• Passer à la navigation principale
  • Passer au contenu principal
  • Passer à la barre latérale principale
Histoire Lyonel Kaufmann

Histoire Lyonel Kaufmann

  • Mes Publications
  • Blog
  • Cours
    • Planifier
    • Film&Histoire
  • A propos

Publications

Réflexions sur l’engagement numérique et social : les défis du Web décentralisé

9 novembre 2022 by Lyonel Kaufmann

Mes premiers pas sur Mastondon ont généré des échanges et des découvertes comme je n’en avais pas rencontrés depuis longtemps. Grace à Yannick Rochat, j’y dois la découverte de l’article Challenges in the Decentralised Web: The Mastodon Case publié en 2019 de Aravindh Raman, Sagar Joglekar, Emiliano De Cristofaro, Nishanth Sastry et Gareth Tyson. En 2019, il s’agissait de la recherche la plus importante relativement à Mastodon. Je vous propose une synthèse de cet important article et quelques-uns de ses passages traduits en français concernant le retour à un Web décentralisé.

Le partage original de l’article par Yannick Rochat:

L’introduction de l’article pose, à mon avis fort bien, le cadre de la réflexion et de la discussion plus large que Mastodon, mais qui y est abordée par ce prisme :

*Le Web décentralisé (DW) a récemment connu un nouvel élan, avec un certain nombre de plateformes DW comme *Mastodon*, *PeerTube* et Hubzilla qui gagnent en popularité. Celles-ci offrent des alternatives aux réseaux sociaux traditionnels comme Twitter, YouTube et Facebook, en permettant l’exploitation d’infrastructures et de services Web sans propriété ni contrôle centralisés. Bien que leurs services diffèrent grandement, les plateformes DW modernes reposent principalement sur deux innovations clés : premièrement, leur logiciel libre permet à quiconque de mettre en place des serveurs indépendants (« instances ») auxquels les gens peuvent s’inscrire et qu’ils peuvent utiliser au sein d’une communauté locale ; et deuxièmement, elles s’appuient sur des protocoles de fédération afin que les instances puissent s’interconnecter, en mode pair-à-pair (peer-to-peer), pour offrir un réseau intégré à l’échelle mondiale.*

Le première spécificité de ce Web décentralisé par rapport tant aux réseaux usuels qu’aux anciennes instances du monde du logiciel libre réside dans le fait que des instances indépendantes, faciles à démarrer et à gérer pour des personnes généralement bénévoles, interagissent avec d’autres instances décentralisées recourant au même protocole.

Premièrement, ils décomposent leurs offres de services en serveurs indépendants (« instances ») que tout le monde peut facilement démarrer. Dans le cas le plus simple, ces instances permettent aux utilisateurs de s’inscrire et d’interagir les uns avec les autres localement (par exemple, en partageant des vidéos), mais elles permettent également une interaction inter-instances via la deuxième innovation, c’est-à-dire la fédération. Cela implique de s’appuyer sur des protocoles décentralisés pour permettre aux instances d’interagir et d’agréger leurs utilisateurs afin d’offrir un service intégré à l’échelle mondiale.

C’est cette fédération entre les instances qui est appelée Fediverse.

Tout système ne pouvant pas générer que des avantages, certains défis ou questions se posent néanmoins que les auteurs de l’article observent ensuite à travers le cas de Mastodon. Cette instance était déjà, avant ses derniers jours et le rachat de Twitter par Elon Musk, l’instance la plus utilisée du Fediverse.

Le principal défi est celui des pressions naturelles à la centralisation (s’abonner à l’instance du Fediverse comportant le plus d’abonnés par exemple). Le deuxième défi est probablement la résistance de ces instances aux activités malveillantes à grande échelle (par exemple, les robots spammeurs). Le troisième défi est celui de la protection de l’utilisateur contre la la perte de données pendant les pannes d’instance.

Leur analyse a porté sur 67 millions de toots (messages) durant 15 mois.

Il est à noter qu’en 2019 s’il existait un large éventail d’instances et, avant la migration en cours des utilisateur•trices de twitter, la pression existait déjà en faveur de la centralisation du dispositif, pression exercée par les utilisateurs, les infrastructures et les défaillances (pannes) des instances.

Ces défaillances touchaient tous les types d’instances et la nature volontaire de nombreux opérateurs d’instance, c’est-à-dire que les instances à faible disponibilité, ne jouaient aucun rôle en la matière :

les défaillances se produisent sur des instances dans tout le spectre de la popularité – il y a un certain nombre d’instances qui hébergent plus de 100K toots qui connaissent des pannes.

En résumé, les défaillances d’instances ne sont pas rares et peuvent avoir un impact qui dépasse leur base d’utilisateurs locale en raison de l’interconnexion (fédérée) entre les instances des utilisateurs.

En même temps, certaines instances très influentes fonctionnent comme des « mangeoires » pour le reste du réseau. Plus une instance génère de toots, plus la probabilité qu’ils soient répliqués à d’autres instances est élevée (corrélation 0,97), soulignant ainsi l’importance d’un petit nombre d’instances. Il s’agit donc d’une autre forme inhérente de centralisation.

Paradoxalement (ou pas), cela confirme que la décentralisation des instances est le meilleur garant contre les effets d’une défaillance d’un serveur. En effet, après avoir effectué des simulations à partir des données récoltées, les auteurs notent que par exemple

la suppression des 10 premières instances n’entraîne plus que 2,1 % de toots indisponibles (contre 62,69 % sans réplication).

Voici maintenant les éléments principaux de leur conclusion :

Nous avons constaté que la décision de conception de Mastodon de donner à chacun la possibilité de créer sa propre instance indépendante a conduit à un écosystème actif, avec des instances couvrant une grande variété de sujets. Cependant, un thème commun dans notre travail a été la découverte de formes apparentes de centralisation au sein de Mastodon. Par exemple, 10 % des instances hébergent presque la moitié des utilisateurs, et certaines catégories présentent une dépendance remarquable à un petit ensemble d’instances. Cela s’étend aux pratiques d’hébergement, avec trois AS hébergeant près de deux tiers des utilisateurs.

Nos simulations ont également confirmé que ces pressions naturelles vers la centralisation entraînent des points de défaillance potentiels. […] des pannes dans seulement 10 instances peuvent supprimer presque la moitié de tous les toots. […] À la recherche de mesures d’atténuation possibles, nous avons expérimenté des stratégies de réplication simples pour constater que la disponibilité peut être considérablement améliorée en copiant les toots sur des instances secondaires, c’est-à-dire en réduisant le niveau de centralisation. […]

Nous soutenons que si ces problèmes sont ignorés, le DW risque de converger vers un système semi-centralisé.

A mon avis, ce risque de semi-centralisation existe d’autant plus avec la migration actuelle. La politique adoptée par certaines instances de ne plus accepter de nouveaux comptes au-delà d’une certaine limite est un bon moyen de l’éviter pour autant qu’elle soit adoptée par ces grandes instances identifiées par les auteurs de l’article. Autrement, les anciens utilisateurs de twitter, habitués par la recherche de LA GRANDE INSTANCE, vont prioritairement ouvrir leur compte auprès de ces instances et accélérer ainsi une centralisation mal venue pour la qualité des échanges.

Dès lors aussi, l’augmentation du nombre de nouveaux utilisateurs rejoignant Mastodon, doit s’accompagner d’une augmentation proportionnelle d’instances pour les accueillir.

Ce message d’Eugen, fondateur de Mastodon, du 07 novembre 2022 est encourageant.

Il s’agirait aussi et peut-être de réfléchir à splitter (automatiquement) en deux les instances dès qu’elle atteignent un certains nombres de membres.

La décentralisation du web était la norme au début de l’Internet et elle doit le revenir. Pour notre bien commun.

Le lien vers l’article (en .pdf) : Raman, A. et al. (2019, October). Challenges in the decentralised web: The mastodon case. In Proceedings of the Internet Measurement Conference (pp. 217-229).

Classé sous :Médias et technologies, Opinions&Réflexions, Publications Balisé avec :empowerment, engagement, fediverse, mastodon, websocial

L’histoire c’est… : représentation de l’histoire et pensée historienne chez les futur.e.s enseignant.e.s d’histoire

4 novembre 2022 by Lyonel Kaufmann

blank

A l’occasion de mon congé scientifique et de mon séjour à l’Université de Sherbrooke, j’ai eu l’occasion ce jeudi midi 3 novembre de donner une conférence au Centre de recherche sur l’enseignement et l’apprentissage des sciences (CREAS). A noter qu’il s’agit d’une conférence adaptée de ma présentation réalisée à l’occasion de la 6e Conférence internationale de l’IRAHSSE – Trois-Rivières – Septembre 2022

blank

Le titre complet de ma présentation était L’histoire c’est… : représentation de l’histoire et pensée historienne chez les futur.e.s enseignant.e.s d’histoire de la Haute École Pédagogique du canton de Vaud (Lausanne, Suisse).

Le résumé de l’intervention :

Depuis 2010 et l’adoption du Plan d’études romand (PER), l’enseignement de l’histoire préconise, au travers d’une démarche d’enquête spécifique, de développer la pensée historienne chez les élèves.

Nous avons interrogé le vécu-élève et les représentations de l’histoire de futur.e.s enseignant.e.s primaire (cycle 2 PER) formés à la HEP Vaud (n=442).

Il s’agissait de déterminer dans quelle mesure ces deux variables sont susceptibles de faciliter ou d’interférer avec une formation visant au développement d’une pensée historienne chez leurs futurs élèves.

Ces résultats ont été mis en relation avec le modèle élaboré par l’équipe de didactique de l’histoire (Fink, Kaufmann, de Mestral & Honoré) et adapté du modèle de Fink / Gautschi concernant les conceptions de la discipline scolaire, les positionnements historiographique et épistémologique ainsi que les convictions personnelles des étudiant·es de la HEP Vaud qui suivent la didactique de l’histoire au secondaire.

La présentation en ligne : https://monurl.ca/histoirecreas

#histoire #didactique #enseignement #histodon #histodons

Classé sous :CartoDidacHistoire, Didactique, Publications

Libreo – La nouvelle plateforme des éditeurs en sciences humaines et sociales de Suisse

15 juin 2022 by Lyonel Kaufmann

blank

libreo.ch est la nouvelle plateforme de l’Association suisse des éditeurs de sciences humaines et sociales (ASESHS). Dédiée à l’accès en ligne à la littérature scientifique, elle offre une interface qui permet de lire à l’écran, de télécharger ou d’acheter les productions des éditeurs participants.

blank

Le projet était en préparation depuis 2014, lorsque le Fond national suisse a rendu obligatoire la publication en Open Access des monographies qu’il soutient financièrement. Après des années travail, la plateforme est désormais en ligne, et six éditeurs (Alphil, Antipodes, BHMS, Chronos, Seismo, Georg) y proposent leurs publications. Elle contient à ce jour plus d’une centaine de monographies et une demi-douzaine de périodiques, dont la grande majorité sont en libre accès. L’offre de contenus ainsi que le nombre d’éditeurs participants est destiné à s’accroître rapidement.

Visiter libreo.ch

Classé sous :Nouvelles de l'histoire, Publications

Un général, des généraux : les coulisses du putsch d’Alger du 13 mai 1958 et le retour de de Gaulle sur un air d’opéra-bouffe

14 juin 2022 by Lyonel Kaufmann

blank

Le retour aux affaires de l’Homme du 18-juin a perdu depuis longtemps son aura providentielle. Le scénario d’Un général, des généraux bâti par Nicolas Juncker se fondant strictement sur les faits, il fallait trouver un angle saillant pour conter l’arrivée du messie de Colombey à l’Elysée, précédée du grand cirque de ses apôtres algérois et parisiens. Grâce au talent sans égal de François Boucq pour croquer les trognes, les auteurs ont donc choisi le ton de la farce irrévérencieuse. De ce jeu de dupes pour la conquête du pouvoir, ils tirent un album trépidant, dont le ton du vaudeville n’obère pas la finesse d’analyse sur les mœurs politiques de la IVe République agonisante.

blank

Dans l’une des dernières BD tout public consacrées au grand Charles*, Jean-Yves le Naour avait déjà levé, sur un ton malicieux, ce qui restait de voile sur la véritable histoire du 13 mai 1958. À sa fidèle épouse un peu blasée, de Gaulle ressassait en effet comment il avait berné tout son monde en parvenant habilement à se faire passer pour la solution aux yeux des Français d’Algérie, de l’armée sur place voire des tenants de l’indépendance algérienne. Ce retour inespéré au centre du jeu politique avait en plus le goût inimitable de la revanche sur les « politicards » de la IVe République, ceux-là même qui l’avaient poussé sans égard vers la sortie en 1946 puis en 1953. Quand il fut acté que la suprématie militaire rudement acquise lors de la bataille d’Alger (1957) ne suffirait pas à régler définitivement la question algérienne, le temps d’une nouvelle ère était venu. Ne restait plus qu’à trouver le chef d’orchestre capable de faire jouer ensemble des instrumentistes dont aucun ne croyait plus en une destinée commune.

blank

Dès la couverture de l’album, la messe est dite. Au garde-à-vous devant un de Gaulle dont la stature et les bras à l’horizontale ne sont pas sans rappeler le Christ du Corcovado, six galonnés sont désormais disposés à obéir aux ordres de celui qui, en habile stratège, a su prendre in fine le contrôle d’une situation ayant conduit le pays au bord de la guerre civile. L’album ravira les exégètes de ce moment intensément dramatique de l’Histoire de France, tant la chronologie des événements a servi de fil conducteur à Juncker. Il aurait été périlleux de ne pas s’appuyer sur la dramaturgie propre de ces semaines pendant lesquelles la France écrit une nouvelle page de son histoire « décoloniale ». Restait à trouver le bon ton pour éviter à cet album de virer à la radioscopie. La maestria de Boucq, capable de transporter le lecteur du bâtiment du Gouvernement général d’Alger au cœur du palais Bourbon, ou de l’hôtel Matignon à la Boisserie (demeure familiale du général de Gaulle à Colombey-les-Deux-Églises) insuffle bien l’urgence dans laquelle des décisions lourdes de conséquences doivent être prises. Cette capacité à changer de plan et de décor en quelques cases permet l’immersion dans les coulisses des événements et accentue la théâtralité du récit, dont quelques protagonistes sont particulièrement soignés.

Lire la suite : Un général, des généraux : les coulisses du putsch d’Alger du 13 mai 1958 et le retour de de Gaulle sur un air d’opéra-bouffe | Cases d’histoire

Classé sous :Nouvelles de l'histoire, Publications

Open Edition : Géographes français en Seconde Guerre mondiale

9 juin 2022 by Lyonel Kaufmann

blank

L’ouvrage Géographes français en Seconde Guerre mondiale sous la direction de Nicolas Ginsburger, Marie-Claire Robic et Jean-Louis Tissier est désormais disponible en intégralité en Open édition.

blank

Présentation de l’ouvrage

« La terre, elle, ne ment pas. » Ces mots bien connus, valant slogan de la « Révolution nationale », ont longtemps fait croire que les géographes français avaient trouvé un terreau favorable dans le régime de Vichy, comme semblait le montrer sa décision de créer la licence et l’agrégation de géographie. Pourtant, si certains d’entre eux ont bien été proches des structures issues de la défaite française, par idéologie, par autoritarisme institutionnel et technocratique ou encore par opportunisme, d’autres – sans doute plus nombreux – ont été des opposants plus ou moins déclarés et engagés, parfois même d’ardents résistants ou des victimes de l’extrême violence de la Seconde Guerre mondiale. Souvent oubliés aujourd’hui, leurs parcours, témoignant de leurs refus d’accepter les idées et la politique de l’occupant et de l’État français, méritent pourtant d’être mieux connus et compris.

Ces cas individuels, dans leur diversité, incarnent, chacun à sa manière, une discipline alors beaucoup plus riche et active qu’on ne le pense généralement, où le ruralisme et le régionalisme coexistaient avec des courants de pensée dynamiques développant des logiques de spatialité et de mondialité étrangères à la pensée vichyste ou au nazisme, où les idées les plus controversées (comme la « géopolitique » ou l’« espace vital ») étaient discutées voire déconstruites, où des circulations et des réflexions paradoxalement favorisées par le conflit menaient vers des ailleurs et des exils intérieurs et extérieurs, porteurs d’une modernité fructueuse pour la seconde moitié du XXe siècle.
Le regard nouveau que portent les auteurs réunis dans ce volume sur cette période de la géographie française et sur ses représentants en Europe et dans le monde permet de l’envisager de manière équilibrée, pour en rectifier la « légende noire », et de dessiner les véritables lignes de force disciplinaires dans ces « années de tourmente », par l’étude détaillée d’itinéraires personnels et collectifs et le recours à de nombreuses archives et sources.

Lien pour accéder à l’ouvrage : https://books.openedition.org/psorbonne/100430

Publications

Classé sous :Publications

Le totalitarisme sous toutes ses coutures

4 juin 2022 by Lyonel Kaufmann

blank

À la lumière du concept de totalitarisme, deux ouvrages se proposent d’approfondir certains aspects de la comparaison entre les dictatures du XXe siècle.

blank
Bruneteau, B. (2022). Le bonheur totalitaire. La Russie stalinienne et l’Allemagne hitlérienne en miroir. Cerf, 385 pages

Bernard Brunetau est l’un des meilleurs spécialistes des totalitarismes du XXesiècle. Après plusieurs synthèses sur le sujet, il prolonge son travail par deux ouvrages qui abordent des thèmes originaux : l’un est consacré à la notion de bonheur dans les régimes totalitaires, et l’autre (un collectif piloté avec François Hourmant) se penche sur les vêtements qui en ont été les symboles.

blank
Gourmand, F. & Bruneteau, B. (2022). Le vestiaire des totalitarismes. CNRS, 285 pages.

Lire la suite : https://www.nonfiction.fr/article-11321-le-totalitarisme-sous-toutes-ses-coutures.htm

Classé sous :Histoire savante, Nouvelles de l'histoire, Publications

Culture populaire et pouvoir : enseigner l’éducation aux médias dans une perspective de justice sociale

29 avril 2022 by Lyonel Kaufmann

blank

L’éducation aux médias considère traditionnellement les médias de masse comme étant manipulateurs envers les jeunes qui, par conséquent, ont besoin de « compétences » en matière de lecture attentive. En revanche, l’ouvrage Pop Culture and Power: Teaching Media Literacy for Social Justice l’envisage comme une pratique dynamique, façonnée par son contexte social et culturel. Les auteurs développent un cadre pour analyser le pouvoir dans ses diverses manifestations, en soutenant que le pouvoir fonctionne à travers la culture populaire. Pop Culture and Power explore ainsi l’engagement médiatique comme une opportunité de promouvoir le changement social.

blank

Voyant la culture populaire comme une opportunité d’enseignement plutôt que comme une menace, Dawn H. Currie et Deirdre M. Kelly ont travaillé avec des éducateurs de la maternelle à la 12e année pour étudier comment la culture populaire peut soutenir l’enseignement de la justice sociale. Currie et Kelly ont commencé la recherche pour ce projet par un séminaire de formation des enseignants sur l’analyse des médias où les participants ont conçu des activités en classe en utilisant des jeux de société, des films populaires, des clips musicaux et des publicités. Ces activités ont ensuite été testées dans les classes des participants, ce qui a permis aux auteurs d’identifier et de traiter les problèmes pratiques rencontrés par les étudiants apprenants. Des études de cas décrivent la conception, la mise en œuvre et l’évaluation rétrospective d’activités engageant les apprenants dans l’analyse et la production de médias. Après les études de cas, les auteurs examinent comment leur approche peut favoriser les pratiques éthiques lors de l’engagement dans l’environnement numérique.

Pop Culture and Power offre des outils théoriques et pratiques qui peuvent aider les éducateurs à préparer les jeunes à s’engager dans notre monde de plus en plus complexe de création de sens par les médias.

La Table des matières :

1. Teaching for Social Justice: Pop Culture in the Classroom
2. Agency and Power as Media Engagement
3. Pop Culture and Power: Teaching as Research
4. The Monopoly Project: Meaning Making through Board Game Production
5. The Hunger Games: Using Popular Film to Learn about Power
6. Celebrity Marketing: Gender Performances in Popular Music
7. Are You Being Hailed? Advertising as a Venue for Critical Media Literacy
8. Agency Revisited: Pop Culture in a Participatory Classroom
9. Power Revisited: Harnessing Media Engagement to Social Change

Référence : Currie, D. H. & Kelly, D. M. (2022). Pop Culture and Power: Teaching Media Literacy for Social Justice. Toronto : University of Toronto Press.

Classé sous :Médias et technologies, Publications

Géographie et impérialisme. De la Suisse au Congo entre exploration géographique et conquête coloniale

5 avril 2022 by Lyonel Kaufmann

blank

Géographie coloniale et impérialisme suisse : une histoire transnationale.

blank

Au XIXe siècle, les sociétés de géographie représentaient, à côté d’autres milieux, des cénacles où se produisait un discours raciste accompagné d’actions expansionnistes. Les fréquentaient des représentants de l’économie capitaliste, de la politique fédérale ou encore du monde scientifique et culturel, tous fascinés par les perspectives que la pénétration occidentale outre-mer semblait leur offrir.

Dans ce livre, Fabio Rossinelli (Section d’histoire) propose une analyse historique du rôle que la Suisse a joué dans l’expansion impérialiste européenne du XIXe siècle par le biais de ses sociétés de géographie. Il se concentre en particulier sur les relations suisses avec Léopold II, roi des Belges, dans son dessein d’exploration et de colonisation du Congo : un événement qui se concrétise par la création d’un régime brutal d’extraction du caoutchouc (1876-1908). Dans ce contexte, plusieurs figures des sociétés de géographie soutenues par la Confédération, comme le cofondateur du CICR Gustave Moynier, ont prêté main-forte au monarque belge.

Disponible en libre accès sur le site web de l’éditeur, cet ouvrage est issu d’une thèse de doctorat en histoire contemporaine, récompensée par le Prix Whitehouse 2021 qui honore un travail portant sur la Suisse et ses rapports avec un autre pays.

Fabio Rossinelli, Géographie et impérialisme. De la Suisse au Congo entre exploration géographique et conquête coloniale, Neuchâtel, Alphil, 2022.

Classé sous :Histoire savante, Publications

Fabien Granjon : « Le numérique renforce les logiques de reproduction sociale »

25 mars 2022 by Lyonel Kaufmann

blank

Sociologue et professeur en sciences de l’éducation à l’université Paris 8, Fabien Granjon a étudié les usages de l’informatique connectée dans les classes populaires. Le constat est sans appel. Comme dans toute pratique sociale ordinaire, les usages du numérique connecté n’échappent à la règle. Le capital culturel a un impact direct sur ces derniers. Loin d’être une solution miracle pour une démocratisation de l’accès à la culture, le numérique aggrave les inégalités. Le Café pédagogique l’a interviewé à l’occasion de son ouvrage Classes populaires et usages de l’informatique connectée. Des inégalités sociales-numériques. Extraits.

blank

Sur l’origine des inégalités numériques

D’abord il me paraît très important de rappeler que les inégalités numériques n’ont précisément rien de numérique. Elles sont fondamentalement des inégalités sociales qui s’imposent à la pratique du numérique, pratique dont on ne voit pas pourquoi elle échapperait à la dynamique inégalitaire qui traverse nos sociétés de part en part. Il est important de considérer que les écarts de pratique sont constitutifs d’inégalités sociales qui déterminent, certes, des conditions d’accès et d’usages, mais plus foncièrement encore, ces inégalités façonnent chez les individus des aptitudes, des envies, des dispositions qui cadrent leurs modes d’appropriation des TNIC. Prendre au sérieux ce fait invite à prêter attention aux conditions de possibilité de développement des pratiques de l’informatique connectée, mais également aux logiques sociales déterminant l’actualisation des usages.

Sur le rôle de l’école relativement à ces inégalités

les pratiques du numériques sont des pratiques culturelles. Il n’est donc pas étonnant de constater que plus les individus sont éloignés de la culture scolaire et n’ont pu bénéficier, lors de leur prime socialisation d’un entourage disposant d’un capital culturel conséquent, plus ils semblent avoir quelque difficulté quant à l’usage de l’informatique connectée.

Fabien Granjon tient également pour responsable le rôle que jouerait l’éducation numérique elle-même dans l’établissement de ces inégalités

La part prise par le numérique au sein de la sphère éducative vient renforcer ces distorsions, c’est une évidence. La bonne maîtrise des TNIC dans un cadre scolaire est fortement indexée au milieu social. Savoir chercher, hiérarchiser, classer, synthétiser, ranger, etc. sont des compétences spécifiques qui n’ont pas grand-chose à voir avec celles qui consistent à assurer une présence sur les réseaux sociaux numériques. Les usages scolaires du numérique nécessitent des compétences et des dispositions qui avantagent les élèves qui évoluent au sein de familles favorisées.

A très largement méditer… au-delà même concernant l’école la question du numérique en son sein.

L’ouvrage : Granjon, F. (2022). Classes populaires et usages de l’informatique connectée. Des inégalités sociales-numériques. Paris: Presses des Mines.

L’interview dans son intégralité : Fabien Granjon : « Le numérique renforce les logiques de reproduction sociale » | Le Café pédagogique (25.03.2022).

Classé sous :Humanités Digitales, Médias et technologies, Nouvelles de l'histoire, Opinions&Réflexions, Publications

La propagande nazie et la « guerre des cartes » | visionscarto

8 mars 2022 by Lyonel Kaufmann

blank

La cartographie a été un instrument important de la propagande nazie. Bien que principalement destinée à la population allemande, elle a aussi été massivement diffusée à l’étranger. Visionscarto propose d’explorer ici un atlas de guerre allemand publié en 1941 aux États-Unis, dans lequel sont exposés et justifiés les points de vue nazis sur le déclenchement et les débuts de la Seconde Guerre mondiale.
Visionscarto s’attarde à la fois sur les types d’informations utilisés et les principaux procédés graphiques mis en œuvre. Il souligne aussi que cet atlas conduisit les chercheurs américains aux premières réflexions théoriques sur les cartes comme moyens de communication.

blank
Couverture de la version anglaise de l’atlas The War in Maps 1939/40 de Giselher Wirsing (dir.) avec Albrecht Haushofer, Wolfgang Höpker, Horst Michael et Ulrich Link, publiée à New York en 1941 par la German Library of Information (Bibliothèque allemande d’information). Ce n’était pas très courant à l’époque, mais il y a aussi les noms des dessinateurs cartographes (Ernst Adler et Alois Moser).

La publication de The War in Maps (et de quelques autres cartes insérées par exemple dans Facts in Review) a des conséquences immédiates aux États-Unis, mais pas celles qu’espéraient les auteurs : elle fait prendre conscience de l’importance des cartes comme outils de communication et de propagande. La cartographie devient un média de masse, qui peut déformer la réalité et transmettre non seulement des faits, mais aussi des idées, des doctrines, des politiques, des visions de l’avenir. Les années 1940 sont un tournant pour la discipline cartographique : de nombreux articles sont publiés aux États-Unis entre 1941 et 1949, abordant le thème de l’usage des cartes par la propagande (Quam, 1943 ; Boggs, 1947 ; Thomas, 1949). Le premier et le plus célèbre est celui qu’écrit en 1941 Hans Speier, un sociologue allemand qui a émigré à New York en 1933. Son article, intitulé « Géographie magique » est une réponse directe à l’atlas The War in Maps.

La propagande nazie et la « guerre des cartes » – Gilles Palsky – Visionscarto

L’atlas en version anglaise – The War in Maps 1939/40, publié par la German Library of Information à New York (1941) – est téléchargeable en bonne définition sous la forme d’un fichier pdf sur le site de l’université du Texas (Perry-Castañeda Library Map Collection).

La version allemande de 1942 – Der Krieg 1939/41 in Karten est disponible sur le site de la collection cartographique David Rumsey.

Lire l’article : La propagande nazie et la « guerre des cartes » – Gilles Palsky – Visionscarto

Classé sous :Histoire savante, Publications

  • « Aller à la page précédente
  • Page 1
  • Page 2
  • Page 3
  • Page 4
  • Page 5
  • Page 6
  • Pages provisoires omises …
  • Page 39
  • Aller à la page suivante »

Barre latérale principale

Lyonel Kaufmann

blankHistorien & Blogueur En savoir plus…

Derniers articles

blank

ChatGPT à l’école : entre tabou et encouragement, le dialogue compliqué entre professeurs et élèves | Le Monde

12 octobre 2025 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

DécryptageUne minorité d’enseignants s’abstient de parler d’intelligence artificielle dans leurs classes. Mais ils sont de plus en plus nombreux à ouvrir la discussion sur le sujet, jusqu’à, pour certains, s’atteler à faire circuler les bonnes pratiques. Extrait : Certains enseignants profitent d’un espace aménagé par l’éducation nationale : l’intelligence artificielle figure en effet au programme de […]

blank

L’héritage toxique des épaves de la seconde guerre mondiale

8 octobre 2025 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

De nombreux navires coulés entre 1939 et 1945 gisent au fond des mers. Avec le temps et la corrosion, ces vestiges historiques menacent de libérer les substances qu’ils contiennent, avec des conséquences néfastes pour l’environnement. A l’échelle internationale, on estime à plus de 8 500 le nombre d’épaves potentiellement polluantes, dont la plupart issues des […]

blank

Colloque infoclio.ch 2025: Open Science in History. Ouvrir les sciences des Lumières à l’intelligence articifielle (21.11.2025)

16 septembre 2025 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

L’Open Science met les chercheuses et chercheurs au-devant de choix toujours plus complexes relatifs au partage de leurs résultats, méthodes, outils et données de recherche. Le colloque infoclio.ch 2025 explore les antécédents intellectuels et techniques de la notion d’Open science et discute des enjeux pratiques de sa mise en œuvre à l’ère des modèles génératifs […]

Abstract painting, coloring, modern art

Une histoire fragmentée ? Liens et ruptures dans un paysage de la recherche et de l’éducation en pleine remise en question (Journées suisses d’histoire 2025)

11 septembre 2025 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Dans le cadre des journées suisses d’histoire à Lucerne (juillet 2025), j’ai eu le plaisir d’assister et de réaliser le compte rendu pour infoclio.ch de la table ronde intitulée Fragmentierte Geschichte? Verbindungen und Brüche in einer sich ausdifferenzierenden Forschungs- und Bildungslandschaftm à laquelle participaient du côté francophone Nadine Fink (HEP Vaud) et François Vallotton (Université […]

blank

Vernissage : Plateforme Assistance et coercition (16.09.2025)

10 septembre 2025 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

ÉVÉNEMENT 🗓️ Enseigner une histoire longtemps tue. Écouter les voix de celles et ceux qui l’ont vécue. Cinq témoins romands prennent la parole dans un nouveau média éducatif pour aborder les mesures de coercition à des fins d’assistance et des placements extrafamiliaux en Suisse. Conçue pour les élèves dès le secondaire I, la plateforme «Assistance […]

blank

Restes humains issus de contextes coloniaux en Suisse. Un état des lieux

9 septembre 2025 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Ce rapport donne un aperçu général de la question des restes humains conservés dans les musées suisses. Ce rapport s’appuie sur une enquête menée entre 2023 et 2025 et fournit pour la première fois un état des lieux des restes humains («ancestral remains») acquis dans des contextes coloniaux et conservés dans des musées et collections […]

blank

Jean-Pierre Azéma (1937-2025)

15 juillet 2025 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

J’apprends par France Culture que l’historien Jean-Pierre Azéma est mort à l’âge de 87 ans. Spécialiste du régime de Vichy et de la Résistance, il a profondément marqué l’historiographie contemporaine, en contribuant à éclairer une page longtemps restée trouble de l’histoire nationale. Mais Jean-Pierre Azéma ne fut pas seulement un historien du papier : en […]

Tirés de nos archives

blank

Réformer le pupitre | François Guité

28 février 2009 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Voici une réflexion intéressant de François Guité sur son blog Relief » Réformer le pupitre: « Pendant que le mobilier domiciliaire et industriel progresse à la vitesse du génie et du design, le pupitre de l’élève évolue au rythme des bancs d’église, c’est-à-dire au train de l’érosion. » Cette réflexion nous rappelle également les origines toute religieuse […]

blank

Fanny Starr une dame de 87 ans témoigne dans Second Life sur les…

30 janvier 2009 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Fanny Starr une dame de 87 ans témoigne dans Second Life sur les atrocités de la seconde guerre mondiale. Non seulement le témoignage est bouleversant mais il permet d’être diffusé à une audience espacée sans que cette dame subisse les contraintes d’un déplacement et tout ce que cela occasionne à cet age.

Un Témoignage sur l’holocauste différent « 

blank

Générations Y/Z« Netflix, ben c’est de la télé ! »

8 avril 2016 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

La claque ! Mon accompagnatrice de Reed Midem n’en revient pas. Ces jeunes venus de plusieurs pays européens* et d’Australie ne ressemblent vraiment pas aux autres festivaliers. Résultat : je devais leur faire un speech, j’ai passé mon temps à les écouter !  Et jamais le fossé des usages médias n’a paru aussi grand ! Deux […]

blank

Revue de Presse : La tradition dans la rue | La vie des idées

2 juin 2015 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Comment comprendre les manifestations récentes contre le mariage pour tous, leur occupation de l’espace public et leur dimension spectaculaire ? Deux ouvrages récents mettent en évidence les recompositions idéologiques que ce mouvement implique, et son inscription dans l’histoire longue des mobilisations de droite. En résumé: Docteur en science politique, Gaël Brustier décrypte dans Le mai […]

blank

Revue de presse – Histoire 2.0 06/21/2010

21 juin 2010 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

1918 : la fin de la Première Guerre mondiale ? | Revue historique des armées En modifiant un peu la citation la plus connue de Clausewitz, on pourrait dire que : « la paix, c’est la poursuite de la guerre par d’autres moyens ». Cette formule s’applique en tout cas très bien à la période qui commence le 11 novembre 1918. En fait, […]

blank

History of Visual Communication

9 janvier 2009 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

“This website attempts to walk you through the long and diverse history of a particular aspect…

blank

Wired Campus: Professor Encourages Students to Pass Notes During Class — via Twitter – Chronicle.com Une expérience à suivre… et à retenir pour les cours ex-cathedra.

9 avril 2009 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Cole W. Camplese, director of education-technology services at Pennsylvania State University at University Park, prefers to teach in classrooms with two screens — one to project his slides, and another to project a Twitter stream of notes from students. He knows he is inviting distraction — after all, he’s essentially asking students to pass notes […]

Creative Commons License
Cette création est mise à disposition sous un contrat Creative Commons. Lyonel Kaufmann 2004-2025

Creative Commons License Ce contenu est mis à disposition sous un contrat Creative Commons. Lyonel Kaufmann 2004-2025.
Thème Aspire 2.0.1 de Genesis Framework · WordPress · Se connecter

 

Chargement des commentaires…