Pierre Cuvelier nous propose son analyse sur quelques chaînes YouTube traitant de la mythologie grecque. Sa question peut aussi se poser à propos d’enseignants diffusant des vidéos dans des dispositifs de classe inversée.
La multiplication rapide des chaînes personnelles d’internautes sur Youtube, la plate-forme vidéo de Google, a entraîné l’apparition de séries de vidéos dont la volonté affichée est la vulgarisation des savoirs, dans tous les domaines, y compris l’Antiquité. Parmi les vidéos touchant aux sciences humaines, beaucoup traitent de l’Histoire, et c’est en général sur le fond d’une approche historique (plutôt que littéraire ou anthropologique, par exemple) que certaines vidéos abordent les mythologies. C’est le cas de « Nota Bene » par le Tourangeau Benjamin Brillaud (qui a lancé sa chaîne en août 2014), de « C’est une autre histoire » par la Toulousaine Manon Brill (depuis juin 2015), ou même à l’occasion de chaînes déjà bien installées comme celle de François Theurel, « Le Fossoyeur de films » (depuis fin 2012) qui a consacré une vidéo au traitement de la mythologie au cinéma en mai 2013.
Les internautes qui découvrent ces vidéos peuvent se demander légitimement dans quelle mesure elles sont fiables. Il est important de replacer cette nouvelle tentative de vulgarisation dans son contexte pour ne tomber ni dans un mauvais procès, ni dans la complaisance naïve.
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Si je ne partage pas totalement son avis sur la supériorité du documentaire qui nécessite à mon avis autant de précautions et d’analyse avant de les utiliser en classe que dans la démarche suivie dans son article, je vous en conseille sa lecture. Sa démarche peut notamment être réutilisée pour toute production audiovisuelle.
Dans les deux situations (documentaires et vidéos YouTube), ces matériaux doivent être des objets à mettre entre les mains des élèves pour mener l’enquête historique et non comme discours à apprendre. Ils peuvent également être utilisés dans la phase d’amorce d’une thématique. Ils s’intégreront également dans les axes «Traces et mémoire» ou «Mythes et réalité» du Plan d’étude romand (PER). Dans ce cadre, les vidéos sur YoutTube présentent l’intérêt d’être facilement disponibles et d’être souvent d’une durée (5 à 15 minutes) intégrable à une période d’enseignement.
L’enseignant sera néanmoins attentif à la remarque suivante de Pierre Cuvelier à propos de l’humour de ces vidéos :
Le risque est de ne pas réellement aider les internautes les moins cultivés et de rester dans un genre d’humour de classe à sens unique, les mieux éduqués étant capables de naviguer entre Youtube et des ouvrages savants tandis que les plus défavorisés culturellement ne pourraient pas réellement s’élever via ces vidéos.
Bonne lecture.
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