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Histoire Lyonel Kaufmann

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Humanités Digitales

Comment retenir l’attention de l’apprenant moderne ?

27 janvier 2017 by Lyonel Kaufmann

Dans une recherche publiée en 2015 et intitulée «Meet the Needs des of the Modern Learner», David Mallon et Carol Leaman ont, pour Bersin by Deloitte, présentés les caractéristiques des personnes en formation (salariés).

L’infographie ci-dessous présente les principaux résultats :

Selon Le résultats de cette recherche : l’apprenant moderne serait rapide, très connecté, mobile et plein de distractions. Les éléments les plus significatifs seraient les suivants :

  • La majorité des apprenants modernes ne regarderont pas une vidéo qui dure plus de 4 minutes,
  • en 2015, les apprenants modernes s’éloignent de leur travail sur Internet en moyenne 27 fois par jour (contre 5 fois il ya 15 ans),
  • vous disposez entre 5 et 10 secondes pour retenir leur attention avant qu’ils ne cliquent,
  • les gens déverrouillent leurs smartphones jusqu’à 9 fois par heure,
  • toutes les 5 minutes en moyenne les travailleurs modernes sont interrompus, souvent par des applications ou des outils collaboratifs.

En conséquence relativement à la formation de ces personnes :

  1. L’apprentissage doit être micro (microlearning) : scindez les cours d’apprentissage en ligne en petits morceaux qui ne nécessitent que 4 ou 5 minutes d’attention.
  2. Concevez des espaces de travail mieux adapté : il faut éliminer les distractions contreproductives chaque 5 minutes, notamment en créant un espace d’apprentissage silencieux.
  3. Rendez l’apprentissage mobile : les apprenants du 21e siècle sont sur leurs smartphones et c’est sur ceux-ci que les apprenants se précipitent pour trouver une réponse à leurs questions.
  4. Donnez-leur du temps pour s’entraîner : le temps est un facteur essentiel pour générer des apprentissages. Établissez des horaires d’apprentissage pour que cela représente plus de 1% de leur temps de travail.
  5. Ils ont vraiment envie d’apprendre.
  6. … mais trop peu apprennent sur leur lieu de travail : les entreprises qui le permettent possèdent un important avantage en terme de compétitivité.
  7. Les ressources et outils doivent être à disposition des apprenants là où ils se trouvent : avec Google ils ont pris l’habitude d’obtenir facilement et instantanément des réponses et des ressource à leurs demandes.

Ce sont des éléments à prendre en compte dans nos dispositifs de formation et l’évolution du profil de nos étudiant-e-s. L’évolution de la place des outils numériques (ordinateurs, tablettes, smartphones) est indéniable dans nos salles de cours depuis les débuts de la HEP Vaud. Sans parler de cette même question par rapport aux élèves dans nos établissements scolaires.

Sources :

  • 7 Things We Learned From Deloitte’s “Meet the Modern Learner”
  • Comment retenir l’attention de l’apprenant moderne

A lire également ici en complément : Après avoir tué l’ordinateur de bureau, l’internet mobile bouleversera-t-il l’institution scolaire ?

Classé sous :Humanités Digitales, Opinions&Réflexions

Du tableau noir au Serious Game : mesurer l’efficacité des technologies en classe

27 janvier 2017 by Lyonel Kaufmann

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C’est donc en absence de toute preuve formelle de plus-value pédagogique que l’usage du tableau noir fut rendu obligatoire en France par la loi du 19 juillet 1889.

Fin décembre, Eric Sanchez rapportait les résultat de différentes études réalisées au 19e siècle et portant sur les résultats d’expérience et les travaux de chercheurs portant sur l’impact du tableau noir sur les apprentissages et la pertinence de doter tous les enseignants d’une des premières technologies éducatives.

C’est ainsi qu’en 1881, Nah, D. et Vero, N.1 concluaient dans leur méta-analyse de 170 études que « the studies did not indicate significant différences in group test scores between blackboard and paper classrooms ».

Comme indiqué en incise, cela n’empêcha pas la généralisation des tableaux noirs, technologie fort coûteuse au demeurant.

Le caractère complexe de l’acte d’enseigner ne saurait se satisfaire du recours à des méthodes comparatistes importées de la recherche fondamentale et expérimentale.

Dès lors, pour Eric Sanchez,

Pour étudier les effets d’une technologie éducative, tableau noir ou jeu numérique, il ne suffit pas de mesurer les prétendues conséquences de sa présence dans le système didactique. Il est nécessaire d’en caractériser les usages pour comprendre les relations qui s’établissent entre ces usages et le processus d’apprentissage. Cela suppose que le chercheur aille dans les classes et travaille avec les enseignants pour décrire, voire imaginer, les usages des technologies qu’il sera amené à étudier et recueillir des données qui permette de mettre en évidence ces relations.

L’article : Quelles recherches pour l’étude des jeux numériques en classe?

Source de l’image : https://pixabay.com/fr/tableau-noir-l-école-apprentissage-218593/

  1. Nah, D., Vero, N. (1881) A systematic review and meta-analysis of the effectiveness of blackboard on learning. Blackboard & Instruction, 45(4), 624–634. ↩

Classé sous :Humanités Digitales, Médias et technologies, Opinions&Réflexions, Outils enseignement

Cours à distance inspirés des jeux vidéo | Le Devoir

25 janvier 2017 by Lyonel Kaufmann

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Le journal Le Devoir présente les démarches suivies par l’Université de Laval dans le domaine des cours à distance et plus particulièrement leur évolution vers un univers s’inspirant des jeux vidéos.

L’Université de Laval a débuté par des cours à distance via la poste. Elle a donc une longue pratique en la matière.

Aujourd’hui, les mécanismes qui font que l’on devient accro aux jeux vidéo commencent à être utilisés par des professeurs de cette université pour construire des cours à distance numériques plus intéressants, question de garder les étudiants motivés du début à la fin.

Ludification des apprentissages

Patrick Plante, professeur à l’université à distance TÉLUQ depuis moins d’un an, travaille en ce moment à bâtir un cours et une plate-forme de cours qui s’inscrivent dans la tendance à la ludification des apprentissages. «Il y a plusieurs mécanismes que l’on peut utiliser : des badges numériques quand on réussit tel ou tel exercice, une gratification avec des points ou la comparaison avec d’autres étudiants qui suivent le même cours, comme lorsqu’on joue à des jeux en ligne», explique celui qui possède un doctorat en technologie éducative.

Il faut relever cependant que cette façon de rendre le contenu des cours à distance plus amusant reste toutefois embryonnaire au Québec.

Morceler l’information

L’autre élément mis en avant dans le domaine de l’apprentissage à distance réside dans la nécessité de morceler l’information pour que le cours soit efficace. Tel est l’avis d’Éric Martel, spécialiste de la formation à distance à l’Université Laval. «L’étudiant aura le temps, sur son cellulaire dans l’autobus, de regarder une vidéo de 15 minutes sur la théorie du cours et il fera les exercices plus tard, en soirée, à son ordinateur».

Les outils eux sont nombreux pour y parvenir : vidéos, capsules PowerPoint narrées, animation graphique, tests qui se corrigent automatiquement notamment.

Former à la pédagogie numérique

Pour sa part, France Lafleur, doctorante à l’Université de Sherbrooke, croit que le grand défi du Québec dans les années à venir sera de former convenablement les professeurs pour qu’ils sachent animer de bons cours en ligne, car ceux-ci ne cessent de gagner en popularité.

Cet article est intéressant par rapport aux questions qui nous occupent actuellement dans l’UER SHS concernant la gestion des grands cours en Bachelor primaire. Nous n’en sommes cependant qu’au début…

Source : Cours à distance inspirés des jeux vidéo | Le Devoir

Classé sous :Humanités Digitales

Joyeux anniversaire : Le projet Photo Normandie a dix ans

18 janvier 2017 by Lyonel Kaufmann

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PhotosNormandie est un projet collaboratif qui a pour but d’améliorer les légendes de plus de 3900 photos et 300 films historiques de la bataille de Normandie.

Lancé fin janvier 2007 sur Flickr, PhotosNormandie a dix ans, et c’est un projet toujours actif – le nombre total de photos en ligne sera ainsi porté à plus de 5000 durant l’année 2017.

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Carentan (Manche), entre le 15 et le 20 juin 1944. Allongé dans l’herbe près de sa tente, un parachutiste lit le numéro de juin 1944 de Sparkler Comics. Réf. LC001826. Life Photo Collection via Google Cultural Institute.

Patrick Pecatte nous propose sur son blog une version actualisée et complétée de la FAQ du projet rédigée … il y a cinq ans.

Merci à lui pour ce magnifique et enthousiasmant travail.

La suite de l’article :Le projet PhotosNormandie a dix ans – Déjà Vu

Classé sous :Humanités Digitales, Nouvelles de l'histoire

Humanités digitales : « Une histoire française du Web… », historiographie, objets, réflexions et enquêtes

13 janvier 2017 by Lyonel Kaufmann

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Spécialiste de l’histoire des télécommunications, Valérie Schafer est interrogée par Inaglobal sur l’histoire du Web français et plus largement sur les recherches en histoire autour du web. De ce très riche et intéressant interview, je tiens à retenir ici des éléments en lien avec la question de l’histoire dans levcontexte des Humanités digitales, des questions en lien avec la formation aux usages numériques et le concept de révolution numérique.

Je vous invite ardemment à lire l’entier de l’article. Vous y retrouverez les renvois à des liens accompagnant ses propos. La richesse du propos et des recherches entreprises dans ce domaine est impressionnante. J’ai et vous apprendrez plein de choses nouvelles et stimulantes.

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Valérie Schafer est chargée de recherche au CNRS, à l’Institut des sciences de la communication, Docteur en histoire contemporaine et habilitée à diriger des recherches, lauréate du prix de l’Inathèque.

Comment fait-on cette histoire du Web : quelles en sont les sources ? Y a-t-il déjà des courants, des approches, des historiographies ?

Valérie Schafer : Il existe aujourd’hui des tendances qui se dessinent dans l’histoire du Web et des interrogations d’ordre méthodologique et épistémologique entre des approches qui seraient plutôt quantitatives, outillées par les outils des humanités numériques, et des approches plus qualitatives comme celles que j’ai adoptées au départ. Ceci étant, les historiens ne se font pas la guerre pour défendre l’une ou l’autre de ces approches et peuvent passer de l’une à l’autre et les croiser. Ian Milligan, un chercheur canadien, incarne plutôt la première voie par ses travaux tournés vers la reconstruction, par exemple, de GeoCities (et de son vaste univers de pages personnelles), ou encore des noms de domaines au Canada.

Cela a-t-il été facile, pour les historiens du Web, de légitimer cet objet comme objet de recherche?

Valérie Schafer : C’est une histoire balbutiante et les chercheurs, en ce domaine, sont répartis aux quatre coins du monde et constituent une communauté relativement étroite, mais très soudée et en échange constant. Il existe des approches très originales. Outre les travaux de Ian Milligan ou Niels Brügger évoqués précédemment, je citerai ceux d’une néerlandaise, Anne Helmond qui s’interroge notamment sur ce que représente un hyperlien à travers le temps, comment le sens et l’usage de celui-ci a évolué au cours de l’histoire courte, mais déjà dense, de la Toile. Une autre approche stimulante est celle d’Anat Ben-David qui a reconstruit, par exemple, le défunt .yu de l’ex-Yougoslavie. Ce sont des approches originales de l’histoire du Web. Mais on voit aussi des approches plus classiques, qui passent par Ted Nelson et Xanadu, puis par le Cern, Tim Berners-Lee et Robert Cailliau, par la création de Wikipédia, etc., et sont souvent centrées, donc, sur les États-Unis.

Il s’agit surtout de se décentrer d’une vision exclusivement tournée vers les géants du Web états-uniens et de s’intéresser aux contextes nationaux.

La méthode historique et les Humanités digitales

Valérie Schafer : Mais votre question portait aussi sur la légitimité de l’objet. Académiquement, est-ce reconnu ou légitime de s’intéresser à l’histoire de l’internet et du Web ? C’est un sujet qui est de plus en plus reconnu, même si on doit parfois rappeler que nous sommes bien des historiens, bien qu’on travaille sur le très récent, le très contemporain : on « périodise », on travaille sur le temps, on croise les sources, on les étudie minutieusement. Certains disent que dix ans de Web valent plusieurs décennies d’évolution dans d’autres domaines historiques, je ne sais pas s’il faut poser le problème ainsi, mais je peux confirmer que les choses évoluent très rapidement dans l’histoire du numérique, même si on pense autant les ruptures que les continuités… Le fait de travailler dans un institut interdisciplinaire, l’Institut des sciences de la communication, et d’avoir des interlocuteurs de différentes disciplines, ont aussi été un avantage pour moi, parce que l’histoire du Web touche à des contenus qui intéressent d’autres disciplines, telles que les sciences de l’information et de la communication ou encore la sociologie de l’innovation.

Les luttes et les questions centrales sur le Web

Valérie Schafer : Les luttes qui concernent, aujourd’hui, les libertés sur le Web, relèvent à peu près des mêmes thématiques que dans les années 1990 Les luttes qui concernent, aujourd’hui, les libertés sur le Web, et qui se poursuivent depuis vingt ans, relèvent à peu près des mêmes thématiques que dans les années 1990, bien sûr renouvelées par l’apparition de nouveaux acteurs. Mais il s’agit toujours de questions de censure, de filtrage, de responsabilité des intermédiaires. Au début du Web, l’État était accusé de ne rien y comprendre. D’être juste un acteur qui était là pour pénaliser, pour essayer d’imposer des lois d’un autre âge, pour contrôler les libertés sur un cyberespace qui cherchait, lui, à dépasser des frontières, à créer un espace de liberté.

L’apprentissage de l’Internet et au numérique

Valérie Schafer : Tout cela a un vrai coût, qu’on oublie… on a l’impression qu’Internet et le Web, aujourd’hui, c’est quasiment gratuit. À l’époque, il n’y pas avait cette impression-là… Il y a eu un apprentissage progressif, au bureau, dans les cybercafés. Il y eut aussi toutes ces bornes, comme les cyberpostes dans les lieux publics. Le rôle de l’école et de l’université a été également très important.

(…)

Je vais prendre un exemple très personnel. J’ai découvert le Web assez tardivement, par rapport à d’autres, lorsque j’étais en formation à l’IUFM, en 1999, au moment où je devenais enseignante. Je n’étais pas une pionnière, loin s’en faut ! Le formateur s’était contenté de montrer qu’on pouvait surfer sur le Web, comment on y accédait, etc. Je me souviens qu’à l’époque, je n’étais pas la seule à découvrir un univers qui nous était resté jusque-là étranger. Les universités ont joué un rôle de médiation.

Le système éducatif a vraiment un rôle à jouer et encore aujourd’hui, évidemment : on parle d’apprentissage du code et de l’informatique à l’école. Au-delà l’école a un vrai rôle d’éducation aux médias, notamment au numérique, à poursuivre et même à renforcer, même si des formations existent déjà depuis plusieurs années. La dextérité des jeunes sur les smartphones et tablettes ne veut évidemment pas dire qu’ils aient la capacité de comprendre et d’analyser l’information, et si les parents dans certains cas assument également pleinement ce rôle d’apprentissage, ce n’est pas toujours le cas.

Il y a une notion que vous interrogez, celle de « révolution numérique »

Valérie Schafer : C’est un terme qui fait débat, de même qu’on ne parle pratiquement plus de « révolution industrielle », mais d’industrialisation. On est confronté à un problème identique avec la révolution numérique. Le terme de révolution est connoté comme un moment de basculement brutal, alors qu’en fait, ces événements s’étendent dans le temps et ne se font pas au même rythme pour tous.

Alors, on peut dire qu’il n’y a pas une « révolution numérique » brusque, même s’il y a bien évidemment des ruptures, dans nos façons de travailler, dans nos temporalités, dans nos identités, dans tous les domaines de la société, c’est indéniable. Apparaissent des changements que l’on peut ancrer dans un temps plus long. Et on voit aussi des continuités, des échos, des évolutions, dans les pratiques de communication, dans les écritures, je pense ici au livre de Clarisse Herrenschmidt, par exemple, Les Trois Écritures : langue, nombre, code.

Donc, « révolution numérique » n’est pas un terme que j’emploie. Par contre, c’est un terme qui m’intéresse en tant qu’historienne pour situer comment cette notion est véhiculée, quels acteurs l’utilisent, à quel moment elle apparaît, est contestée, etc.

Propos recueillis par Isabelle Didier, François Quinton, Philippe Raynaud

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Crédit photo : Didier Allard – Ina

Lire l’article et retrouver les liens : « Une histoire française du Web… » | InaGlobal

Classé sous :Humanités Digitales

Enseigner le numérique en licence d’histoire : un retour d’expérience – La boîte à outils des historiens

9 janvier 2017 by Lyonel Kaufmann

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Caroline Muller nous fait part de son expérience de cours menée à l’Université de Reims Champagne Ardenne er destiné aux etudiants en license d’histoire. Un article très intéressant que je vous invite à lire.

Sa présentation du dispositf comprenant une partie en cours magistral et une autre en travaux dirigés.

Je consacre le cours magistral à ce cadrage théorique indispensable : on aborde les transformations de l’histoire et du métier d’historien·ne, mais aussi, plus largement, les transformations sociales et économiques liées à cette révolution. Mon objectif est que tous sortent de ces 24h de cours magistral avec une vision un peu plus nette de ce que signifient, en vrac, la collecte de données, la démultiplication de l’information, l’identité numérique, les bouleversements de la notion de propriété intellectuelle (…). Je souhaite leur donner des outils conceptuels pour se repérer dans cette société du numérique dans laquelle nous sommes entré·es.

Plusieurs cours sont bien sûr consacrés aux questions disciplinaires : les deux heures de cours sur Wikipédia permettent de faire réfléchir à la notion d’épistémologie, à la construction des savoirs scientifiques ; de même le cours sur les humanités numériques est un temps de rappels historiographiques et de découverte du métier d’historien·ne pour des jeunes gens qui sortent tout juste de leur première année universitaire.

Les travaux dirigés fonctionnent différemment : chaque séance de deux heures combine mise en application des réflexions du CM et découverte/apprentissage d’un outil.

Lire la suite : Enseigner le numérique en licence d’histoire : un retour d’expérience – La boîte à outils des historiens

Classé sous :Humanités Digitales, Opinions&Réflexions

À l’école des humanités numériques | Atelier Canopé du 94

11 décembre 2016 by Lyonel Kaufmann

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Le 9 décembre 2016, l’Atelier Canopé du Val-de-Marne proposait une introduction à la question des humanités numériques à l’École. Cette communication s’inscrivait dans le cadre de la construction de formations au numérique destinées aux enseignants des REP+ du Val-de-Marne.

Après avoir défini les humanités numériques dans le domaine de la recherche scientifique, l’Atelier Canopé du 94 déclinait leurs déclinaisons possible dans le domaine éducatif et scolaire. Pour l’Atelier Canopé du 94, l’apport le plus immédiat des humanités numériques pour l’enseignement

«consiste à ouvrir, par le numérique, les accès aux travaux de la recherche en matière de pédagogie. L’initiative de l’open édition ou édition ouverte, s’attache à publier dans un format ouvert et souvent gratuit les travaux proposés par les chercheurs, sous forme de carnets, de revues ou de livres numériques.»

En second lieu Les approches des humanités numériques sont une source d’inspiration et de réflexion pour l’école. Dans ce cadre,

«Il s’agit bien de dépasser la compréhension du numérique envisagé comme simple outil et de placer l’élève dans une démarche d’apprentissage par la pratique le : “learning by doing”.»

L’Atelier Canopé du 94 présentait ensuite des démarches concrètes

  • intégrer la démarche de recherche dans la classe à l’exemple de celle des saventuriers initiée par le CRI (Centre de Recherches Interdisciplinaires). Dans çet exemple, cette démarche de recherche repose sur 8 étapes clés1.
Les 8 étapes de la démarche scientifique. Source : https://twitter.com/profcoudert/status/802437824830210048
Les 8 étapes de la démarche scientifique. Source : https://twitter.com/profcoudert/status/802437824830210048
  • s’appuyer sur le travail en réseau pour notamment faire correspondre les élèves avec les chercheurs, créer des communauté d’enseignants et de classes (exemple du dispositif EMC, partageons ! http://emcpartageons.org).
  • la création de mini laboratoires d’humanités numériques dans les écoles en faisant produire aux élèves des cartographies ou des infographies numériques ou en enrichissant Wikipedia au travers de Wikimedia Commons.
  • valoriser une approche critique du savoir par l’analyse de controverses (à l’exemple du Cours Controverse – Esiee Paris : https://esieecontroverse.wordpress.com/controverse/cours-visualisation-et-cartographie-des-controverses/) pour développer chez les élèves une littératie numérique (lire/écrire avec le numérique).

Dans cet intéressant article, je retrouve donc une grande partie de mes propres réflexions en la matière tant des humanités numériques que de leur possible transfert dans l’enseignement d’une histoire 2.0.

L’article : À l’école des humanités numériques – Medium

  1. Ces 8 étapes peuvent être comparées à la démarche d’enquête développée dans le Plan d’études romand pour le domaine des Sciences humaines et sociales (SHS). ↩

Classé sous :Didactique, Humanités Digitales, Médias et technologies, Outils enseignement

Suisse : L’histoire des chemins de fer sur Wikipedia – état des lieux #Wikionrails

17 novembre 2016 by Lyonel Kaufmann

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Le samedi 22 octobre 2016, j’ai participé à Berne à l’atelier d’écriture Wikipedia, organisé par les Documents Diplomatiques suisses (DDS, http://dodis.ch) aux Archives fédérales sur « L’histoire des chemins de fer ». Après un premier article consacré à l’atelier et un deuxième sur les ressources numériques disponibles à propos de cette histoire, je me propose d’indiquer les orientations que je compte prendre concernant la rédaction d’articles sur Wikipedia pour l’histoire des chemins de fer en Suisse et dans une perspective d’enseignement à l’aide des technologies.

Etat des lieux : articles en allemand et articles en français sur Wikipedia

Lors de l’atelier du 22 octobre, j’ai procédé à une petite comparaison entre les articles en allemand et ceux en français. J’ai aussi eu l’occasion de discuter de ces questions avec Hadi, contributeur germanophone sur Wikipedia et qui travaille à la Bibliothèque nationale suisse ainsi qu’avec Sacha Zala, directeur des Documents diplomatiques suisses et président de la Société suisse d’histoire.

La comparaison effectuée fait très rapidement apparaître le très faible nombre d’article en français consacré aux chemins de fer suisses sur Wikipedia. Ainsi, on ne trouvera pas sur la version francophone d’article sur la Conférence du Gothard (1869) ou la nationalisation des chemins de fer en Suisse (1898). Pourtant, ces deux événements donnèrent lieu à des débats agités également en Suisse romande. C’était plus particulièrement le cas du Gothard en raison de la peur d’une perte d’attractivité de la Suisse romande et des dangers que cela représentait pour le percement du tunnel du Simplon (https://fr.wikipedia.org/wiki/Tunnel_du_Simplon). Il est également dommage qu’aucun article n’existe en français sur la Ligne du Simplon.

De plus, lorsqu’on dispose d’article en français et en allemand, les articles en allemand sont largement plus complets et détaillés. A titre d’exemple, je vous propose d’aller comparer les deux articles consacrés à la Compagnie, pourtant romande, de chemin de fer du Jura-Simplon:

  • Jura-Simplon-Bahn : https://de.wikipedia.org/wiki/Jura-Simplon-Bahn
  • Chemin de fer Jura-Simplon : https://fr.wikipedia.org/wiki/Chemin_de_fer_Jura-Simplon

Pour Hadi, la raison principale tient dans le très petit nombre de contributeurs suisses francophones à Wikipedia.

Le constat final est que le travail est double pour développer l’histoire des chemins de fer en Suisse sur Wikipedia en français :

  • en premier lieu, il y a lieu d’étoffer les articles existants sur le Portail des Chemins de fer en Suisse en s’appuyant notamment sur les archives numériques présentées;
    • en second lieu, la traduction d’articles en allemand permettrait d’étoffer la base des articles à disposition des lecteurs francophones et compenserait leur nombre plus restreint.

Concernant la traduction d’article en allemands, il existe en version bêta sur Wikipedia un utile outil de traduction. Il ne s’agit pas ici forcément de traduire des articles longs et complexe, mais d’offrir des premiers éléments, quitte à ce que, dans un deuxième temps, les lecteurs aillent consulter l’article en allemand.

 Inventaire d’articles à rédiger, à traduire ou à compléter

Dans le cadre du temps imparti de l’atelier courant, concernant la rédaction ou l’amélioration d’article jusqu’au premier décembre, cet inventaire est forcément limité et le travail effectif de rédaction ne saurait être réaliser entièrement d’ici au 1er décembre. Cette remarque fournit des opportunités de travail pour d’autres personnes et notamment en matière scolaire.

Articles repérés à compléter

Concernant le Gothard, il est évident qu’il serait important de reporter les débats en Suisse romande précédant la construction du tunnel et également les dépassements connus lors de sa réalisation. Les articles existants seraient ainsi à compléter :

  • Convention du Gothard
  • Tunnel ferroviaire du Saint-Gothard
  • Ligne du Gothard
  • Histoire du transport ferroviaire en Suisse

A l’aide notamment de l’article correspondant en allemand, l’article consacré à la ligne de chemin de fer du Jura-Simplon (https://fr.wikipedia.org/wiki/Chemin_de_fer_Jura-Simplon) mériterait d’être étoffé. Cette compagnie, ainsi que ces prédécesseurs, était la principale compagnie de chemin de fer de Suisse romande.

Article à traduire

A ce stade, je m’attèle à la traduction d’un article consacré à la Compagnie de chemin de fer «Schweizerische Nordostbahn». Dans l’idéal, il s’agirait de traduire les articles consacrés en allemands aux compagnies de chemin de fer qui furent nationalisée à partir de 1902 à la suite de la décision populaire du rachat en 1898.

Articles à créer

Pour les articles à créer, il s’agit ici de pouvoir s’appuyer sur les Archives fédérales, le Dictionnaire Historique Suisse (DHS) les Documents diplomatiques suisses (DoDis) et le site Alpentransit, voire les Archives historiques des CFF :

  • La Conférence du Gothard (1869) : Dodis, DHS, Archives fédérales
  • Étatisation de la ligne du Gothard (1909-1913) (complément ou nouvel article): le combat contre la ratification du traité (DoDis)
  • Le transit par le Gothard durant la Seconde Guerre mondiale (DoDis)
  • Les nouvelles transversales alpines : DoDis, Alpentransit

Ayant réalisé en son temps à l’Université un séminaire sur le rachat en 1898 des chemins de fer en Suisse, il s’agirait aussi de créer un article consacré à cette nationalisation sur la base des références et documents en ma possession.

L’écriture d’articles de wikipedia dans le cadre scolaire.

Une telle thématique offre, à mon avis, plusieurs entrées possibles pour un travail d’écriture avec des élèves à l’aide du projet #Wikionrails. La situation concernant les articles en français sur le thème de l’histoire des chemins de fer en Suisse représente même une opportunité et non un obstacle. Ceci dans la mesure où un certains nombre de ressources numériques en ligne sont disponibles.

Ainsi, il n’est pas impératif que les élèves créent de nouveaux articles. L’amélioration d’articles existants pourra suffire.

Plus concrètement, les élèves ajouteraient des références à des articles en manquant (à l’exemple de l’article Histoire du transport ferroviaire en Suisse). Un tel travail leur permettra d’observer les éléments mis en place pour jauger de la qualité d’un article sur Wikipedia.

A l’aide des Documents diplomatiques suisses, du site Alpentransit ou des Archives historiques des CFF, ils pourront également ajouter des documents à certains articles. Cet apport les engagera dans un questionnement concernant le droit d’auteur et les creatives commons ainsi que le copyleft.

Plus ambitieux, ils rédigeraient des paragraphes supplémentaires ou des informations dans le corps même d’articles.

Enfin, à l’aide de l’outil de traduction, il serait envisageable de réaliser une traduction d’un article pas encore disponible en français, mais déjà en allemand.

D’autres prolongement sont possibles en interagissant sur ces questions avec des personnes issues des institutions partenaires du projet (Archives fédérales, DoDis, etc.). Il sera possible de les interroger sur leur rapport à la diffusion de leur archives en ligne, leur politique de publication et sur Wikipedia en particulier.

Classé sous :Histoire active, Histoire savante, Humanités Digitales, Médias et technologies, Opinions&Réflexions, Outils enseignement

Après Assassin’s Creed Unity, deux films à dessins fixes consacrés à la Révolution française

17 novembre 2016 by Lyonel Kaufmann

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Anthony Pascal est un dessinateur parisien passionné par la Révolution française. A ce titre, il réalise des films à dessin fixes consacrés à cet événement.

En 2014, il réalisait ainsi un film d’animation retraçant les évènements du 14 juillet 1789 ainsi que ses causes immédiates ou plus lointaines. En voici, la version intégrale, d’une série comportant 3 épisodes au départ :

En cette fin d’année 2016, il remet le couvert avec un projet plus ambitieux de près d’une heure et demie. Il s’agit d’un film à dessins fixes centré sur la personnalité et l’oeuvre de Robespierre. 

La bande-annonce:

Le film (1h26)

La technique est intéressante. Elle n’est pas sans parti-pris. Ainsi, le spectateur sera attentif aux scènes construites sur la base de matériaux iconographiques existants et celles qui n’en disposent. Il serait intéressant de mener l’enquête en classe pour retrouver les sources iconographiques ayant servi de modèle aux scènes.

Parmi les scènes qui ne s’appuient pas sur des matériaux iconographiques, je signalerai certaines scènes mettant en scène la populace parisienne. C’est à dessein que j’utilise ce terme de populace, car le dessin donne rarement une image flateuse de ces personnages, contrairement aux scènes plus classiques. Est-ce un parti-pris de l’auteur, une moins grande maîtrise technique pour ce type de scène ou d’autres raisons? Le débat reste ouvert.

En mars 2016, Anthony Arnaud répondait aux questions du journal «La Voix du Nord» (Le « Robespierre » d’Anthony Pascal, pour révolutionner nos a priori, 21 mars 2016). Parmi ses sources d’inspirations, il cite les travaux d’Henri Guillemin :

«  J’ai été inspiré par les conférences de Henri Guillemin, qui n’est pas sans parti pris, mais qui a réveillé en moi de la curiosité. Je me suis intéressé au sujet et à la Révolution car ce Robespierre n’était pas celui des clichés, celui que j’avais appris à l’école. Robespierre est un personnage qui, comme Jeanne d’Arc a été mangé par son mythe ! Je me suis documenté et j’ai appris beaucoup de choses. »

A ce sujet, il a illustré une conférence audio donnée par Henri Guillemin sur Jules Vallès:

Professionnellement, Anthony Arnauc travaille dans le dessin animé depuis les années 90. Il a notamment participé aux séries télévisées et réalise également des œuvres plus personnelles.

Sur sa chaîne YouTube, il fournit également des vidéos présentant le travail réalisé. Parmi celles-ci, je note plus particulièrement une intéressante vidéo sur les Lieux de la Révolution – avant et maintenant.

Au final, nous pourrions également comparer l’univers visuel ainsi créé autour de la Révolution française avec celui créé par Assassin’s Creed Unity:

Assassin’s Creed Unity – Film complet Français

Classé sous :Humanités Digitales, Médias et technologies

Être historien(ne) à l’ère de l’Histotainment

15 novembre 2016 by Lyonel Kaufmann

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Simon Verreycken nous propose un très intéressant billet consacré à l’Histotainent soit l’infotainment concernant l’histoire.

Concernant la définition et l’origine de ce terme barbare d’«Histotainment», la définition de Wikipedia nous indique que

La confusion de l’information historique et du divertissement médiatique est fréquemment désignée par le néologisme Histotainment (de History et Entertainment). On emploie aussi parfois le terme plus large Infotainment. La notion d’Histotainment a été popularisée au sein de la communauté des historiens par les travaux de l’historien allemand Wolfgang Hardtwig. En France, le concept d’histotainment est utilisé pour la première fois dans le livre intitulé Les historiens de garde (2013), de William Blanc, Aurore Chéry et Christophe Naudin, préfacé par Nicolas Offenstadt. Ce dernier l’utilise de nouveau dans le contexte du centenaire de la Première Guerre mondiale à l’occasion d’un dialogue avec l’anthropologue Régis Meyran paru aux Editions Textuel en octobre 2014.

Néanmoins, au-delà de l’origine du mot, l’Histotainment a des origines plus anciennes et remonterait, pour certains, jusqu’aux débuts de la transformation de l’Histoire en bien de consommation culturelle de masse. Ainsi les rénovations architecturales réalisées au 19e siècle par Eugène Viollet-le-Duc ou les romans d’Alexandre Dumas entrerait dans la catégorie d’Histotainment.

Parmi les productions médiatiques récentes, l’article de Wikipedia cite des productions telles que la série Rome, le jeu Assasin’s Creed Unity, les spectacles du Puy du Fou, la fête de l’Escalade à Genève ou le film Indigène de Pascal Blanchard.

Pour sa part, Simon Verreycken nous fait part de ses réflexions à la suite de la journée d’étude organisée le 7 octobre 2016 par le Réseau des médiévistes belges de langue française et Ménestrel dont la thématique était « Le Moyen Âge dans les (nouveaux) médias : quelle place pour les médiévistes ? »

Jeux vidéos et séries télévisuelles

Si principalement, comme dans le cas d’un jeu comme Assassin’s Creed, l’histoire n’est finalement le décor1 il peut y être intégré des sujets plus pointus qui n’auraient guère intéressé une large audience sous d’autres formats. Simon Verreycken cite l’exemple de deux épisodes entiers de la série Kaamelott consacrés à la théorie musicale médiévale :

Paradoxalement, c’est parfois même au cœur de cet Histotainment que peut jaillir, pour le spectateur, une information historique intéressante. Par exemple, la série télé Kaamelott, narrant de façon comique les tribulations souvent pathétiques d’un roi Arthur accompagné de son équipe de bras cassés de la table ronde, n’a jamais eu la prétention de faire dans l’historiquement exact (tu m’étonnes). Ceci n’empêche pas que deux épisodes entiers de la série (et parmi les plus drôles en plus !) soient consacrés à la théorie musicale médiévale ! »

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Au temps du Père Blaize La boîte à musique de Jean-François Zygel ça aurait été grave une émission de punks !

Twitter, sites internet et blogs

Il poursuit ensuite avec les réseaux sociaux et plus particulièrement Twitter en proposant de l’envisager comme un «lieu surprise de pédagogie, voire d’interpellation du monde politique». L’utilisation de Twitter se double, par ailleurs, d’un site ou d’un blog. Il en est ainsi du

Comité de vigilance face aux usages publics de l’histoire (CVUH) dont plusieurs membres ont publié des ouvrages consacrés à l’enseignement de l’histoire, aux enjeux politiques de l’histoire coloniale ainsi qu’à la façon dont Nicolas Sarkozy, alors président, écrit l’histoire.

YouTube

On passe ensuite à la présentation de différentes chaînes YouTube consacrée à l’histoire. Celles-ci complètent un premier inventaire présenté ici et issu de l’émission radio «La Marche de l’histoire». Les sites présentés dans cet article sont les suivants :

  • Histony : chaîne alimentée par un jeune doctorants en histoire contemporaine qui aborde des sujets comme les propos de Nicolas Sarkozy par rapport aux Gaulois (for aussi le blog Histony);
  • la chaîne Nota Bene parle d’histoire à l’intention du grand public et compte 400’000 abonnés depuis ce mois d’octobre (cité ici Valorisation : peut-on apprendre la mythologie grecque avec des vidéos YouTube ?);
  • La chaîne C’est une autre histoire de Marion Bril, doctorante en histoire travaillant sur la perception d’Athena au 19e siècle (voir notre article à son sujet : Valorisation : peut-on apprendre la mythologie grecque avec des vidéos YouTube ?);
  • Marion Bril collabore désormais avec le magazine scientifique Mondes sociaux et dispose aussi d’un blog sur Hypothese, complété par une nouvelle chaîne YouTube «Avides de recherches»;
  • Marion Bril collabore également avec le le Musée d’Art et d’Histoire de Genève (MAH) qui a ainsi pu voir certaines de ses pièces mises en avant dans deux vidéos (ici et là);
  • « On va faire cours » où un prof de fac censé donner son cours sur l’histoire des tissus teints en Normandie finit toujours par plutôt parler des clichés de l’histoire au cinéma);
  • Confessions d’histoire où des personnages historiques passent sans langue de bois dans un confessionnal digne d’une téléréalité.

Deux chaînes anglophones sont également présentées. Les deux chaînes ont été créées par Hank et John Green, vidéastes et blogueurs acharnés, qui ont leur propre chaîne Youtube, Vlogbroters (plus de 2’000’000 millions d’abonnés sur cette seule chaîne). Leur nombre d’abonnés donne quelque peu le vertige. Ainsi la chaîne SciShow compte 3’800’000 abonnés et Crash Course en a 4’900’000.

Crash Course comprend une série de 30 vidéos sur l’histoire du monde. Une vidéo comme World War II: Crash Course World History #38, mise en ligne en octobre 2012 a été visionnée pas moins de 5’100’416 vues au 15 novembre 2016. 63’338 personnes ont indiqué l’avoir aimée et 3’434 le contraire. De telles vidéos sont régulièrement utilisées par des enseignants en classe, mais touchent un public beaucoup plus large. Crash Course estime à 60-70% de des vidéospectateurs hors situation de classe.

Financée par Crowfounding, Crash Course est soutenue par 7,296 contributeurs pour un montant de $30,456 par mois. Ces montants leur permettent de rémunérers des chercheurs, scénaristes, animateurs, musiciens, éditeurs et l’équipe de production plutôt que de vendre leur programme à des districts scolaires.

La guerre à la connerie

Concernant les raisons pour lesquels les chercheurs en sciences humaines devraient investir ces différents lieux et outils, Simon Verreycken milite pour que cette présence des chercheurs/-euses sur les réseaux sociaux ne se limite pas à relayer les annonces de colloques, CFP et autres nouvelles publications.

Pour Simon Verreycken, il s’agit de faire en sorte de déconstruire et dénoncer toutes les fois où l’histoire est utilisée pour défendre une idéologie ou pour atteindre des objectifs politiques qui seraient incompatibles avec les fondements d’un État de droit démocratique. Il s’agit de faire la guerre à la connerie et la meilleure défense contre la connerie reste la vigilance, car

«à quoi bon accumuler toutes ces connaissances, ces colloques, ces articles, ces livres, etc., si c’est pour finalement rester dans son coin et se plaindre, entre nous, que le dernier livre de Deutsch est un best-seller malgré tout le bullshit qu’il contient ?»

Simon Verreycken, « Être historien(ne) à l’ère de l’infotainment », in ParenThèses, publié le 24/10/2016, URL: https://parenthese.hypotheses.org/1484 (consulté le 15/11/2016).

  1. A lire également sur ce sujet notre chronique du Café pédagogique : Kaufmann, L. (2016). Assassin’s Creed : un jeu vidéo pour apprendre l’histoire ? Le Café pédagogique, No 169, mars. ↩

Classé sous :Humanités Digitales, Médias et technologies, Opinions&Réflexions

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