de mieux apprécier certaines explications et développements. De même, les nombreux échos avec l’actualité rendent sa lecture stimulante qui ne manquera pas d’intéresser tout type de public. Tordant le cou aux idées reçues qui firent des Vikings des surhommes animés par la fureur de vivre, l’auteur fait justice à son sujet d’étude. Rédigé de manière plaisante, Au temps des Vikings peut se lire comme un roman, ce qui en fait un ouvrage de vulgarisation au sens le plus noble du terme.

Une bonne idée de lecture pour l’été !

Le compte-rendu : Embarquement pour la Scandinavie du haut Moyen Âge – Nonfiction.fr

Classé sous :Publications

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Revue de presse : Deux nouveaux blogs suisses sur l'histoire numérique | infoclio.ch

19 avril 2012 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Deux nouveaux blogs rédigés par des chercheurs suisses ont vu le jour ces dernières semaines sur la plateforme de carnets de recherche hypotheses.org et sont présentés brièvement par Enrico Natale. Deux nouveaux blogs suisses sur l’histoire numérique | infoclio.ch

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Le blog comme outil pédagogique, notes | Le Clin de l'œil

29 février 2012 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Depuis février 2011, Audrey Leblanc donne des cours à Paris 3 Sorbonne Nouvelle à un groupe de 35 étudiants en moyenne, ayant commencé leur spécialisation dans l’image au premier semestre de cette deuxième année de licence.  Par commodité, elle a ouvert un blog comme support de ce cours (Le Coin de Censier). Un an après, il […]

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UNHCR

21 décembre 2008 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Envers et contre tout » est un serious game développé par le Haut Commissariat aux réfugiés. Destiné aux jeunes, il propose aux joueurs de se mettre dans la peau d’un réfugié. Divisé en trois étapes, il va falloir dans un premier temps réussir à s’enfuir de sa ville et passer la frontière puis trouver un refuge dans le pays d’accueil et enfin essayer de s’y intégrer. Réalisé de façon très intelligente, le jeu est parsemé d’informations sur la vie d’un réfugié. Une bibliothèque virtuelle est également disponible avec de nombreux témoignages. Un espace est également réservé aux enseignants." Source : France Inter, émission Un jour sur la toile. Lien: http://www.enversetcontretout.org/

Tags: Histoire Culture unhcr liberté Education civique réfugié game serious

Posted by: Lyonel Kaufmann

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Octobre 2018 : sortie d’Assassin’s Creed Odyssée

12 juin 2018 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Assassin’s Creed : Odyssée emmènera les joueurs dans un voyage en Grèce antique dans le prochaine épisode de la série qui sortira le 5 octobre prochain. Ce nouvel épisode paraît s’inspirer des systèmes RPG remaniés du Assassin’s Creed Origin. The Verge note le retour du combat naval de la série, d’abord introduit de nouveau avec Black […]

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Duc Tue Dang et l’investigation historique: « La propagande régnait au détriment de la vérité » | SoKiosque

2 mai 2010 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

La France a mis beaucoup d’encre dans cette défaite. Curieusement, du coté des vainqueurs, c’est le silence. Nous, les générations suivantes, on ne savait presque rien à part quelques héros de nos manuels scolaires, et on ne sait même pas si c’est conforme. A part les mémoires officielles du général Jap, nous avons constaté un […]

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Aux armes, historiens | Le Monde

11 octobre 2013 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Aux armes, historiens ! Vendredi 4 octobre, dans l’une des innombrables émissions de télévision où il s’emploie à briser les tabous qui parasitent encore nos consciences, Eric Zemmour a posé un mot sur les cercueils des femmes, des hommes, des enfants qui venaient de mourir à Lampedusa : « Envahisseurs ». Sans que ce terme suscite de […]

Privé : Chute du mur de Berlin : trente ans après, 9 cartes sur le décalage persistant entre l’ex-RDA et le reste de l’Allemagne

6 novembre 2019 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Chute du mur de Berlin : trente ans après, 9 cartes sur le décalage persistant entre l’ex-RDA et le reste de l’Allemagne https://ift.tt/2WPpp2E Par Pierre Breteau Publié aujourd’hui à 10h36, mis à jour à 14h02 DécryptagesSur les revenus, le chômage, la démographie ou les résultats électoraux, la frontière est toujours visible entre les deux Allemagnes. Trente […]

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