Portrait vidéo des membres de la délégation vaudoise, invitée d’honneur de la 12e édition de l’Université d’été de Ludovia à Ax-les-Thermes du 24 au 26 août 2015
Merci à toutes et tous pour votre participation ! A bientôt.

Depuis le début des années 80, le réalisateur Edgar Reitz raconte l’histoire de l’Allemagne à travers une fresque monumentale, “Heimat”. Retour sur une œuvre qui a fait ressurgir un passé largement occulté.
https://www.youtube.com/watch?v=ff11q5_mlE0
En bouclant le troisième opus de sa saga Heimat en 2004, Edgar Reitz croyait avoir mis un point final à une fresque monumentale retraçant l’histoire politique, sociale et culturelle de l’Allemagne du XXe siècle. Après avoir raconté la vie d’une petite ville de Rhénanie, de 1919 au début des années 2000, après plus de cinquante heures de cinéma et plus de trente ans de travail, le réalisateur allemand affirmait vouloir prendre “congé de ses personnages”. On ne le reprendrait plus à sillonner les villages rhénans.
Peine perdue. Dix ans plus tard, Edgar Reitz, 81 ans, est devant Les Inrocks, cardigan et chemise soignée, dans un hôtel parisien près de la place de l’Etoile, pour évoquer son nouveau film. Son nom ? Heimat évidemment. Mais, le réalisateur allemand y tient, “ce n’est pas un prologue ni un épilogue, c’est une autre histoire”. Le film se déroule à nouveau dans la région du Hunsrück, mais Edgar Reitz remonte à une période précédant l’unité allemande de 1871. Heimat – Chronique d’un rêve et Heimat – L’Exode relatent l’histoire d’un village de paysans pauvres du XIXe siècle partagés entre leurs rêves d’émigrer au Brésil et la soif de libertés nouvelles née des idées de la Révolution française.
Lire la suite : Les Inrocks – Heimat, l’œuvre qui a réconcilié les Allemands avec leur Histoire

L’histoire des Vikings a commencé en l’an 793 après JC, lorsque, arrivant de Norvège, ils accostèrent en Angleterre au cours de leur premier raid officiel. Jusqu’à présent, ces raids violents sont ce que l’on retient le mieux des histoires Vikings.
Une récente étude suggère cependant un début plus pacifique de leurs voyages maritimes, et tout aurait commencé au Danemark.
Ribe au Danemark: la première ville Scandinave et centrale pour le commencement de l’Âge Viking. (Photo: visitribe.dk)
Trois archéologues de l’université d’Aarhus (Danemark) et de l’université de York (Angleterre) ont montré que les voyages maritimes de la Norvège jusqu’à Ribe, le plus ancien centre commercial au Danemark, eurent lieu bien avant la période Viking officielle.L’étude a montré que les anciens Vikings avaient voyagé vers Ribe, au sud du Danemark, dès 725 après JC.
Les chercheurs ont découvert des bois de cerf dans les plus anciens dépôts archéologiques de l’ancienne place de marché de Ribe; et il s’est avéré qu’ils provenaient de rennes de Norvège.
« C’est la première fois que nous avons la preuve que la culture maritime, qui était à la base de l’Âge Viking, a eu une histoire à Ribe. C’est fascinant. » rapporte le professeur Søren Sindbæk, un des auteurs de cette nouvelle étude.
Lire la suite : Les Découvertes Archéologiques: L’Âge Viking aurait commencé au Danemark

« Tu crois pas qu’on nous a bourré le crâne avec la « haine des races » ? »
Sortie le 12 août du film La Peur, basé sur le livre de Gabriel Chevalier. Sa bande-annonce :
« La terre molle, gorgée d’hommes, vivants ou morts, semblait maudite. Les jeunes gens, ceux du pays de Balzac et ceux du pays de Goethe, qu’ils fussent retirés des facultés, des ateliers ou des champs, étaient pourvus de poignards, de revolvers, de baïonnettes, et on les lançait les uns contre les autres pour s’égorger, se mutiler, au nom d’un idéal… »
Rarement un livre aura été aussi mal servi par le sort. Paru en 1931, parmi une pléthore de témoignages de la Grande guerre et de récits cocardiers, La Peur a été retiré de la vente en 39 pour « Défaitisme ». Le livre est republié en 1951, sans réel écho. Puis les éditions les Belles Lettres en reprennent d’abord les droits… mais les exemplaires brûlent dans l’incendie du stock de l’éditeur, le 29 mai 2002.
En 2004, Dominique Gaultier, patron des éditions du Dilettante, retente sa chance auprès de la veuve de Chevallier. Il le réédite en 2008 La Peur, ouvrage magistral sur la guerre de 14, qui mérite alors de rencontrer enfin son public, l’année du 90eanniversaire de l’armistice et de la mort du dernier poilu, Lazare Ponticelli.
Des travailleurs japonais des raids aériens transportent une victime après l’explosion d’Hiroshima, le 6 août 1945. Archives via Reuters.
Dans un livre publié en 1955 qui fit grand bruit, réédité aujourd’hui en France, un médecin japonais, Michihiko Hachiya raconte les différentes étapes de l’après Hiroshima: les douleurs après l’explosion, l’incompréhension, la sidération, et l’entrée dans l’ère atomique.
Avant (en haut) et après (en bas) l’explostion de la bombe atomique sur Hiroshima / prises en avril et août 1945 Photos: U.S. Strategic Bombing Survey, via Reuters
L’explosion atomique d’Hiroshima, dont on commémore, ce 6 août, le 70ème anniversaire, est souvent racontée par le gigantisme effrayant de ses chiffres. Il y a aussi l’autre manière, celle du receveur, c’est le même récit mais par l’autre bout, une autre entrée, au ras du sol, à hauteur de gisant, dans la même nuit, de plein jour, de l’esprit humain; en gros plan, comme dans un film tourné «caméra à l’épaule», sur ce qu’il resta soudain de vie et de décor «sur terre», à 8h15 du matin.
Peu après l’explosion, le 6 août 1945 via Wikipedia License CC
«A ma grande stupeur, je découvris alors que j’étais complétement nu. Chose étrange! Où étaient passés mon caleçon et mon maillot de corps?»
Ce Journal d’Hiroshima –dans une nouvelle traduction française – Michihiko Hachiya, le directeur de l’hôpital du Bureau des Communications, entreprit de le tenir, jour après jour, à partir du 8, et jusqu’au 30 septembre. Publié aux Etats-Unis et à travers le monde à partir de 1955, ce journal ne fût pas pour rien dans la montée, en Occident, d’un sentiment antinucléaire –que pour sa part, Michihiko Hachiya eut la chance de pouvoir observer jusqu’à sa mort, tardive pour un rescapé d’Hiroshima, en 1980.

Journal d’Hiroshima. De Michihiko Hachiya. Traduit par Simon Duran. Editions Tallandier, 2015. LIRE UN EXTRAIT
Source : «Journal d’Hiroshima»: le terrifiant carnet d’après la Bombe


Je retiens : «History is not merely about content (facts), it is also a particular and systematic methodology, a distinctive way of reading, thinking, questioning and analysing. »
Last week, I delivered the introductory lecture for a second year undergraduate module, ‘Doing History’, and for various tedious reasons, I also recently spent some time reading, reflecting on and writing about why I consider history to be valuable. In the process, I conducted an entirely unscientific google trawl, trying to gauge what the general perception of the discipline was. I was struck by the fact that the popular or ‘commonsense’ perception of history encourages a rather limited assessment of its social and intellectual usefulness. What exactly do I mean?
via What is history for? Or: Doing history/ thinking historically | the many-headed monster.

C’est sous la forme d’une application ludique et géolocalisée que le premier volet du projet Montréal en Histoires a été lancé hier à la place d’Armes, dans le Vieux-Montréal, en vue des festivités du 375e anniversaire de la métropole, en 2017.
L’application mobile Montréal en Histoires propose un parcours historique sur la base d’une carte interactive, où des capsules de réalité augmentée et des fiches instructives offrent aux technophiles une visite guidée virtuelle – avec narration et images d’époque.
[…]
12 EXPÉRIENCES DE RÉALITÉ AUGMENTÉE
Munis de leur téléphone intelligent ou de leur tablette, les visiteurs peuvent se servir pendant leur parcours des deux nouveaux réseaux sans fil gratuits dans le Vieux-Montréal (MTL-FIBRENOIRE-SBK et MtlWiFi) pour en découvrir les principaux attraits.Cinquante points d’intérêt et douze expériences en réalité augmentée sont déjà offerts dans le Vieux-Montréal.
D’autres lieux de la métropole devraient s’ajouter à l’application dans les prochaines semaines.
Source : « Montréal en Histoires » se matérialise – La Presse+

S’adressant au classe de l’école et du collège, c’est un outil pédagogique, à première vue, tout à fait nouveau que propose Canopé avec « Apocalypse 10 destins ». Ce dérivé de la série Apocalypse la Première Guerre mondiale se veut une expérience interactive unique, mêlant Bande dessinée animée et archives documentaires. Cependant, analyse faite, cet outil demeure fort éloigné d’une véritable interactivité et des jeux sérieux tout en proposant, pour le collège, quelques thèmes novateurs et des activités développant de véritables compétences chez les élèves.
Apocalypse 10 destins, c’est l’histoire de 10 héros dont la vie va être bouleversée par la Grande Guerre. À partir d’une bande dessinée interactive, il est proposé aux enseignants de faire découvrir à leurs élèves des archives documentaires et de les faire travailler ensuite sur des fiches d’activités dans lesquelles la fiction rejoint la réalité historique.
Pour l’élève, il s’agit de choisir un des personnages présentés, dont 4 personnages féminins, et d’observer sa vie. Il dispose de documents et d’informations complémentaires en consultant la Bande dessinée interactive (en fait une vidéo) de la vie durant la Première Guerre mondiale de son personnage. Suivant les personnages, la vidéo d’un personnage a une durée de 9 à 20 minutes. Chaque destin comporte huit «épisodes». Pour chaque épisode, l’élève dispose, s’il le souhaite, de documents complémentaires.
Pour François Jarraud du Café pédagogique
«L’aspect ludique est limité. Par contre Apocalypse ouvre l’enseignement de la guerre vers des pistes nouvelles. Première nouveauté, cette réalisation franco canadienne propose 4 personnages féminins parmi les 10 qui sont présentés. On peut enfin vivre la guerre avec le regard d’une écolière (belge), d’une infirmière (canadienne), d’une maréchale (allemande), d’une étudiante (britannique). Les personnages masculins sont de milieux sociaux différents et de nationalité différente. On peut vivre la guerre d’un tirailleur sénégalais, d’un agriculteur français ou celle d’un pêcheur canadien ou d’un décorateur de théatre allemand. Le jeu nous sort donc de la mémoire française pour ouvrir à des regards différents. Et c’est vraiment nouveau.»
Source : Enseignez la 1ère Guerre mondiale avec un jeu sérieux
Par contre, nous sommes loin d’un scénario de ludification (Jouer et apprendre l’histoire avec Game of Thrones. Le Café pédagogique, No 161, mars 2015) ou de jeux sérieux. De ce fait, c’est toujours un récit où l’élève reste très largement passif, pour ne pas dire captif, dans son apprentissage de l’histoire de la Première Guerre mondiale. Par ailleurs, le découpage scolaire en périodes est très contraignant. D’autant que, s’il suit le parcours de tous les personnages, l’élève disposera de quatre heures de récit dialogué et sonorisé, deux heures d’archives vidéo, des centaines de photos, plus de 250 dessins, des effets spéciaux, des textes historiques et des documents inédits. Un volume fort impressionnant, mais largement au-delà du temps qu’il est possible de consacrer en classe d’histoire à ce sujet. Les enseignants partiront donc plutôt directement sur les fiches d’activités des dossiers pédagogiques.
Par ailleurs, il est intéressant de noter que si la série Apocalypse la Première Guerre mondiale a colorisé les archives pour en faire une guerre tout en couleur, les sources présentées dans la Bande dessinée interactive sont elles en noir/blanc… et c’est une excellente nouvelle. On utilisera donc de préférence le dérivé « Apocalypse 10 destins » à la série « Apocalypse la Première Guerre mondiale » (L’Apocalypse vue par Saint Costelle-Clarke. Aggiornamento hist-geo, 25 mars 2014). D’autant plus que les dossiers pédagogiques sont de qualité.
L’enseignant dispose d’un dossier primaire [La Première Guerre mondiale (1914-1918) : la Grande Guerre – (cycle 3 pour la France et 3e cycle, de la 6e à la 8e année, pour le Canada)] et de 10 dossiers abordant les thématiques suivantes et proposant une approche pluridisciplinaire (histoire ; lettres, sciences et arts) :
Concernant l’enseignement primaire, les enseignants et les élèves disposent d’un dossier pédagogique intitulé La Première Guerre mondiale, 1914-1918 : « la Grande Guerre », composé de 6 fiches enseignants et de 6 fiches élèves. Les questions posées aux élèves sont uniquement basées sur la restitution et la compréhension. Les fiches personnages se rapportent au destin de Émilien Meysenot, agriculteur français (fiche 2), de James Corcoran, pêcheur baleinier britannique de Terre-Neuve(fiche 3), d’Ismaël Tangaré, forgeron sénégalais (fiche 4), de Louise Masson, infirmière canadienne, française de Québec (fiche 5) et de Margot Wyckersloot, écolière belge (fiche 6). Il n’y a donc pas de perspective autre que celle des vainqueurs qui est développée pour les élèves du primaires. Limitée à un seul dossier fort classique, l’approche primaire est décevante et en rien novatrice. Dommage…
Concernant le collège, les enseignants disposent d’un article de synthèse historiographique sur la Première Guerre mondiale articulé en trois parties. Premièrement, les approches historiographiques des principaux pays belligérants, France et Canada exceptés. Ensuite, l’article traite de l’historiographie française du conflit. Concernant l’historiographie française, l’article reste essentiellement centré sur la question de « comment les combattants ont-ils tenu ? », articulé autour des tenants du «consentement» et de ceux de la «contrainte». Pour l’historiographie française, l’article conclut avec une ouverture sur le concept de culture de guerre, voire dans le prolongement de l’historien britannique Jay Winter de « cultures de guerres ». Ce pluriel permettant
«d’effectuer des distinctions utiles et des nuances indispensables selon les pays, les régions, les classes sociales, les sexes, en mettant en exergue le fait que la culture de guerre ne serait pas une culture totale, que l’on pourrait généraliser sans y apporter les modérations nécessaires.»
Source : Point historiographique
Enfin, un article évoque l’historiographie canadienne et la différence entre le Canada francophone et le Canada anglophone. Cette partie est plutôt «faible». Le lecteur intéressé aura tout intérêt à lire Le Québec et la Première guerre mondiale 1914-1918 : présentation du dossier thématique de Mourad Djebabla (Université McGill), texte datant de 2009 paru dans Le Bulletin d’histoire politique, vol. 17, no 2 (hiver 2009), p. 17-20. ((Mourra Djebabla est l’auteur du livre Se Souvenir de la Grande Guerre. La mémoire plurielle de 14-18 au Québec (VLB éditeur, 2004) qui porte sur le récit de la guerre de 1914-1918 dans les manuels québécois francophones.)) D’autant que sur le site de Canope, on y lit des passages de cette présentation sans que le site Canope ne cite soit l’auteur, soit ce travail dans sa bibliographie!
Concernant le Canada et la Première Guerre mondiale, il est étonnant que la question de la conscription ne soit pas abordée. En effet, lorsque la Première Guerre mondiale éclate en 1914, l’unanimité règne quant à l’intervention du Canada, qui doit soutenir la Grande-Bretagne et participer à son effort de guerre. Dans les villes du Québec, des foules nombreuses expriment leur appui à la cause des Alliés. Mais le vent tourne peu à peu, à mesure que s’envenime la crise ontarienne sur le règlement XVII, qui prévoit l’abolition des écoles françaises d’Ontario. L’ardeur patriotique des Canadiens français refroidit et la contestation québécoise francophone face à la conscription s’accroît. Rapidement, la question de la conscription déchire le Canada : les anglophones, qui sont majoritaires, la soutiennent, tandis que les francophones s’y opposent. En 1917, le gouvernement vote une loi qui rend le service militaire obligatoire. L’opinion publique se déchaîne au cours de l’été et de l’automne de la même année :
La Crise de la Conscription au Québec – 24 juillet 1917 | La Chaîne du Québec
Aux élections de 1918, le résultat de l’élection est sans équivoque : le Québec français vote libéral, le Canada anglais, unioniste ; le premier se retrouve dans l’opposition, et le second, au pouvoir. Au printemps de 1918, des émeutes éclatent à Québec et font rage pendant trois jours. Les militaires tirent sur la foule : cinq civils sont tués et des dizaines de personnes sont blessées.
Comme l’indique le Musée canadien de la Guerre (Conscription, 1917):
«Le débat sur la conscription en 1917 fut l’un des plus violents de l’histoire politique du Canada, et l’un de ceux qui furent le plus source de divisions. Les Canadiens français, ainsi que nombre d’agriculteurs, de syndiqués, d’immigrants non britanniques et d’autres Canadiens, s’opposaient généralement à cette mesure. Les Canadiens anglophones, avec à leur tête le Premier ministre Borden et les principaux membres de son Cabinet ainsi que les immigrants britanniques, les familles de soldats et les Canadiens plus âgés, étaient généralement en faveur.
Le débat sur la conscription se fit l’écho de divisions publiques sur beaucoup d’autres sujets contemporains, dont la langue d’enseignement, l’agriculture, la religion et les droits politiques des femmes et des immigrants. Il devint également un test de l’appui, ou de l’opposition, à la guerre en général.»
Au final, ce n’est que depuis une vingtaine d’année que les historiens canadiens et québécois mettent en lumière la place et le rôle joué par le Québec dans la Grande Guerre. La question de la conscription de 1917-1918 est, dans la mémoire québécoise, assimilée à un «fait identitaire» (Djebabla, M. (2009). Le Québec et la Première guerre mondiale 1914-1918 : présentation du dossier thématique. In Le Bulletin d’histoire politique, vol. 17, no 2 (hiver 2009), p. 17-20).
Pour les enseignants souhaitant traiter de cette question de la conscription en 1917, le Musée canadien de la Guerre propose d’ailleurs un dossier fort bien fait et une séquence d’enseignement. Dans celle-ci, les élèves sont répartis en trois groupes (fermiers anti-conscription, Canadiens français anti-conscription et Canadiens anglais pro-conscription) et font des recherches sur les arguments pour ou contre la conscription mis de l’avant par le groupe qui leur a été assigné. Les élèves participent ensuite à un débat sur le sujet (Musée canadien de la Guerre : Débat sur la conscription).
Pour en revenir à Apocalypse – 10 destin et à ses dossiers, les enseignants disposent d’un article de synthèse franco-canadien sur la question de l’émancipation des femmes durant la Première Guerre mondiale, intitulé L’émancipation des femmes : mythe ou réalité ?, mais ne proposant pas d’activités spécifiques en classe. Les autres dossiers sont pour leur part constitué chacun d’un article de synthèse, de fichiers téléchargeables et d’une fiche d’activité.
A titre d’exemple, le dossier «Ecrire en temps de guerre» propose une fiche d’activités concernant les différents supports et genres d’écriture qui témoignent aujourd’hui de la Première Guerre mondiale. La deuxième activité propose aux élèves de rédiger un texte à la première personne selon un genre d’écriture. Les genres proposés sont un article de presse, une lettre ouverte, une lettre officielle, une lettre privée, un récit rétrospectif à la 1re personne et un journal intime. Après avoir pris connaissance du sujet qui lui a été attribué et avoir visionné l’extrait d’Apocalypse 10 destins qui lui est associé, les élèves ont à répondre au sujet sous forme d’un texte structuré, en respectant les caractéristiques du genre d’écriture demandé. Les sujets proposés sont les suivants :
Extrait à visionner : destin d’Émilien Meysenot, scène 3, 15 août 1914.
Extrait à visionner : destin de Margot Wyckersloot, scène 4, 19 septembre 1914.
Extrait à visionner : destin de Dim Seed, scène 3, 24 décembre 1914.
Extrait à visionner : Destin de Vera Pringle, scène 3, 20 mai 1915.
Contrairement au dossier primaire, les activités proposées peuvent être de niveaux taxonomiques élevés et développent, de cette manière, de véritables compétences chez les élèves. Avec le destin de Vera Pringle, c’est également le destin d’une personne représentative d’un pays vaincu qui est abordé. Il est cependant dommage que l’activité de restitution finale se limite à faire observer les différences entre les divers genres d’écriture. Il serait intéressant d’amorcer un véritable travail de comparaison entre les pays belligérants symbolisés par ces différents personnages. A cet effet, il faut signaler le travail réalisé entre 2007 et 2009 par le collectif Regards croisés sur la Première Guerre mondiale (http://europe14-18.eu/preview_site/fr/pages/projet.htm) qui proposait notamment une méthodologie et une boîte à outil pour construire des séquences d’enseignement en la matière.

Barack Obama a prononcé à Charleston, devant les 6000 personnes présentes dans l’église Emanuel, une bouleversante oraison funèbre au pasteur Clementa Pinckney. Il a parlé, il a scandé, il a même chanté, avec son coeur. Et avec une passion qui fait de son discours un moment puissant et absolument inédit de l’histoire américaine.
«Si nous pouvons trouver cette grâce, tout est possible. Si nous pouvons la toucher, tout peut changer. Une grâce étonnante. Une grâce étonnante.»
Après avoir, vendredi 26 juin, prononcé ces mots lors de l’éloge funèbre du pasteur Clementa Pinckney, assassiné dans son église le 17 juin avec huit autre personnes, Barack Obama a marqué une longue pause d’une dizaine de secondes. Puis il a commencé à chanter a cappella «Amazing Grace», un des hymnes chrétiens les plus connus au monde, composé en 1779.
L’image est très forte, et restera indéniablement comme une des plus marquantes de la présidence Obama.
L’entier de l’oraison funèbre de Barack Obama à Charleston :
L’article du Temps consacré à cette oraison : Charleston: Barack Obama prononce et chante une inouïe oraison funèbre.
Mes précédents articles sur les discours de Barack Obama :
Sur les discours d’Obama et ses références aux sermons dans les Eglises : Révérend Obama ?
Sur le recours à l’histoire dans les discours de Barack Obama : « An American Dream » : Obama et l’histoire.


Profitant de l’organisation d’une semaine d’activités à l’Université Saint-Louis – Bruxelles (23-27 février 2015) orientées autour de la Grande Guerre, on a jugé bon sur ParenThèses de reprendre quelques éléments de réflexion présentés par N. Offenstadt lors de sa conférence du lundi 23 février. Celle-ci se voulait inaugurale à la semaine et devait proposer une réflexion critique sur la logique commémorative (A quoi sert le centenaire de la Grande Guerre ? Un premier retour réflexif.
Je note :
La majeure partie de la conférence prononcée par N. Offenstadt fut consacrée à expliciter une typologique des mémoires de la Grande Guerre. L’historien français a ainsi relevé quatre types distincts de rapport à la Première Guerre mondiale. Dans l’ordre, l’orateur a relevé des mémoires 1) sociales, 2) nationales, 3) silencieuses et 4) clivées.
Où il apparaît qu’à l’instar de la Belgique :
il y a des pays pour lesquels la mémoire de la Grande Guerre clive la société. C’est notamment le cas de la Belgique. En l’occurrence, il s’agit d’un clivage interne au pays. Dans le cas de la Hongrie, on observe plutôt un clivage par rapport à l’extérieur des frontières puisque ce pays rumine toujours le partage opéré en 1920 par le traité de Trianon, l’amputant d’une partie importante de son territoire historique.
La Suisse s’apparente à une mémoire quelque peu clivée en raison de la grève générale de 1918 et du Röstigraben tant au moment du conflit qu’actuellement avec la vision a-historique de la Suisse largement développée par l’UDC.
Par ailleurs, je note que le rythme des différentes commémorations autour de 1914-1918 ne diminue pas alors qu’il reste encore plus de trois ans avant la fin des commémorations du conflit. Pour s’en rendre compte, il suffit de suivre la veille « Autour du Centenaire 14-18 » sur Scoop.it (http://www.scoop.it/t/autour-du-centenaire-14-18).
